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Livre de poche
Un livre de poche est un livre censé être suffisamment peu encombrant pour tenir dans une poche, et de prix relativement bas, en contrepartie d'une qualité plus faible (couverture plus souple et collée, plutôt que reliée). Le plus souvent il, s'agit de réimpressions d'ouvrages ayant déjà connu un succès suffisant sous format normal.
Sommaire
Histoire
L'idée du livre peu encombrant et bon marché remonte au XIXe siècle, mais le livre de poche tel que nous le connaissons a été développé dans les années 1930 :
- une première expérience, éphémère, fut tentée par l'éditeur Kurt Enoch, en 1931-1932, en Allemagne (à Hambourg, puis au Royaume-Uni (à Londres), sous le nom d'« Albatross Books ». Mais la montée en puissance des Nazis puis leur arrivée au pouvoir contraignirent Kurt Enoch à fermer sa maison d'édition et à s'exiler aux États-Unis[1] ;
- l'année 1936 fut marquée, au Royaume-Uni, par la fondation de la maison d'édition Penguin Books, à l'initiative d'Allen Lane qui, dès l'année précédente, avait tenté avec succès des rééditions bon marché chez The Bodley Head, maison d'édition fondée par son oncle John Lane ;
- aux États-Unis, c'est la maison d'édition Simon & Schuster qui, en 1939, à l'initiative de l'éditeur Robert deGraaf inspiré par le succès des « Penguin Books » britanniques, lance une collection titrée « Pocket Books ».
L'histoire du livre de poche, en France, comporte plusieurs étapes :
- Albert Pigasse, initialement conseiller littéraire chez Grasset, fonde en 1925 sa propre maison d'édition, la Librairie des Champs-Élysées et, au sein de celle-ci, lance en 1927 la collection « Le Masque », spécialisée dans le roman policier commercialisé dans un format réduit et bon marché[2]. Le premier ouvrage de cette collection est Le Meurtre de Roger Ackroyd, d'Agatha Christie, paru deux ans plus tôt au Royaume-Uni. La spécialisation de la collection « Le Masque » empêche cependant d'y voir le précurseur du genre en France, faute d'un catalogue ouvert à la littérature générale.
- Les Presses universitaires de France lançaient, en 1941, la collection « Que sais-je ? », destinée à rassembler, sous un format réduit et bon marché, une synthèse des connaissances essentielles sur un sujet donné. Cette collection à vocation encyclopédique existe, plus de soixante ans après sa création, en une quarantaine de langues.
- Les éditions du Seuil, en 1951, créaient à leur tour la collection « Microcosme »[3].
- Mais c'est surtout la Librairie générale française, créatrice en 1953 de la collection « Le Livre de Poche », qui lance réellement le format en France, en matière de littérature générale. D'autres éditeurs allaient suivre le mouvement :
- 1958 : J'ai lu
- 1962 : 10/18, collection de Plon
- 1962 : Presses Pocket, maison d'édition créée par les Presses de la Cité
- 1970 : Points, collection des éditions du Seuil
- 1972 : Folio, collection de Gallimard
Voir aussi
- Penguin Books, maison d’édition britannique fondée en 1936 à Londres.
- Collection Nelson, ancêtre des éditions de poche.
Notes et références
- ↑ Source : article « The Third Paperback Revolution », Robert Fair deGraff et Pocket Books, sur le site paperbarn.www1.50megs.com (Hyde Park Books).
- ↑ Source : article « Le Masque », 10 février 2004, sur le site À l'ombre du Polar.
- ↑ Page « Notre histoire », sur le site officiel du Seuil.
Orientation bibliographique
- Yvonne Johannot (1978). Quand le livre devient poche, Presses universitaires de Grenoble (PUG), collection Actualités-Recherches/Sociologie : 199 p. (ISBN 978-2-7061-0121-2)
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