Adolphe Charles Adam

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Adolphe Adam

Adolphe Charles Adam est un compositeur français né à Paris le 24 juillet 1803 et mort à Paris le 3 mai 1856.

Sommaire

Biographie

Son père, Johann Ludwig Adam, connu sous le nom de Jean-Louis Adam (1758-1848), était un pianiste et compositeur alsacien, professeur de piano au Conservatoire de Paris. Mauvais élève, Adam désertait les cours avec un cancre de la même envergure, Eugène Sue. Adolphe Adam, après avoir commencé d'étudier la musique en cachette de son père, entra au Conservatoire de Paris en 1817, fut élève de Boïeldieu mais n'hésita pas à user de subterfuges pour se faire connaître : il travaillait le soir à l'orchestre du Gymnase, allant jusqu'à reverser ses cachets à ceux qui acceptaient de se faire remplacer et écrivait des chansons et musiques de circonstances pour autrui. Malgré — grâce à ? — ces facéties, il acquit assez de métier pour devenir lauréat du Prix de Rome en 1825.

Adolphe Adam choisit la carrière qui conduisait alors le plus sûrement à la renommée et à la fortune : celle de compositeur lyrique. Son maître Boïeldieu l'orienta vers l'opéra-comique, genre alors en pleine mutation. Peu à peu, sa renommée s'accrut. Les critiques élogieuses du Brasseur de Preston parvinrent aux oreilles du tsar et Adam gagna Saint-Pétersbourg en 1839, où il fut accueilli par son propre ballet La Fille du Danube. Il composa pour la cavalerie l'Écumeur des mers (Morskoï Rasbonick). Adam, considéré comme le digne successeur de Boïeldieu, qui fut maître de chapelle à Saint-Pétersbourg, se vit proposer par le tsar la même fonction, mais la déclina.

En 1844, il fut nommé membre de l'Académie, au fauteil 4, de l'académie des beaux-arts, en composition musicale . En 1847, suite à une dispute avec la direction de l'Opéra-Comique, il fut l'instigateur de la création du Théâtre national; ce théâtre avait pour premier but, fort louable, d'accueillir les jeunes compositeurs ne parvenant pas à faire jouer leurs ouvrages ailleurs. Le premier à en bénéficier fut Louis-Aimé Maillart, (dont on se souvient encore un peu pour ses Dragons de Villars), dont l'opéra (oublié aussi) Gastibelza ouvrit le premier rideau de cette nouvelle scène lyrique. Malheureusement, la révolution ruina ces belles tentatives : le Théâtre National fut fermé en 1848 et, afin d'apurer les dettes, Adam dut trouver d'autres sources de revenus et se mit à écrire des articles. L'année suivante, il succéda à son père comme professeur de piano au Conservatoire. Bien qu'Adam ne fût plus endetté en 1853, il continua d'exercer ces tâches jusqu'à sa mort, quelques jours après la création aux Bouffes-Parisiens de son opérette, Les Pantins de Violette.

Ses œuvres

La majorité des œuvres d'Adam n'eurent qu'un succès éphémère, notamment ses nombreuses chansons et pièces pour piano, quelques arrangements et orchestrations d'œuvres d'autres compositeurs, quelques cantates scéniques, et autres œuvres vocales profanes et sacrées.

Le Cantique de Noël, sur des paroles de Cappeau de Roquemaure, demeure toutefois célèbre aujourd'hui sous le nom de Minuit, Chrétiens. Néanmoins Adam ne semble pas y avoir attaché une grande importance, car il n'en dit pas un mot dans ses deux volumes de souvenirs.

Adam connut le succès grâce à plus de 70 compositions lyriques, dont 40 opéras, 14 ballets et de nombreuses opérettes et vaudevilles. Pour l'Opéra de Paris, il composa Richard en Palestine, La bouquetière et Le Fanal, qui ne remportèrent pas un grand succès. Les opéras les plus fameux sont Le Roi d'Yvetot, Giralda ou La nouvelle Psyché, Si j'étais roi, Le Chalet — à propos duquel Boieldieu écrivit « Je voudrais que cette musique fût de moi » et qui fut le plus populaire en France —, et Le Postillon de Longjumeau, encore plus populaire à l'étranger, au point d'avoir été souvent copié, par exemple en Italie, avec il Postiglione di Longjumeau qui fut un four et dut être retiré dès le troisième soir ! A Madrid, la zarzuela de Cristobal Oudrid, El Postillon de la Rioja, n'obtint qu'un succès d'estime. Aujourd'hui, Le Postillon de Longjumeau n'est pratiquement plus joué en France, mais conserve une indéniable vigueur en Allemagne, avec un livret traduit, devenant Der Postillon von Longjumeau !

Parmi ses 14 ballets, les plus connus sont Le Diable à quatre, la Jolie fille de Gand, La Filleule des fées, Le Corsaire et, surtout, Giselle ou les Willis (1841), qui met en scène l'amour entre Giselle et Albrecht.

Principales œuvres

Adolphe Adam (Royal College of Music, London).
La Chatte blanche (1830)
Faust (1833)
La Fille du Danube (1836)
Les Mohicans (1837)
L'Écumeur des mers (1840)
Les Hamadryades (1840)
Giselle ou les Willis (1841)
La Jolie Fille de Gand (1842)
Le Diable à quatre (1845)
Griseldis ou les Cinq Sens (1848)
Le Filleule des fées (1849)
Orfa (1852)
Le Corsaire (1856)
Le Mal du pays ou La Bâtelière de Brientz (1827)
Le Jeune Propriétaire et le vieux fermier (1829)
Pierre et Catherine (1829)
Danilowa (1830)
Les Trois Catherine (1830)
Trois Jours en une heure (1830)
Joséphine ou Le Retour de Wagram (1830)
Le Morceau d'ensemble (1831)
Le Grand Prix ou Le Voyage à frais communs (1831)
Casimir ou Le Premier Tête-à-tête (1831)
His First Campaign (1832)
The Dark Diamond (1832)
Le Proscrit ou Le Tribunal (1833)
Une Bonne Fortune (1834)
Le Chalet (1834)
La Marquise (1835)
Micheline ou L'Heure de l'esprit (1835)
Le Postillon de Lonjumeau (1836)
Le Fidèle Berger (1838)
Le Brasseur de Preston (1838)
Régine ou Les Deux Nuits (1839)
La Reine d'un jour (1839)
La Rose de Péronne (1840)
La Main de fer ou Un mariage secret (1841)
Le Roi d'Yvetôt (1842)
Lambert Simnel (1843)
Cagliostro (1844)
Richard en Palestine (1844)
La Bouquetière (1847)
Les Premiers Pas ou Les Deux Génies ou Les Mémoires de la blanchisseuse (1847)
Le Toréador ou L'Accord parfait (1849)
Le Fanal (1849)
Giralda ou La Nouvelle Psyché (1850)
Le Farfadet (1852)
La Poupée de Nuremberg (1852)
Si j'étais roi (1852)
Le Sourd ou L'Auberge pleine (1853)
Le Roi des halles (1853)
Le Bijou perdu (1853)
Le Muletier de Tolède (1854)
À Clichy, épisode de la vie d'un artiste (1854)
Mam'zelle Geneviève (1856)
Falstaff (1856)
Les Pantins de Violette (1856)

Adolphe Adam a laissé deux volumes de souvenirs, vivants et agréablement écrits, publiés après sa mort : Souvenirs d'un musicien, Paris, 1857 ; Derniers souvenirs d'un musicien, Paris, édition posthume de 1859. Ces deux ouvrages ont été réédités en 1871. L'éditeur genevois MINKOFF a également publié vers 1973 un autre ouvrage d'Adolphe Adam, "Lettres sur la musique française", ainsi qu'une biographie du musicien, écrite par Arthur Pougin en 1877 et intitulée "Adolphe Adam, sa vie, sa carrière, ses mémoires artistiques".

DISCOGRAPHIE :

Giselle, ballet de 1841, sélections : 1°)Orchestre des Cento Soli dirigé par Gianfranco Rivoli (+Massenet : Le Cid), à la Guilde Internationale du Disque = rarissime.

2°) Orchestre Philharmonique de Vienne dirigé par Herbert von Karajan, chez Decca, superbe mais malheureusement indansable car aux tempi trop rapides.

3°)Academy of St Martin in the Fields dirigé par Sir Neville Marriner, chez Capriccio, version surprenante par sa tendresse et con côté "chambriste".

4°) édition Büsser : Orchestre du Conservatoire de Paris dirigé par Jean Martinon, chez Decca ; cette édition d'Henri Büsser fut longtemps en vogue à l'Opéra de Paris dans les années 1950.

Giselle, ballet de 1841, intégrales : 1°)Orchestre Symphonique de Londres dirigé par Anatole Fistoulari (+ Offenbach & Strauss), chez Mercury (2 CD)

2°)Orchestre National de l'Opéra de Monte-Carlo dirigé par Richard Bonynge, chez Decca (2CD)

3°)Orchestre du Royal Opera House Covent Garden dirigé par Richard Bonynge, chez Decca (2 CD). Précision : l'enregistrement de Fistoulari se rapproche le plus de ce que l'on peut entendre lors d'une représentation du ballet ; vif et très expressif, il bénéficie de la clarté des prises de son Mercury. Les deux enregistrements de Bonynge présentent la partition d'Adam complète avec orchestration d'origine ; certains morceaux ne se jouent plus aujourd'hui, tels le retour de la chasse au deuxième acte, mais valent la découverte au niveau musique pure. Des deux enregistrements de Bonynge, celui avec Monte-Carlo est le plus vivant, le plus vif, malheureusement, au 15/11/07, c'est un import Japon. Pour beaucoup, il faudra se contenter de Covent Garden : l'orchestre y est certes luxueux mais un peu mou.

4°) Sony propose une quasi-intégrale en 1 CD, fort belle et expressive, par l'Orchestre Symphonique de Londres dirigé par Michaël Tilson Thomas.

5°) Une autre intégrale importante n'est apparemment jamais sortie en CD, celle de l'orchestre du Bolchoï de Moscou dirigé par un vétéran du ballet, Algis Jouraïtis. Pour qui s'intéresse à l'ouvrage, elle est à connaître, car elle présente un aspect un peu lourd mais très expressif et très dansant avec d'excellents solistes (violon, harpe, etc). L'orchestration n'est pas d'Adam, mais de Boris Assafiev, excellent musicologue et compositeur fort moyen que l'on ne connaît plus guère aujourd'hui. De plus, les chorégraphes russes y ont ajouté quelques pages de Ludwig Minkus (qui s'intègrent assez mal à la musique légère et mousseuse d'Adam), tels une valse et un grand pas-de-deux.

La Jolie Fille de Gand, ballet de 1842, intégrale : Orchestre Symphonique de Queensland dirigé par Andrew Mogrelia, chez Marco Polo

Le Diable à quatre, ballet de 1845, intégrale : Orchestre Symphonique de Londres dirigé par Richard Bonynge, chez Decca

La Filleule des fées, ballet de 1849, intégrale : Orchestre Symphonique de Queensland dirigé par Andrew Mogrelia, chez Marco Polo

Le Corsaire, ballet de 1856, intégrale (avec ajouts de Léo Delibes) : English Chamber Orchestra dirigé par Richard Bonynge, chez Decca

Le Châlet, opéra-comique de 1834 & Le Farfadet, opéra-comique de 1852 : Boursin, Peyron, etc... dirigés par Albert Wolff (Châlet) et Robert Benedetti (Farfadet, chez Gaîté Lyrique (supprimé). Précision : l'enregistrement du Châlet est médiocre, mais à ce jour, c'est le seul témoignage discographique récent qui surnage. Quant au Farfadet, la prestation est largement supérieure et vaut le détour, si toutefois vous en dénichez un exemplaire...

Le Postillon de Lonjumeau, opéra-comique de 1836 : 1°) sélection en allemand : Gedda, Pütz, Crass, Klarwein, dirigé par Fritz Lehan, chez EMI 2°) intégrale en français : Aler, Le Roux, Lafont, Anderson, dirigé par Thomas Fulton, chez EMI

Le Toréador, opéra comique de 1849 : 1°) Mesplé, Amade, Clavensy, dirigé par Eugène Bigot, chez Gaîté Lyrique 2°) Jo, Aler, Trempont, dirigé par Richard Bonyge, chez Decca 3°) Raphanel, Lécroart, Cassard, dirigé par Jean-Luc Tingaud, chez Mandala 4°) extrait : les variations sur l'air de Mozart "Ah! vous dirai-je, Maman" = voir récitals de Mado Robin, Mady Mesplé, Edith Gruberova...

La Poupée de Nuremberg, opéra-comique de 1852 : intégrale (chantée en allemand) : Berry, Berger, Fuschs, Roon, dirigé par Kurt Tenner (1951), chez Walhall "Eternity Series".

Si j'étais roi, opéra-comique de 1856 : 1°) intégrale : Berton, Mallabrera, Bianco, dirigé par Richard Blareau, chez Accord. 2°) ouverture : Orchestre Symphonique de Detroit dirigé par Paul Paray, chez Mercury

"La Poupée de Nuremberg" et "Giralda", ouvertures : New Philharmonia Orchestra dirigé par Richard Bonynge, chez Decca

"La Poupée de Nuremberg" et "Si j'étais roi", ouvertures : Orchestre Radio-Symphonique de Munich dirigé par Kurt Redel, chez Pierre Verany

"Minuit, Chrétiens", cantique de Noël de 1847 : pour ne citer qu'un exemple parmi des dizaines d'autres, plus ou moins kitsch selon les cas, plus ou moins bien chantés, "Minuit, Chrétiens" étant une partition très souvent malmenée (tant sur le rythme que sur l'accompagnement ou l'orchestration...) : Roberto Alagna, Choeurs et Orchestre du Capitole de Toulouse, dirigés par Michel Plasson, chez EMI ("Chants Sacrés")

"Marche Funèbre pour les funérailles de l'Empereur Napoléon Ier" : extrait de "Napoléon-Bonaparte", par la Musique des Gardiens de la Paix, dirigés par Désiré Dondeyne, sur des textes d'Alain Decaux, Frédéric Robert et André Castelot, avec des musiques de Berlioz, Catel, Dalayrac, Gossec et Méhul, enregistré en 1962 chez Accord.

"Chanson du Canari", extraite de l'opéra-comique "Les Pantins de Violette" et grand air "De vos nobles aïeux" extrait de l'opéra-comique "Si j'étais roi" : Sumi Jo, soprano, English Chamber Orchestra dirigé par Richard Bonynge, chez Decca (CD "Carnaval")

"Mariquita", mélodie, par Joan Sutherland, soprano et Richard Bonynge, piano, chez Decca

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