Eugène de Barrau

Eugène de Barrau

Eugène de Barrau (né en 1801 et mort en 1887 à Carcenac-Salmiech), est un homme politique, historien et publiciste légitimiste français.

Eugène de Barrau
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Naissance 1801
Aveyron
Décès 1887 (à 86 ans)
Aveyron
Nationalité Drapeau de France France
Profession Rentier
Autres activités Chef des légitimistes en Aveyron, historien, publiciste, membre et président d'instances au sein du département de l'Aveyron, etc.
Famille
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de Barrau

Sommaire

Études et professions

Eugène de Barrau est d'abord surnuméraire puis receveur de l'Enregistrement en Aveyron, mais il est révoqué en 1830 pour ses opinions politiques. Durant deux ans, il est secrétaire particulier de son cousin Auguste de Balsac alors préfet de Moselle. Puis, il part à Toulouse passer sa licence en droit et il s'inscrira au Barreau de Rodez comme avocat quelque temps. Il est aussi historien et le chef des légitimistes en Aveyron. Après son mariage, il mène une vie de rentier.

Le principal chef du parti légitimiste en Aveyron

Eugène de Barrau est le principal chef du mouvement légitimiste en Aveyron qu'il anime avec, notamment, son frère Hippolyte de Barrau, son cousin Auguste, baron de Balsac, et le docteur Viallet. Il est le fondateur et le rédacteur de L'Écho de l'Aveyron, journal d'opinion légitimiste qui paraîtra de 1845 à 1863. Il participe également à la rédaction de La Gazette du Rouergue, fondée par son frère Hippolyte de Barrau.

Eugène de Barrau a consigné dans des carnets le récit de ses voyages auprès d'Henri d'Artois :

"Je lis avec un intérêt croissant les feuillets de notre oncle Eugène de Barrau. Récits détaillés de ses nombreux voyages, à travers l'Italie, la Suisse, l'Autriche ; sa visite à Goritz en 1844, alors résidence d'Henri V, qui le reçut avec grande bienveillance ; sa présence à Paris lors du coup d'État de décembre 1852 par celui qui allait devenir Napoléon III ; la mission qu'il reçut alors des grands chefs du parti royaliste et qu'il accomplit, en commun avec son vieil ami Dalbis du Salze, député, auprès d'Henri V, à Prague ; excellent accueil du descendant des rois de France qui l'invita plusieurs jours de suite à sa table, de même que Dalbis. (…)."[1]

"J'avais eu l'honneur de dîner à la gauche du roi, cette place fut donnée cette fois à mon ami Dalbis, et celle qu'il avait occupé près de la reine me fut donnée ; La reine fut pleine de bonté pour moi, et causa avec la simplicité touchante, comme aurait pu le faire la plus simple châtelaine : elle parla de sa famille, des épreuves que les derniers troubles révolutionnaires lui avait imposé, elle parla des enfants de madame la princesse de Lucques et de son dernier né qui était son favori, parce qu'il ressemblait beaucoup à Henry V, qu'elle appela tout simplement, son mari."[1]

Le comte de Chambord.

En 1869, voici une lettre du "comte de Chambord" :

"J'ai lu avec le plus grand intérêt la lettre de notre excellent ami le baron de Balzac au sujet des dernières élections. S'il y a lieu de s'affliger du peu d'énergie des caractères, il y a cependant lieu de se consoler en voyant combien les sentiments religieux sont restés profondément gravés dans le cœur des habitants de l'Aveyron. Je compte plus que jamais sur l'inaltérable dévouement du baron de Balzac et de Monsieur de Barrau, comme ils peuvent compter eux mêmes sur ma vive gratitude et ma constante affection. HENRY. Frohsdorf le 3 juillet 1869."[1]

Parmi ses nombreuses relations, il rencontrera Mr de Saint-Priest, l'avocat Berryer, etc. À partir des années 1870 et la chute du Second Empire, Eugène de Barrau fonde des comités légitimistes en Aveyron et s'occupe du journal Le Peuple par lequel ces comités expriment leurs convictions auprès du grand public : "Le Peuple est fondé en 1871 par l'abbé Vernhet, missionnaire apostolique. Ce journal, dont il est à la fois propriétaire, directeur et rédacteur en chef, voit le jour à Saint-Affrique où il paraît jusqu'en 1875, avant d'être transféré à Rodez où son impression est assurée jusqu'en 1879, date de sa disparition définitive. Cet organe vendu en moyenne à un peu plus de quatre cents exemplaires apparaît comme le journal le plus résolument royaliste du moment. (...)"[2]

Il cessera ses activités politiques à la mort du "comte de Chambord" en 1883.

Mission confidentielle auprès du comte de Chambord

En 1852, les chefs du parti royaliste lui confie une mission confidentielle auprès d'Henri d'Artois, "comte de Chambord", exilé d'abord à Goritz puis à Prague :

"(…) parmi les personnes politiques que j'eus l'occasion de voir, Monsieur le duc des Cars, fut en première ligne, causant un jour avec lui, je lui témoigne que sans la rigueur de la saison, j'aurai peut-être entrepris d'aller chercher près du représentant de notre principe monarchique, quelques consolations à tout ce qui s'accomplissait dans les destinées du pays ; il me dit que pour le cas où je m'y déciderai, je recevrai une mission qui ne pouvait se transmettre qu'oralement et par personne sûre. L'idée d'être de quelque utilité à ma cause me détermina très vite, et la nuit suivante j'avais pris mon parti (…). (...). Celle-ci (l'audience) fut courte, le prince me chargea en peu de mots de sa réponse verbale au message verbal que j'avais rempli près de lui, (...)."[1]

Ses principaux travaux

(liste non exhaustive)

  • Documents contemporains de la Terreur en Rouergue
  • 1789 en Rouergue - Étude historique et critique des institutions électorales de l'ancien et du nouveau Régime
  • L'Époque révolutionnaire en Rouergue - Étude historique (1789-1801)
  • Critique sur les anciennes institutions religieuses et civiles. Réponse à l'auteur des Lettres à mes neveux
  • Notice historique et descriptive de l'ancienne abbaye de Conques
  • Le siège du château de Balsac à partir d'une chronique de 1660
  • De la réforme électorale
  • Étude sur l'organisation du suffrage de tous les contribuables, suivant le principe de l'égalité proportionnelle et les lois de la capacité
  • Carnets de Mémoires (Archives historiques du Rouergue, 27)

Liens

Mandats politiques

  • Il est élu au conseil général de l'Aveyron en 1849 dont il est un temps secrétaire et démissionne en 1852
  • Il est élu conseiller municipal de Valady en 1870

Autres activités et fonctions

  • Il est élu en 1868 président de l'association aveyronnaise des créanciers de Decazeville
  • Il participe de manière active au recrutement de zouaves pontificaux en Aveyron
  • Il serait l'un des membres fondateurs en 1840 des conférences de Saint-Vincent de Paul
  • En 1871, il est élu vice-président de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron
  • A l'automne 1874, s'ouvre à Rodez la quarantième session du congrès scientifique de France, Eugène de Barrau est membre du comité d'organisation et président de la cinquième section chargée des questions dans les domaines de la philosophie, littérature, économie sociale, jurisprudence et beaux-arts
  • Il entretient une correspondance avec des notables et des personnalités politiques de son temps

Citation

  • "Se trouver ignorant est le commencement de la science" (Eugène de Barrau en 1867)

Notes et références

  1. a, b, c et d Extraits Archives historques du Rouergue, 27
  2. Maxime Roudil, L'Action française aveyronnaise, revue du Rouergue, n°75, automne 2003, page 336.

Bibliographie

  • Archives historiques du Rouergue. XXVII. Eugène de Barrau. Les chemins d'une vie. Carnets intimes d'un notable aveyronnais (1832-1862) (Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron. Année 2007)
  • Henry Bedel, Les trois historiens de Barrau
  • René Lançon, Eugène de Barrau (1801-1887), (p.v. séances S.L.S.A.A., tome 44, 1er fascicule, 1983)

Article connexe

Liens externes


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