- Faux Christ
-
Gourou
Un gourou désigne communément en Occident un maître à penser, ou plus généralement une personne qui réunit des adeptes.
Ce terme, utilisé dans la presse, peut prendre plusieurs définitions :
- Le guide d'un groupe spirituel, en particulier dans l'hindouisme.
- Le manipulateur d'un groupe religieux, le plus souvent d'ailleurs d'obédience chrétienne ou athée (Raël). Cette utilisation du terme est condamnée fermement par les Indiens comme une dévalorisation de leur propre culture[1].
- Un expert dans un domaine particulier (notamment en informatique ou en management) dont les avis sont largement reconnus et respectés. Par exemple, John Carmack est considéré par certains comme un « gourou de la programmation informatique 3D ». Michael Porter ou Tom Peters sont des gourous en management [2].
Sommaire
Définition
Article détaillé : Gurû.Le gourou (du sanskrit गुरु gurū) dans sa définition de guide spirituel, dans l'hindouisme, le bouddhisme, chez les Sikhs ainsi que dans de nombreux groupes religieux plus récents, est une figure d'autorité respectable. Dans l'Inde contemporaine, le mot gourou est utilisé pour désigner le professeur, celui qui enseigne et dont le crédit repose sur la tradition spirituelle à laquelle il appartient et dont il a suivi les enseignements et pratiques, ou sur son éveil spirituel.
On traduit parfois le mot gourou (qui signifie littéralement poids en sanskrit[3]) par une personne de poids dans le sens figuré de l'expression, désignant une personnalité d'influence dans son domaine.
En Occident, dans son acception traditionnelle, il s'applique parfois à tout individu suivi par des élèves studieux, qu'il soit membre ou non d'une église ou d'une école. Le terme est parfois utilisé pour désigner quelqu'un qui possède un savoir ou une expertise particulière dans un domaine non religieux.
Néologismes et interprétations de l'Occident
En France, on entend parfois les expressions péjoratives gouroutisme ou gourouisme (ce mot étant également un barbarisme) pour dénoncer la tendance dominatrice du gourou, au sens particulier de chef ou propagandiste, sur une organisation ou école de pensée, notamment une secte. Cette influence négative se ferait au moyen de techniques de persuasion et éventuellement de coercition s'appuyant sur les faiblesses humaines et les travers collectifs, tant cognitifs qu'émotionnels afin à la fois de recruter des adeptes et de s'assurer un pouvoir totalitaire sur eux.
Cette perversion du concept de gourou (hautement respecté en Inde) est considéré comme particulièrement diffamante par les Hindous, et comme une forme de néo-colonialisme, dévalorisant toutes les notions ne venant pas de l'Occident[1].
La notion de « gourou » dans la lutte contre les sectes en France
En France, les associations antisectes définissent les gourous comme des personnes qui seraient seules détentrices d'une vérité absolue (par exemple grâce à une révélation) et leur permettraient d'exercer un pouvoir totalitaire sur les membres de leur secte[4].
Ce point de vue, largement diffusé au sein des administrations (police, justice, éducation, jeunesse, etc) dans un but préventif, parle de culte de la personnalité dévorant, sacralisé; le gourou est vu comme un usurpateur de traditions anciennes, édictant les règles, codifiant la violence, coupant sous le prétexte de relier, au discours radical, diabolisant l'extérieur, aux aspirations inavouables ou indicibles, traducteur de l'impensable, porteur du refoulé collectif, dont l'image historique se change subrepticement en une image totalitaire[5].
Cette évaluation du phénomène est contesté par certaines associations de défense de la liberté de conscience, certains sociologues ainsi que certains représentants de l'Église catholique romaine, comme Mgr Jean Vernette qui fut pendant près de 30 ans le secrétaire national de l'épiscopat français pour l'étude des sectes et nouveaux mouvements religieux.
Il est globalement objecté que cette manière de considérer « en bloc » les gourous est calomnieuse et manifeste un caractère propagandiste, diabolisateur, partial et intolérant, en violation avec les articles 18 et 19 de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme et le principe de laïcité qui interdit à l'État toute ingérence dans les faits religieux.
Le gouvernement français a fait une mise au point lors d'une Conférence annuelle de l'OSCE sur les Droits de l'Homme : « La liste des mouvements sectaires comprise dans un rapport parlementaire français de 1995 [...] est un document de travail parlementaire. En d'autres termes, elle n'a aucune valeur juridique [...]. Certaines autorités locales ont pu toutefois faire référence à cette liste pour prendre des mesures administratives - toutes annulées par les tribunaux. Le gouvernement français s'emploie à sensibiliser les rouages de l'administration afin que la liste des mouvements sectaires soit reconnue pour ce qu'elle est : un document de travail parlementaire qui ne peut servir de fondement à une mesure.» [6]
Notes et références
- ↑ a et b http://www.hindujagruti.org/news/4573.html
- ↑ Muriel Jasor, Profession : gourou international du management, Les Echos, 09 juin 2008
- ↑ http://www.lexilogos.com/sanskrit_dictionnaire.htm guru = lourd, grave, respectable, vénérable ; grand, important
- ↑ Union Nationale des Associations de Défense des Familles et de l’Individu Victimes de Sectes | La secte : structure dogmatique de type étatique.
- ↑ Description inspirée de l'Introduction au guide de l'éducateur face au sectarisme contemporain, publiée en 2001 par le Premier ministre et la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes (MILS)remplacée par la (MIVILUDES).
- ↑ (12 septembre 2002, Conférence annuelle sur les Droits de l'Homme de l'OSCE à Varsovie, pendant la Session de travail numéro 7, concernant les Libertés fondamentales : Liberté de pensée, de conscience, de religion et de croyance).
Bibliographie
- Arnaud Desjardins, L'ami spirituel, éd. de la Table Ronde, 1996.
Articles connexes
- Portail de la psychologie
- Portail des religions et croyances
- Portail de l'hindouisme
Catégories : Psychologie sociale | Manipulation | Stéréotype
Wikimedia Foundation. 2010.