- Al-Jazeerah
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Al Jazeera
Al Jazeera
Création 1er novembre 1996 Langue Arabe, anglais Pays d'origine Qatar Site Web http://english.aljazeera.net/ Diffusion Satellite En clair.
En Europe : Astra 1KR, Eurobird, Hispasat 1C, Hotbird 6, Thor 3, Turksat 2A[1]
Comprise dans divers bouquets payants dont, en France, Canal Sat canal 331
TPS: canal 330Câble Noos/Numericable - Canal 64 ADSL Free
Neuf Cégétel
Zattoo
BluewinTV
Cablecom
TV Alicemodifier Al Jazeera (en arabe الجزيرة), de son nom complet la chaîne satellitaire Al Jazeera (قناة الجزيرة الفضائية), est une chaîne de télévision qatarie de langue arabe devenue en très peu de temps un média mondial très écouté, au point d'être surnommée la « CNN arabe ». En France, الجزيرة est souvent retranscrit al-Jazira, al-Jezira ou al Djazira.
En octobre 2001, le président égyptien Hosni Moubarak en visite dans ses modestes locaux aurait dit : « C'est donc de cette petite boîte d'allumettes que vient tout ce vacarme ». En 2008, la chaîne compte entre 35 millions et 40 millions de téléspectateurs quotidiens dans le monde[réf. nécessaire].
Il existe une déclinaison anglaise de la chaîne panarabe dénommée Al Jazeera English, destinée principalement aux non-arabophones, plus particulièrement aux téléspectateurs d'Amérique du Nord et d'Asie du Sud-Est.
Sommaire
Histoire
La chaîne Al Jazeera, dont le nom signifie littéralement « l' Île », a été lancée le 1er novembre 1996, selon la volonté du cheikh Hamad bin Khalifa Al Thani, émir du Qatar, et est basée à Doha au Qatar.
Elle émet 24 heures sur 24 depuis 1998, et elle est diffusée dans 35 pays, principalement du Proche-Orient, mais aussi en Europe. En France, elle est diffusée dans les bouquets Numéricâble, Canalsat et l'offre de Free et de Neuf. Néanmoins, on peut recevoir Al Jazeera gratuitement puisqu'elle diffuse en clair sur les satellites Hot Bird et Astra. En Angleterre, elle emploie soixante journalistes et disposait, en 2001, d'un budget de 30 millions USD.
En Occident, Al Jazeera est considérée par certains comme « la voix des islamistes », car elle offre d'autres vues sur l'actualité du monde arabe que celles des grands médias européens ou nord-américains. Il s'agit surtout d'une chaîne d'information internationale qui vise, comme CNN le fait pour l'Europe et les États-Unis, à laisser s'exprimer « toutes les sensibilités arabes » avec les problèmes que cela peut engendrer. Dans le monde arabe par contre, al Jazeera est souvent considérée comme pro-américaine[2].
Sa première victoire sur le terrain médiatique a été la diffusion d'un enregistrement vidéo de Oussama Ben Laden lors de l'intervention américaine contre les talibans en Afghanistan, qu'elle avait présenté, le 7 octobre 2001, comme un direct, mais qui s'est révélé être un document pré-enregistré. Pendant tout le régime des talibans, elle fut la seule télévision internationale à disposer de correspondants dans ce pays.
Durant la guerre d'Afghanistan, ses positions et ses reportages étaient accusés d'être pro-talibans et anti-américains, et de focaliser, de par ses reportages, l'opinion publique des pays arabes contre les États-Unis. Les chaînes américaines avaient alors censuré ses images et même appelé les militaires à la considérer comme cible potentielle pour un bombardement[réf. nécessaire]. Le 3 octobre 2001, Colin Powell, secrétaire d’État américain, s’était adressé au Cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, émir du Qatar et principal actionnaire de la chaîne, lui demandant d’intervenir auprès de la direction afin de modifier sa couverture des événements[3].
Les locaux de la chaine ont été bombardés par les États-Unis à deux reprises : la première fois en Afghanistan et la deuxième fois en Irak. Un journaliste, Tarik Ayyoub, est mort à Bagdad à cause du bombardement. The Daily Mirror a annoncé le 22 novembre 2005 à la une que le Président des États-Unis George W. Bush aurait voulu bombarder les locaux de la chaine à Doha, mais le Premier ministre du Royaume-Uni Tony Blair l'en aurait dissuadé. Sami al-Haj, un journaliste-cameraman soudanais, a aussi été victime de cette politique. Arrêté en décembre 2001 en Afghanistan et emprisonné à partir de juin 2002 à la prison de Guantanamo, il a été libéré six ans plus tard, en juillet 2008.
Sur le web
Le groupe Al Jazeera dispose de quatre sites web : deux sites pour la chaîne Al Jazeera (en arabe et en anglais) et un site pour Al Jazeera Sport. Le site d'Al Jazeera Children appartient à une autre chaîne, pour enfants, qui n'a aucun lien juridique avec le groupe Al Jazeera, mais appartient à la Qatar Foundation. Le groupe a du changer d'hébergeur à plusieurs reprises à cause de ses orientations et des pressions politiques. Fin mars 2003, au cours de la guerre d'Irak, les moteurs de recherches ont reçus trois fois plus de requêtes relatives à Al Jazeera. Sur Google, le nombre de requêtes avec le terme « Al Jazeera » avait connu la plus grande croissance lors de la dernière semaine de mars 2003. Puis, première semaine d'avril, cette requête est passée de la 3e place à la première. Al Jazeera lance alors un site web en anglais pour faire face à la demande croissante d'internautes occidentaux qui la voient comme une vision alternative aux informations délivrées par les médias occidentaux et anglo-saxons pendant la guerre contre l'Irak[4].
Lors de la guerre d'Irak, un informaticien de Los Angeles, John William Racine, a redirigé les visiteurs du site vers une page affichant un drapeau américain ainsi que la devise patriotique : « Que la liberté triomphe ». Il a été condamné, en novembre 2003, à 2000 USD d’amende et 1000 heures de travaux d’intérêt public par un tribunal de Californie[5].
En 2008, le site d'Al Jazeera est le plus visité dans le monde arabe et est classé 222 sur l'échelle internationale[6]. Chaque jour, le site est visité par plus de 3,3 millions de personnes. En avril 2004, Webby Awards a nominé le site comme un des cinq meilleurs sites web avec les sites de BBC News, de National Geographic, de RocketNews et de The Smoking Gun[7].
Chronologie
- Novembre 1996, lancement de la chaîne.
- Janvier 2001, lancement du site web (ar) Aljazeera.net.
- Jeudi 4 octobre 2001, diffusion d'images non datées d'Oussama Ben Laden et qui auraient été tournées lors de la réunion de fusion entre les mouvements terroristes d'Al-Qaeda et du Jihad islamique égyptien.
- Dimanche 7 octobre 2001, diffusion, dès le début des frappes aériennes, d'une vidéo pré-enregistrée d'Oussama Ben Laden, qui annonce : « L'Amérique ne connaîtra plus jamais la sécurité avant que la Palestine ne la connaisse et avant que toutes les armées occidentales ne quittent les terres saintes ».
- Vendredi 19 octobre 2001, interview de Donald Rumsfeld, sécrétaire d'État américain à la Défense.
- Samedi 22 juin 2002, diffusion d'un enregistrement sonore d'un porte-parole d'Al-Qaeda, Abou Ghaïth, qui affirme que Oussama Ben Laden est en bonne santé et que les États-Unis vont à nouveau être frappés.
- Jeudi 5 et dimanche 8 septembre 2002, diffusion d'un entretien en deux parties, réalisé en juin à Karachi au Pakistan, avec deux dirigeants d'Al-Qaeda, le koweitien Khaled Cheikh Mohammed, et le yéménite Ramzi ben Al-Shaiba, dans lequel ils revendiquent l'organisation logistique des attentats du 11 septembre 2001.
- 13 juin 2002, incarcération du journaliste Sami al-Haj à la prison de Guantanamo
- Lundi 9 septembre 2002, diffusion d'un entretien radiophonique attribué à Oussama Ben Laden qui revendique les attentats du 11 septembre. Le Département d'État des États-Unis lance une « alerte mondiale » contre de nouvelles actions terroristes.
- Mardi 8 octobre 2002, diffusion d'un enregistrement sonore, de l'islamiste Ayman al-Zawahiri, fondateur du Jihad islamique égyptien, dans lequel il menace d'attentats la France et l'Allemagne.
- Mardi 12 novembre 2002, diffusion d'un nouvel enregistrement sonore reconnu comme provenant de Oussama Ben Laden dans lequel il salue les derniers attentats au Yémen, au Koweït, à Bali, à Moscou, et en annonce de nouveaux. Il met en garde et menace à nouveau plusieurs pays occidentaux d'être la cible de nouveaux attentats s'ils continuaient à soutenir « le gang des bouchers de la Maison Blanche ».
- janvier 2003, accord de coopération entre Al Jazeera et la BBC.
- Mardi 11 février 2003, diffusion d'un message enregistré, attribué à Oussama Ben Laden et appelant les musulmans au djihad contre les Occidentaux en cas d'attaque contre l'Irak. Colin Powell y voit la preuve de la collaboration entre Saddam Hussein et Oussama Ben Laden.
- Le 8 avril 2003, l'agence d'Al Jazeera de Bagdad est attaquée par des forces américaines. Le reporter Tareq Ayyoub est tué, malgré le fait que les forces américaines aient été informées du lieu précis où se trouvaient les bureaux. Un évènement similaire avait eu lieu contre l'agence de Kaboul, durant une intervention militaire américaine en Afghanistan.
- 26 mars 2003, interview de Colin Powell, secrétaire d'État américain.
- 4 juillet 2003, diffusion d'un message de Saddam Hussein, daté du 14 juin dans lequel il déclare : « Nous avons sacrifié le pouvoir, mais nous refusons de sacrifier nos principes, notre foi et notre honneur ». Cinq autres messages seront diffusés jusqu'à la fin août.
- novembre 2003, lancement d'Al Jazeera Sport.
- avril 2004, les fondateurs d'Al Jazeera sont classées parmi les 100 personnes les plus influentes de l'année selon Time Magazine.
- 7 août 2004, le gouvernement intérimaire irakien ferme pour une durée indéfinie le bureau local de la chaîne, arguant que Al Jazeera présente une image négative de l'Irak et des troupes de la coalition.
- 9 septembre 2005, lancement d'Al Jazeera Children.
- 19 juillet 2006 : la correspondante de la chaîne en Cisjordanie est agressée par un véhicule israélien qui a essayé de la percuter par l'arrière alors qu'elle couvrait les événements en direct à Naplouse. Le technicien de la chaîne qui l'accompagnait a été touché au pied par des balles en caoutchouc.
- 15 novembre 2006 : lancement de Al Jazeera English.
- 1 janvier 2007: lancement d'Al Jazeera Documentary Channel
Critiques
Depuis mai 2002, le Bahreïn n'autorise pas les journalistes d'Al Jazeera à travailler sur son territoire ; la chaîne d'information n'a ainsi pas pu relater les premières élections nationales du Bahreïn auxquelles des femmes participaient. Le gouvernement bahreïni estime qu'Al Jazeera « cherche délibérément à nuire au Bahrein » lorsqu'elle a retransmis sans autorisation gouvernementale des manifestations anti-américaines ; le ministre de l'Information Nabil al-Hamr a ajouté qu'Al Jazeera est biaisée en faveur d'Israël et « infiltrée par les sionistes » - mais les autorités n'ont pas confirmé cette seconde accusation[8].
Le 23 décembre 2007, suite aux attentats du 11 décembre 2007 à Alger la chaîne pose la question suivante sur son site web : « Soutenez-vous les attentats d'Al-Qaïda en Algérie ? ». Ceci a eu pour conséquence l'indignation de la majorité des Algériens qui ont exigé des excuses de la chaîne[9].
Notes et références
- ↑ [1]
- ↑ Josh Rushing, Mission Al Jazeera: Build a Bridge, Seek the Truth, Change the World, Palgrave MacMillan, (ISBN 978-1403979056).
- ↑ Reporters sans frontières - Qatar - rapport annuel 2003
- ↑ AlJazeera : Aljazeera.net, Aljazeera Sport
- ↑ Reporters sans frontières - Internet - Qatar
- ↑ aljazeera.net - Traffic Details from Alexa
- ↑ Webby Awards
- ↑ (en) "Bahrain bans Al Jazeera TV", BBC, 10 mai 2002
- ↑ Chronologie détaillée de l'événement
Bibliographie
- Hugh Miles, Al-Jazira, la chaîne qui défie l'Occident, éd. Buchet Chastel (trad.fr.), 2006.
- Mohammed El-Nawawy, Adel Iskandar, Al-Jazeera : The Story of the Network That Is Rattling Governments and Redefining Modern Journalism, réimpression, septembre 2003.
- Olfa Lamloum, L'impact des chaînes satellitaires arabes, article paru dans la Revue internationale et stratégique, n°56, 2004.
Articles connexes
Liens externes
- (ar) Site officiel
- (en) Site officiel
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