- Fête des lumières (Lyon)
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La fête des lumières, également appelée fête du 8 décembre ou illuminations, est une manifestation populaire qui se tient chaque année autour du 8 décembre, date traditionnelle de l'évènement, à Lyon (France).
Sommaire
Histoire
Origines de la vénération à Marie
La ville de Lyon vénère la Vierge Marie depuis le Moyen Âge et s'est mise sous sa protection en 1643, année où le sud de la France était touché par la peste : les échevins de Lyon, le prévôt des marchands et les notables firent alors vœu de rendre hommage chaque année à la Vierge si l'épidémie de peste cessait.
Depuis, un cortège solennel municipal se rend à la basilique Notre-Dame de Fourvière depuis la Cathédrale Saint-Jean chaque 8 septembre (et non le 8 décembre), jour de consécration de la ville à la Vierge, le jour de la fête de sa Nativité, pour lui offrir cierges et écus d'or : il s'agit du Voeu des Échevins
Confusions régulières
Les versions quant à l'origine de cette célébrations prètent à confusion : souvent le mélange des vœux à la Vierge et l'oubli des dates fait remonter l'origine des Illuminations, voire la création de la Basilique Notre-Dame de Fourvière, à un vœu prononcé après une épidémie de peste qui aurait sévi en 1643.
Premières illuminations du 8 décembre
En 1852, est inaugurée la statue de la Vierge Marie érigée sur la chapelle de la colline de Fourvière. Réalisée par le sculpteur Joseph-Hugues Fabisch, elle a été proposée par quelques notables lyonnais et fervents catholiques puis acceptée par le cardinal de Bonald en 1850. L'inauguration de la statue aurait dû avoir lieu le 8 septembre 1852, jour de la fête de la nativité de la Vierge et date anniversaire du vœu des échevins de 1643. Mais une crue de la Saône aurait empêché qu'elle fût prête ce jour-là et que la cérémonie s'effectuât. L'archevêché, en accord avec la commission des laïcs, choisit alors de reporter l'inauguration à la date du 8 décembre.
Or, le 8 décembre est la date de la fête de l'Immaculée Conception de la Vierge, fête célébrée depuis le IXe siècle, même si la proclamation du dogme ne date que de 1854. Les jours qui précèdent l'inauguration, tout est en place pour les festivités : la statue doit être illuminée par des feux de Bengale, on prévoit des feux d'artifices depuis le haut de la colline et des fanfares vont jouer dans les rues. Les notables catholiques lyonnais proposent d'illuminer les façades de leurs maisons comme cela se fait traditionnellement pour les grands évènements (entrées royales, victoires militaires...).
Mais voilà que, le 8 décembre au matin, un violent orage s'abat sur Lyon. Le maître des cérémonies décide aussitôt de tout annuler et de reporter les réjouissances nocturnes au dimanche suivant. Puis, finalement, le ciel se dégage et la population lyonnaise qui avait tant attendu cette cérémonie, d'un geste spontané, illumine ses fenêtres, descend dans les rues et quelques feux de bengale allumés à la hâte éclairent la statue et la chapelle de Notre-Dame-de-Fourvière (la basilique n'existe pas encore). Les Lyonnais chantent des cantiques et crient « Vive Marie ! » jusque tard dans la nuit.
Poursuite de la tradition
Depuis 1852, la fête a été reconduite chaque année. La tradition veut que chaque famille lyonnaise conserve désormais avec ses décorations de Noël, son assortiment de verres du 8 décembre, épais et parfois colorés. On appelle ces verres garnis d'une bougie des « lumignons ». Dès le mois de novembre, on trouve dans les magasins des sacs de ces fameuses bougies courtes et cannelées comme des gâteaux, ainsi que des assortiments de verres. Le soir du 8 décembre, les bougies sont allumées et placées dans les verres déposés sur le bord des fenêtres.
Depuis la municipalité de Michel Noir en 1989, la fête spontanée est accompagnée par des animations proposées par la municipalité et les professionnels du spectacle, qui s'étalent sur plusieurs jours. Ces animations ont fait que cette fête a revêtu un caractère également touristique, attirant plusieurs millions de visiteurs chaque année. La participation populaire demeure néanmoins très présente du fait des nombreuses façades illuminées et des déambulations le soir du 8 décembre.
Le 8 décembre étant à l'origine un évènement religieux, des points de vue contradictoires se font également entendre au sein de la population lyonnaise :
- de la part des athées radicaux qui fustigent l'organisation d'un évènement religieux par les pouvoirs publics. À leurs yeux, la municipalité enfreint la loi sur la laïcité en faisant la promotion de l'évènement, par voie d'affiches, dans des lieux non-dévolus à la pratique de cultes (stations de métro, voie publique...)[réf. nécessaire]
- de la part de certains catholiques qui fustigent la mutation d'un évènement pieux en foire touristique[1].
- de la part de certains Lyonnais de souche qui, malgré leur implication, voient en l'actuelle forme de l'évènement une totale négation de son caractère initial (recueillement/liesse, évènement lyonnais/évènement touristique...)[réf. nécessaire].
De plus, et malgré un attachement indiscutable de la population lyonnaise à la tradition, les fenêtres pourvues de lumignons demeurent sensiblement minoritaires sur l'ensemble de la ville (elles sont cependant majoritaires dans certains quartiers, selon les catégories de population qui les occupent). Ceci s'explique, d'une part, par le fait que la ville de Lyon compte parmi ses habitants nombre de non-Lyonnais ainsi que des populations non-chrétiennes (musulmans, athées...) et, d'autre part, par le fait que seuls les bâtiments d'habitations sont généralement concernés.
La fête ne cesse cependant de prendre de l’ampleur et la présence, ces dernières années, de concepteurs nationaux et internationaux de renom illustre bien le rayonnement international grandissant de cette manifestation. Étendue désormais sur 4 jours, Lyon 8 décembre – Fête des Lumières anime tous les quartiers et offre dans toute la ville des scénographies et des spectacles de lumière innovants et surprenants, sur des sites traditionnels ou insolites.
En 2003, plus de 3 millions de personnes y ont assisté, et lors de l'édition 2006, plus de 4 millions.
Heavent Sud, le salon des professionnels de l’évènement, organisait, le 29 mars 2007 au Palais des Festivals de Cannes, la première édition des trophées de l’évènement. La Fête des Lumières s’est vu décerner le trophée du « meilleur évènement Grand Public 2006 ».
Voir aussi
Bibliographie
- Histoire du 8 décembre, des origines à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, Jérôme Caviglia, La Taillanderie, 2004
- La merveilleuse histoire du 8 décembre à Lyon, Gérald Gambier, La Taillanderie, 2006
- L'ombre du 8 décembre, roman noir, Christophe Cornillon, La Taillanderie, 2007
- Des coutumes populaires aux illuminations lyonnaises du 8 décembre, Maurice Chambost, 1986
- Lumières sur le huit décembre, Philippe Dujardin et Pierre-Yves Saunier, Ville de Lyon, 2002
- Si Les Lumières m'étaient contées, Philippe Chabbouh, Edition Bellier, 2008
Liens externes
- Site officiel - Présentation de la Fête des lumières, programme, plan, etc.
- Ville de Lyon - Informations sur la Fête des lumières
- Lyon Photos - Le site de référence présente de nombreuses photos des illuminations de Lyon.
- Office du Tourisme de Lyon - Lyon et la lumière
- Musée du diocèse de Lyon
- Lyonvue.net - Nombreuses photos de Lyon et de la Fête des lumières
- [1] - Article de Mgr Barbarin Cardinal-Archevêque de Lyon Déc 2010
Notes et références
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