Droit des contrats spéciaux en france

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Droit des contrats spéciaux en France

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Droit des contrats spéciaux
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Voir aussi
clauses - Délit civil
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Le droit des contrats spéciaux en France est une branche du droit français qui étudie des contrats ayant un régime juridique dérogatoire au droit commun des contrats.

Sommaire

Objet d'un contrat spécial

Un contrat spécial est un contrat nommé qui fait lobjet dune législation particulière (exemples : la vente ; léchange ; la donation ; le mariage). Le droit des contrats spéciaux (articles du code civil, du code de commerce ou d'autres codes ; droit communautaire et conventions internationales ratifiées devenues droit interne ; jurisprudence) vient sajouter au droit commun des contrats et nest pas nécessairement impératif, dordre public : le principe de liberté contractuelle conduit au contraire à regarder comme dordinaire seulement supplétives les règles relatives à chaque espèce de contrat ; elles sappliqueront alors chaque fois quelles nauront pas été expressément écartées, ce qui leur confère une portée pratique considérable. La théorie générale des contrats spéciaux apparaît donc constamment dans létude des contrats spéciaux, à la fois par son application de principe et comme référence aux dérogations que peuvent apporter certaines de ces règles particulières.

Les contrats nommés sont les contrats qui ont, selon larticle 1107 du code civil, une dénomination propre : « Les contrats, soient quils aient une dénomination propre soit quils nen aient pas, sont soumis à des règles générales, qui sont lobjet du présent titre. Les règles particulières à certains contrats sont établies sous les titres relatifs à chacun deux ». Il sagit de la donation ; du contrat de mariage ; de la vente ; de léchange ; du louage de chose ; du louage douvrage ; du contrat de société ; du prêt ; du dépôt ; du jeu ou pari ; des rentes viagères ; du mandat ; du cautionnement ; de la transaction (contrats du code civil) ; de la commission ; du transport terrestre ; du transport aérien ; du transport maritime ; de larmement maritime ; de la construction maritime ; des assurances maritimes (contrats du code de commerce) ; des contrats dassurances terrestres et sur la vie ; de lemphytéose ; du bail à construction ; du contrat dédition ; du contrat dintégration (contrats régis par dautres textes) ; du bail à nourriture ; du crédit-bail ; des contrats de distribution (contrats nés de la pratique). La nomination dun contrat a pour effets :

  • dune part den préciser le fonctionnement (objet des règles supplétives)
  • dautre part den imposer certaines règles (objet des règles impératives)

Les contrats innommés sont les contrats qui nont pas de dénomination propre conférée par la loi ou par la pratique (qui a par exemple été la source de nomination du « bail à nourriture », du « crédit-bail » et autres contrats qui nont jamais fait lobjet daucun texte). Ils posent aux juges le problème de savoir le régime juridique qui leur est applicable : selon leur qualification, il leur sera appliqué soit le « socle » du droit commun des contrats, soit un ou plusieurs régimes juridiques spécifiques. Ce nest pas le « titre » que les parties elles-mêmes peuvent apposer sur leur accord qui compte, mais léconomie et le contenu de celui-ci. Selon larticle 12 du code de procédure civile, le juge peut requalifier le contrat eu égard à la volonté des parties.

Pour déterminer le régime juridique (impératif ou supplétif) applicable à un contratque celui-ci soit nommé ou innommé- il est nécessaire de procéder à son opération de qualification.

Qualification d'un contrat spécial

La qualification dun contrat spécial est un procédé intellectuel consistant à rattacher un cas concret à un concept juridique abstrait défini par une autorité normative afin de lui appliquer son régime.

Ce procédé est lié à la classification : une fois que le contrat aura été qualifié en en déterminant les éléments caractéristiques, il sera placé dans une catégorie ; tout ce qui est placé dans une catégorie a des points communs. Exemples :

  • contrats formels ou consensuels
  • contrats unilatéraux (donation ; prêt à usage) ou synallagmatiques (vente)
  • contrats à titre onéreux ou à titre gratuit
  • contrats aléatoires ou commutatifs
  • contrats daffaire ou de consommation

Méthode

Pour qualifier un contrat, le juge analyse léconomie du contrat en se référant aux obligations principales des parties. Cest une opération fondamentale puisquelle déclenche lapplication du régime propre à tel ou tel contrat « nommé ». Le juge du fond a autorité pour qualifier, sous contrôle de la Cour de cassation car cest une question de droit (elle effectue un contrôle de la dénaturation, erreur « grossière » dinterprétation des juges du fonds) ; par exemple, la mise à disposition dun bien moyennant une redevance financière constitue un bail et ne peut être qualifié autrement, ce qui déclenche la mise en œuvre de certaines règles dordre public.

Si la contrepartie versée en échange de la jouissance dun bien nest pas en rapport avec le bien, cela ninflue pas sur la qualification.

Types

Il y a trois types de qualification d'un contrat :

  • sil est possible de hiérarchiser les obligations (contrat simple), la qualification du contrat est unitaire (« exclusive »).
  • sil nest pas possible de hiérarchiser les obligations car elles sont aussi importantes lune que lautre (contrat complexe), la qualification du contrat est mixte (avec application « chronologique » ou « distributive » des régimes juridiques selon que les contrats sappliquent successivement ou simultanément).
  • lorsque le contrat ne rentre dans aucune qualification, quil est impossible à rattacher à un contrat nommé, inqualifiable, on dit quil est sui generis : il est de son propre genre.

Lhypothèse dune qualification mixte demeure rare car elle conduit à « dépecer » le contrat pour ventiler les stipulations correspondant à chaque qualification et, par conséquent, à lui appliquer un régime double / multiple. Le plus souvent, il faut rechercher lélément essentiel du contrat envisagé dans son ensemble pour en dégager la qualification globale et donner une qualification unitaire. Cette solution a lavantage de la simplicité liée à lapplication dun régime juridique unique.

Exemple de contrat « simple » : une convention une entreprise est amenée à fabriquer quelque chose est qualifiée de « contrat dentreprise » dès lors que cette prestation de service en est lobligation fondamentale, essentielle. La qualification est donc a priori aisée ; sauf que parfois, lentreprise qui assure la fabrication fournit aussi la matière première, en transfert la propriété. Dans ce cas, les éléments caractéristiques du contrat dentreprise sont présents, mais aussi ceux du contrat de vente ; ce qui rend lopération de qualification plus complexe. Il y a une trentaine dannées, les juges se fondaient sur le critère économique pour différencier lobligation principale et accessoire : ainsi, selon que le travail avait une valeur économique / marchande plus importante que la chose ou non, le contrat était qualifié de contrat dentreprise ou de vente (concrètement, un contrat obligeant un menuisier à fabriquer un meuble était qualifié de contrat dentreprise si la matière première était un bois peu cher, tandis quil était qualifié de contrat de vente sil sagissait dun bois précieux). Désormais, les juges se fondent sur un critère qui tient à léconomie même de la convention : ainsi, selon que lobjet fini est personnalisé selon les besoins du client ou standard, le contrat sera qualifié de contrat dentreprise ou de vente.

Exemple de « contrat complexe » : une convention une partie met en pension un animal chez lautre partie est un dépôt ; elle devient aussi un contrat dentreprise si elle saccompagne de lobligation de dresser cet animal. Ce type de convention est à la fois un contrat de dépôt et un contrat dentreprise : la qualification est mixte. Si les contrats sappliquent successivement, il y aura application chronologique des régimes juridiques de ces contrats. Si les contrats sappliquent simultanément, il y aura application distributive des régimes juridiques de ces contrats : les obligations litigieuses seront rattachées une à une à « leur » contrat nommé respectif. Dans certaines conventions complexes ne se trouve aucun contrat nommé. Les juges appliqueront alors le droit commun des contrats et la volonté des parties dans la mesures les clauses prévues ne sont pas contraires au droit commun.

Exemple de contrat sui generis : il arrive fréquemment que la pratique crée des sortent de contrats qui ne correspondent à aucun cadre de règlementation des contrats nommés ; certains de ces contrats ont une expansion telle que la loi intervient pour leur offrir un cadre juridiquequi a le double effet de les officialiser et de les encadrer (cela a été le cas pour les assurances terrestres, apparues dans la seconde moitié du XIXe siècle et réglées pour la première fois par une loi de 1930). Il est appliqué à ces contrats innommés le droit commun des contrats.

Subdivisions des contrats spéciaux

Depuis une cinquantaine dannées, on assiste à une parcellisation des contrats spéciaux : chaque espèce de contrat voit apparaître en son sein différentes variétés de contrats. Ainsi, parmi les baux, il faut aujourdhui faire une place à part aux baux commerciaux, aux baux ruraux et au baux dhabitation ; parmi les dépôts, une place à part au dépôt hôtelier et au dépôt hospitalier ; parmi les prêts dargent, une place à part aux crédits à la consommation et aux prêts immobiliers etc. Le droit des contrats spéciaux semble donc sorienter vers un droit des contrats « très spéciaux », ou plus exactement « sous spéciaux » car il sagit de subdivisions. Il nest presque aucun contrat qui nait échappé à ce phénomène qui conduit à une superposition verticale : à la base il y a le droit commun de la théorie générale des contrats ; au stade intermédiaire il y a le droit commun de tel contrat spécial ; au dessus encore, il y a le droit particulier de la variété considérée. En présence dun contrat précis, il faudra donc mettre en œuvre cette superposition en ayant recours (au maximum) aux trois « niveaux » de réglementation. La tendance du droit contemporain à multiplier les législations particulières accroît considérablement ce phénomène de ramification, qui ne se limite pas toujours à trois étages : il arrive que la variété soit elle-même subdivisée.

Cette complexité liée à la spécialisation impose une classification claire de lensemble des contrats spéciaux. La doctrine classique (du XIXe siècle à 1920 environ) opposait habituellement les « grands » aux « petits » contrats. Les « grands contrats » étaient les plus importants économiquement, ce qui justifiait un ensemble de règles assez complet et détaillé, et par conséquent une étude approfondie : cétait le contrat de mariage (presque 200 articles dans le code civil d'origine), la vente (120 articles), le louage (124 articles) et le contrat de société. Les « petits contrats » (prêts ; dépôt ; jeu ; mandat ; cautionnement ; transaction…) étaient a priori à titre gratuit et retenaient moins lattention, non pas quils aient été moins pratiqués mais surtout parce quils semblaient moins « juridiques », comme concernant des relations amicales plus du ressort des mœurs et de la sociologie que du droit. Mais encore, lévolution sociale et économique a fait son œuvre. En particulier le développement dune économie de services et de crédit a fait « grandir » certains contrats : de nos jours, les contrats dentreprise, de mandat, de prêt dargent, de travail et dassurance sont incontestablement devenus des « grands contrats » par leur rôle économique. Les auteurs modernes ne suivent en général pas les grandes classifications énoncées par le code civil lui-même, qui se recoupent et ne sont guère appropriées lorsquil sagit de présenter les catégories essentielles de contrats nommés. Ils sattachent à lobjet et au rôle de ces contrats, ce qui permet den dégager cinq catégories essentielles :

Classification des contrats spéciaux
Catégorie Exemples de contrats
Contrats translatifs de propriété
  • vente
  • échange
  • contrats de transfert temporaire
  • contrats de distribution
Contrats portant sur lusage des biens
  • bail
  • prêt de chose
Contrats de service
  • contrat d'entreprise
  • contrat de mandat
  • contrat de dépôt
Contrats de crédit
  • crédit personnel : prêt dargent
  • crédit lié : prêts de consommation
  • crédit réel : location vente ; crédit bail
Contrats aléatoires
  • théorie générale
  • régimes spéciaux : jeux et paris ; rentes viagères ; transaction

Cette classification peut aussi être regroupée en deux catégories :

  • les contrats translatifs de propriété
  1. contrats commutatifs (vente ; échange ; prêt de consommation ; cession de droits réels)
  2. contrats aléatoires (contrats viagers ; contrats ludiques)
  • les contrats générateurs de prestations de service
  1. administration dune chose (louage ; dépôt ; prêt à usage ; location avec promesse de vente)
  2. accomplissement dune mission (entreprise ; mandat ; entremise ; distribution)
  3. gestion dun litige (transaction ; arbitrage)

Liste de contrats spéciaux

Cette liste n'est pas exhaustive, et ne recense que les principaux contrats spéciaux prévus par des textes :

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