- Gallo-romain
-
Gallo-romains
Les Gallo-romains sont un ensemble de peuples qui, en Europe occidentale, ont constitué une civilisation spécifique, à l'issue de la Guerre des Gaules jusqu'à l’avènement des Francs.
D’origine ou de civilisation celtique pour la plupart, ils étaient notamment localisés sur le territoire de la Gaule, selon les définitions de leurs voisins romains (dans l'île de Bretagne, on parle communément de Britto-romains).
Sommaire
Protohistoire celtique
Comme tous les peuples celtes, les gaulois sont les héritiers culturels de la civilisation de Hallstatt. Ils partagent avec les autres peuples celtes des pratiques rituelles, certaines techniques artisanales et forment avec eux une famille linguistique au sein de laquelle il n'y a que peu d'intercompréhension.
On ne peut pas véritablement parler de peuple gaulois, si ce n'est au pluriel; en effet, à l'époque de la conquête romaine, la Gaule n'est en aucune manière une entité politique unifiée. Elle est constituée d'une nébuleuse de peuples celtes parlant des dialectes proches.
Ces peuples, nombreux et rivaux, sont très souvent en conflit; les gaulois n'ont d'ailleurs aucun chef attitré avant que la guerre des Gaules lancée par César ne vienne cristalliser leur opposition à l'envahisseur romain. Leur manque d'identité collective forte contribuera d'ailleurs à leur défaite à Alésia.
La Guerre des Gaules
Origines
La Guerre des Gaules commence en 58 avant J.-C. lorsque les Helvètes témoignent de leur volonté de s'installer sur le territoire des Santons, en Saintonge. Il incombe donc au Gouverneur de la Gaule transalpine d'assurer leur protection lors de leur voyage. Or, il se trouve que, depuis le 1er janvier 58 avant J.-C., l'hommee à ce poste n'est autre que Caius Julius Caesar.
Lorsque les ambassadeurs helvètes lui demandèrent la permission de traverser le nord de la Province romaine, ce dernier leur refusa. Les Helvètes prenant acte, décident de prendre un chemin plus au nord. Cependant César les attaque et ils sont réduit en pièce.
De retour, César s'installe dans l'oppidum de Bibracte, chez les « Éduens », où il reçoit, selon ses dires, la quasi-totalité des chefs gaulois témoignant leur gratitude envers celui qui les avaient délivrés de « l'invasion » helvète. De plus les chefs gaulois lui demandent de les libérer du puissant chef Germain Arioviste qui menace ces communautés. Voici un extrait du discours qu'aurait prononcé le druide Diviciacos, selon les Commentaires sur la Guerre des Gaules, dont la fiabilité n'est pas établie :
« Si César et le peuple romain ne viennent pas à leur secours, tous les Gaulois n'ont plus qu'une chose à faire : à l'exemple des Helvètes, ils émigreront de leur pays, chercheront d'autres terres et d'autres demeures éloignées des Germains et tenteront la fortune, quel que soit le sort qui les attende. (15) Si Arioviste venait à connaître leurs révélations, nul doute qu'il ne livrât tous les otages en son pouvoir aux plus affreux supplices. (16) César, par son autorité, par ses forces, par l'éclat de sa victoire récente, et avec le nom du peuple romain, peut empêcher qu'un plus grand nombre de Germains ne passent le Rhin, pour défendre la Gaule entière contre les violences d'Arioviste »— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, livre I, 31[1].
Flatté, et voyant le moyen de réussir ces ambitions politiques, César met en déroute le chef Germain de par le Rhin. Grisé par son succès il poursuit la conquête au-delà du Rhin, traverse la Manche, conquiert la Belgique. Au final, il est à la tête d'un territoire vaste de 500 000 km² contrôlé par une armée qui n'a jamais dépassé les 50 000 hommes. Cependant, multipliant les maladresse dans la gestion de ce territoire, il finit par avoir sur le dos les chefs gaulois qui veulent se venger et retrouver leur autonomie.
Campagne militaire
Article détaillé : Guerre des Gaules.Romanisation
D'un point de vue juridique et politique, l'une des étapes majeures de la romanisation de la Gaule transalpine (encore appelée Gaule chevelue ou gallia bracata, Gaule en braie), est le célèbre discours de Claude au Sénat, parvenu jusqu'à nous grâce à la retranscription des Tables claudiennes.
En effet, ce discours marque un tournant dans l'histoire de la Gaule romanisée; à ce titre, il est parfois considéré comme l'acte de naissance de la civilisation gallo-romaine.
C'est originellement par ce discours que fut consacrée l'intégration des élites gauloises à la citoyenneté romaine, même s'il s'agit d'un processus qui s'étale sur plusieurs décennies.
L'Empire romain a d'ailleurs réussi à perdurer grâce à cette politique d'intégration des élites, qui a touché progressivement, au fil des siècles, toutes les provinces conquises du bassin méditerranéen. Les peuples de Gaule ont cependant été les plus intimement mêlés à l'histoire de Rome et assimilés au système politique et social des Romains, se calquant sur ce système, notamment au niveau des institutions.
Syncrétisme religieux
Dans le livre VI des Commentaires sur la Guerre des Gaules, Jules César cite les dieux des Gaulois, mais faute de pouvoir donner leurs noms celtiques, il les affuble de théonymes romains équivalents et en fait une description approximative et déformées par l’interpretatio romana :
« Le dieu qu'ils honorent le plus est Mercure. Il a un grand nombre de statues ; ils le regardent comme l'inventeur de tous les arts, comme le guide des voyageurs, et comme présidant à toutes sortes de gains et de commerce. Après lui ils adorent Apollon, Mars, Jupiter et Minerve. Ils ont de ces divinités à peu près la même idée que les autres nations. Apollon guérit les maladies, Minerve enseigne les éléments de l'industrie et des arts ; Jupiter tient l'empire du ciel, Mars celui de la guerre ; c'est à lui, quand ils ont résolu de combattre, qu'ils font vœu d'ordinaire de consacrer les dépouilles de l'ennemi. Ils lui sacrifient ce qui leur reste du bétail qu'ils ont pris, le surplus du butin est placé dans un dépôt public ; et on peut voir, en beaucoup de villes de ces monceaux de dépouilles, entassées en des lieux consacrés. Il n'arrive guère, qu'au mépris de la religion, un Gaulois ose s'approprier clandestinement ce qu'il a pris à la guerre, ou ravir quelque chose de ces dépôts. Le plus cruel supplice et la torture sont réservés pour ce larcin. »— Jules César, Commentaires sur la Guerre des Gaules, livre VI, 17[2].
Compléments
Notes
Sources
- Paul-Marie Duval, La Gaule pendant la paix romaine, GLM (Hachette), Paris, 1991, (ISBN 2-7028-2162-6).
- Albert Grenier, Les Gaulois, Petite bibliothèque Payot, Paris, 1970, (ISBN 2-228-88838-9).
- Renée Grimaud, Nos ancêtres les Gaulois, éditions Ouest-France, Rennes, 2001, (ISBN 2-7028-4542-8).
- Jacques Marseille, Nouvelle histoire de la France, Tempus, Paris, 2002, (ISBN 978-2-262-01966-2).
- Danièle & Yves Roman, Histoire de la Gaule, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1997, (ISBN 2-7028-1646-0)
Articles connexes
- Celtes ~ druidisme ~ religion celtique
- Vercingétorix ~ Jules César
- Gaule ~ peuples gaulois ~ langue gauloise ~ Gaule romaine
Catégories : Monde celtique | Peuple de la Rome antique
Wikimedia Foundation. 2010.