- Faïence de Nevers
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La faïence de Nevers est une production céramique de la région de Nevers qui connait un fort développement à partir de la fin du XVIe siècle.
Au XVIIe et XVIIIe siècles, la faïence de Nevers est à son apogée.Sommaire
Historique
Centre de commerce grâce à sa position sur la Loire, Nevers produit des céramiques depuis longtemps lorsque, vers la fin du XVIe siècle, le duc Louis IV Gonzague de Nevers, originaire de Mantoue en Italie, fait venir d'Italie les frères Conrade, qui introduisent l'art de la faïence à Nevers.
La matière première, argile et marnes, se trouve sur place. Le bois du Morvan permet de chauffer les fours. La Loire et le canal de Briare permettent d'acheminer et de diffuser la production.Caractères stylistiques
La faïence de Nevers est une faïence de « grand feu » qui exclut les retouches, le décor et l'émail stanifère du support étant vitrifiés en même temps.
L'émail a un éclat bleuté au XVIIe siècle et blanc pur au XVIIIe siècle. Les coloris utilisés sont spécifiques : pas de rouge ni de noir, remplacés par l'orange (jaune obscur) et par le brun.- Les faïenciers travaillent d'abord dans un style italien polychrome, puis ajoutent à leur production des camaïeux bleus.
- Créé en 1630 le décor persan se décline en trois types : le fond bleu à dessin blanc, le fond jaune ocre et le décor vert sur fond blanc. Ces pièces sont surtout destinées à l'aristocratie.
- le décor Nivernais apparait en 1650, fait de divers dessins en bleu sur fond blanc.
- le décor chinois, essentiellement en bleu sur fond blanc est produit de 1660 à 1760. Au XVIIIe siècle, la faïence prend un ton plus populaire avec une abondante production de pièces patronymiques.
- Sous la Révolution, Nevers réalise de nombreuses faïences patriotiques caractéristiques.
Les faïenceries de Nevers
Plusieurs dynasties ont marqué Nevers :
- les Conrade (Conrado) venus de la Province de Gênes. Augustin fut le premier et seul faïencier puis perdit le monopole, le conseil de la ville fixa alors le nombre des faïenceries à onze. Antoine Conrade étant considéré comme le plus talentueux, la confrérie avait sa fête pour la saint Antoine.
- les Bourcier, venus de la Charité sur Loire, connurent quatre générations.
Barthélémy Bourcier(+ en 1676) fut émailleur de la Reine Marie de Médicis de 1626 à 1631 et son fils Jean fut peintre. Barthélémy Bourcier fut un grand artiste en contact avec Abaquesne, le grand Maître rouennais, ainsi que des disciples directs de Bernard Palissy. Il fut peut-être l'objet d'une cabale et de l'inimitié de Richelieu. Il fut chassé de la Cour en 1632 et revint alors en Nivernais - les Seguin, parents des Bourcier, du XVII au XVIIIes siècles, donnèrent plusieurs Maîtres faïenciers dont Jean (+ en 1680) et Guillaume (+ en 1714).
- les Custode, dont Pierre, d'origine italienne. Pierre Custode crée en 1630 la fabrique de "l'Autruche", rue Saint-Genest, il s'associe avec Esme Godin et la maison Custode durera jusqu'en 1795 environ. Ce sont les Custode qui ont probablement illustré le mieux les décors persans à dessins blancs sur fond bleu intense que certains ont appelé le "Bleu Custode".
- François-Henri Signoret, de la manufacture du Bout du Monde, a aussi marqué la profession en introduisant, vers la fin du dix-neuvième siècle, une signature distinctive pour sa production, un nœud vert qui fut par la suite adopté par ses concurrents.
Le XVIIIe siècle connaît un déclin de la faïence au profit de la porcelaine. La fabrication continue cependant et plusieurs faïenciers sont toujours en activité à Nevers.
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