Gagnac-sur-Cère

Gagnac-sur-Cère

44° 56′ 23″ N 1° 52′ 41″ E / 44.9397222222, 1.87805555556

Gagnac-sur-Cère
Administration
Pays France
Région Midi-Pyrénées
Département Lot
Arrondissement Arrondissement de Figeac
Canton Canton de Bretenoux
Code commune 46117
Code postal 46130
Maire
Mandat en cours
Danièle Vallin
2008-2014
Intercommunalité Communauté de communes Cère et Dordogne
Démographie
Population 721 hab. (2007)
Densité 56 hab./km²
Géographie
Coordonnées 44° 56′ 23″ Nord
       1° 52′ 41″ Est
/ 44.9397222222, 1.87805555556
Altitudes mini. 138 mmaxi. 412 m
Superficie 12,83 km2

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Gagnac-sur-Cère est une commune française, située dans le département du Lot et la région Midi-Pyrénées.

Sommaire

Géographie

La commune de Gagnac-sur-Cère chevauche la limite entre, à lEst les terrains primaires du Massif Central, et à lOuest lAquitaine, plus précisément le Limargue, zone bordure de cette région, constituée de terrains du Lias. Elle est traversée dEst en Ouest par la Cère, rivière venue des Monts du Cantal et qui se jette dans la Dordogne quelques kilomètres plus loin. Elle sélève, en rive droite de la Cère vers la Xaintrie limousine, en rive gauche sur les contreforts accidentés du Ségala, jusquà une altitude de 406 mètres, au Pech de la Teulière. A lOuest, les terrains secondaires sont largement recouverts par les alluvions quaternaires de la Cère et de la Dordogne, étagés en terrasses qui témoignent des niveaux successifs du lit de ces rivières.

Gagnac jouxte la limite septentrionale du Quercy, du département du Lot, donc de la région Midi-Pyrénées. Cest aussi, en matière religieuse, une paroisse limite du diocèse de Cahors. Au Nord, ce sont la commune et la paroisse dAltillac, la région Limousin, le département de la Corrèze et le diocèse de Tulle.

La Cère, non navigable mais longtemps utilisée pour le flottage des bois, était traversée au Moyen Age sur un pont par un des « chemins du sel » conduisant alors vers lAuvergne. Elle fournissait son énergie aux moulins qui jalonnaient son cours, et contribuait par ses poissons à lalimentation des habitants. Elle nest plus aussi redoutée pour ses inondations jadis fréquentes, assagie quelle est par les barrages construits dans son lit. Les coteaux gagnacois, longtemps largement dévolus à la vigne, sont aujourdhui dominés par la forêt. Malgré lextrême raréfaction des exploitations agricoles, les vallées restent vouées à lélevage bovin, à quelques cultures, et des plantations de noyers sy sont développées. Mais la vocation agricole de la commune est contrebalancée par lextension dans sa partie ouest de limportante zone dactivités de BiarsGagnac, poumon économique de cette région.

Histoire

Divers témoins ont été découverts dune présence humaine dès les temps préhistoriques : des outils recueillis vers 1900 dans les alluvions argilo-sableux de la terrasse de Lavaysse par le préhistorien Jean Bouyssonie attestent de cette présence au paléolithique supérieur (époque acheuléo-moustérienne) ; dautres, notamment une hache semi-polie, rassemblés au hameau du Rieu près du Négreval, ruisseau affluent de la Cère, sont des traces dune activité, , au néolithique ; un foyer « à galets chauffés » mis à jour lors dun sondage récent au Champ de Moé est daté du premier âge du fer (vers2500 BP). La toponymie atteste dun peuplement au temps des Gaulois, tout près (déjà…) de la limite entre les Cadurques (Quercy) et les Lémovices (Limousin).

Mais cest à partir de lépoque gallo-romaine que les témoignages, même sils restent ténus, deviennent véritablement significatifs. Le nom de Gagnac dabord (historiquement : ganhaco, ganhacou gannhac –, ganiac…), avec sa terminaison enac, serait celui dun domaine agricole gallo-romain, daprès le nom du propriétaire de lépoque (Ganius), ou peut-êtreplutôt ? – à cause dune caractéristique du lieu, gagné à la culture sur les abords alors marécageux de la Cère. Des fragments de céramique (dun dolium, de tegulae…) confirment une implantation humaine à cette époque au moins à lemplacement du bourg actuel.

Des squelettes humains, indices dune zone sépulcrale sûrement plus étendue, datés lun du VIe ou VIIe siècles, lautre (celui-ci dans un cercueil monoxyle) du Xe siècle attestent dune occupation sinon permanente, du moins assidue de ce même site dès lépoque mérovingienne. La titulatureSaint Martinde léglise signe dailleurs lancienneté de la paroisse de Gagnac. Sans doute inclus dans la vicairie du Vert aux temps carolingiens, Gagnac est alors une « terre de Saint-Etienne », dépendant, donc, du Chapitre de Cahors. Dabord sous la coupe, à lépoque féodale, des barons de Castelnau, elle passe vers 11601170, à loccasion dun mariage, sous celle des vicomtes de Turenne. Ceux-ci lérigent en châtellenie, et y édifient, dans la deuxième moitié du XIIe siècle, un castrum : Gagnac est alors une des sept villes murées de leur vicomté (une des trois de la vicomté en Quercy, avec Martel et Saint-Céré).

Le fort est mis à mal pendant la guerre de Cent Ans ; à lapproche de son terme (1427) le vicomte ordonne de le « refortifier » et den réparer léglise. Après un bon siècle de calme et de prospérité, les seigneurs réarrentent leurs terres, le territoire est repeuplé, notamment par des paysans venus du Limousin proche, les guerres de Religion viennent à nouveau créer le trouble. Acquis au protestantisme, Gagnac est repris (1586) par un détachement de larmée catholique de Mayenne, duc du Maine. La réparation des dommages donne lieu à une importante phase de reconstruction, à la fin du XVIe et au début du XVIIe siècles. Pour lessentiel, les plus anciennes des constructions actuelles du bourg et des barris (= faubourgs) datent de cette époque. Ainsi, léglise Saint-Martin, qui conserve cependant son chœur, la base de son clocher et probablement son portail du XVe siècle (mais aucune trace connue en élévation dédifices antérieurs) est reconstruite au XVIIe siècle.

Les anciens (petits) nobles locauxles Tourte, les Del Port, les Del Vernh, ces derniers à qui le vicomte avait confié la châtellenie à la fin du XIVe sièclesont partis, ou ont cédé leurs biens et ont perdu de leur puissance, à lexception des seigneurs de Laborie, confortés, eux, sous Henri IV. Ce sont des notables enrichis qui tiennent maintenant le haut du pavé : les Lagrènerie, possesseurs du moulin de ce nom et du passage du Port, alliés à des familles nobles dAuvergne et du Limousin, anoblis eux-mêmes en 1655, habitant le petit château quils ont fait bâtir au XVIIe siècle ; les Lavaur (de Gagnac, ou encore de Laboissière), qui ont acquis vers 1600 lancienne demeure des Del Vernh, les Laumon du Claux (de La Raufie), les Daumarès

Les privilèges viscontins disparaissent avec la vente de la vicomté, en 1738, à Louis XV. Mais limportance de Gagnac est alors réaffirmée, puisquil y est créé, en 1750, une prévôté royale dont la compétence sétend à lancienne châtellenie et à celle de La Millière (Comiac, Sousceyrac…). La Révolution voit laccès aux responsabilités de bourgeois issus des « professions libérales », dont notamment Pierre-Benoît Drulhe, médecin, premier maire de la nouvelle commune de Gagnac, en 1790, puis membre du Directoire du District de Saint-Céré. Mais elle est marquée par des troubles, liés à la présence dun foyer de radicalité avec la création, sous légide dun nommé Bernardin Vabre, dune antenne des « Amis de la Constitution », et aux conflits autour des prêtres insermentés.

Au XIXe siècle, léconomie locale est gravement affectée par les maladies de la vigne, oïdium dabord vers 1850 puis phylloxéra vers 1875. Elle se redresse par lapport de plants américains. Mais ce nest quun répit. Au milieu du XXe siècle, les petits vins locaux sont condamnés à la fois par les réglementations et par lévolution des goûts. La culture de la fraise prend le relais et connaît un essor remarquable au cours des années 1950, avant de sétioler à son tour. En revanche, louverture en 1887 dun nouveau pont sur la Cère, remplaçant le bac qui permettait jusque sa traversée, la mise en service en 1891 de la voie ferrée BriveAurillac et de la gare de Port de Gagnac, au hameau de Lavergne, lamélioration de la voirie, avaient offert entre temps de nouvelles facilités aux communications et aux échanges.

Administration

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
mars 2008 2014 Danièle Vallin    
mars 2001 2008 Jacqueline Terrou    
Toutes les données ne sont pas encore connues.

Démographie

Évolution démographique
(Source : INSEE[1])
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007
649 654 643 664 611 663 711 721[2]
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

Les premiers chiffres de population dont nous disposions remontent à la Révolution : il est décompté alors dans la communauté 200 feux, pour quelque 2000 habitants, nombre peut-être un peu surévalué. Cependant, au cours du XIXe siècle, la population fluctue autour de 1600 habitants, avec un maximum de 1722 en 1836, et un minimum de 1479 en 1826.

Mais la commune de Gagnac était plus étendue alors quelle ne lest maintenant. En 1902, la création de celle dEstal lui enlève plusieurs secteurs, et sa population sabaisse à quelque 1200 habitants. Elle nest plus que de 1000 habitants en 1921, au lendemain de la Grande Guerre. En 1928, la création de la commune de Laval-de-Cère lampute de nouveau, et la population descend nettement au-dessous du seuil des 1000 : autour de 700 habitants. Elle a diminué de 800 habitants en 35 ans, entre 1896 (1565 habitants) et 1931 (732 habitants), moitié par suite des pertes de territoires, moitié du fait de lexode rural.

Au cours du dernier demi-siècle, les fluctuations ont été très faibles, autour de 650, soit une densité voisine de 50 habitants au km2. Mais leur répartition est très hétérogène, entre un secteur est (le Ségala) peu peuplé et à lhabitat très dispersé, et un secteur ouest (la vallée) à lhabitat plus dense, et qui se densifie. Enfin, le recensement de 2008 témoigne dune remontée sensible de la population (721 habitants).

Lieux et monuments

Gagnac vaut surtout dans ce domaine par ses nombreux bâtiments, au bourg et dans des hameaux de caractère (La Teulière, Le Moulicou, etc.) témoignant de larchitecture rurale typique de la région : maisons de vignerons avec à létage lhabitation lon accède par un escalier extérieur puis un bolet ouvrant sur la pièce à vivre avec sa bassière ; au rez-de-chaussée, la cave et le cellier seffectue la vinification et lon entrepose les outils et les vins ; toits couverts de lauzes (de moins en moins nombreux, côté Ségala) ou de tuiles rouge-brun produites localement jusquau milieu du XXe siècle (dans la vallée), celtiques ou, plus fréquemment à partir de la fin du XVIIIe siècle, à la Mansart ; vastes grangesétables sur deux niveaux, construites, comme les maisons, en matériaux du pays : gneiss, parfois galets et un peu de calcaire, granite ou grès pour les encadrements douvertures.

Léglise Saint-Martin, comme il a déjà été dit, date pour la majeure partie du XVIIe siècle. A lextérieur, elle se distingue par un clocher original, carré à sa base, surélevé au XVIIe de huit piliers délimitant la chambre des cloches, surmontée dun curieux petit clocheton en bardage de châtaignier. Le portail, sans doute du XVe siècle, réinstallé lors de la reconstruction, mérite lattention. A lintérieur se trouvent une très belle pietà du XVIIe siècle, et les éléments dun beau retable de chœur replacés après restauration dans une chapelle latérale.

Un autre monument digne dintérêt est constitué par la « chapelle du cimetière », en réalité ce qui restele chœur et le clocherde léglise médiévale Notre-Dame de la Bessonie, jadis aussi église paroissiale, désaffectée et dont la nef a été détruite dans la seconde moitié du XVIIe siècle.

Le petit château XVIIe de Lagrènerie a été incendié le 9 juin 1944 lors du passage dun détachement de la Division « Das Reich ». Il reste, au hameau de La Raufie, un plaisant petit manoir, également XVIIe, longtemps propriété des Laumon du Claux, puis, autour de 1900, dune famille Bouyssonie (celle des découvreurs de « lhomme de La Chapelle-aux-Saints »), acquis par le Conseil général du Lot pour y installer une maison denfants en difficulté. Port-de-Gagnac, hameau étiré en longueur entre la route et la voie ferrée, sous le rocher de Roquefort, au bord dun plan deau de la Cère (retenue de lancien moulin du Port reconverti en microcentrale) a été très modifié au XXe siècle mais nen présente pas moins beaucoup dagrément. On y remarque notamment une croix de Malte (1704).

Personnalités liées à la commune

Voir aussi

Sources

Plusieurs publications à diffusion locale (bulletins de lassociation « Culture et Patrimoine », Le CEP - Mairie, 46 130GAGNAC, http://lecep-gagnac.monsite-orange.fr/) permettent dapprofondir la connaissance de lhistoire et du patrimoine de Gagnac-sur-Cère :

  • Gagnac au Moyen Age, par Marguerite Guély ;
  • Gagnac de la Renaissance à la Révolution, par Marguerite Guély ;
  • Passages deau et moulins sur la Cère, par Marguerite Guély ;
  • Léglise Saint-Martin de Gagnac, par Valérie Rousset et Marguerite Guély ;
  • Le fort de Gagnac, origine et évolution, par Valérie Rousset, Jean-Pierre Girault et Edmonde Larue ;
  • Mariages à Gagnac aux XVIIe et XVIIIe siècles, par Guy Dauphin ;
  • La vigne à Gagnac, par Jean Ponchie ;
  • Fraise, capitale Gagnac, par Jean Ponchie ;
  • Origine des noms de lieux de Gagnac et alentours, par Robert Larue ;
  • Gagnac : brins dhistoire, collectif.

Notes et références

Liens externes



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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Gagnac-sur-Cère de Wikipédia en français (auteurs)

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