- Eugène Devéria
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Eugène Francois Marie Joseph Devéria, né à Paris le 22 avril 1805 et mort à Pau le 3 février 1865, est un peintre romantique et peintre d'histoire français.
Sommaire
Biographie
Eugène Devéria, né à Paris, le 22 avril 1805, est le fils de François-Marie Devéria, chef de bureau au ministère de la marine, et de Désirée François-Chaumont, originaire de Saint-Domingue, dont la famille a été ruinée par la Révolution. La famille Devéria comptera six enfants, Théodule, Achille, Désirée, Octavie, Eugène puis Laure.
Cette grande famille aux revenus modestes est rapidement prise en charge par Achille Devéria (1800-1857), dont les talents d’illustrateur et le travail acharné assurent des rentrées financières régulières. La famille Devéria est une famille d’artistes, avec Achille et Eugène, mais aussi Laure la benjamine, qui montre un réel talent de dessinatrice et expose avec succès au Salon. Elle meurt prématurément au mois de mai 1838. Dans les années 1820-1830, le foyer parisien des Devéria attire artistes et musiciens : « le romantisme était chez lui chez les Devéria comme on disait alors… », se souviendra des années plus tard le poète Théophile Gautier, grand ami d’Eugène.
Eugène Devéria montre des dispositions précoces pour le dessin et son frère Achille le fait d’abord entrer aux Beaux-Arts, où il étudie sous la direction de Girodet et de Lethière, puis prend lui-même en main la formation de son cadet.
Les premiers envois d’Eugène Devéria au Salon datent de 1824, ils y sont peu remarqués. En 1827 par contre, son tableau monumental de La Naissance de Henri IV est un véritable triomphe. Eugène Devéria qui fréquentent assidûment Victor Hugo depuis 1824 avec son frère Achille, s’est inspiré pour le sujet de son tableau d’une nouvelle d’Abel Hugo, frère de Victor, parue dans le Conservateur Littéraire en 1820.
Eugène Devéria fut un des plus beaux espoirs du romantisme naissant... Nul début ne fut plus brillant et ne fit de telles promesses. On put croire justement, quand fut exposée la Naissance de Henri IV, que la France allait avoir son Paul Véronèse et qu’un grand coloriste nous était venu. L’artiste qui commençait par ce coup de maître avait vingt-deux ans à peine..., écrit Théophile Gautier en 1874 dans son Histoire du romantisme.
A la suite de succès, le jeune peintre reçoit de nombreuses commandes officielles : un tableau pour le plafond pour le Louvre Puget présentant son Milon de Crotone à Louis XIV, des portraits de personnages historiques pour le musée de l’Histoire de France que Louis-Philippe veut créer à Versailles ; il participe au chantier de l’église de Notre-Dame de Lorette à Paris, à celui de Fougères en Bretagne… Mais le triomphe de 1827 ne se renouvelant pas, il accepte en 1838 la proposition de quitter la capitale pour Avignon où on lui propose de refaire tout le décor peint de la cathédrale Notre-Dame des Doms. L’ampleur de la tache, l’insalubrité des lieux et une dramatique inondation où il manque périr avec sa famille épuisent le peintre qui, malade, affaibli, quitte la ville papale pour se rétablir en Béarn. En 1841, guéri, il s’installe définitivement à Pau où il restera jusqu’à sa mort en 1865.
Là, il fait venir sa famille : son épouse Caroline-Aglaé Duransel (1793-1863), une créole qu’il connaît depuis de nombreuses années mais qu’il n’a épousée qu’en janvier 1841, sa fille Marie (1831-1856) et sa nièce Carry Chaumont, qu’il élève comme sa propre enfant. En 1845, un autre de ses neveux, Théodule, vient rejoindre pour plusieurs années cette véritable famille recomposée. Pour subvenir aux besoins de son foyer, Eugène Devéria donne des cours de dessin, réalise des portraits des riches hivernants à Pau, ou pendant l’été se rend dans la station thermale des Eaux-Bonnes pour proposer aux curistes portraits et petits scènes pittoresques. Parallèlement, il poursuit régulièrement ses envois de tableaux à Paris, où ils sont reçus dans une indifférence croissante. Son dernier envoi au Salon date de 1861 : La réception de Christophe Colomb par Ferdinand et Isabelle. La vie n’est pas facile pour le peintre et sa famille. Aussi Eugène Devéria n’hésite-t-il pas à chercher fortune à l’étranger, aux Pays-Bas (1849) puis à trois reprises en Angleterre et en Ecosse entre 1849 et 1853, dans l’espoir, non suivi d’effet, de séduire une riche clientèle aristocratique. Le peintre retournera aussi en Avignon en 1856 pour poursuivre le chantier de Notre-Dame des Doms, laissé inachevé en 1841. Il y est accompagné de sa fille Marie, son élève, mais la jeune fille meurt brutalement à son retour en Béarn le 27 novembre. Malgré un second séjour d’Eugène Devéria en Avignon en 1857, il ne pourra terminer ce qui devait être son grand œuvre.
Lorsque le peintre s’installe en Béarn en 1841, il recouvre une santé chancelante, mais il va aussi découvrir la religion : ce catholique tiède se convertit au protestantisme en 1843. La religion devient alors, autant que la peinture, le pivot de son existence. Il participe activement à la vie de son église à Pau comme à l’étranger : il donne des cours d’Ecole du dimanche aux enfants, visite les malades, parle au temple… Sur son acte d’enterrement, le pasteur Cadier écrira le 4 février 1865 : C’était une des colonnes et la gloire de notre Eglise, le Chrétien modèle, l’ami des enfants, des pauvres, des malades… Converti fervent et prosélyte, il tente d’amener son entourage à sa nouvelle foi, par la parole et les écrits, exaspérant sa famille, Achille le premier et ses anciens amis dont il se coupe progressivement.
Eugène Devéria meurt brutalement à Pau le 3 février 1865.Il est l'élève de Girodet-Trioson et de Guillaume Guillon Lethière ainsi que de son frère, Achille Devéria. Il expose pour la première fois au salon de 1824 et connaît le succès avec La Naissance de Henri IV en 1827. Avec Eugène Delacroix et Louis Boulanger, il est l'un des principaux représentants du mouvement romantique français en peinture.
L'excès de travail et la maladie l'obligent à quitter Paris pour faire une cure aux Eaux-Bonnes, dans les Pyrénées. Traversant une crise spirituelle, il se convertit au protestantisme. Il s'installe ensuite à Pau, où il termine sa vie. Il consacre beaucoup de ses œuvres aux Pyrénées, scènes de genre et portraits. Pour le bicentenaire de sa naissance, en 2005, les musées de Pau lui ont consacré diverses manifestations. Eugène Devéria a eu pour élève Auguste-Barthélemy Glaize.
Galerie
Bibliographie
- Vincent David, Eugène Devéria : La peinture et l'histoire et Eugène Devéria : Variations sur les genres artistiques, Réunion des musées nationaux, Paris, 2005.
- Hélène Saule-Sorbé, Pyrénées, voyage par les images, éditions de Faucompret, 1993
voir aussi :
- Dominique Morel, Achille Devéria, témoin du romantisme parisien, Maison Renan-Scheffer, Paris, 1985
- ALONE [Sophie Peyre], Eugène Devéria d’après des documents originaux 1805-1865, Paris, Fischbacher, 1887
- Guillaume AMBROISE dir., Peintures du XIXe siècle. Musée des Beaux-Arts de Pau, Bordeaux, éditions Le Festin, 2007, notices de quatre tableaux d’Eugène Devéria, p. 68-75
- Paul MIRONNEAU et Guillaume AMBROISE dir., Eugène Devéria 1805-1865, catalogue des expositions de Pau 17 décembre 2005-19 mars 2006, Paris, Réunion des musées nationaux, 2005.
- Suzanne TUCOO-CHALA, « Eugène Devéria : un romantique transplanté en Béarn au milieu du XIXe siècle (1841-1865) », Bulletin de la Société des Amis du château de Pau, 137, 1998-2, p. 9-32
- René ANCELY, La vie pyrénéenne d’Eugène Devéria, Pau, Lescher-Moutoué, 1940
- Maximilien GAUTHIER, La Vie et l’Art romantiques. Achille et Eugène Devéria, Paris, Floury, 1925
Liens externes
- (en) Eugène Devéria sur Artcyclopedia
- (fr) Eugène Devéria sur la Base Joconde
- (fr) exposition virtuelle Eugène Devéria, réalisée par le Musée national du château de Pau en partenariat avec la société LabXXI et la graphiste Marie Lauribe
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