- Dura Europos
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Doura Europos
Le site archéologique de Doura Europos (proche du village de Salhieh, Syrie sur le moyen Euphrate, à 24 kilomètres au nord du site archéologique de Mari et à 35 kilomètres de la frontière irakienne. Des fresques avaient été découvertes le 31 mars 1920 par un corps expéditionnaire britannique, pressé par les troupes de Fayçal, et qui cherchait un refuge. Le site avait alors été appelé la « Pompéi du désert syrien ».
) est situé à l'extrême sud-est de laSommaire
Histoire
Doura Europos est une fondation macédonienne. Cette ville est construite sur un emplacement stratégique qui avait déjà été occupé par les Assyriens. La cité, fondée vers -300 par le général Nicanor, fut construite par les Séleucides, entre -300 et -280, pour être habitée par une colonie de vétérans macédoniens et grecs.
Le terme Dura signifie forteresse dans les anciennes langues sémitiques, et Europos était le nom du village natal de Séleucos Ier en Macédoine, roi de Syrie et de Babylonie, et qui fut un des généraux d'Alexandre le Grand.
La ville est installée sur un plateau surplombant l'Euphrate d'une quarantaine de mètres. Elle est bordée au nord et au sud par deux ravins (wadis) et protégée à l'ouest par de puissantes fortifications. Elle s'étend sur 75 hectares à l'intérieur des remparts. Elle est construite autour d’un vaste agora (urbanisme hippodamique). Ses institutions sont grecques (boulé, sénat de la ville, un gouverneur portant le titre de « stratège et épistate »). À côté des temples dédiés aux dieux grecs (Zeus Megistos et Artémis), les sanctuaires de divinités locales (Aphlad, Azzanathkhôna) sont nombreux. L’art témoigne vite de l’apport d’éléments orientaux. La ville compte aussi trois palais (palais du Stratège, palais du Dux Ripae et palais de la citadelle, des nombreux bains, des résidences luxueuses, un amphithéâtre, un odéon-bouleuterion.
Entre -116 et -110, elle tombe aux mains des Parthes arsacides, et connaît alors sa plus grande extension. Elle devient une cité cosmopolite où, à la population d'origine grecque, se mêlent des iraniens et des sémites.
Entre 114 et 116, le romain Trajan occupe une première fois la ville. Les Romains reviennent en 165. Ils vont utiliser la ville comme point de départ de la conquête des territoires d'Osroène et d'expédition vers l'empire des Parthes et leur capitale Séleucie du Tigre en 199. En 211, la partie nord du site est occupée par un camp romain et devient, par la suite, un poste frontière du royaume de Palmyre. Vers 256, la ville est prise par les Sassanides dirigés par Shapur Ier qui déporte toute la population. Le site ne sera pas réoccupé par la suite et la ville tombe alors définitivement dans l'oubli.
La plupart des vestiges actuellement visibles sur le site sont d'époque romaine. Depuis 1986, la Mission franco-syrienne d'Europos-Doura (MFSED), dirigée par P. Leriche (DRE CNRS, Paris) a repris la fouille sur le site. Outre les fouilles archéologiques, la mission mène une politique de conservation, de mise en valeur et de présentation du site. Le site comporte désormais une salle d'exposition installée dans des « Maisons romaines » reconstruites à l'identique suivant les techniques de construction utilisée dans l'Antiquité.
Éléments archéologiques
La cité a été fouillée en 1922 et 1923 par l'armée française (dir. F. Cumont), de 1928 à 1937 par une équipe américano-française (dir. M. I. Rostovtzeff).
La ville possède une architecture typiquement hellénistique avec des rues se coupant à angle droit et départageant des îlots d'habitations et des édifices publics. Le site a gardé ses remparts de grande taille qui surplombent la rive droite de l'Euphrate et offrent un admirable point de vue sur la plaine de Mésopotamie.
Le site renferme de nombreux édifices religieux liés à différentes religions, ce qui laisse entrevoir une multiplicité ethnique : gréco-macédoniens, syro-babyloniens, palmyréniens, diverses populations araméennes, romains. On dénombre 12 temples polythéistes, un mithraeum, une maison chrétienne (Domus ecclesiae) et une synagogue comportant d'importantes peintures murales datant de 243 et conservées au musée de Damas.
La maison chrétienne comporte une salle de prière et un baptistère. datant de la moitié du IIIe siècle, dont la structure est celle d'une maison douréenne. Il s'agit là d'une des premières expériences des mouvances ecclésiales qui se forment dans de riches demeures et qui donneront naissance aux monastères[réf. nécessaire].
Voir aussi
Liens externes
- (fr) Doura-Europos sur l'Euphrate par Pierre Leriche, Directeur de recherche au CNRS.
- (fr) Histoire d'Europos-Doura [1]par la Mission Franco-Syrienne d'Europos-Doura (MFSED)
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Catégorie : Site archéologique de Syrie
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