- Félix Labisse
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Félix Labisse, né le 9 mars 1905 à Marchiennes et mort le 29 janvier 1982 à Neuilly-sur-Seine, était un peintre surréaliste français que les surréalistes ont, toutefois, refusé de reconnaître comme l'un des leurs[1].
Sommaire
Biographie
La famille de Félix Labisse est établie à Douai. Après la Première Guerre mondiale, elle s'installe à Ostende en Belgique et y fonde un armement de pêche. Félix Labisse fera son service militaire à Cambrai.
Il débute sa carrière de peintre en 1922 à Ostende sous la protection de James Ensor. Il y fonde la "Galerie d’Art moderne", puis le "Club du cinéma d’Ostende" avec Henri Storck.
En 1932, il s’installe à Paris où il se lie d’amitié avec Antonin Artaud, Jean-Louis Barrault et Robert Desnos, qui lui écrira un texte[2].
Dès 1935, il se lie avec les surréalistes Paul Delvaux, Max Ernst, André Masson, René Magritte, et aussi Jacques Prévert et Raymond Queneau.
Mobilisé en 1939 et de retour à Paris en 1940, il devient l’un des artistes majeurs de la jeune peinture française. Dès 1943, il consacre son activité à la peinture et aux décors de théâtre.
En 1947, il rejoint le groupe du "Surréalisme révolutionnaire", fondé à Bruxelles par Christian Dotremont et à Paris, par Noël Arnaud. Ce groupe, qui ne dura que dix-huit mois, s'est efforcé de « concilier les nécessités d'une action révolutionnaire fondée sur le marxisme-léninisme et la liberté de recherche et d'expression spécifique du surréalisme ». La condamnation de ce groupe par André Breton a entraîné la première scission d'importance après la Seconde guerre mondiale[3].
En juin 1951, il réalise les décors de la pièce « Le Diable et le Bon Dieu » de Jean-Paul Sartre, mise en scène par Louis Jouvet. Il partage son temps entre Paris et Knokke Le Zoute.
En 1951, il s’installe à Neuilly-sur-Seine et continue d’exposer à Paris et en Europe.
En 1966, il est élu membre de l’Académie des Beaux-Arts.
En 1974, il est membre du jury de la sélection officielle du festival de Cannes.
Il est inhumé au cimetière de Douai.
Style
Ses premières créations sont influencées par Ensor et l'expressionnisme flamand.
Son œuvre de maturité, placée sous le signe de la métamorphose, comme la femme nue à la tête de lionne du « Bonheur d'être aimée » (1943)[4], explore les frontières du fantastique, du rite, de la magie ou de l’érotisme. Ses personnages féminins aux corps lascifs, aux formes lisses et aux couleurs crues, évoluent dans un monde étrange et intemporel.
« Son sadisme, servi par une facture froidement figurative, [...] qui n'évite pas toujours le poncif surréaliste, est celui de cérémonies crépusculaires où le sang s'épanche lentement [...] Les femmes qu'il soumet à sa rêverie sont parfois vêtues de collants fendus ou de harnais érotiques[1]. »Vers les années 1960, apparaissent les premières femmes bleues, notamment dans le « Bain Turquoise ».
Œuvres
- « Atelier du peintre »
- « L'Avenir dévoilé »
- « Bain Turquoise »
- « Histoire naturelle »
- « Instituto de arte moderno Paraguay 665», affiche entoilée, Musée de la Chartreuse de Douai
- « Mélusine »
- « L'Arbre anthropophage », 1941
- « Ophélie », 1941
- « Le Baptème du sang », 1942
- « Bonheur d'être aimée », 1943
- « La Menace », 1943
- « L'Aventure permanente », 1944
- « L'Explorateur », 1944, Galerie de Seine, Paris[5]
- « Les Amis de Fontvieille », 1945, huile sur toile, Musée de la Chartreuse de Douai
- « Le Voyage d'Appollonius de Tyane », 1947, huile sur toile, Musée de la Chartreuse de Douai
- « MCCIV », 1963
Cinéma
- En 1947, Alain Resnais tourne un court métrage documentaire sur l'artiste intitulé Visite à Félix Labisse.
Théâtre
- Costume
- 1960 : La Louve de Robert Lafont, mise en scène Claude Vernick, Théâtre Récamier
- Scénographie
Félix Labisse a réalisé « pas moins de soixante-cinq décors de théâtre[1]. »
- 1951 : Le Diable et le Bon Dieu de Jean-Paul Sartre, mise en scène Louis Jouvet, Théâtre Antoine
- 1954 : Les Mystères de Paris d'Albert Vidalie d'après Eugène Sue, mise en scène Georges Vitaly, Théâtre La Bruyère
- 1955 : Ce diable d'ange de Pierre Destailles et Charles Michel, mise en scène Georges Vitaly, Comédie-Wagram
Bibliographie
- Adam Biro et René Passeron « Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs », 1982, Office du Livre, Fribourg (Suisse) et Presses universtaires de France, Paris, article de R. Passeron, page 235.
- Robert Desnos « Félix Labisse », Séquana, Paris, 1945. Nouvelle édition, 1957[6].
- Christian Dotremont « Labisse », La Boétie, Bruxelles, 1946[6].
- Patrick Waldberg « Félix Labisse », De Rache, Bruxelles, 1970[6].
Notes et références
- Biro, op. cité
- Publié en 1945. Biro, op. cité.
- Biro, op. cité, p. 391
- Biro, op. cité.
- Reproduction dans Biro, op. cité, p. 236
- Biro, op. cité, p. 444
Catégories :- Peintre français du XXe siècle
- Académie des beaux-arts (France)
- Naissance dans le Nord
- Naissance en 1905
- Décès en 1982
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