- Flore intestinale
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La flore intestinale est l'ensemble des micro-organismes qui se trouvent dans le tube digestif. Il ne s'agit pas uniquement de bactéries intestinales, mais également de celles de l'estomac. Le mot "bactérie" désigne un micro-organisme et son étymologie provient du grecque "petit bâton".
La flore intestinale est un bon exemple de mutualisme : coopération entre différentes sortes d'organismes impliquant un avantage pour chacun.
Sommaire
Flore intestinale humaine
Chez les humains, on trouve de 500 à 1000 espèces différentes de microorganismes[1]. Parmi celles-ci, 99 % sont des anaérobies stricts (vivant sans oxygène). La bactérie intestinale la plus connue chez l'Homme est Escherichia coli. La flore intestinale se développe au cours des premiers jours de la vie et demeure ensuite, sauf en cas de maladies, étonnamment stable. Chez un humain adulte, la flore intestinale est composée de 1014 bactéries (c'est-à-dire dix fois plus que le nombre de cellules humaines dans le corps) équivalent à un poids total d'un kilogramme et demi (1,5 kg).
Le 11 avril 2008 est lancé le projet européen MetaHIT[2].Coordonné par l'INRA, il a pour but d'étudier le génome de l'ensemble des bactéries constituant la flore intestinale humaine afin de caractériser ses fonctions et ses implications sur la santé. Les premiers résultats de MetaHIT sont obtenus en 2010 : à l'âge adulte, chaque personne héberge dans son tube digestif 170 espèces bactériennes différentes (ce qui représente un métagénome 150 fois plus important que le génome humain) dont une cinquantaine commune à plus de 90% des individus[3]. Cette étude met en évidence 19 000 fonctions différentes de cette flore : désagrégation de substances que notre propre système est incapable de démanteler, par exemple les cartilages et les molécules de cellulose ; fonctions immunitaires ; synthèse de substances indispensables, par exemple la vitamine K, qui joue un rôle essentiel dans la coagulation sanguine. Dans de rares cas, il peut arriver que la flore intestinale d'un nouveau-né ne soit pas encore à même de produire de la vitamine K. Par précaution, chaque nouveau-né reçoit une injection intramusculaire de vitamine K[réf. nécessaire]. D'autres résultats de MetaHIT publiés en 2011 révèlent que les individus possèdent, comme pour les groupes sanguins, trois «entérotypes», qui sont de véritables « signatures bactériennes intestinales ». Cet entérotype est spécifique de chaque individu et indépendant de l'origine géographique (pays, continent, ...), de l'âge et de l'état de santé de l'individu. Il est défini par l'abondance de certains types bactériens et par leur « potentiel génétique (c'est-à-dire par les fonctions que leurs gènes codent) »[4].
Les selles sont composées en grande partie de bactéries intestinales.
Des chercheurs[5] évoquent que ce microbiote devrait être considéré comme un organe à part entière : "The microbiota can be viewed as a metabolic “organ” exquisitely tuned to our physiology that performs functions that we have not had to evolve on our own. These functions include the ability to process otherwise indigestible components of our diet, such as plant polysaccharides." (TRADUCTION: On peut voir le microbiote comme un «organe» métabolique superbement adapté à notre physiologie, qui prend en charge des fonctions que nous n'avons pas eu besoin de développer nous-mêmes. Ces fonctions comprennent la capacité de traiter des éléments autrement indigestes de notre diète, comme des polysaccharides végétaux.)
Les prébiotiques
Un prébiotique est un aliment non digestible qui a des effets bénéfiques sur la santé en stimulant sélectivement la croissance ou l'activité d'une bactérie spécifique (ou d'un nombre restreint) du côlon[6].
Les probiotiques
Les probiotiques sont des micros organismes tels que des bactéries ou des levures ; elles sont non pathogènes et non toxiques.[réf. nécessaire] Elles contribuent à l’équilibre de la flore intestinale.
L'OMS a proposé une définition très précise d'un probiotique: « un probiotique est un micro-organisme vivant qui, ingéré en quantité suffisante, produit des effets bénéfiques sur la santé de celui qui le consomme »[7].
Voir aussi
Références
- (en) U. Steinhoff U, « Who controls the crowd ? New findings and old questions about the intestinal microflora », dans Immunol. Lett., vol. 99, no 1, 12 juin 2005, p. 12-16 [texte intégral]
- MetaHIT seventh framework programme
- (en) Junjie Qin1 et coll, « A human gut microbial gene catalog established by metagenomic sequencing », dans Nature, no 464, 4 mars 2010, p. 59-65
- (en) Manimozhiyan Arumugam et coll, « Enterotypes of the human gut microbiome », dans Nature, 20 avril 2011 [lien DOI]
- [1] Fredrik Bäckhed, Hao Ding, Ting Wang, Lora V. Hooper, Gou Young Koh, Andras Nagy, Clay F. Semenkovich and Jeffrey I. Gordon. The gut microbiota as an environmental factor that regulates fat storage. Procedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, vol.101, n°44, 2/11/2004
- http://www.probiomtl.org/2010/francais/preface2000.html
- définition d'un probiotique selon l'OMS
Liens internes
Liens externes
Catégorie :- Physiologie de l'appareil digestif
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