- François de Montmorency-Laval
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François de Montmorency-Laval Biographie Naissance 30 avril 1623
Montigny-sur-AvreOrdination
sacerdotale1er mai 1647 Décès 6 mai 1708
QuébecÉvêque de l'Église catholique Consécration
épiscopale8 décembre 1658 en l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés à Paris Dernier titre ou fonction Évêque de Québec Évêque in partibus de Pétrée Du 1658 au 1674 Évêque de Québec Du 1674 au 1685 Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier Autres fonctions Fonction religieuse Vicaire apostolique de la Nouvelle-France (1658-1674) Fonction laïque Gouverneur-général de la Nouvelle-France en 1663 et 1682 modifier François de Montmorency-Laval – ou Monseigneur de Laval – né le 30 avril 1623 à Montigny-sur-Avre en France, mort le 6 mai 1708 à Québec au Canada. Premier évêque de Québec, il est le fondateur du Séminaire de Québec. Au temps de Francois de Montmorency-Laval, l'actuelle province de Québec portait le toponyme de Canada et constituait une région de la Nouvelle-France. Il sera par deux fois gouverneur-général de la Nouvelle-France à titre provisoire en 1663 et en 1682.
Sommaire
Biographie
Né le 30 avril 1623, il est le fils de Hugues de Laval-Montigny, seigneur de Montigny[1], et de Michelle de Péricard. Il est un des grands descendants de la noblesse française : ses parents sont tous deux de la haute noblesse apparentée au roi et à la cour[2]. Son père est un descendant du baron de Montmorency. François a six frères et sœurs.
Le prélat lui-même n'utilise pas le nom de Montmorency ; il signe dans les registres ou ailleurs « François de Laval », comme appartenant à la branche cadette de la Deuxième maison de Montmorency-Laval : les Laval-Montigny.
Adolescent, François de Laval fréquente le collège des Jésuites de La Flèche, nouvellement créé sous l'impulsion de Henri IV. Il est ordonné prêtre le 1er mai 1647.
Le 8 décembre 1658, il est nommé vicaire apostolique de la Nouvelle-France et sacré évêque in partibus de Pétrée en l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés à Paris, et arrive à Québec le 16 juin 1659. Il y fonde la communauté des prêtres du Séminaire de Québec le 26 mars 1663 et met sur pied le Grand Séminaire de Québec, ouvre en 1668 une résidence pour les futurs prêtres, le Petit Séminaire de Québec, qui deviendra en 1765, après la Conquête anglaise, un collège ouvert à tous. En 1674, le diocèse de Québec est créé et il en devient le premier évêque. Québec étant la première province du Canada , ce dernier devient en même temps le premier évêque du Canada .
En 1664, il devient abbé commendataire de l'abbaye de Méobecq (abbatiale de Méobecq), dans le Berry, en France, et à ce titre, prieur de celui d'Esves-le-Moutier. Il utilise les revenus de l'abbaye pour son vicariat apostolique avant d'être obligé de la supprimer en 1673 par lettre patente.
Pasteur infatigable, il fait quatre voyages en France dans des conditions difficiles. Il parcourt aussi en canot, à pied, en raquettes son vaste diocèse qui s'étend des rives du fleuve Saint-Laurent et de l'Acadie jusqu'au Mississippi au États-Unis, pour visiter les gens chez eux. Il porte une attention particulière aux gens des Premières Nations dont il défend la dignité en combattant les commerçants qui font le trafic d'alcool (eau-de-vie) pour les exploiter par la suite. Il va même jusqu'à menacer d'excommunication les trafiquants d'eau-de-vie[3].
Il est aussi gouverneur de la Nouvelle-France (à titre provisoire) à deux occasions : du 23 juillet au 15 août 1663 et du 9 mai 1682 au 9 octobre 1682.
En 1685, François de Laval démissionne de son poste d’évêque de Québec. Il obtient du roi Louis XIV la permission de venir terminer ses jours en Nouvelle-France. Il se retire au Séminaire de Québec et il se met au service du nouvel évêque, Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier qui lui succède en 1688.
Décédé à Québec le 6 mai 1708, il est inhumé dans la cathédrale qui est la basilique Notre-Dame de Québec. En 1878, son corps est exhumé et transporté de la cathédrale à la crypte de la Chapelle du Séminaire de Québec. En 1950, nouvelle translation de la crypte à la Chapelle extérieure du Séminaire où le corps est placé sous un gisant de marbre blanc. La désacralisation de celle-ci en 1993 amène le transfert du corps à la cathédrale dans une chapelle funéraire où le corps se trouve sous un gisant de bronze qui surplombe une reproduction en granit d'une carte ancienne de la Nouvelle-France. Il est déclaré bienheureux par le pape Jean-Paul II le 22 juin 1980.
Physionomie spirituelle
Il est difficile de tracer les contours de l'expérience spirituelle personnelle de François de Laval parce que les documents sont limités. Il n'a pas écrit son autobiographie comme Marie de l'Incarnation, par exemple. Quelques lettres cependant sont plus révélatrices par exemple les cinq qui nous restent de sa correspondance avec un ami, Henry-Marie Boudon (né à La Fère dans l'Aisne), archidiacre d'Évreux[4].
On peut mettre au cœur de la spiritualité de François de Laval un détachement prononcé qui allait bien avec son tempérament et qu'il avait pratiqué auprès de M. de Bernières dans ses années à Caen. Ce détachement est « un grand système de désappropriation » comme écrit son premier biographe, Bertrand de La Tour, qui se ramène à la maxime spirituelle suivante : « Nous n'avons pas de meilleur ami que Jésus-Christ. Suivons tous ces conseils, surtout ceux de l'humiliation et de la désappropriation du coeur. » Pour François de Laval, on le voit, la désappropriation est un idéal évangélique . Il conserve à cette désappropriation son sens moral de renoncement. La désappropriation inclut les valeurs de détachement, de pauvreté, d'humilité puisqu'elle reste toujours une certaine privation, mais l'essentiel de la désappropriation pour François réside d'abord dans le partage et la mise en commun des biens. Ainsi, la désappropriation devient partage matériel puis dans un même mouvement partage fraternel. Il voulait, écrit Bertrand de La Tour « que tout le clergé ne fit qu'une grande famille » et c'est dans ce but qu'il demandait qu'on ne se départisse jamais « de la désappropriation qui laisse tout en commun entre les mains du supérieur ».
Cet idéal évangélique implique un jugement de valeur sur la relativité du créé. Dans cette perspective, pour François de Laval Dieu est le "Tout" et le créé le "Rien" un peu à la manière de Saint-Jean de la Croix. Ainsi au sortir 'une maladie qui avait failli l'emporter en 1689, il écrivait :"C'est en cet état qu'on reconnaît la vérité qu'il n'y a que Dieu seul et que tout le reste n'est rien qu'un pur néant".
La désappropriation se refermerait sur elle-même dans un ascétisme étroit si elle n'arrivait aussi à favoriser le partage fraternel comme on l'a vu et en fin de compte si elle n'ouvrait de plus en plus à l'action de Dieu. À mesure que François de Laval avance en âge, les fruits d'une ouverture amoureuse à la volonté de Dieu à travers les événements se manifestent dans une constance, une patience et un abandon qui grandissent.
On retrouve de façon remarquable dans sa vie ce que le concile Vatican II propose aux prêtres: "À la lumière de leur foi nourrie par la lecture de la Bible, ils peuvent rechercher avec attention les signes de Dieu et les appels de sa grâce à travers la diversité des évènements de l'existence" (Décret sur le ministère et la vie des prêtres, no 18). C'est cette expérience de foi confiante que François de Laval a vécu tout au long de sa vie, cet abandon à la divine Providence est l'aboutissement de la désappropriation et elle est au cœur son expérience spirituelle.
L'expérience d'abandon à la Providence de François de Laval comporte d'abord un effort pour lire dans les évènements les signes de la présence de Dieu. "Il y a longtemps que Dieu me fait la grâce de regarder tout ce qui m'arrive en cette comme un effet de sa Providence" écrit-il en 1687. À son ami Henri-Marie Boudon, en 1677, il disait déjà: "Tout ce que la main de Dieu fait nous sert admirablement, quoique nous n'en voyions pas sitôt les effets". Dans les principaux évènements de sa vie François de Laval recherche promptement leur signification spirituelle soit pour son œuvre pastorale, soit dans son itinéraire spirituel personnel. Cette "expérience de Providence", si l'on peut dire, ne serait pas complète si elle ne suscitait une réponse. Cette réponse est l'abandon: "Il est bien juste...que nous ne vivions que de la vie du pur abandon en tout ce qui regarde au-dedans comme au-dehors dira-t-il après le refus du Roi de le laisser partir pour le Canada en 1687. Puis deux ans plus tard il dira à l'automne 1689 à un correspondant (M. Milon):"La Providence de Dieu, qui vous inspire de prendre avec tant de bonté part à notre peine et à nos intérêts, nous oblige plus particulièrement de nous abandonner entièrement à son adorable conduite et d'y mettre toute notre confiance" et il continuera "...la main de Notre-Seigneur est infiniment plus puissante pour édifier. Nous n'avons qu'à lui être fidèles et le laisser faire". "Lui être fidèles et le laisser faire" voilà certainement une phrase où François de Laval nous livre son "intérieur" et qui peut résumer pour nous l'essentiel de son cheminement spirituel.
La physionomie spirituelle du bienheureux François de Laval nous révèle que la sainteté chrétienne "s'exprime différemment en chacun de ceux qui, dans la conduite de leur vie, parviennent en édifiant le prochain, à la perfection de la charité" (Constitution dogmatique sur l'Église, no 38). Son exemple, celui d'un pasteur totalement consacré à sa tâche, s'ajoute à celui de nombreux chrétiens qui, dans leur vie de tous les jours, apprennent au fil des ans à accueillir en esprit et en vérité l'amour du Père. En effet le bienheureux François de Laval s'est tenu à l'écart des sentiers extraordinaires qui conduisent à Dieu, il présente plutôt l'image d'une bonne santé humaine et spirituelle enracinée dans des valeurs solides auxquelles toutes les énergies sont consacrées dans la vie de tous les jours. Il est, tout noble qu'il fût, de cette race de paysans rudes, au cœur généreux, travailleurs et remplis de foi que furent les pionniers et les pionnières de la Nouvelle-France.
Ascendance
Mathieu II de Montmorency, seigneur de Montmorency X Emma de Laval (1200-1264) │ ├─>Guy VII de Laval X Philippa de Vitré │ │ │ ├─>Guy VIII de Laval X Jeanne de Brienne, fille de Louis d'Acre et petite-fille de Jean de Brienne │ │ │ │ │ ├─>André de Laval (XIVe siècle) X Eustachie de Bauçay │ │ │ │ │ │ │ ├─>Guy Ier de Laval-Loué X Jeanne de Pommerieux │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─>Thibault Ier de Laval-Loué X Jeanne de Maillé │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─>Guy II de Laval-Loué X Charlotte de Sainte Maure de Baneon Nesle │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─>René de Laval-La Faigne X Antoinette de Havard │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─>René II de Laval-La Faigne X Marie de Boussu │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─>Hugues de Laval-Tartigny X Marie de Mézières │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─>Jean de Laval-Tartigny X Claude de Prunele │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─>Hugues de Laval-Montigny X Michelle de Péricard. │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ │ ├─>Francois de Montmorency-Laval
Honneurs
Son nom a été donné à la ville de Laval, au Québec, à l'Université Laval et à l'Hôpital Laval à Québec.
Le boulevard Monseigneur-De-Laval, artère commerciale qui traverse la ville de Baie-St-Paul, a été nommé en son honneur.
François de Laval est béatifié le 22 juin 1980 par le pape Jean-Paul II.
Notes et références
- Chartres. Les seigneurs de Montigny portaient : de Montmorency, avec l'écu de Laval au milieu de la croix. Diocèse de
- Dictionnaire biographique du Canada : LAVAL, FRANÇOIS DE
- Olivier Chaline Le règne de Louis XIV, Éditions Flammarion, 2005.
- Congrégation des rites sous le titre Quebecen. Beatificationis et Canonizationis Ven. Servi Dei Francisci de Montmorency-Laval episcopi Quebecensis (+1708) Altera nova positio super virtutibus ex officio critice disposita (Sacra Rituum Congregatio, Sectio historica, 93), Polyglottis Vaticanis, 1956, 1028p. Hermann Giguère, dans L'expérience de Dieu avec François de Laval, Les Editions Fides, 2000, cite ces lettres ainsi que plusieurs autres tirées de la présentation de la cause de béatification de François de Laval qui a été publiée par la
Voir aussi
Articles connexes
- Famille de Laval
- La légende du Chien d'Or
- Église Notre-Dame-de-la-Visitation, à Champlain : une plaque commémorative a été placée à l'arrière de l'église pour souligner son séjour à Champlain en 1669 et 1681.
- Archidiocèse de Québec
Bibliographie
- André Vachon, « LAVAL, FRANÇOIS DE », dans Dictionnaire biographique du Canada en ligne, 2000
- Hermann Giguère, L'expérience de Dieu avec François de Laval, Les Editions Fides, 2000, 140 p.
(aperçu)
- Denise Pepin, François de Laval: premier évêque en Amérique du Nord, Éditions du Long-Sault, 99 p.
- André Vachon, François de Laval, Fides, 1980, 64 p.
- Gilbert Lévesque, François de Laval, seigneur de la Côté, Leméac, 1979, 93 p.
- André Vachon, François de Laval, chanoine et archidiacre d'Evreux, 1972, 238 p.
- Émile Bégin, François de Laval, Presses universitaires, Laval, 1959, 222 p.
- Auguste-Honoré Gosselin, Le Vénérable François de Montmorency Laval, premier évêque de Québec, Québec, Dussault, 1906 (en ligne)
- Adrien Leblond de Brumath, Bishop Laval, Toronto, Morang & co. ltd., 1906, 292 p. (en ligne)
- Henri Têtu, Monseigneur de Laval, premier évêque de Québec, Québec : P.G. Delisle, 1887, 121 p. en ligne
- Edmond Charles Hippolyte Langevin, Notice biographique sur François de Laval de Montmorency: 1er évêque de Québec, suivie de quarente-une lettres et de notes historiques sur le chapitre de la cathédrale, Lovell, 1874, 322 p. (en ligne)
- Louis-Edouard Bois, Joseph Serré de La Colombière, Esquisse de la vie et des travaux apostoliques de sa grandeur Mgr Fr. Xavier de Laval-Montmorency, premier évêque de Québec, A. Còte & cie., 1845, 145 p. (en ligne)
- Auguste-Honoré Gosselin, Vie de Mgr de Laval, premier évêque de Québec et apôtre du Canada, 1622-1708, Impr. de L.-J. Demers & frère, 1830, vol. 1 et 2
- Louis Bertrand de La Tour, Mémoires sur la vie de M. de Laval, premier évêque de Québec, Cologne, Jean Frédéric Motiens, 1761, 215 p.
Liens externes
- (fr) Les évêques du diocèse de Québec
- (fr) Site web consacré au bienheureux François de Montmorency Laval
- (fr) Chronologie de la vie de François de Montmorency Laval
- (en) Biographie de l'encyclopédie catholique
- (fr) Dossier de l'encyclopédie Agora
- (fr) Biographie pour la cause des Saints
- (fr) Armoiries du Séminaire de Québec
- (fr) Association de sauvegarde du patrimoine de Méobecq (Indre)
- (fr) Centre d'animation François de Laval,Québec
- (fr) http://www.cfqlmc.org/ Commissionfranco-québécoise sur les lieux communs d’histoire
- (fr) Notice biographique dans le Répertoire du patrimoine culturel du Québec
Précédé par François de Montmorency-Laval Suivi par Nouveau titre Évêque de Québec 1674 – 1688 Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier Précédé par François de Montmorency-Laval Suivi par Pierre du Bois d'Avaugour Gouverneur de la Nouvelle-France 1663 – Charles Augustin de Saffray, Sieur de Mésy Précédé par François de Montmorency-Laval Suivi par Louis de Buade, Comte de Frontenac Gouverneur de la Nouvelle-France 1682 – Joseph-Antoine Le Febvre de La Barre Catégories :- Naissance en 1623
- Décès en 1708
- Maison de Montmorency
- Famille de Laval
- Personnalité du XVIIe siècle
- Personnalité du XVIIIe siècle
- Religieux français
- Évêque canadien
- Religion en Nouvelle-France
- Personnalité de la Ville de Québec
- Personnalité de la Nouvelle-France
- Gouverneur de la Nouvelle-France
- Élève du Prytanée national militaire
- Enterré dans la Basilique-cathédrale Notre-Dame de Québec
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