- Dérivabilité
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Une fonction réelle d'une variable réelle est dérivable en un point si, et seulement si, elle admet une dérivée en ce point. Elle est dérivable sur un intervalle si, et seulement si, elle admet une dérivée en tout point de cet intervalle.
La dérivabilité se démontre usuellement de deux façons :
- Dans l'étude locale (c-a-d en un point ou plusieurs points), en utilisant directement la définition de l'existence d'une dérivée à l'aide de limites. Ainsi, f est dérivable sur l'intervalle I si, et seulement s'il existe une application de I dans ℝ telle que pour tout élément a de I :
ou, ce qui est équivalent :
- Dans l'étude globale, en utilisant les propriétés des dérivées pour montrer que f est un assemblage de fonctions connues et dérivables sur un intervalle donné. Par exemple, .
La dérivabilité entraîne la continuité, mais la réciproque est fausse, comme le montrent les exemples ci-dessous.
Les fonctions de classe C1 sont des fonctions dérivables dont la dérivée est continue.
Sommaire
Quelques exemples de fonctions dérivables
Ces fonctions sont dérivables sur tout intervalle réel où elles sont définies :
- les fonctions polynomiales comme x3 + 2x2 + 1. Dans cet exemple, la dérivée est 3x2 + 4x
- les fonctions exponentielle et logarithme
- les fonctions trigonométriques sinus, cosinus
Ces fonctions sont dérivables sauf sur un ensemble "exceptionnel" :
- une fonction convexe sur un intervalle est dérivable sauf sur un ensemble dénombrable :
elle admet en effet une dérivée à droite et à gauche en tout point de l'intérieur de , et l'ensemble des points où elles diffèrent est dénombrable.
- une fonction monotone, et plus généralement une fonction à variation bornée, est dérivable presque partout.
Exemples de fonctions non dérivables
Les fonctions suivantes ne sont pas dérivables sur , l'ensemble des réels :
- une fonction qui n'est pas continue en un point n'y est pas non plus dérivable ;
- la fonction continue valeur absolue qui admet en 0 une dérivée à droite différente de sa dérivée à gauche ;
- plus généralement, on peut prolonger par continuité une primitive d'une fonction non continue si les limites à gauche et à droite existent en chaque point de discontinuité : la fonction obtenue est continue, mais non dérivable en ces points ; par contre, elle y est dérivable à gauche ou à droite ;
- une primitive de la fonction partie entière, non dérivable aux abscisses dans , mais dérivable à gauche et à droite en ces points ;
- une primitive de la fonction partie décimale, idem ;
- une primitive de la fonction signe, idem ;
- la fonction qui, non définie en , se prolonge par continuité en si on pose .
- Elle n'est pas dérivable en 0.
- En effet, ne converge pas lorsque tend vers 0. Pour le voir, il suffit de considérer la suite :, qui tend vers zéro alors que
- Si on a une série de fonctions continues qui converge uniformément et est donc continue.
- Mais si , cette fonction n'est nulle part dérivable.
- observant des trajectoires de particules de pollen suivant un mouvement brownien, le physicien Jean Perrin aurait dit que ces trajectoires évoquaient irrésistiblement les fonctions non dérivables des mathématiciens. Il voyait juste : il a été démontré plus tard que, pour la mesure de Wiener, presque toutes les trajectoires du mouvement brownien sont non dérivables.
Généralisations
- Modification de l'ensemble d'arrivée
La définition s'étend telle que aux fonctions à valeurs dans ℝn ou plus généralement dans un espace vectoriel normé. La dérivée est alors un vecteur, qui, en dimensions 2 et 3 peut s'interpréter comme une vitesse.
- Fonctions d'une variable complexe
On définit encore de la même façon la dérivée d'une application de ℂ dans ℂ. Il s'avère que la situation est profondément différente du cas réel, voir analyse complexe
Voir aussi
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