- Didier Raoult
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Didier Raoult Naissance 1952 Nationalité française Champs Biologie Institution Hôpital de la Timone modifier Didier Raoult (né en 1952) est un chercheur biologiste français. Médecin de formation, il se spécialise en maladies infectieuses. Il est « classé parmi les dix premiers chercheurs français par la revue Nature en termes de publications (plus d'un millier à son actif) comme en termes de nombre de citations reprenant ses travaux » relate en 2008 le quotidien économique Les Échos[1].
Sommaire
Biographie
En 1984, il crée ex nihilo l'unité des Rickettsies. Il enseigne également les maladies infectieuses à la Faculté de Médecine de Marseille, et a dirigé depuis 1982, 74 thèses de médecine et depuis 1989, 38 thèses d'université. Début 2010, on peut lui attribuer 1 257 publications indexées, avec un taux de citations de 25 741 et un h-index de 73 (source Web of Science®). Dont 5 articles dans Science, 2 dans Nature, (source PubMed)les deux revues les plus représentatives en termes de classement universitaire selon le classement de Shanghaï.
Depuis 2008, le professeur Didier Raoult dirige l'URMITE soit l'Unité de Recherche en Maladies Infectieuses et Tropicales Emergentes[2] à Marseille. Son laboratoire emploie 140 personnes, dont 45 chercheurs très actifs puisqu'ils publient entre 150 et 200 papiers par an[1], et ont produit à ce jour 25 brevets.
Le 19 novembre 2010, il reçoit le Grand Prix Inserm 2010 pour le récompenser de l’ensemble de sa carrière[3].
Champs de recherche
Les virus géants
Son équipe a réalisé la découverte de virus de très grosses tailles :
- En 1992, l'équipe découvre le plus gros virus connu à ce jour : le Mimivirus[4].
- Plus tard, il découvre le premier virus (spoutnik) « virophage » [5] c'est-à-dire capable d'infecter un autre virus pour se reproduire. La découverte paraît prometteuse : selon Les Échos, « en exploitant ce mécanisme, les scientifiques pensent pouvoir détourner à leur profit les stratégies d'infection virale, pour planter leurs lances médicamenteuses dans le corps même des virus les plus résistants » [6].
- En 2009, l'équipe découvre un autre virus géant, nommé Marseillevirus[7].
Les bactéries nouvelles
Depuis les années 1990, « il a identifié et décrit avec son équipe de médecins et de chercheurs de haut niveau, environ 96 nouvelles bactéries pathogènes »[1] et montré leur implication dans les pathologies humaines. Deux bactéries ont reçu son nom Raoultella planticola et Rickettsia raoultii.
Les rickettsies, les bartonella, la fièvre Q
Didier Raoult a développé le champ de la culture des bactéries intracellulaires, puis initié le champ des rickettsioses émergentes et avec son équipe a pu identifier 10 nouvelles espèces de Rickettsies pathogènes pour l'homme. Le laboratoire est devenu rapidement Centre National de Référence (partenariat avec l'InVS) et Centre collaborateur de l'OMS. De ce fait les prélèvements arrivent du monde entier et des hôpitaux les plus prestigieux du monde.
Pour les Bartonella, l'équipe a été la première à identifier leur rôle dans les endocardites.
Pour la fièvre Q, maladie transmise par l'agent bactérien Coxiella burnetii, l'ensemble des protocoles diagnostiques tant sur le plan sérologique que sur le plan de la biologie moléculaire ont été mis en place au niveau du laboratoire.
Un ouvrage de référence témoigne de ce travail[8]
La maladie de Whipple
Tropheryma whipplei, l'agent causal de la maladie de Whipple, décrite en 1907 par le docteur Georges Hoyt Whipple, a été isolé pour la première fois dans le laboratoire de Didier Raoult[9]. La découverte de la bactérie a complètement changé le profil de la maladie et il est maintenant montré que la bactérie est relativement commune dans l'environnement et les selles[10].
Paléomicrobiologie
Port ouvert sur la Méditerranée, Marseille fut une ville exposée à de nombreuses épidémies. Grâce à une collaboration avec des équipes d'anthropologues et de dentistes, le laboratoire a pu développer une technique originale d'extraction d'ADN de la pulpe dentaire et montrer que Yersina pestis orientalis était à l'origine de différentes épidémies de peste à Marseille (peste Justinienne et médiévale). Ceci a également conduit à la mise en évidence de la cause de la mort d'une partie des soldats de l'armée de Napoléon I au cours de la retraite en Russie à partir des fosses communes découvertes à Vilnius. Les possibilités de découvertes dans ce domaine sont variées et prometteuses[11].
Microbiogénomique
En 1999, Didier Raoult décide de démarrer un nouveau programme de génomique et de l'appliquer à la microbiologie, et aux maladies infectieuses. L'équipe a commencé avec Rickettsia conorii et depuis 24 génomes bactériens ont été séquencés, ainsi que ceux de 7 virus géants (14 génomes seulement ont été publiés) [12]
Selon Les Échos, il est « l'archétype du savant prolifique : imaginatif, entreprenant par nature, persévérant et un brin chanceux. »[1]. Et Didier Raoult de rappeler en 2008 : « Le tiers des prix Nobel a été décerné à des chercheurs qui ont osé explorer au-delà des frontières de la connaissance. »[1]. En butte à des problèmes de financement, il critique le système français « égalitariste », et demande des évaluations individuelles[1].
Étude sur les probiotiques
Le dernier champ de recherche développé par Didier Raoult est actuellement le plus controversé, mais représente selon lui une question majeure de santé publique. Il concerne les manipulations de la flore intestinale et l'obésité[13]. Entre les probiotiques rajoutés aux produits laitiers industriels comme, par exemple, Actimel de Danone et l'obésité : y a-t-il un lien ?
Dans la revue scientifique Nature Reviews Microbiology[14] de septembre 2009, Didier Raoult indique: « les yaourts et les boissons lactées aux probiotiques, depuis près de vingt ans, auraient leur part de responsabilité dans l'épidémie d'obésité… »
Ce professionnel de la santé rappelle également: « les probiotiques sont utilisés comme promoteurs de croissance dans le "secteur agricole". De nouvelles études devraient être effectuées pour confirmer qu'ils soient sûrs pour l'usage chez l'homme ».
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- « Didier Raoult, chercheur volontariste », dans Les Échos, 29 octobre 2008, p. 13.
- « Rencontre avec un chercheur de microbes », dans Le Point, 1er Janvier 2009, n° 1894.
- « Dépasser Darwin », Aux éditions Plon, Paru le 07/10/2010
Notes et références
- « Didier Raoult, chercheur volontariste », in Les Échos, 29 octobre 2008, p. 13
- , Unité Mixte de Recherche CNRS 6236 - IRD 198, composante de l'Université de la Méditerranée
- Didier Raoult Grand Prix Inserm 2010
- Raoult D, Audic S, Robert C, Abergel C, Renesto P, Ogata H, La Scola B, Suzan M, Claverie JM. The 1.2-megabase genome sequence of Mimivirus. Science 2004;306:1344-50.
- La Scola B, Desnues C, Pagnier I, Robert C, Barrassi L, Fournous G, Merchat M, Suzan-Monti M, Forterre P, Koonin E, Raoult D. The virophage as a unique parasite of the giant mimivirus. Nature 2008;455:100-4.
- Didier Raoult 2008, p. 13
- Boyer M, Yutin N, Pagnier I, Barrassi L, Fournous G, Espinosa L, Robert C, Azza S, Sun S, Rossmann MG, Suzan-Monti M, La Scola B, Koonin EV, Raoult D. Giant Marseillevirus highlights the role of amoebae as a melting pot in emergence of chimeric microorganisms. Proc Natl Acad Sci U S A. 2009;106:21848-53.
- ISBN 978-0-8493-7611-5) Rickettsial Diseases. Didier Raoult, Philippe Parola. Informa healthcare, New York. 2007. 379p. (
- Raoult D, Birg ML, La Scola B, Fournier PE, Enea M, Lepidi H, Roux V, Piette JC, Vandenesch F, Vital-Durand D, Marrie TJ. Cultivation of the bacillus of Whipple's disease. N Engl J Med.;342:620-5.
- Fenollar F, Puéchal X, Raoult D. Whipple's disease. N Engl J Med. 2007;356:55-66.
- ISBN 978-3-540-75854-9) Paleomicrobiology, past human infections. Didier Raoult, Michel Drancourt. Springer, Heidelberg. 2008. 226p. (
- Fournier PE, Drancourt M, Raoult D. Bacterial genome sequencing and its use in infectious diseases. Lancet Infect Dis. 2007;7:711-23.
- Raoult D. Human microbiome: take-home lesson on growth promoters? Nature. 2008;454:690-1.
- « Probiotics and obesity: a link? », Nature Reviews Microbiology 7, 616 (September 2009)
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