- Ducky Boys
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Les Ducky Boys formaient une bande parisienne fondée par Rocky en 1983[1]. Ce dernier, né en 1966[2] au Portugal, était venu en France avec ses parents. Transformant la porte Lescot du Forum des Halles en quartier général, les Ducky Boys ont été des « chasseurs de skinheads » qui s'affirmaient à cette époque nationalistes ou explicitement néonazis. De nombreux affrontements les ont opposés à différentes bandes de skins aux Tolbiac Toads, mais surtout au Nazi Klan, fondé et dirigé par Sniff, le chanteur d'Evil skins, puis aux Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires fondé et dirigé par Serge Ayoub, alias Batskin.
Pour l'occasion ils se ralliaient à d'autres groupes de chasseurs de bones, les Red Warriors ou encore les Docker Boys, voire à des gangs "zoulous" venus leur prêter main forte, comme les Black Dragoons[3].
L'entrée dans la bande consistait surtout, outre le fait d'avoir le profil de « sympathie » requis, à passer une épreuve de « baston » contre une personne désignée par la bande (un bonehead dans tous les cas), si besoin avec l'aide des autres membres.
Sommaire
Les membres
La composition des Ducky Boys était multi-ethnique avec des origines diverses, portugaise comme Rocky, le fondateur de la bande, algérienne d'origine perse comme Mésir ou encore thaïlandaise et vietnamienne comme Kim (aussi connu sous le nom d'OGK du Southcide 13), qui deviendra par la suite membre des Red Warriors après s'être disputé avec Rocky.
Leur effectif a varié d'une quinzaine de membres à une quarantaine.
Tous les membres de la bande étaient censés être rompus aux sports de combat. Mésir (prononcez « Messir ») avait été un soldat de la Finul pendant 2 ans au Sud-Liban, et a été formé a cette occasion au close combat. Kim deviendra champion d'Europe de boxe chinoise après le forfait d'un de ses adversaires blessés et ne pouvant combattre. Rocky ne sera champion d'aucune discipline de combat, estimant que les vrais champions de rue ne sont pas ceux des rings.
Cependant certains témoignages fondés ou infondées émanant de divers skins fascistes ou nationalistes de l'époque affirment qu'ils ne savaient pas aussi bien se battre qu'on le laissait entendre et étaient plutot enclin à la fuite qu'au combat, voir "sur les pavés" réponse au documentaire "antifa"
Leurs actions
Leur action principale était de tenter d'éradiquer toutes les manifestations et agressions de skinheads.
Bien que leur centre d'activité principale ait été en priorité les Halles à Paris, ils se déplaçaient beaucoup à l'occasion de concerts et/ou de manifestations politiques d'extrême-gauche sans risques.
Rocky s'est opposé longuement au tournant ethnique de certaines bandes présentes au Forum des Halles à la fin des années 1980. Ils firent d'ailleurs des découvertes étonnantes comme la rencontre avec des skinheads noirs qui se réclamaient des idéaux néonazis, dont l'un d'eux expliqua ses raisons par cette phrase : « Je suis skin parce que ma mère m'a fait noir alors que je suis blanc[citation nécessaire] ».
La culture DB
Leur slogan était « B.B.B. » (Bière, Baise, Baston).
Les goûts musicaux des Ducky Boys sont variés. Ils vont de la musique des années 1950, au psychobilly en passant par le rap militant des Public Enemy, mais Rocky avait une préférence pour le Rock & Roll classique, en particulier le titre Johnny B. Goode de Chuck Berry. Ils avaient un blaster, une radio-cassette immense qu'il transportaient avec eux et dont ils se servaient à la moindre occasion.
Au niveau vestimentaire, leur apparence évoluera au cours du temps passant du look 50 inspiré par les Black Panthers, autre bande parisienne très active de 1978 à 1984, à une apparence plus marquée par le style des Redskins ou carrément des skins eux-mêmes. Du fait du « dépouillage » systématique des membres du Klan, ils récupérèrent et adoptèrent le même style vestimentaire, Doc Martins, paraboots, pantalon ajusté, bombers... Ce qui conduisit à certaines confusions, des témoins de scènes de violence croyant assister à des affrontements entre skinheads. Seul le bombers typique des Ducky permettait de faire la différence vestimentaire lors des rixes.
Leur insigne est une croix celtique amputée d'une de ses branches pour signifier DB[4].
Leur bombers arboraient également un canard (dessiné à la façon de Donald Duck) tenant une batte de baseball de la main droite et arborant un sourire carnassier.
La fin de l'aventure
La presse de l'époque a consacré beaucoup d'articles aux faits de cette bande, au point d'être débattu à l'Assemblée nationale par Alain Juppé, député de Paris à ce moment-là.
Les Ducky Boys disparaîssent au début des années 1990 suite aux accusations infondées d'un meurtre commis par des usurpateurs se réclamant des Ducky Boys au moment des faits[réf. nécessaire] et suite aux représailles de skins. Des témoins de la scène ont cependant innocenté la bande et permis la libération de Rocky, qui avait été mis en détention préventive à la suite de ce crime. Par la suite, Rocky a dissout la bande et est retourné vivre dans sa ville natale (Mirandela), située dans la région de Tras-os-Montes au Portugal et n'est jamais retourné en France depuis[5].
Notes et références
- Yann Morvam, Gang, éd. Marval, septembre 2000, p. 148.
- [1]
- Patrick Louis et Laurent Prinaz, Skinheads, Taggers, Zulus & Co, Table ronde, octobre 1990, page 102.
- Pralf Marsault et Heino Muller, Fin de siècle, 25/34 Photographes éditions, 1990, page 74.
- Propos recueillis auprès de Mesir (Akim), bras droit de Rocky.
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