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Éducation dans l'Antiquité
L'éducation est née en Grèce du besoin de préparer les futurs cadres qui devaient diriger la cité dans un système oligarchique. Elle allait dans l'empire romain se démocratiser à tel point que l'abondance des graffitis de Pompéi laisse à penser que toutes les couches de la société savaient lire.
Sommaire
Historiographie
Selon Maurice Tardif, les Grecs furent ainsi les premiers à affronter le problème de l'éducation : comment préparer la jeunesse à l'avenir sans s'appuyer sur la seule tradition ? Les conquêtes d'Alexandre le Grand, puis la réduction en province romaine de la Grèce, permirent de répandre l'esprit grec, son rationalisme et son humanisme, mais aussi son goût pour l'art de la persuasion. Henri-Irénée Marrou note cependant que la pensée antique s'était peu préoccupée de l'enfant, entièrement vouée qu'elle était à l'éducation de l'homme fait. Ainsi, les manuels scolaires changèrent extrêmement peu entre le IIIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle.
On dispose de plusieurs ouvrages pouvant servir à l'éducation, par exemple celui de Lucius Ampelius et le Columelle en agriculture.
Grèce antique
En Grèce, l'éducation des jeunes enfants relève des femmes et des pédagogues, généralement des esclaves. À partir de la seconde moitié du Ve siècle av. J.-C., les jeunes gens des bonnes familles, avides de pouvoir, bénéficient des leçons que vendent fort cher les Sophistes. Leur enseignement repose sur une conception aristocratique de l'excellence individuelle. Volontiers relativistes, ils remettent en cause le caractère absolu des lois et de la religion de la Cité. Les écoles de philosophie, médecine et autres sciences créées à Alexandrie ou à Cos (Aesculapius) rayonnent dans tout le bassin méditerranéen. Nombreux sont les Athéniens à savoir lire, comme l'indique le grand nombre de stèles gravées sur l'Agora : la maîtrise de la lecture est indispensable pour que puissent fonctionner certaines procédures démocratiques.
Le maître d'écriture, pour les enfants qui ne savent pas encore écrire, trace d'abord les lettres avec son stylet et leur remet ensuite la page où ils devront suivre docilement l'esquisse des lettres. Celui qui s'en écarte est frappé d'une sanction.
Rome antique
La culture hellénistique a, avec l'implantation des colonies de la Grande Grèce une influence certaine sur l'Italie antique. Cette influence s'est fortement accrue après la conquête de l'Italie par les Romains. Cette conquête se traduit presque immédiatement par une imprégnation grecque de la culture romaine et par la formation des élites auprès de pédagogues, souvent esclaves, d'origine grecque. Après la conquête de la Grèce, ce phénomène s'accentue, avec l'afflux de grands pédagogues qui étaient souvent d'origine noble.
Les enfants de familles romaines riches ont deux moyens d’être instruits, moyens choisis par leur père. Ils peuvent être élevés à la maison, par un précepteur (praeceptor). Mais en principe ils vont à l’école (ludus) et sont instruits par le maître (magister). Le pédagogue (paedagogus) est un esclave chargé d’accompagner l’enfant à l’école, qui se situe sous un des portiques du forum.
Les écoles romaines sont mixtes, mais cependant les filles ne poussent pas leurs études aussi loin que les garçons, elles arrêtent souvent leurs études après le ludi magister, pour apprendre les tâches ménagères avec leur mère. De 7 à 11 ans, l’élève est instruit par le magister ludi, qui lui apprend les lettres, les syllabes, les mots et les bases du calcul. Dès 11 ans, et jusqu’à 15 ans, l’élève se rend chez le grammaticus. Il apprend à expliquer un texte, à découper des mots, des phrases, des vers. Il fait des rédactions, et l’apprentissage du calcul est poussé. Les professeurs sont assez mal payés par les pères des élèves. Ils sont assez autoritaires avec les élèves. Ceux-ci sont battus au moyen d’une baguette de bois, la férule, ou même avec des lanières de cuir. L’enseignement est basé sur le par cœur et l’imitation et le rythme est relativement lent.
La violence dans l'éducation semble être très présente a cette époque, on peut même parler de tortures dans certains cas : "Quant aux pédagogues, qui étaient souvent des esclaves dans la Rome de l'Empire, dans un système d'enseignement qui faisait d'eux le rebut de la société, ils soumettaient les enfants, de sept à treize ans pour les filles et de sept à quinze ans pour les garçons, à de violents châtiments. Les écrivains latins Plaute, Horace, Juvénal, Martial témoignent aussi de l'emploi de la scutica, espèce de martinet, de la ferula, palette de bois ou de cuir, du flagellum, fouet à une ou plusieurs lanières parfois garnies d'osselets, de la virga, baguette ou faisceau de baguettes parfois épineuses. Horace évoque sa jeunesse gâchée par son précepteur Orbilius, qui lui fit subir toutes sortes de sévices. D'où le terme d'orbilianisme utilisé plus tard pour évoquer l'usage des châtiments corporels. A Pompéi, un vestige montre une scène de flagellation d'un élève récalcitrant : un adolescent nu hissé sur le dos d'un camarade, immobilisé par un autre, sous l'oeil indifférent des condisciples." [1]
Peu d’élèves poursuivent leurs études au-delà du second degré, beaucoup s’arrêtent même à la fin de l’école primaire. Seuls les privilégiés se rendent chez le rhéteur, où ils y apprennent l’art de la rhétorique. Les plus riches poussent leurs études dans les prestigieuses écoles grecques, où certains reçoivent avec une certaine immigration[Quoi ?] du fait de leur rang ou leur richesse, les félicitations des maîtres. Jamais les écoles romaines retiendront alliance[Quoi ?] des écoles grecques. Beaucoup de grecs durant cette période, notamment en médecine, deviennent très célèbres pour leurs connaissances et leurs savoir-faire. Ils savent aussi dessiner sur des carnets de feuilles mortes.
Christianisme
Article détaillé : éducation médiévale.Le Christianisme, devenu religion officielle de l'Empire romain en 392, n'abolit pas l'école païenne. Religion savante, elle avait besoin des écoles grecques et romaines pour la formation de base, explique Henri-Irénée Marrou. L'effondrement de l'empire d'occident obligea l'Église à prendre en main cette formation, réservée d'abord aux futurs clercs. Ainsi apparut une école nouvelle, qui associait l'instruction littéraire et l'éducation religieuse. Selon le sociologue Durkheim, ce fut là la véritable naissance de l'école, c'est-à-dire d'un milieu moral organisé, voué autant à façonner les idées et les sentiments de l'élève qu'à la transmission des connaissances.
Notes et références
Voir aussi
Article connexe
Sources
- La vie de la Rome antique, Que sais-je ? n°596 (ISBN 2130432182)
- Henri-Irénée Marrou, Histoire de l'éducation dans l'antiquité, 2 vol. Paris, Seuil, première édition : 1948, sixième édition : 1964 (ouvrage fondamental).
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