- Ersatz
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Un ersatz est un « sous-équivalent », souvent considéré de moindre qualité, d'un sujet considéré ou tout produit de substitution tenant l'office de l'original. Il s'agit d'une pâle copie, d'un substitut parfois peu, voire pas du tout, efficace ou encore d'un sujet dénaturé peu convaincant.
Sommaire
Étymologie
Le mot « ersatz » vient de la langue allemande, dans laquelle il signifie « produit de remplacement ». L'écriture phonétique est /ɛrzats/.
La Première et la Seconde Guerre mondiale ont en effet poussé l'industrie chimique allemande à élaborer de nombreux ersatz de produits devenus indisponibles : par exemple le buna en remplacement du caoutchouc.
Pendant la Révolution et l'Empire, de nombreux produits de remplacement ont été demandés aux scientifiques :
- le mélange graphite-plomb a ainsi remplacé le graphite pur dans les crayons à papier (Conté), créant ainsi les différents grades notées HB sur nos crayons modernes ;
- le sucre de betterave pour le sucre de canne ;
- ou même la chicorée pour le café.
Le celluloïd aurait été mis au point pendant la guerre de Sécession, le blocus imposé aux Sudistes ayant rendu impossible l’importation de l’ivoire d'éléphant, avec lequel on confectionnait jusqu'alors les boules de billard.
Ersatz dans la vie quotidienne
Un ersatz est un produit de remplacement d'un produit devenu difficile à trouver, mais qui le remplace imparfaitement. On dit aussi un succédané. Exemple : la chicorée est un ersatz de café ou la margarine est un ersatz du beurre.
Ersatz en médecine
En médecine, un ersatz est un substitut de moindre qualité d'une substance pharmaceutique. Attention, il ne faut pas opérer d'amalgame avec les médicaments génériques qui ne sont surtout pas des ersatz mais de vrais médicaments utilisant les mêmes molécules que celles brevetées mais tombées dans le domaine public.
Ersatz en philosophie
En philosophie, un ersatz est un élément représentatif d'un tout non significatif de ce tout. Il s'agit d'une parcelle, d'un morceau, d'un détail, qui, considéré individuellement, représente l'ensemble de manière insignifiante, déformée par réduction ou simplification et faisant abstraction de la relativité du tout.
Exemple : Un ersatz de connaissance signifie une connaissance limitée, un bout de connaissance ou un détail qui n'a aucune crédibilité possible puisque ignorant toute relativité avec La Connaissance en général, puisque ignorant si cette parcelle de connaissance considérée individuellement n'est pas caduque relativement à la connaissance réelle et totale connue.
Ersatz en psychologie
C’est la façon dont on satisfait au pis-aller un désir dont le but est inaccessible. Dans nos rêves et nos rêveries nous sommes a l’abri des démentis du réel. La littérature, les arts plastiques, le théâtre, le cinéma, la télévision et l'internet nous offrent de l’imaginaire à consommer comme ersatz, des manques dont nous souffrons dans notre vie. Les rois, les héros, les princes et princesses, les acteurs, les chanteurs, les individus lancés de nos jours par la presse à scandale jouissent d’une vie que beaucoup de leurs admirateurs ne peuvent se permettre. Ce sont avant tout nos désirs sexuels et agressifs qui renvoient à des ersatz. Les sports-spectacles, les comptes rendus d’audience de procès criminels, les reportages de guerre ou de faits délinquants fictifs comme ceux des romans policiers apaisent les tendances agressives de l’individu. Le commerce du sexe et la pornographie de même que le voyeurisme quotidien vécu en regardant des vêtements dénudant certaines parties du corps endiguent l’aspiration à une sexualité réelle mais surtout celle considérée comme perverse. Beaucoup d’actes qui sont des ersatz ne sont pas considérés comme tels. C’est Sigmund Freud qui le premier découvrit dans certains symptômes d’hystérie et de névroses la manifestation de tendances sexuelles. Le refoulement dans ces cas a rendu la sexualité méconnaissable mais la pulsion se maintient à travers le symptôme. Le conflit qui, ici, est devenu maladie peut s’exprimer chez des êtres sains occasionnellement ou de manière habituelle par des actes compulsifs ou symptomatiques comme le fait de se ronger les ongles, de se curer le nez, de se tripoter les vêtements ou autres marottes.
Voir aussi
- Portail de l’alimentation et de la gastronomie
- Portail de la pharmacie
Catégories :- Pharmacie
- Économie durant la Seconde Guerre mondiale
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