Ahmad Al-Alawi

Ahmad Al-Alawi

Ahmad al-Alawi

Maqamalawi.jpg

Ahmad Ibn Mustafa Al Alawi (Al Alaoui) (186914 juillet 1934) (أحمد بن مصطفى العلاوي) est un maître soufi (cheikh tarîqa) originaire de Mostaganem dans l'ouest de l'Algérie. Il est le fondateur de l'un des plus importants mouvements soufis du XXe siècle siècle, la Darqawiyya Alawiyya, une branche de l'ordre Chadhiliyya.

Sommaire

Biographie

Ahmad Ibn Mustafâ al-‘Alawî est en 1869 à Mostaganem, ville de louest de lAlgérie.

Issu dune famille noble dont lun des ancêtres était un cadi originaire dAlger, il fut principalement éduqué par son père. Le jeune Ahmad maîtrisait assez mal lécriture et neut le temps dapprendre par cœur que quelques sourates du Coran. Ce type de transmission familiale, surtout basé sur lacquisition des « nobles caractères » (makârim al-akhlâq), ne doit pourtant pas être sous-estimé, car cest bien cette éducation de base fondamentale qui lui permettra ultérieurement daccéder au savoir aussi bien exotérique que ésotérique.

La situation financière de sa famille étant préoccupante, il commença à travailler assez jeune dans lartisanat de la chaussure. Son père mourut alors quil navait que 16 ans.

Cest de cette époque que datent à la fois son rattachement au soufisme, dans une branche de la Chadhiliyya, les Aïssawas, et ses débuts dans lapprentissage de la science religieuse : Ahmad al-Alawî utilisait tout le temps que son activité professionnelle et ses responsabilités familiales lui laissaient pour sadonner à la lecture, passant souvent des nuits entières plongé dans les livres.

Après la mort du maître aissawî, il séloigna petit à petit du groupe auquel il était affilié, lui reprochant son activité plus orientée sur les phénomènes surnaturels que sur la recherche de la véritable spiritualité.

Cest alors quil rencontre un maître de la tarîqa Darqâwiyya, une autre branche de la Chadhiliyya, Muhammad Ibn al-Habîb al-Buzîdî, dont lenseignement le séduit immédiatement. Ahmad al-‘Alawî délaisse alors, momentanément comme le lui recommande son maître, les cours de sciences exotériques auxquels il aime assister et sengage dans la pratique de linvocation, ce qui lamène à recueillir assez vite le fruit de cette concentration, à savoir laccès à la connaissance spirituelle telle que lenvisage le soufisme, cest-à-dire un mode de connaissance qui dépasse la raison et suspend la conscience individuelle.

Devenu rapidement lun des plus proches disciples du cheikh Bûzîdî quil sert pendant seize années, il hérite, à la mort de celui-ci en 1909, de sa fonction de maître spirituel, sans rencontrer quasiment aucune opposition, ce qui est plutôt rare dans le soufisme confrérique.

Cinq ans plus tard, en 1914, il fonde un nouvel ordre soufi, indépendant des Darqâwâ, la tarîqa Shâdhiliyya DarqâwiyyaAlawiyya, ce dernier mot, basé sur son nom de famille, étant une allusion à la fois à la « hauteur » de cette nouvelle voie (sens de la racine arabe concernée) et au patronage dAlî, gendre et cousin du prophète mais également pôle des soufis pour tous les Shâdhilîs. Cette prise dindépendance est en fait une façon de réformer la méthode spirituelle héritée du soufisme shâdhilî et darqâwî, afin de ladapter au nouvel environnement, à la fois hostile et plein dopportunités nouvelles, qui est celui de l'Algérie française du début du XXe siècle.

Très nombreuses sont les autorités musulmanes qui témoignent alors par écrit de lorthodoxie et de la haute spiritualité du cheikh : la lettre de lancien cadi et mufti de la Mecque et Médine, Muhammad Ibn al-Makkî, publiée dans Cheikh al-‘Alawî : documents et témoignages(cf. Bibliographie) est à cet égard un témoignage certes particulièrement marquant mais qui nest pas isolé puisquil existe tout un recueil de lettres et dattestations publié à ce sujet : al-shahâ'id wa l-fatâwâ.

Son oeuvre

Les caractéristiques générales de sa méthode spirituelle, de sa voie (tarîqa), sont celles du soufisme classique, qui insiste sur le respect des obligations générales de lislam, un degré variable de renoncement, lexcellence du caractère, le bon comportement à légard de tous, la fréquentation et la visite du maître spirituel et des frères, la récitation régulière des litanies et la participation aux réunions périodiques, et enfin la concentration dans le cadre de linvocation de formules coraniques ou de noms divins.

Tout orienté sur lintériorité, qui est le message que martèle inlassablement al-Arabî al-Darqâwî, soufi marocain de la fin du XVIIIe siècle qui est lun des principaux maîtres de la chaîne spirituelle (silsila) qui relie de façon ininterrompue Ahmad al-‘Alawî au prophète, cet enseignement conduit à un recentrage sur lui-même de laspirant et un retour à Dieu (tawba) qui exclut tout activisme extérieur.

La conscience de son propre néant (faqr), le polissage du caractère, dans un sens qui nest a priori pas dordre moral, et lamour des condisciples sont trois thèmes particulièrement saillants de la voie shâdhilî.

Enfin, lune des spécificités de sa méthode consiste à faire pratiquer à ses disciples une retraite complète pendant laquelle ils ne doivent sadonner quà linvocation du nom « singulier » de Dieu (ism al-mufrad) dans une solitude totale. Cette méthode nétait pas en soi fondamentalement nouvelle - cest même une constante de la Shâdhiliyya -, mais il est vrai que la façon assez systématique de la mettre en oeuvre, bien significative dun certain côté « contemporain » dAhmad al-‘Alawî, a fortement marqué les esprits de son temps.

Quil sagisse des milieux qui l'ont reçu, comme à Fès les plus hautes autorités religieuses lont accueilli, ou des gens qui lui ont rendu visite, parmi lesquels de nombreux soufis et savants déjà « initiés », il semble bien que ce soit cette méthode radicale et son efficacité qui lui ait valu une telle notoriété dans les milieux soufis maghrébins.

Il est impossible de résumer en quelques mots ce quest le soufisme. Dans lun de ses ouvrages, il prend la défense du soufisme et répond à lun de ses adversaires, Ahmad al-‘Alawî explique ainsi la nécessité du maître, tout en présentant lobjectif de la voie soufie : Lenseignant lui-même te dirait que ce maître spirituel dont on parle dans le soufisme est celui qui guide vers la connaissance élective de Dieu ; celui dont la fréquentation profite au disciple, qui léduque par ses qualités et illumine son intérieur par ses propres lumières ; celui, enfin, qui amène le disciple à Dieu par un simple regard. Ce maître- sort le disciple des ténèbres de lassociationnisme pour lamener à la lumière de la foi ; de , il le conduit vers le secret de la certitude, puis à la contemplation directe ; et de , il lamène alors au stade toute réalité limitative a disparu. A ce moment, Dieu est son ouïe, sa vue, sa main et son pied, conformément aux termes du Sahîh de Boukhârî. Cest une proximité extrême, une station dans laquelle le serviteur disparaît de la proximité dans limmense proximité : les soufis appellent cela « lenveloppement », « lextinction », « lanéantissement » ou « la disparition », entre autres termes de leur lexique. Cest cela le fruit du soufisme, un fruit dont tu ne sais rien. Lorsquon la interrogé à ce sujet, limam Junayd a ainsi défini le soufisme : « Le soufisme, cest que Dieu te fasse mourir à toi-même et vivre par Lui. »

Le docteur Marcel Carret, le médecin français qui le suivit dans les dernières années de sa vie et jusquà sa mort, était agnostique. Il a laissé un témoignage très intéressant de ses relations avec Ahmad al-‘Alawî, qui constitue une source sûre et parfaitement neutre, pour connaître dune part lattitude du cheikh et son discours vis-à-vis des non-musulmans et, dautre part, le fonctionnement quotidien de la zaouïa de Mostaganem (ce témoignage a été repris par Martin Lings dans sa biographie du cheikh, cf. bibliographie infra).

Or, concernant cette question de la nature du soufisme, le docteur Carret rapporte la conversation quil a eu à ce sujet avec Ahmad al-‘Alawî. Le docteur lui ayant exposé sa vision des croyances, estimant que « toutes se valent » ; le cheikh répond ceci : « Non, toutes ne se valent pas. » - Je me tus, attendant une explication, continue le docteur. Elle vint."Toutes se valent, reprit-il, si lon ne considère que lapaisement. Mais il y a des degrés. Certains sapaisent avec peu de chose, dautres sont satisfaits avec la religion, quelques-uns réclament davantage. Il leur faut non seulement lapaisement, mais la grande paix, celle qui donne la plénitude de lesprit." Alors, les religions ? "Pour ceux-, les religions ne sont quun point de départ." Il y a donc quelque chose au-dessus des religions ? Au-dessus de la religion, il y a la doctrine. Javais déjà entendu ce mot : la doctrine. Mais lorsque je lui avais demandé ce quil entendait par , il avait refusé de répondre. Timidement, je hasardais de nouveau : Quelle doctrine ? "Les moyens darriver jusquà Dieu" fut sa réponse. Ahmad al-‘Alawî manifestait de lintérêt pour tous types de sciences et toutes sortes de cultures a priori étrangères à sa propre perspective : à cet égard, larticle dAugustin Berque (père du grand islamologue Jacques Berque) cité en bibliographie, qui avait bien connu le cheikh et suivi sa production littéraire, est particulièrement probant même sil contient de nombreuses inexactitudes.

Sil était un défenseur intransigeant de la tradition musulmane face à un colonialisme de plus en plus envahissant et assimilationniste, il était également capable dune ouverture desprit peu banale avec ses interlocuteurs étrangers, non seulement chrétiens mais même agnostiques : le témoignage qua laissé le docteur Marcel Carret est à ce sujet éloquent, de même que le sont plusieurs passages de ses propres écrits. Le docteur Carret rapporte ceci : Il déclarait que Dieu avait inspiré trois grands prophètes (bien sûr, ce chiffre nest pas limitatif: le premier avait été Moïse, le deuxième Jésus et le troisième Mahomet. Il en concluait logiquement que la religion musulmane était la meilleure puisquelle était basée sur le dernier message de Dieu, mais que la religion juive et la religion chrétienne nen étaient pas moins des religions révélées.

Sa conception de la religion musulmane était également très large. Il nen retenait que lessentiel Ce que jappréciais particulièrement en lui était labsence complète de tout prosélytisme. Il émettait ses idées lorsque je le questionnais, mais paraissait fort peu se soucier que jen fisse mon profit ou non. Non seulement il ne tenta jamais le moindre essai de conversion, mais pendant fort longtemps il parut totalement indifférent à ce que je pouvais penser en matière de religion.

Toujours au docteur Carret, qui lui avouait être disposé à accepter lidée dun Dieu comme « principe indéfinissable de qui tout dépend et qui sans doute donne un sens à lunivers » tout en considérant ce principe « comme hors de notre atteinte et de notre entendement », il répondit : « Il est dommage que vous refusiez de laisser votre esprit sélever au-dessus de vous-même. Mais quoi que vous disiez et quoi que vous pensiez, vous êtes plus près de Dieu que vous ne croyez. »

Cest certainement cette qualité (que curieusement certains milieux issus de sa confrérie refusent aujourdhui de voir), en plus dun « magnétisme » difficile à définir, mais dont ont témoigné de nombreux occidentaux, qui a fait de sa voie spirituelle la première installée en Occident et largement présente encore aujourdhui. Parmi les noms les plus connus de « rattachés » de la première heure, on peut citer ceux de Frithjof Schuon (qui séloignera cependant peu après la mort du cheikh de la méthode spirituelle proprement alawî), Eugène Taillard, le libraire Tapié à Oran ou encore le peintre Gustave-Henri Jossot.

Autre preuve absolument incontestable douverture : René Guénon était en contact avec le cheikh al-‘Alawî, auquel il adressa certains de ses correspondants intéressés par le soufisme. Or la perspective guénonienne sortait évidemment du cadre de pensée habituel du soufisme confrérique, et cela, Ahmad al-‘Alawî, par le biais de ses disciples français dont certains comme Eugène Taillard étaient des lecteurs assidus de Guénon, ne pouvait lignorer.

À partir des années 20, sa notoriété va croissante et les diverses activités de la confrérie se développent. Cette diversité est dailleurs parfois difficile à comprendre, si lon ne prend pas en compte le caractère fondamentalement pragmatique du soufisme shâdhilî, dont lun des principes est que la contemplation la plus haute, pour un maître véritablement enraciné dans la connaissance spirituelle et qui est spécialement appelé à jouer un rôle extérieur quil na pas cherché, nest en rien incompatible avec laction la plus concrète à tous les niveaux, ce que résume ainsi Ahmad al-Alawî dans lune de ses maximes : « Celui qui se désintéresse du voile perd la présence (divine) », le voile étant la Création, en tant que manifestation des Noms et Attributs divins.

Ahmad al-‘Alawî a installé des zaouïas dans toute lAlgérie ainsi quau Maroc, en Tunisie, en Libye, en Palestine, en Syrie, au Yemen, en France (dès les années 20), en Angleterre et dans bien dautres pays occidentaux, écrit de nombreux livres traitant aussi bien de soufisme, à différents niveaux, que de droit musulman, de poésie, de philosophie, de sciences et dastronomie. Il a correspondu avec toutes sortes de savants, dintellectuels ou même dhommes politiques (par exemple lEmir Abdelkrim al-Khattâbî, qui était lun de ses disciples), promu toutes sortes dactions de défense des intérêts des musulmans dans son pays ou ailleurs (il est notamment lun des inspirateurs du projet de lhôpital franco-musulman et de la Mosquée de Paris, quil inaugurera dailleurs lui-même en 1926). Il défend le soufisme non seulement contre les modernistes mais également contre les milieux religieux issus du mouvement réformiste, ou à lautre extrémité du spectre, contre les tendances « maraboutiques » de certains secteurs du soufisme populaire. Il lutte également pour préserver lislam, ses pratiques et ses mœurs face au colonialisme.

Pour tout cet aspect polémique et critique de son œuvre, cest souvent le vecteur du journalisme quil utilise, puisquil est le fondateur, linspirateur et parfois même directement lun des rédacteurs de deux revues distribuées dans plusieurs pays : al-Balagh al-jazâ'irî et Lisan al-Din.

Il ne faut pas non plus oublier laction caritative et sociale qui va généralement de pair avec la vie des confréries numériquement importantes.

Sa production littéraire

Si ses ouvrages les plus marquants sont ceux qui mettent en évidence à la fois sa connaissance de la théorie du soufisme et de tous ses auteurs phare (notamment son commentaire des aphorismes de Sîdî Abû Madyan), et la profondeur de ses commentaires ésotériques (tel son commentaire spirituel des significations cachées dun ouvrage classique de fiqh : le Murshid al-Muîn dIbnÂshîr), Ahmad al-‘Alawî a également abondamment écrit sur des sujets relevant du dogme ou du culte musulman, à des fins dinstruction des disciples (notamment dans sa Risâla l-‘alawiyya et dans son Mabâdî al-tayîd).

Il a réalisé un commentaire partiel de la sourate La Vache, selon quatre points de vue superposés. Deux ouvrages relativement détaillés lui ont permis de défendre le soufisme contre les réformistes, et notamment le Qawl l-marûf traduit depuis peu en français. Son Miftâh al-shuhûd est une sorte de traité de cosmologie et dastronomie mêlant connaissances modernes et point de vue traditionnel.

Enfin, son Dîwân, ensemble de poésies spirituelles auquel les disciples ont recours pour les séances de samâ, représente, avec ses Munâjâ ("apartés") et ses aphorismes ("Sa Sagesse"), laspect le plus intime de sa production littéraire.

Par ailleurs, il est l'auteur de nombreux articles parus dans ses revues, et de plusieurs petits traités touchant aux sujets les plus divers. Certains de ses écrits n'ont malheureusement jamais été édités (notamment ses Réponses à l'Occident).

L'extension et l'évolution de la confrérie

Cest le 14 juillet 1934 quAhmad al-‘Alawî séteint. La succession est relativement difficile, dabord en raison de lextension qua prise la confrérie qui compte alors, aux dires dun disciple occidental, Probst-Biraben, près de 200 000 disciples. Il va sans dire que dans ces circonstances les modes daffiliation sont nécessairement très variables, et cest dailleurs une autre explication possible des schismes survenus juste après sa mort, dautant quil a autorisé plusieurs moqaddems à transmettre sa voie, dont certains sont par ailleurs des savants ou des notables disposant dune autorité religieuse reconnue. Certains sont issus du réformisme et n'ont connu le cheikh que tardivement, à l'époque il est devenu extérieurement un notable religieux incontournable.

À Mostaganem, le conseil des disciples les plus importants désigne Adda Bentounès comme nouveau maître. Mais sa jeunesseil na alors que 36 ans - représente son principal handicap pour être accepté comme successeur, dans une société traditionnelle lancienneté est souvent considérée comme un gage de réalisation spirituelle. Ce dernier a pourtant été éduqué et pris en charge pratiquement dès le berceau par Ahmad al-‘Alawî, comme il le dit lui-même dans plusieurs poèmes, jusquà devenir rapidement lhomme de confiance du cheikh, qui « laffectionne tout particulièrement », selon le témoignage précieux du docteur Marcel Carret. Dès sa jeunesse, il en fait son chauffeur, son secrétaire (ce que la correspondance du cheikh montre abondamment) et lun de ses meilleurs musammi (spécialiste du chant spirituel). Puis il le marie à sa nièce (que le cheikh élevait comme sa fille, nayant lui-même jamais eu denfant) et le nomme peu de temps avant sa mort moqaddem de la zaouïa de Mostaganem comme en témoigne le Docteur Carret (qui voyait assez régulièrement le cheikh al-'Alawî sur la fin de sa vie, compte tenu de son état de santé) : Entre-temps, Sidi Mohammed, son neveu, qui faisait fonction de moqaddem, était mort, et avait été remplacé par un autre de ses neveux (par alliance) qu'il affectionnait particulièrement, Sidi Adda Ibn Tounès. Ce fut Sidi Adda qui l'accompagna à La Mecque et c'est lui qui dirige actuellement la zaouïa. Cf. M. Lings, Un saint soufi du XXe s., Seuil, 1990, p.33. Enfin ,il linstitue, comme le dit son testament, « au rang de fils du fondateur » et, ce qui achèvera de braquer les héritiers théoriques du cheikh, lui confie par testament après sa mort, la gestion de tous les biens fonciers acquis au fil des ans pour le fonctionnement de la zaouïa et des institutions caritatives et éducatives qui lui sont rattachées, biens qui sont transformés en habous, fondation pieuse.

Dautres moqaddems, notamment Muhammad al-Madanî en Tunisie et Muhammad Ibn al-Hâshimî (originaire de Tlemcen) en Syrie joueront un rôle majeur dans la diffusion de la Shâdhiliyyâ dans ces deux pays. On peut noter d'ailleurs, s'agissant de ces deux dernières personnalités, que si leur voie est devenue de facto indépendante de la zaouïa de Mostaganem après la mort d'Ahmad al-'Alawî, ces deux maîtres ne remettaient pas en cause la désignation comme successeur du cheikh Adda Bentounès, contrairement à d'autres. C'est ce qu'affirme la thèse de Salah Khelifa (voir la bibliographie ci-dessous) pour le cheikh Madanî. Muhammad Ibn al-Hâshimî écrivait quant à lui le 15 juillet 1936 en postface de la seconde édition de l'ouvrage le plus connu d'Ahmad al-'Alawî, Al-minah al-qudusiyya, que cette réédition avait été faite "avec l'autorisation du successeur de l'auteur, son héritier dans les secrets et les connaissances, notre maître, le pôle seigneurial[...] Sidi Hajj Adda Bentounès".

À partir de 1934, laAlawiyya se ramifie et sétend, changeant parfois même de nom dans certains pays, et ses adeptes sont encore aujourdhui relativement nombreux. La diversité des groupes et personnes qui ont été influencés dune façon ou dune autre par lhomme et son œuvre est la conséquence des multiples facettes de ce personnage, et des différents types daffiliation, plus ou moins intimes, quil a suscités.

Voir aussi

Bibliographie

  • Martin Lings Un saint soufi du XXe siècle. Le cheikh Ahmad al-'Alawî, Éditions du Seuil, Points, Sagesses S38, Héritage et testament spirituels, Paris, 1990, (ISBN 2020126583) ;
  • (en)Martin Lings A Sufi saint of the twentieth century: Shaikh Ahmad al-Alawi, his spiritual heritage and legacy (1993), Islamic Texts Society, (ISBN 0946621500) ;
  • Ahmad al-Alawî, Lettre ouverte à celui qui critique le soufisme, Éditions La Caravane, St-Gaudens, 2001, ISBN 2-9516476-0-3 ;
  • Cheikh al-Alawî, Sagesse céleste - Traité de soufisme, Éditions La Caravane, Cugnaux, 2007, ISBN 2-9516476-2-X ;
  • (en) Johan Cartigny, Le Cheikh al-Alawi: témoignages et documents  ;, Editions Les Amis de l'Islam, Drancy, France  ;
  • Jossot, Abdul'karim , Les sentiers d'Allah ;
  • Khelifa, Salah, Alawisme et Madanisme, des origines immédiates aux années 50, Thèse de doctorat, Université Jean Moulin Lyon III ;
  • Berque, Augustin, Un mystique moderniste : le Cheikh Ben Aliwa, Revue africaine ;
  • Cheikh al-Alawi, Extraits du Diwan, Editions Les Amis de l'Islam ;
  • Cheikh al-Alawi, Sa Sagesse, Editions Les Amis de l'Islam ;
  • Cheikh al-Alawi, Recherches philisophiques, Editions Les Amis de l'Islam ;
  • Cheikh al-Alawi, L'Arbre aux secrets, Albouraq.

Liens externes

Ce document provient de « Ahmad al-Alawi ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ahmad Al-Alawi de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Ahmad Al Alawi — Ahmad Ibn Mustafa Al Alawi (Al Alaoui) (1869 – 14 juillet 1934) (أحمد بن مصطفى العلاوي) est un maître soufi (cheikh tarîqa) originaire de Mostaganem dans l ouest de l Algérie. Il est le fondateur de l …   Wikipédia en Français

  • Ahmad al-Alawi — Le tombeau d Ahmad al Alawi à Mostaganem Ahmad Ibn Mustafa Al Alawi (Al Alaoui) (1869 – 14 juillet 1934) (أحمد بن مصطفى العلاوي) est un maître soufi (cheikh tarîqa) originaire de Mostaganem dans l ouest de l Algérie. Il est le fondateur de l un… …   Wikipédia en Français

  • Ahmad al-Alawi — Sheikh Ahmad ibn Mustafa al Alawi (1869 ndash;14 July 1934), ( ar. أحمد بن مصطفى العلاوي), was the founder of a popular modern Sufi order, the Darqawiyya Alawiyya, a branch of the Shadhiliyya. Biography orderIn 1894, he traveled to Morocco, and… …   Wikipedia

  • Muaz Hamza Ahmad Al Alawi — is a citizen of Yemen, held in extrajudicial detention in the United States Guantanamo Bay detainment camps, in Cuba. [http://www.dod.mil/pubs/foi/detainees/detaineesFOIrelease15May2006.pdf list of prisoners (.pdf)] , US Department of Defense ,… …   Wikipedia

  • Ahmad Sirhindi — Imām Rabbānī Shaykh Ahmad al Farūqī al Sirhindī Full name Imām Rabbānī Shaykh Ahmad al Farūqī al Sirhindī Born 30 Nov 1561 Died 1624 (Lived 63 years) Era Mughal era Region Islamic philosopher/scholar …   Wikipedia

  • Ahmad al-Muhajir — (820 924) ( ar. أحمد المهاجر) also known as Al Imam Ahmad bin Isa was the descendant of Ali bin Abu Talib and Fatimah bint Muhammad, the daughter of Muhammad. He was the son of ‘Isa the son of Ali al Uraidhi [cite… …   Wikipedia

  • Alawi — This article is about the minority religious group in Syria. For other uses, see Alawi (disambiguation). Alawis علوية An Alawi falconer in Baniyas, Syria, during World War II Total population About 4 million …   Wikipedia

  • Ahmad al-Tijani — Mawlana Ahmed ibn Mohammed Tijani al Hassani al Maghribi (1737 1815), in Arabic سيدي أحمد التجاني (Sidi Ahmed Tijani) is the founder of the Ahmediya Mohammediya Ibrahimiya Hanifiya Tijaniya Sūfī order at the daylight order of his grandfather the… …   Wikipedia

  • Ahmad At Tijânî Ibn Bâba Al 'Alawî — Ash Shaykh Ahmad At Tijânî Ibn Bâba Al Alawî est un juriste Malikite de la ville de Chinguit en Mauritanie, un théologien Ash arite et un imam Tijani. Il est fréquemment appelé Ahmad Ibn Bâba. Il fut l auteur de nombreux poèmes dont son célèbre… …   Wikipédia en Français

  • Ahmad Fadil al-Chalaila — Abu Musab az Zarqawi (April 2006) Abu Musab az Zarqawi, gebürtig Ahmad Nazzāl al Chalaila (* 30. Oktober 1966 in Zarqa, Jordanien; † 7. Juni 2006 nahe Hibhib bei Baquba, Irak; arabisch ‏أبو مصعب الزرقاوي‎  …   Deutsch Wikipedia

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/63309 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”