- Ad Medera
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Haïdra
Haïdra Administration Pays Tunisie Gouvernorat Kasserine Délégation(s) Haïdra Démographie Population 3 109 hab. (2004[1]) Géographie Altitude 810 m. Haïdra (حيدرة) ou Henchir Haïdra est une petite ville de l'ouest de la Tunisie, située dans la dorsale tunisienne, à quelques kilomètres de la frontière avec l'Algérie, connue pour son site antique de Ammaedara.
Rattachée administrativement au gouvernorat de Kasserine, elle constitue une municipalité comptant 3 109 habitants en 2004[1].
Sommaire
Histoire
Ammaedara ou Ad Medera constitue l'une des plus anciennes cités romaines d'Afrique. C'est ici que s'installe la Legio III Augusta, lors du règne d'Auguste, jusqu'à son déplacement pour raisons stratégiques vers Théveste (38 kilomètres au sud-ouest sur le territoire de l'actuelle Algérie) sous le règne de Vespasien. Des vétérans sont alors installés et la ville prend le statut de colonie (Colonia Flauia Augusta Emerita Ammaedara). La création d'une colonie dans cette partie de l'Afrique proconsulaire permet de contrôler les routes passant sur les terrains de parcours des Musulames.
En devenant un véritable nœud routier, notamment traversé par l'axe pénétrant reliant Carthage à Théveste, la cité se développe rapidement et se dote d'un grand nombre de monuments dont un arc de triomphe dédié à Septime Sévère.
Alors que le christianisme se développe, elle est dotée d'un évêché en 258. La cité devient ensuite, en 411, le théâtre de divisions entre catholiques et donatistes, la population se scindant en deux derrière deux évêques différents.
Aujourd'hui, le site abrite les ruines de l'arc de triomphe mais aussi de mausolées, de forteresses byzantines, de thermes souterrains et d'une église.
Monuments
Arc de triomphe
L'arc de triomphe dédié à Septime Sévère est très bien conservé grâce à une muraille, sur ses faces antérieures et postérieures, construite à l'époque byzantine qui l'ont transformé en bastion à des fins défensifs. L'arc est composé d'une arche d'environ six mètres d'ouverture avec deux pieds-droits massifs. Chaque face est précédée de châque coté de deux colonnes corinthiennes lisses, avec des chapiteaux à feuilles d'acanthe supportant un entablement dont l'architrave est finement décoré. La frise comporte une cartouche dans laquelle est gravée la dédicace qui mentionne que le monument a été achevé en 195 sous le règne de Septime Sévère.
Nécropoles
Les nécropoles romaines, entourant presque tout le périmètre de la ville, ont subi beaucoup de changements, notamment en période chrétienne où les pierres funéraires ont été utilisées pour la construction des églises. Les épitaphes ont permis de reconnaître l'origine des légionnaires — Italiens, Gaulois et Africains —, leurs noms, leurs âges ainsi que leurs carrières dans l'armée.
Les monuments retrouvés, supportant ces épitaphes, sont des stèles, des cippes ou des caissons. Les tombes anciennes sont à incinération tandis que, plus tardivement, l'inhumation est apparue chez les classes aisées puis les plus modestes.
Les mausolées les mieux conservés à Haïdra, au nombre de trois, sont de formes différentes : un mausolée caré reposant sur un soubassement de trois degrés et entouré de pilastres cannelés ; un mausolée tétrastyle très bien conservé, reposant sur un soubassement rectangulaire de quatre mètres sur cinq, et semblable à une cella d'un temple précédée de quatres colonnes corinthiennes, le tout est surmonté par un entablement simple composé d'un architrave et d'un fronton ; un mausolée hexagonal reposant sur un soubassement de trois degrés et composé de deux étages terminé chacun par une corniche.
Basiliques
La basilique dite de Candibus mesure environ 37 mètres sur 16, avec deux portes latérales. Le monument est composé d'une abside de 5,5 mètres sur 6 à l'est (surélevée par rapport au sol), d'une nef avec deux colonnes de part et d'autre de l'entrée, d'un quadratum populi de seize mètres de long au centre (divisé en trois nefs par deux rangées de doubles colonnades et pavées de mosaïques) et de trois pièces à l'ouest, dont une centrale de forme carrée correspondant à une chapelle aux martyrs dont l'accès se fait par trois marches encadrées de deux cippes. Au centre de cette pièce se trouve un enclos entourant une mosaïque avec une inscription reproduisant une dédicace à deux listes de noms de martyrs.
La basilique dite de Melleus forme un rectangle de quarante mètres sur quinze auquel on accède par trois portes ouvertes dans la façade principale. Elles donnent sur trois nefs séparées par des colonnes de type corinthien, la nef centrale étant plus large que les nefs latérales ; elle comporte à ses extrémités occidentale et orientale deux chœurs et se poursuit par une abside voûtée auquel on accède par quatre marches.
La basilique de la citadelle, mesurant 23 mètres sur 13 mètres, est composée d'un vestibule qui donne accès par une porte centrale à trois nefs séparées par deux rangées de colonnades sur cinq travées, dont les deux dernières comportent un autel installé sur une estrade. La nef centrale se termine par un abside surélevée.
Divers
Le théâtre, ne s'appuyant pas sur une élévation du sol, n'a pas encore été complétement dégagé. Il semble toutefois de dimension comparable à celui de Bulla Regia.
Le bâtiment à auges, de forme rectangulaire de 17 mètres sur 22, est divisé en trois parties dont une abside à l'est et trois petites salles à l'ouest. Au centre se trouve une salle principale, à l'origine couverte de voûtes d'arête, est formée de trois salles séparés par deux lignes, composée chacune de huit cuves en pierre et surmontée par deux arcades bien conservés séparant les salles.
La citadelle byzantine, de 200 mètres sur 110, est composé d'une muraille flanquée de plusieurs tours.
Références
Liens externes
- (fr) Étude sur les transformations progressives d'Ammaedara (projet franco-tunisien)
- (fr) André Piganiol et Robert Laurent-Vibert, « Recherches archéologiques à Ammaedara (Haïdra) », Mélanges d'archéologie et d'histoire, v. 32, éd. École française de Rome, Rome, 1912, pp. 69-229
- (en) Richard Stillwell, « Ammaedara (Haidra). Tunisia », The Princeton Encyclopedia of Classical Sites, éd. Princeton University Press, Princeton, 1976
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