- Ermengarde d'anjou (morte en 1146)
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Ermengarde d'Anjou (morte en 1146)
Ermengarde d'Anjou née en 1072 à Angers et morte le 1er juin 1146 est la fille de Foulque IV le Réchin, comte d'Anjou.
Une femme indocile et impossible
Foulque Réchin cède sa fille au comte de Poitiers, Guillaume d'Aquitaine. Le prince des troubadours dont on connaît l'attrait pour les douces compagnies féminines et les tentations volages, ne supporte pas sa hargne et son aigreur. Il la répudie.
Ermengarde rentre, humiliée et acariâtre, en Anjou. Son père cherche à la recaser promptement et elle échoit au placide comte de Nantes. Après quelques décennies de vie commune, elle réclame l'annulation des noces et veut l'abandonner pour aller vivre à Fontevrault, abbaye fondée par Robert d'Arbrissel et Bertrade de Montfort. Parfaitement libre de se déplacer, elle les y rejoint et s'y installe. Mais les évêques refusent de prendre en considération ses propos, et Robert d'Abrissel doit lui même la rendre à son mari, le comte de Nantes.
Enfin veuve, elle s'empresse d'aller témoigner en concile de Reims en 1119 en défaveur de son premier époux. Elle l'accuse en public de bigamie et décrit sa vie lascive.
Femme de caractère impossible, Ermengarde a su constamment se regimber et affirmer son autorité. Elle ne laisse pourtant à l'historien, qui ne connaît que quelques bribes ténues de sa vie, l'image d'une bonne mère et d'une femme mûre de grande vaillance comme il en a existé dans ses dures époques. Pourtant, retravaillée par l'historiographie religieuse, soucieuse d'expurger les faits trop saillants, les attitudes trop tranchées, l'image de la princesse Ermengarde, portée au pinacle par les chroniqueurs pour sa participation et sa présence à Fontevrault, s'auréole d'une touche de sainteté.
Une historiographie religieuse
Ermengarde est une princesse d’Anjou qui a été duchesse de Bretagne et la protectrice de l’abbaye de Fontevraud.
Ermengarde d'Anjou naît à Angers en 1072 du mariage de Foulque IV le Réchin et d'Hildegarde de Beaugency. Ayant perdu sa mère assez tôt, elle reçoit une éducation très soignée et se montre pieuse et soucieuse de réformation religieuse, en particulier pour lutter contre l'appropriation de biens d’Église par les laïcs.
En premières noces, elle épouse en 1089 le jeune comte-duc et poète, Guillaume IX le Troubadour, mais celui-ci la répudie trois ans plus tard, pour épouser Philippe de Toulouse. Ce mariage n'est mentionné que par Guillaume de Tyr, et par aucun autre auteur contemporain, aussi est-il mis en doute. De plus ces deux prétendus époux étaient cousins germains, la mère de Guillaume IX était Hildegarde de Bourgogne, une demi-sœur utérine de Foulque IV le Réchin.
Son père la marie en 1093 avec le duc de Bretagne, Alain IV Fergent, probablement pour sceller une alliance contre la Normandie, alors dirigée par Robert Courteheuse. En 1096, son époux étant parti en Palestine pour faire la première croisade, elle assume avec autorité la garde du duché jusqu'en 1101.
Se plaisant peu à Rennes et dans l’Ouest du duché, elle préfère Nantes ou la région de Saumur et, séduite par le rayonnement de Robert d'Arbrissel, elle favorise l'expansion de l'abbaye de Fontevraud dans laquelle elle se retire deux fois comme simple moniale.
Après la mort de son mari en 1095, elle revient en Bretagne soutenir le nouveau duc, son jeune fils Conan III.
Admiratrice de saint Bernard de Clairvaux, elle favorise la création d’abbayes cisterciennes. En 1117, à près de 50 ans, elle accompagne son fils à la deuxième croisade. Elle retourne en Palestine dix ans plus tard et certains historiens pensent qu'elle a pu finir sa vie à Jérusalem comme moniale du couvent de sainte Anne.
Les nécrologies de l’abbaye Saint-Sauveur de Redon et de Saint-Maurice d'Angers mentionnent cependant un décès en 1146 à Redon, où était enterré son mari.
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