- Chicotte
-
La chicotte ou fimbo — est un fouet en cuir fait de lanières de peau d'hippopotame.
Sous la colonisation belge, il servait à punir les Congolais qui outrepassaient le règlement colonial, surtout à l'époque de l'État indépendant du Congo lorsque le roi des Belges, Léopold II, régnait en souverain absolu sur cette possession personnelle, alors qu'en Belgique il avait des pouvoirs restreints par la constitution. Il était souvent administré par un commis congolais sur les fesses du condamné dévêtu, allongé au sol, membres étirés. Cette punition coutumière a été remise en application après l'indépendance du Congo par le président Mobutu. Cette pratique symbolise la pression à laquelle étaient soumis les Congolais pendant la colonisation et témoigne de la sévérité avec laquelle ils étaient traités[1]. Un Recueil à l'usage des fonctionnaires et des agents du service territorial au Congo belge témoigne dans ce cadre : Comment obtenir la collaboration d'une population indolente qui trouve aisément, dans son propre milieu, à satisfaire à ses modestes besoins en matière d'alimentation, de logement et d'habillement? (Ceci) résume presque tout le problème colonial.[2]
Le châtiment de la chicotte est toujours utilisé dans d'autres pays africains (comme le Bénin, le Centrafrique ou le Burkina Faso par exemple) dans l'éducation des enfants. Au Bénin, jusqu'en 1991, il était habituel de donner la chicotte aux élèves qui n'apprenaient pas leurs leçons, ou qui étaient mauvais en orthographe (française) ou en arithmétique. La correction était alors infligée au prorata cumulatif des erreurs commises (exemple: cinq fautes autorisées dans une dictée. la sixième faute entraine cinq coups de chicotte, la septième, le double etc).
C'est une mesure disciplinaire traditionnelle des sociétés de l'Afrique de l'Ouest et beaucoup d'Africains acceptent ce châtiment par respect envers la tradition.
La chicotte est encore utilisée en Afrique du Sud. C'est ainsi que, dans un incident d'avril 2010, des grévistes ont fouetté une dame dans sa maison à l'aide d'une chicotte (sjambok)[3], selon elle, aux cris de « Tuez le Boer », chant qui fait l'objet de controverse en Afrique du Sud[4].
Voir aussi
Lien externe
Notes
- Un autre regard sur Tervuren - Guide alternatif de l'exposition par Tony Busselen
- Recueil à l'usage des fonctionnaires et des agents du service territorial au Congo belge, 5° édition, p.427
- http://www.ewn.co.za/articleprog.aspx?id=37202
- http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2010/04/05/97001-20100405FILWWW00399-afsud-tue-le-boer-fait-debat.php
Wikimedia Foundation. 2010.