- Fouet (arme)
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Le fouet est un instrument composé d'une ou plusieurs lanières, généralement en cuir, et d'un manche. Ses usages sont liés à sa composition :
- Si la longueur de la lanière permet de frapper la peau d'un être humain ou d'un animal pour le blesser ou le faire souffrir dans le cas de la torture, l'usage habituel est simplement d'inciter, sans coups violents, un animal de trait à avancer plus vite.
- La vitesse de la lanière fait que le bout atteint une vitesse telle qu'elle provoque un bruit sec. La vitesse de l'extrémité dépasse la vitesse du son et provoque une onde de choc sonore franchissant ainsi le mur du son avec un « bang supersonique »[1] qui n'est autre que le claquement entendu. Ce bruit sert à donner des ordres aux animaux dans les cirques par exemple.
Sommaire
Arme antique
Les Huns se servaient de fouets comme arme de contact lorsque leur cavalerie assaillait les colonnes des Goths.
Usages sportif et démonstratif
Aux États-Unis et en Australie le fouet est une pratique démonstrative dans diverses manifestations autour de l’histoire du cowboy et de l’aventurier (Indiana Jones).
La pratique du fouet se décline suivant deux catégories :
- Le Whip Cracking : pratique démonstrative et sportive, qui dans un enchaînement de mouvements permet de faire claquer le fouet.
- Le Whip Target : met en avant la dextérité du fouetteur qui doit saisir ou bien découper des objets.
Fouet et pratique
Il existe trois grandes familles de fouet.
- Le Bull Whip : fouet pourvu d'un manche court (25 à 40 cm), sans articulation avec le corps.
- Le Stock Whip : fouet pourvu d'un manche long (40 à 53 cm), d'une articulation entre le manche et le corps du fouet.
- Le Snake Whip : fouet sans manche, appelé aussi fouet d'alarme.
Les fouets de qualité sont tressés à partir de cuir de kangourou, qui leur procure légèreté, et flexibilité. Ils sont aussi tressés avec du cuir de vache.
Dressage et conduite des animaux
Dans le cadre du dressage des animaux, domestiques ou sauvages, le fouet sert au dresseur à se faire respecter de l'animal, et très rarement, il sert à le blesser. Le claquement du fouet permet de marquer des ordres, de rappeler à l'ordre.
En équitation, les jockeys se servent d'une cravache pendant les épreuves hippiques pour inciter le cheval à accélérer. En sport équestre, la cravache sert à préciser ses demandes au cheval, à se faire respecter et éventuellement à sanctionner sa monture.
Histoire
Le fouet peut servir d'instrument de torture ou pour l'exécution d'une peine prononcée par un tribunal[réf. nécessaire]. Sous l’Ancien Régime, le fouet était une peine afflictive et infamante, parmi les plus graves, située au-dessus du blâme, de l’amende honorable, et de l’exposition publique. Seuls la flétrissure, la mutilation, les galères, le bannissement et la question étaient considérées comme plus graves (en-dehors de la peine capitale)[2].
Le fouet est utilisé selon certaines lois islamiques. Par exemple, au Soudan en 2009, plusieurs femmes sont condamnées à être fouettées pour avoir porté un pantalon, vêtement prohibé par la charia[3].
Dans la culture populaire
Le fouet est occasionnellement imagé dans la culture populaire dans des contextes variées. Les fouets sont apparus dans plusieurs cartoons, émissions de télévision, et jeux vidéo tels que Castlevania et certains films, tels que l'original Zorro à Indiana Jones et Catwoman. Souvent leur usage est dramatique voire sauvagement exagéré, montrant les héros désarmer un criminel avec leur fouet, ou autres activités dramatiques.
Usages sexuels
Dans le cadre du sadomasochisme, il peut servir de jouet sexuel, et plus notamment, dans le domaine de la domination et soumission. Le fouet (notamment la cravache) est souvent utilisé dans la discipline et dans d'éventuels jeux de rôle sexuels durant lesquels un châtiment ou une humiliation corporelle peut être infligée au soumis. Une flagellation plus ou moins importante peut y être infligée. Une flagellation très importante inclus parfois le domaine d'une domination et soumission extrême et peut entraîner d'importants dommages ; il est donc préférable de conclure un contrat de soumission ou un accord avant toute utilisation d'un fouet quelconque.
Témoignage littéraire
Victor Hugo a beaucoup voyagé et a donc eu l'occasion d'observer comment les cochers utilisaient leur fouet. Ainsi, il en a rencontré un en 1839 qu'il décrit ainsi :
- Jean est le factotum de la diligence de Dijon à Châtillon-sur-Seine, qu’on prend Rue du Château, à « La Clef de France ». Jean cumule ; il est tout à la fois cocher, postillon et conducteur...
- Il pousse son attelage, il parle, il jure, il improvise...
- Jean fouette ses chevaux. Jean donne, l’un dans l’autre, dix coups de fouet par minute, ce qui fait six cents coups de fouet par heure, à répartir entre trois chevaux. Les chevaux trottent trois heures d’un relais à l’autre et reçoivent ainsi chacun six cents coups de fouet. Ils servent deux fois dans la journée, ce qui leur fait une ration de douze cents coups de fouet par jour. Jean met quinze heures pour aller de Dijon à Châtillon ; une heure pour le déjeuner, une heure pour les stations, Jean fouette treize heures durant et distribue royalement sept mille huit cents coups de fouet depuis Dijon jusqu’à Châtillon. Le lendemain, il recommence. Ajoutez les jurons, les imprécations, les « hu ho », les « dia hu », et voyez ce que peut devenir le cerveau de Jean. Ce n’est plus une créature humaine, c’est un manche de fouet vivant.
- Jean ne rencontre pas un charretier sans lui témoigner une cordialité bienveillante qui se manifeste par un violent coup de fouet magistralement appliqué sur un des chevaux de la charrette. Il fait ainsi cadeau d’un coup de fouet à chaque roulier qui passe. Le cheval piaffe, l’homme salue, le coup est toujours bien reçu ; c’est une intention généralement appréciée. Quelquefois le roulier réplique à l’instant même par une sanglée en sous-verge à tour de bras au timonier de Jean ; quelquefois il se contente de remercier Jean par un sourire aimable[4].
... et un autre, en 1840 :
- J’ai un cocher remarquable. Son fouet n’est pour lui qu’un ornement. Il mène son cheval en lui montrant le poing, en lui faisant des grimaces et en lui tirant la langue. Le cheval comprend, et va[5].
Notes, sources et références
- lire en ligne] Jean-Michel Courty, Roland Lehoucq, Edouard Kerlik, Le claquement du fouet, www.pourlascience.com, consulté le 17/08/2008 [
- Les peines et les châtiments, mis en ligne le 20 septembre 2005, consulté le 15 juillet 2010 Jean-Sébastien Jolin Gignac,
- Une Soudanaise jugée pour avoir porté un pantalon, Le Monde. Consulté le 30-07-2009
- Voyage – 1839 (Le retour, de Dijon à Troyes, 21 octobre) - pages 728-729 : Collection « Bouquins » - Éditions Robert Laffont, Paris, octobre 1987
- Voyages et Excursions (1840 – La Forêt Noire, 17 octobre) - page 899 : Collection « Bouquins » - Éditions Robert Laffont, Paris, octobre 1987
Voir aussi
Articles connexes
- L'usage de la chicotte au Congo belge.
- Flagellation
- Martinet
- Père Fouettard
- Fessée
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