- Famille Tolkien
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La famille Tolkien est une famille britannique d'origine allemande dont le membre le plus célèbre est J. R. R. Tolkien, professeur à Oxford et auteur du Seigneur des anneaux.
Sommaire
Origines
Originaires de l'est de l'Allemagne, les Tollkiehn émigrent en Angleterre au XVIIIe siècle pour des raisons incertaines : il est possible qu'ils fuient l'invasion prussienne de la Saxe durant la guerre de Sept Ans (1756). Il existait toute une mythologie familiale autour de l'histoire familiale : le biographe de J. R. R. Tolkien, Humphrey Carpenter, rapporte plusieurs histoires qui furent racontées au jeune Ronald par sa tante Grace[1]. Selon l'une d'elles, un ancêtre nommé George von Hohenzollern aurait combattu avec bravoure au siège de Vienne en 1529, et aurait reçu en conséquence le surnom de tollkühn, « téméraire ». La famille aurait alors noué des liens avec la noblesse française et pris le nom de « du Téméraire ». En 1794, l'un des membres de la famille aurait traversé la Manche en 1794 pour fuir la Révolution française, reprenant son ancien nom et l'anglicisant, ce qui donna « Tolkien ». La véracité de cette histoire est très discutable.
Au XIXe siècle, la famille Tolkien, établie dans la banlieue de Birmingham, devient « profondément anglaise »[2] et tient une fabrique de pianos qui fait banqueroute en 1877[3]. Le chef de la famille, John Benjamin Tolkien (?1807-1896), se reconvertit alors dans l'édition et la vente de musique. Il a onze enfants de ses deux mariages. Son deuxième fils, Arthur Reuel (1857-1896), quitte l'Angleterre pour l'Afrique du Sud en 1889, travaillant pour la Banque d'Afrique. En 1890, il est nommé directeur d'une agence à Bloemfontein, dans l'État libre d'Orange, où il est rejoint l'année suivante par sa fiancée, Mabel Suffield (1870-1904). Ils se marient le 16 avril 1891, et leur premier fils, John Ronald Reuel, naît le 3 janvier 1892.
Arbre généalogique simplifié
Famille
SUFFIELDFamille
TOLKIENJohn Suffield
(?1833-1930)John Benjamin Tolkien
(?1807-1896)3 fils
et 1 filleEdith « May »
(1865-1936)
= Walter IncledonEmily Jane
(1872-1963)
= Edwin NeaveMabel
(1870-1904)Arthur Reuel
(1857-1896)5 fils
et 5 fillesMarjorie Incledon
(1891-1973)Mary Incledon
(1895-1940)Edith Bratt
(1889-1971)John Ronald Reuel
(1892-1973)Hilary Arthur Reuel
(1894-1976)John Francis Reuel
(1917-2003)Joan Griffiths
(1916-1982)Michael Hilary Reuel
(1920-1984)Faith Faulconbridge
(1928-)Christopher Reuel
(1924-)Baillie Klass
(1941-)Priscilla Mary Reuel
(1929-)Michael George
(1943-)Joanna
(1945-)Judith
(1951-)Simon
(1959-)Adam
(1969-)Rachel
(1971-)Catherine (1969-)
Ruth (1982-)Mandy (1967)
Royd (1969-)
Michael (1975-)Freya (1976)
Piers (1979-)Nicholas (1990-)
Anna (2002-)Familles liées
Famille Incledon
Dans son enfance, J. R. R. Tolkien passa fréquemment une partie de ses vacances, avec son frère Hilary, chez sa tante Edith Suffield, surnommée « May ». Celle-ci avait épousé Walter Incledon, un commerçant de Birmingham, et ils avaient eu deux filles, Marjorie et Mary, à peu près du même âge que Tolkien. C'est lors de ses séjours chez les Incledon, à Barnt Green (Worcestershire), que Tolkien conçut, avec ses cousines, ses premières langues imaginaires. Il y eut d'abord l’animalique, plus un code qu'une langue, qui consistait à remplacer les mots d'une phrase par des noms d'animaux. Après que Marjorie eut perdu tout intérêt pour cette langue, Tolkien et Mary conçurent un nouveau langage, plus élaboré, le nevbosh ou « nouveau non-sens »[4]. Tolkien revint bien plus tard sur ces deux langues dans son essai Un vice secret[5].
Par la suite, Mary, convertie au catholicisme, devint la marraine de John Francis Reuel Tolkien, le fils aîné de J. R. R. Tolkien. Elle mourut d'un cancer en 1940. Sa sœur Marjorie devint peintre[6].
Famille Suffield
La famille Suffield était originaire d'Evesham (Worcestershire), mais s'était au fil du temps déplacée vers Birmingham et sa banlieue. La conversion de la mère de Tolkien, Mabel, au catholicisme en 1900 eut pour conséquence son reniement par son père John et son beau-frère, Walter Incledon, qui lui coupèrent les vivres. Néanmoins, les fils de Mabel ne semblent pas avoir souffert de cette décision, et après la mort de leur mère, ils furent placés chez leur tante par alliance Beatrice Suffield[7].
Tolkien déclara par la suite, dans une lettre à son fils Michael : « Bien que je sois un Tolkien par le nom, je suis un Suffield par mes goûts, mes talents et mon éducation, et chaque recoin [du Worcestershire] m'est d'une façon indéfinissable « familier »[8]. »
Références
- Carpenter, p. 28-29.
- Lettres, p. 218.
- London Gazette, n° 24508, p. 5498, 2 octobre 1877.
- Carpenter, p. 47–48.
- Les Monstres et les Critiques et autres essais, p. 247–275.
- Hammond & Scull, p. 424-425
- Hammond & Scull, p. 984-985
- Lettres, p. 54.
Bibliographie
- Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien), J. R. R. Tolkien, une biographie [« J. R. R. Tolkien: A biography »], Pocket, coll. « Littérature - Best », novembre 2004, 320 p. (ISBN 2-266-14626-2).
- J. R. R. Tolkien, Christopher Tolkien et Humphrey Carpenter (trad. Delphine Martin et Vincent Ferré), Lettres [« Letters of J.R.R. Tolkien »] [détail des éditions].
- J. R. R. Tolkien (trad. Christine Laferrière), « Un vice secret », dans Christopher Tolkien, Les Monstres et les Critiques et autres essais, Christian Bourgois éditeur, 2006 (ISBN 2-267-01820-9), p. 247–275.
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