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Pierre Foglia
Sommaire
Pierre Foglia (30 novembre 1940 - ) est un journaliste d'opinion québécois. Considéré comme le chroniqueur le plus connu des quotidiens du Québec, il est publié depuis 1972 dans le quotidien La Presse.
Vie personnelle
Né de parents italiens, Carlo (1896-1993) et Ambrosina (1902-1982), qui démenagèrent en France dans la région de Champagne avant sa naissance, Pierre Foglia part pour la Californie à l'âge de 18 ans, après avoir completé son service militaire à Alger, en Algérie alors française, où il rencontre une jeune fille de Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec. Le couple s'installe par la suite au Québec où ils ont eu deux enfants.
Débuts
Fraîchement sorti de son service militaire à Alger, Foglia passe accidentellement par le Canada pour aller en Australie. Il sera employé dans une imprimerie où il siégea à titre de typographe et de correcteur d'épreuves avant de partir à Chicoutimi, au Saguenay. Il rescape deux hebdomadaires locaux, le Phare de Chicoutimi-Nord et La Vigie de Bagotville, qu'il bourre de publicité, monte et met en page. À cette époque, Pierre Foglia n'écrit encore qu'en dilettante, s'amusant à reprendre le ton pamphlétaire de ses cousins spirituels du Canard enchaîné.
Toujours dans les années 1960, un citoyen tomba par hasard sur les écrits scandaleux et farouchement anticléricaux d'un dénommé Foglia, publiés par l'innocent Journal de Sherbrooke. Suivent des lettres ouvertes dans les autres journaux et protestations auprès du propriétaire du journal.
Pierre Foglia sera ensuite employé par La Patrie au milieu des années 1960 puis par le Montréal-Matin, un des quotidiens montréalais importants de l'époque, où il se fait remarquer par une longue entrevue de Fanfreluche, un... cheval de course.
Dans La Presse
En 1972, il fait son entrée au journal qui l'emploie toujours, La Presse, à Montréal, où ses articles, qui traitent souvent de n'importe quoi et souvent de sport, causent une vraie révolution.
Il quitte la section des sports, auquel il est affecté depuis cinq ans, en 1977, pour devenir chef de division de la section «Vivre aujourd'hui», les pages féminines de La Presse. En 1978 on lui confie la page 5 du premier cahier. Depuis lors, il est l'un des chroniqueurs les plus connus et les plus respectés au Canada. Il a écrit plus de 2 000 chroniques en quelque 15 ans. Son style est unique et son influence, énorme. Les chiffres de vente de La Presse sont habituellement plus élevés les journées de la semaine où ses chroniques sont publiées.
Il est surtout reconnu pour ses commentaires spirituels sur les travers de la société québécoise. Bien qu'il ne soit plus depuis longtemps affecté aux sports à La Presse, il aborde fréquemment le sujet du cyclisme, a déjà agi comme correspondant au Tour de France et est affecté à la couverture des Jeux olympiques.
Foglia et le cyclisme
Grand amateur de vélo, pratiquant lui-même le cyclisme comme loisir, Pierre Foglia tient un journal de bord sur le Tour de France cycliste au profit des lecteurs du même journal. Un recueil de ses chroniques cyclistes, Le Tour de Foglia a été publié en 2004. Exception faite de ce livre, il a toujours refusé que ses chroniques soient rassemblées et publiées en librairie.
Il a écrit plusieurs chroniques sur la cycliste québécoise Geneviève Jeanson, qui a pris part aux Jeux olympiques.
Anecdotes
Une des chroniques les plus connues de Pierre Foglia est celle ou il avait traité l'animatrice Michèle Richard, vedette locale d'un goût douteux et prima dona notoire, de «nageuse est-allemande» et de «tondeuse».
Il paraît, bien qu'il s'en défende, qu'il ressemble à son personnage de chronique. Qu'il peut être aussi bête et méchant dans la vie que dans La Presse. Qu'il a un caractère de chien et un cœur d'or. Que l'enfer, c'est d'être au resto avec un Foglia qui n'a pas aimé son ris de veau. Qu'il est pourri à la télévision. Qu'il roule toujours en vieille "minoune" (terme québécois pour désigner une vieille voiture). Que, pour faire plaisir à un vieux copain felquiste, il aurait déjà transporté une bombe dans sa voiture. Que presque tous les quotidiens du Québec lui ont offert un job mais qu'il est «trop bien dans ses pantoufles à La Presse». Qu'il s'est longtemps promené à vélo DANS la salle de rédaction de La Presse. Qu'il se découvre une maladie mortelle par semaine. Qu'il peut bouder ses amis pendant six mois et même un an pour des vétilles et leur faire des "crises de commère".
Son fils, Manuel Foglia, a déjà été un participant à l'émission La course destination monde, où une douzaine de jeunes cinéastes amateurs devaient produire un reportage par semaine dans les pays de leur choix, disposant d'un budget alloué par Radio-Canada, qui télédiffusait l'émission. Quelques années plus tard, il fut brièvement reporter pour l'émission d'informations satirique La fin du monde est à sept heures.
En 1998, un internaute de Ste-Foy a mis en ligne plusieurs chroniques de Pierre Foglia, en guise d'hommage au chroniqueur. Il a cependant dû fermer son site, pourtant sans but lucratif, pour des questions de droits d'auteur.
Début 2005, Pierre Foglia a échangé une guerre de mots avec le chroniqueur Franco Nuovo, du Journal de Montréal, quotidien concurrent de La Presse[1].
Citations
- «J'ai déjà dit que je ne publierai jamais de recueil de mes chroniques; par contre, j'aurais moins d'objection à publier la petite histoire de certaines de ces chroniques. Je ne le ferai pas non plus parce que j'aime mieux faire du vélo». (Pierre Foglia, La Presse, 19 octobre 1999).
- «Quand un député dit à un autre député de se fourrer la Tour du CN dans le cul, pourquoi moi, pour les écouter, suis-je obligé de porter veston et cravate?» (Pierre Foglia, date inconnue).
- « [...] peut-on, dans la vie, triper sur quoi que ce soit, sans se faire un peu chier pour l'apprendre ? » (Pierre Foglia, «Enseigner le désordre des choses», La Presse, Montréal, le jeudi 4 novembre 1999.)
- «Je précise que je crois profondément à bien peu de choses, deux ou trois. La justice sociale, l’éducation, la subversion […]. Je crois profondément que l’avenir de l’Homme et de sa fiancée ne se joue pas à la Bourse, à l’Université, dans un Parlement, dans un journal, dans un laboratoire de recherche. Je crois profondément que l’avenir de l’humanité se joue, chaque jour, dans la classe d’un prof de philo qui donne un cours sur le libre-arbitre à de futurs plombiers, de futur flics, coiffeuses, infirmiers, informaticiennes et vendeurs de chars usagés.» Pierre Foglia (éditorial, La Presse, 16 mai 1996)
Notes et références
- ↑ Page personnelle: [lire en ligne]
Voir aussi
Liens externes
- «Autoportrait en forme d'abécédaire à pédales», dans Vélo-Mag, juin 1996
- «Le mal élevé de La Presse» (L'Actualité, 1er mai 1993)
- «Le roman de Foglia» par Dany Laferrière, 6 juin 2004.
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