- Fontaine des Innocents
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Fontaine des Innocents Présentation Période ou style Renaissance Architecte Pierre Lescot, sculptures de Jean Goujon Date de construction 1549 Protection PA00085805 en 1862. Géographie Pays France Région Île-de-France Localité Paris Coordonnées modifier La fontaine des Innocents, d'abord appelée fontaine des nymphes, est une fontaine située au cœur de Paris sur l'actuelle place Joachim-du-Bellay dans le quartier des Halles (1er arrondissement). De style Renaissance, elle a connu diverses modifications et a été déplacée à deux occasions. Elle est classée monument historique depuis 1862[1].
Ce site est desservi par les stations de métro Les Halles et Châtelet.
Sommaire
Historique
La fontaine d'angle de la Renaissance
La fontaine des Innocents a été réalisée en 1549 sous le règne du roi Henri II en remplacement d'une fontaine plus ancienne, remontant probablement à l'époque de Philippe Auguste, située au centre de l'ancien cimetière des Innocents. Elle est l'œuvre de l'architecte Pierre Lescot, sa décoration et ses sculptures sont de Jean Goujon.
Elle était initialement implantée sous forme de loggia, adossée à l’église des Saints-Innocents, à une quarantaine de mètres de son emplacement actuelle au nord-est de la place, au croisement de la rue Saint-Denis et de la rue aux Fers (partie de l'actuelle rue Berger). Elle ne possédait donc que trois arcades ornées de cinq naïades : deux décorant l'arcade de la rue Saint-Denis, les trois autres sculptées sur les deux arcades donnant en retour d'angle sur la rue aux Fers. Un alignement de pilastres, d'ordre corinthien, encadrant chacune des arcades supportait une frise et un attique à fronton triangulaire. L'ensemble reposait sur un soubassement d'où l'eau s'écoulait par de petits mascarons.
Le tétrapyle de l'époque classique
À la fin du XVIIIe siècle, l'ensemble des cimetières de Paris sont vidés et remplacés par ceux actuels, situés à l'époque à l'extérieur de la ville. Le cimetière des Innocents, plus communément qualifié de charnier, qui jouxtait l'église des Saints-Innocents, est également vidé, suite à l'effondrement d'un muret dans une cave. L'église est démolie en 1785 et la fontaine se retrouve isolée dans un coin de l'espace dégagé, destiné à devenir un marché.
Elle est alors déplacée, puis installée sur la place récemment créée et baptisée à l'époque « place du marché des Innocents ». Un ingénieur nommé Six est chargé de la démonter, tandis que les architectes Poyet, Legrand et Molinos en conçoivent le nouveau plan de réédification. Ils décident de lui donner une forme de pavillon carré. Il devient donc nécessaire de sculpter une quatrième face à la fontaine, travail exécuté en 1788 par Augustin Pajou, qui s'efforce de retrouver la même inspiration que son prédécesseur.
Il va donc sculpter trois naïades pour compléter les cinq de Goujon: les deux de la face méridionale et celle de gauche de l'occidentale. Les autres ornements sont confiés à Lhuillier, Mézières et Danjou. Quatre lions sont disposés à chaque angle. Le soubassement d'origine est remplacé par une suite de bassins superposés, prévus pour recueillir l'eau qui jaillit d'une vasque en bronze placée au centre du pavillon. Les trois bas-reliefs décorant le soubassement, menacés de rapide détérioration par l'écoulement de l'eau, sont démontés et déposés au musée du Louvre.
La fontaine est également coiffée d'une petite coupole constituée de feuilles de métal imitant les écailles de poisson.
Le déplacement de 1860
Lorsqu'en 1856, un square est décidé pour remplacer le marché, la fontaine est encore déplacée de quelques mètres pour rejoindre le centre de ce nouveau jardin public en 1860. Un soubassement de forme pyramidale, étagé de six bassins à bords arrondis, est ajouté sur chaque face. Le tout repose au milieu d'un bassin circulaire. Cette dernière transformation est confiée à l'architecte Gabriel Davioud.
Description des ornements sculptés
L'œuvre de Jean Goujon selon les dessins de Pierre Lescot
Sur chacune des trois faces originales, des pilastres jumelés d'ordre corinthien encadrent une arcade surmontée d'un attique et d'un fronton triangulaire. Les naïades au corps voilé, en bas-relief, s'insèrent entre les pilastres. Chacun des attiques est décoré de scènes mythologiques relatives aux sources et fontaines.
La décoration du soubassement de la fontaine d'angle du XVIe siècle était composée de trois bas-reliefs. Des nymphes couchées en compagnie de Tritons et de petits génies y sont sculptés entourés de créatures mythologiques. Ces bas-reliefs, démontés lors du premier déplacement de la fontaine, sont au musée du Louvre.
L'œuvre d'Augustin Pajou
La quatrième face, de 1788, conserve la même ordonnance que les trois autres d'origine. Pajou prit pour modèle la statue de la Paix, de Goujon, que l'on peut voir au musée du Louvre. L'artiste a sculpté les bas-reliefs de cette face méridionale, ainsi que ceux du panneau gauche de l'arcade occidentale.
Bibliographie
- Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts, Inventaire général des richesses d'art de la France, Tome 1, E. Plon et Cie, Paris, 1879
- Jacques Hillairet et Pascal Payen-Appenzeller, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de minuit, Paris, 1985, (ISBN 2-707-310549)
- La Fontaine des Innocents est aussi un roman de Max Gallo, Livre de Poche, 1993, (ISBN 225306405X)
- Marie-Hélène Levadé et Hugues Marcouyeau, Les fontaines de Paris : l'eau pour le plaisir - Paris, 2008 - (ISBN 9782915345056)
- Daniel Rabreau, Paris et ses fontaines - Paris, 1997 - (ISBN 9782905118806)
Notes et références
- PA00085805 Classement sur la base Mérimée.
Liens externes
- La fontaine des Innocents, Imago Mundi
- Place Joachim du Bellay, Insecula
- La fontaine des Innocents, Paris 1900
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