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Domèvre-sur-Vezouze
Pour les articles homonymes, voir Domèvre.Domèvre-sur-Vezouze Pays France Région Lorraine Département Meurthe-et-Moselle Arrondissement Lunéville Canton Blâmont Code Insee 54161 Code postal 54450 Maire
Mandat en coursMichel César
2008 - 2014Intercommunalité Latitude
LongitudeAltitude 246 m (mini) – 317 m (maxi) Superficie 14,78 km² Population sans
doubles comptes231 hab.
(1999)Densité 15 hab./km² Domèvre-sur-Vezouze est une commune française, située dans le département de Meurthe-et-Moselle et la région Lorraine.
Sommaire
Géographie
Domèvre est situé dans la plaine sous-vosgienne dans une contrée initialement très boisée. Des défrichements succesifs ont laissé la place aux cultures et aux prairies, mais la forêt y occupe encore plus du quart de la superficie de la commune. Toute cette région est désignée par les Romains sous le nom de Vogasus ou Vosagus ou Vosasus. D'où les noms de Vosges et de Vezouze.
De la proximité des Vosges, on note des inondations en hiver ou au début du printemps et des orages de grêle en été, avec destruction des récoltes.
Histoire
Le nom de Domèvre vient des mots "Domnus Aper" qui signifie 'maître Aper' où Aper correspond à la dénomination latine du nom 'Evre' ou 'Epvre'. Car Saint Epvre fut l'un des premiers évêques du diocèse de Toul, d'environ 500 à 507, date de sa mort. Saint Epvre est l'un des saints les plus vénérés en Lorraine.
Domèvre : une seigneurie ecclésiastique de 1010 à 1789... Les malheurs et les ravages occasionnés à un village en Lorraine ...
Du début de sa création vers le 9°siècle, le village de Domèvre fut sous la domination de différentes seigneuries morcelées et épisodiques. En 1010 (date capitale pour Domèvre) l'évêque de Toul Berthold fait don de la seigneurie de Domèvre-sur-Vezouze à l'abbaye bénédictine d'hommes de Notre-Dame de Saint-Sauveur (Meurthe-et-Moselle) en-Vosges située à 13km à vol d'oiseau à l'est de Domèvre, en pleine forêt vosgienne. Vers 1185, l'abbaye laisse la place à des chanoines réguliers de St-Augustin.
Le seigneur du village de Domèvre est donc un abbé qui exerce l'autorité dans toute sa plénitude. N'ayant pas, de par sa fonction de 'bras armé, il sollicite l'aide de 'voués' (défenseurs laïcs) qui sont, soit la prévôté de Blâmont jusqu'en 1506, soit la prévôté de Lunéville pour le compte du Duc de Lorraine. Les 'voués' font intrusion dans la vie du village et tentent de mélanger à leur avantage leurs prérogatives avec celles du seigneur clerc. Ainsi l'autorité du seigneur ecclésiastique peut être contestée par les habitants par un recours gracieux auprès du voué laïc. Mais l'abbé conserve tout pouvoir de justice et droits divers (droit de pêche, droit de banalité, droit exclusif de la chasse, etc), les habitants ont des obligations diverses (comme par exemple présence à la messe à l'abbaye les dimanches et jours de fêtes, sous peine de punition) et des corvées.
Ainsi sur un total de surface labourable de 750 hectares sur la paroisse, les habitants assurent par corvées (corvées de charrue, corvées de fauchage, corvées de moisson...) l'exploitation sur le domaine abbatial des 107 hectares (sur 125, les 18 sont réservés aux moines) de terres labourables, et exploitent pour leur propre compte 625 hectares. A cela s'ajoutent une dîme (10%) sur toutes leurs productions agricoles, une redevance de 3% payable en argent, un prélèvement d'un quart de leurs semences ....
Seul l'abbé a le droit de promulguer des règlements et des ordonnances, qui sont proclamés 2 fois par an lors de plaid (plaids annaux) se tenant à Domèvre à l'église sous la présidence du seigneur abbé en présence obligatoire de tous les habitants, l'absence entraînant une amende payable à l'abbaye.
L'abbé de St-Sauveur crée au 12°siècle sur la rive droite de la Vezouze une 'grange monastique' (exploitation agricole) et il est certain que la situation de Domèvre (au point de vue agricole, climat, ...) est plus intéressante que celle de St-Sauveur.
L'abbaye de St-Sauveur subit 3 destructions : en 1470 un terrible incendie accidentel, en 1525 la révolte des Rustauds (Guerre des Paysans allemands en révolte contre les droits seigneuriaux: Rusticiade en Alsace et en Lorraine, puis en 1568 par des troupes huguenotes. De l'abbaye de St-Sauveur ne reste seulement que le choeur devenu église paroissale. Tout le reste a disparu ...
Aussi l'abbé décide en 1571 de quitter l'abbaye ruinée et de s'établir à Domèvre dont il est le seigneur et qui possède environ 400 habitants. Or cela se complique par la limites des diocèses. En effet la limite des peuplades gauloises des Leuques de Toul et ceux des Celtes Mediomatrices (Metz) a été fixée par le cours de la Vezouze, et les diocèses créés à l'époque franque ont repris les mêmes limites. Ainsi la rive droite de la Vezouze, là où est située la grange monastique, est sous la juridiction de l'évêque de Metz, alors que l'abbaye de St-Sauveur est sous la juridiction de celui de Toul. Après moultes difficultés, les bâtiments de la nouvelle abbaye à Domèvre sont achevés en 1576. Cette proximité de limite diocésaine permettra à l'abbé d'obtenir plus de libertés dans son exercice. Las, en septembre 1587, des bandes de reîtres ravagent le village et détruisent totalement l'abbaye. Le relèvement est lent et laborieux. De plus de 1618 à 1648 la guerre de Trente Ans ravage la Lorraine, par les exactions des troupes occupantes. A cela s'ajoutent les mauvaises récoltes et la peste. Les religieux de Domèvre abandonnent leur nouvelle abbaye à peine rénovée pour trouver asile à l'abbaye de Belchamp (dont les ruines, de par la Révolution, se situent à la limite de la commune de Méhoncourt). En octobre 1638, une bataille eut lieu à Domèvre entre les Lorrains et les Français et le village fut soumis à un pillage complet par les occupants français. En 1642, les religieux fuient de nouveau, de même en 1644 où un tiers des habitations du village fut incendié. En 1647 l'abbaye est de nouveau pillée.
Ce n'est qu'en 1649 que le calme et la tranquillité revinrent à Domèvre (dénommé Domèvre-l'Abbaye pour faire la distinction avec les autres villages éponymes) et les ecclésiastiques réintégrèrent définitivement l'abbaye. Notons qu'en 1625 et 1626, Pierre Fourier fit de nombreux séjours et réforma l'ordre, tout en étant en mission à Badonviller, haut-lieu du protestantisme et capitale du comté de Salm. En 1660 la route de Paris à Strasbourg est mise en service, Henri de La Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne, en chemin pour l'Alsace, passe la nuit à l'abbaye de Domèvre en décembre 1644. Les religieux font prospérer leur domaine : prairies artificielles, création d'étangs de pêche, flottage de bois sur la Vezouze, utilisation de gens qualifiés du métier ... De 1729 à 1765, une reconstruction imposante et superbe de l'ensemble abbatial eut lieu: couvent, cloître (jardin intérieur de 25 par 32m), quartier et église abbatiale (30m de large et 45m de long, avec 2 clochers à bulbe surmontés d'une croix, comme à l'abbaye de Belmont)... Une merveille, qui, hélas, ne durera pas plus d'un demi-siècle ...
De 1791 à 1914
En 1791, a lieu la mise en vente de tout le patrimoine de l'abbaye. Tout a été pillé : portes, fenêtres, planchers, toitures (64.000 ardoises)... Les 7600 ouvrages de la magnifique bibliothèque ont disparu, sauf quelques rescapés retrouvés à Nancy. Seuls quelques éléments ont pu être sauvés de la folie destructrice; ainsi une chaire à prêcher et deux confessionnaux ont été conservés à l'église St-Maurice à Blâmont.
Pendant le 19°siècle, Domèvre mène une existence paisible et laborieuse. Amélioration de l'agriculture, augmentation des prairies aux dépens des cultures céréalières, élevage et production laitière en hausse, diminution des surfaces viticoles (le vin au demeurant fort médiocre), création d'un haras national, exploitation rationnelle des forêts (qui couvrent de plus d'un tiers la surface communale), création d'une faïencerie transformée en tuilerie, d'une filature, d'un tissage ... Vers 1840 un projet de chemin de fer est établi entre Paris et Strasbourg, mais il semblerait que les habitants de Blâmont et des environs aient refusé cette nouveauté, ce qui est une erreur catastrophique pour Domèvre. Ce n'est qu'en 1870 que Blâmont est desservi par la compagnie privée ABC (Ligne d'Avricourt à Blâmont et à Cirey) à partir de la gare d'Avricourt, ce qui provoquera en 1871 la partition de cette commune. Ce n'est que trop tardivement, avec beaucoup de lenteur et de retard, qu'un chemin de fer métrique atteint en août 1911 Domèvre par la compagnie du LBB (Ligne de Lunéville à Blâmont et à Badonviller).
Domèvre : village martyr entre 1914 et 1918
La première occupation ennemie commence le 9 août 1914, le village est libéré le 14 août au soir, repris le 22 août au soir, l'ennemi commet des exactions et des pillages, incendiant 136 habitations sur 187. le 15 novembre 1914 les Allemands ordonnent l'évacuation des habitants (ceux qui n'ont pas encore fui) dans un délai de 3 heures en emportant le strict minimum, à pied vers les lignes françaises. Domèvre est totalement abandonné et la ligne de front allemand (et les tranchées) passe dans le village même sans aucune modification de tracé pendant 4 ans (de novembre 1914 à novembre 1918). Les Allemands construisent des blockhaus en béton tout le long du front, dont un imposant établi dans le centre même du village sur la route principale. Ce n'est que fin novembre 1918 que les habitants revinrent à Domèvre totalement détruit, ravagé, sans le moindre signe de vie animal (à part les rats), sans un oiseau ... On estime que, au minimum, 750.000 obus (français ou allemands) sont tombés pendant 48 mois sur le village et sur la commune .....
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Parti Qualité mars 2008 2014 Michel César mars 2001 mars 2008 André Bertrand Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[1])1962 1968 1975 1982 1990 1999 265 301 294 261 227 231 Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
Personnalités liées à la commune
Voir aussi
Notes et références
Liens externes
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