- Agglutinant
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Langue agglutinante
Une langue agglutinante est, en typologie morphologique, une langue dans laquelle les traits grammaticaux sont marqués par l'assemblage d'éléments basiques ou morphèmes, chaque morphème correspondant à un trait et chaque trait étant noté par un morphème (dont la forme est quasiment invariable). La typologie morphologiques agglutinant est un sous groupe des langues flexionelles
Parmi les langues agglutinantes figurent notamment : le basque, le coréen, l'estonien, le finnois, le hongrois, le japonais, le nahuatl, le géorgien, l'abkhaze, le swahili, le tamazight (berbère), les langues turques, le zoulou, le copte ancien. L'inuit est aussi une langue agglutinante, mais appartient à un type de langue agglutinante particulier : les langues polysynthétiques. L'espéranto, comme certaines langues construites à visée internationale, possède également des mécanismes d'agglutination.L'agglutination est une caractéristique dominante de certaines familles linguistiques ; ainsi les langues altaïques et les langues ouraliennes.
Exemples
- En finnois, la forme taloissani (Dans mes maisons) se décompose en : talo « maison » + i marque du pluriel + ssa marque de l'inessif (« dans ») + ni suffixe indiquant un possesseur de première personne du singulier (« mon, ma, mes »), la forme uidessani « pendant que je nage » est construit sur uida « nager » + ssa + ni ;
- En turc, la construction est très similaire : à partir de ev (maison) on forme : evler (les maisons), evlerim (mes maisons), puis evlerimde (dans mes maisons).
- En japonais, samukunakatta deshō ka (Il ne faisait pas si froid que ça, non ?) se décompose en samui (froid) + kunai (négatif) + katta « passé » + deshō sorte de conditionnel adoucissant + ka, marque classique de l'interrogatif.
- En espéranto, l'agglutination se retrouve dans les marques -j- du pluriel et -n de l'accusatif des noms et adjectifs (sur «patro» père se forment patroj, patron, patrojn). Les modalités peuvent également être notées par agglutination : sur «ami» aimer se forment «amebla» aimable, pouvant être aimé, «amenda» devant être aimé.
Cependant, l'espéranto n'admet pas l'agglutination complexe, au sens des exemples ci-dessus.
- Notons le cas de l'arménien, qui bien que langue flexionnelle, peut présenter le caractère agglutinant dans certaines constructions. Ainsi, la forme flexionnelle im tneri medj (Dans mes maisons) se décompose de im (« mes ») + tneri (« maisons » au génitif) + medj (« dans »). Mais l'on retrouve bien une agglutination dans la version tnerums, qui assemble tner (« maisons ») + um (suffixe voulant dire « dans ») + s indiquant un possesseur de première personne. Une forme mixte existe également, à savoir im tnerum, où l'on retrouve im pour la première personne du singulier et le um à la fin de tnerum. Cependant, l'agglutination est plus usitée dans les formes familiales et dialectiques de l'arménien.
Le terme de langue agglutinante a été créé en 1836 par le linguiste allemand Wilhelm von Humboldt. Il est formé à partir du verbe latin agglutinare, signifiant « coller ensemble ».
Traditionnellement, les langues agglutinantes se distinguent des Langue synthétique et des langues isolantes.
Nota bene : une langue agglutinante ne se définit pas uniquement par sa grande capacité à créer des mots composés. Ainsi, l'allemand, malgré une forte capacité de composition (Donaudampfschifffahrtsgesellschaft = Société de navigation à vapeur du Danube), ne fait pas partie des langues agglutinantes. Le principe de la composition (nominale, verbale ou autre) se trouve dans un grand nombre de langues qui peuvent par ailleurs avoir un fonctionnement grammatical global très différent.
Voir aussi
Notes et références
Catégorie : Langue agglutinante
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