- Dysentérie
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Dysenterie
La dysenterie est une maladie infectieuse grave, aiguë ou chronique du côlon chez l’humain, caractérisée par des selles fréquentes et aqueuses (diarrhée), souvent mêlées de sang (rectorragie), de mucus ou de glaires et accompagnées de fortes crampes abdominales. Elle est provoquée par l’ingestion d’aliments contenant certains micro-organismes, qui provoquent une maladie dans laquelle l’inflammation des intestins affecte gravement le corps.
Il y a deux principaux types :
- la dysenterie bacillaire ou shigellose, causée par l’un des divers types de la bactérie Shigella, nommée ainsi en l’honneur du bactériologiste japonais Kiyoshi Shiga qui l’a découverte en 1897.
- la dysenterie amibienne ou amibiase, causée par l'amibe Entamoeba histolytica, un parasite protozoaire microscopique.
Sommaire
Histoire
Il est difficile de vérifier que les maladies évoquées par les chroniques du passé correspondent bien au nom qu’on leur donne aujourd’hui, mais une des premières citations de grande épidémie de dysenterie est de Grégoire de Tours[1] qui évoque une « cruelle contagion » survenue au VIe siècle et qui selon lui a touché le roi des Francs Chilpéric Ier et deux de ses fils ; le plus jeune et son aîné Chlodebert (conduit sur un brancard à l’abbaye Saint-Médard de Soissons). Les deux enfants en meurent, comme de nombreux autres enfants de Gaule ;
« Au moment où les rois en discorde se préparaient encore à la guerre civile, toute la Gaule fut envahie de la dysenterie : ceux qu’elle attaquait étaient saisis d’une forte fièvre, avec des vomissements et de grandes douleurs dans les reins ; leur tête et leur cou étaient appesantis ; ce qu’ils vomissaient était couleur de safran ou même vert. Plusieurs assuraient que c’était un poison secret ; les paysans l’appelaient le feu de Saint-Antoine. Ce qui n’est pas impossible à croire, c’est que lorsqu’on mettait des ventouses aux épaules et aux jambes, et qu’ensuite des cloches s’en étaient élevées et venaient à s’ouvrir, il en sortait un sang corrompu, et beaucoup étaient guéris par ce moyen. Mais plusieurs obtinrent la guérison par des breuvages composés des herbes connues pour remédier aux poisons. Cette maladie, commencée dans le mois d’août, attaqua d’abord les enfants, et les fit périr : nous perdîmes nos doux et chers petits enfants que nous avions caressés dans notre sein, balancés dans nos bras, que nous avions nourris avec le soin le plus attentif, leur donnant leurs aliments de notre propre main. Cependant nous essuyâmes nos larmes, et dîmes avec le bienheureux Job (1, 31) : Le Seigneur m’avait tout donné, le Seigneur m’a tout ôté ; il n’est arrivé que ce qui lui a plu : que le nom du Seigneur soit béni ! »Grégoire ajoute qu’Austréchilde, femme du roi Gontran tombe malade et meurt également, avant de demander au roi qu’il s’engage à mettre à mort « par le glaive » ses deux médecins si elle mourrait, ce qui fut fait… Nantin (Nantinus), comte d’Angoulême, meurt « épuisé par cette maladie » ajoute encore Grégoire.
Shigellose
Article détaillé : Shigellose.Un patient atteint de shigellose se rétablira souvent sans traitement antibiotique. Pourtant, ce genre de traitement est d’habitude recommandé parce que la maladie est relativement grave et très contagieuse. Elle peut être transmise par contage, par exemple les vêtements, les boutons de porte, les sièges de toilette, etc. Les antibiotiques (norfloxacine, ampicilline et co-trimoxazole) peuvent être utilisés. L’hospitalisation peut être nécessaire si la maladie devient sérieuse.
Dysenterie amibienne
Article détaillé : amibiase.La dysenterie amibienne ou amibiase ou amabiase, transmise par l’eau contaminée, est bien connue comme la dysenterie des voyageurs, la tourista, car elle est très répandue dans les pays en voie de développement (en Amérique Latine, chaque année, 100 000 personnes, notamment les enfants, en sont victimes[réf. nécessaire]). Une infection du foie, et par la suite des abcès amibiens, peuvent se produire. On la traite au metronidazole ou avec des médicaments rattachés au groupe des azoles.
Cette pathologie a pour origine l’Entamoeba histolytica, un protozoaire hématophage de 20 à 40 micromètres de diamètre. Il est monoxène : son seul hôte est l’Homme. Il va d’abord se loger dans la lumière du gros intestin sous la forme minuta, où il se nourrit des débris du côlon. Puis il évolue en forme histolytica quand l’immunité de l’Homme diminue. Il atteint ensuite la forme végétative, hématophage, qui lyse les tissus et pénètre dans la muqueuse intestinale où il va créer des ulcérations. Puis infecte le foie, puis le poumon et le cerveau. Cette parasitose sévit principalement sous les climats chauds et se propage sous forme de kystes libérant des amibules (minuscules amibes) dans les faeces. Il existe aussi des amibes libres, ou « trophozoïtes », qui ne forment pas de kystes. Les symptômes sont des diarrhées sanglantes, des douleurs abdominales, et ne sont jamais traités à 100 %. Ce parasite se propage dans les eaux souillées.
Personnalités mortes de la dysenterie
- Dagobert en 639
- Théodoric en 526
- Clodebert en 580
- Jean Sans Terre en 1216
- Louis VIII en 1226
- Jean Tristan de Valois en 1270
- Philippe V de France dit Philippe le Long en 1322
- Hernan Cortés en 1547
- Etienne de la Boétie en 1563
- Guillaume Rondelet en 1566
- Francis Drake en 1596
- Jean Michel de Venture de Paradis en 1799
- Choderlos de Laclos en 1803
- Victor Jacquemont en 1832
- Vincenzo Bellini en 1835
- David Livingstone le 1er mai 1873
Notes et références
Liens externes
- (fr) Dysenterie sur www.santeontario.com
- (fr) Dysenterie bactérienne sur www.vulgaris-medical.com
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