- Des révolutions des sphères célestes
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De revolutionibus orbium coelestium (en anglais : On the Revolutions of the Heavenly Spheres ; en allemand : Von den Umdrehungen der Himmelskörper ; en polonais : O obrotach sfer niebieskich), qui fut imprimé pour la première fois, en 1543 à Nuremberg, est l'œuvre du grand astronome polonais Nicolas Copernic (1473-1543), sur l'héliocentrisme. Le livre offre une version alternative de l'Univers, à celle proposée jusque-là par le géocentrisme.
Sommaire
Histoire de l'œuvre
Copernic avait écrit entre 1510 et 1514 un Commentariolus de l'Almageste de Ptolémée, dans lequel il évoquait l'hypothèse héliocentrique[1]. À la fin des années 1530, l'ensemble de ses recherches sur le calcul des positions des planètes dans cette hypothèse, et leur comparaison avec l'observation du ciel, était consigné dans un manuscrit de plus de quatre cents pages, mais il ne semble pas que Copernic envisageât leur publication.
L'édition de ces notes en un livre intitulé De revolutionibus orbium cœlestium est intimement liée au séjour de deux ans que Rheticus effectua à Frauenburg (Frombork) auprès de Copernic entre 1539 et 1542. Le livre fut imprimé à Nuremberg sur les presses de Johann Petreius. La préface rédigée par Osiander est célèbre par le dénigrement qu'elle exprime de l'hypothèse héliocentrique.
Accueil reçu par la communauté savante
Le livre ne causa qu'un débat modeste à l'époque, et ne provoqua pas de sermons enflammés sur le fait qu'il contredisait les écritures saintes ; la préface d'Osiander eut, à cet égard, un certain succès. En 1546, cependant, un Dominicain du nom de Giovanni Maria Tolosani, écrivit un traité dénonçant ces écrits et défendant la vérité absolue des Écritures. Tolosani affirma aussi que Bartolomeo Spina, le Maître des Lieux Saints, avait tenté de condamner ces écrits mais en avait été empêché à cause de sa santé défaillante.
Selon la biographie de Copernic par O. Thill (2002) qui reprend une autre biographie de 1654 par Pierre Gassendi, de nombreuses personnes, des astronomes et d'autres, connaissaient l'existence des théories copernicienne avant 1615. Les voici :
« Coperniciens » « anti-Coperniciens » Bernard Wapowski, Tiedemann Giese, Johannes Dantiscus, Nikolaus Cardinal von Schönberg, Johann Albrecht Widmannstetter, Georg Joachim Rheticus, Heinrich Zell, Andreas Aurifaber, Achille Pirmin Gasser, Johannes Petreius, Erasmus Reinhold, Johannes Angelus, Pierre de la Ramée, Omer Talon, Robert Recorde, John Feild or Field, John Dee, Pontus de Tyard, Leonardo Botallo, Petrus Pitatus, Joannes Stadius, Gemma Frisius, Cyprianus Leovitius, David Origano ou Tost, Nicodème Frischlin, Nicolao Zoravio, Brunone Seidelius, Christian Urstitius ou Wursteisen, Erasmus Oswald Schreckenfuchs, Thomas Digges, Nicolaus Neodomus, Michel Eyquem de Montaigne, Valentin Steinmetz, Diego Lopez de Zuñiga (ou Didacus a Stunica), Giovanni Battista Benedetti, Francesco Patrizio, Bartholomäus Scultetus, John Blagrave, Jonas Petrejus Upsaliensis, Duncan Liddel, Jean Antoine de Baïf, Bartholomaeus Keckermann, Christoph Rothmann, Joseph-Juste Scaliger (fils de Jules-César), Paul Wittich, Valentin Otho, Jacob Christmann, Johannes Amos Comenius, William Gilbert, Giordano Bruno, Tycho Brahe, Michael Maestlin, Johannes Kepler, Joseph Gaultier, Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, Pierre Gassendi, Pierre de Bérulle, Elia Diodati, Matthias Bernegger, Marin Mersenne, René Descartes, Nicolaus Mulerius, etc. Paul Eber, Philippe Melanchthon, Martin Luther, Jean Calvin, Giovanni Maria Tolosani, Jules César Scaliger, Jorgen Christoffersen Dibvardius ou Dybbard, Francesco Maurolico, Jean Bodin, Guillaume du Bartas, Wilhelm Misocacus, Francesco Barozzi or Barocius, Thomas Blundeville, Johannes Laurentius Gevaliensis, Lambert Danneau, Jacopo Mazzoni, Luca Valerio, George Buchanan, Giulio Cesare LaGalla, Giovanni Antonio Magini, Jean-Baptiste Morin, Clavius, etc. L'identification des « Coperniciens » et des « anti-Coperniciens » variera selon les critères pris en compte. Par exemple, Gassendi considérait apparemment Tycho Brahe comme un partisan de Copernic, alors même qu'il croyait fermement que la Terre ne bougeait pas.
Quelques années après la mort de Copernic, Erasmus Reinhold développa ses Tabulae prutenicae (« Tables pruténiques »), qui se basent sur les observations de Copernic. Ces tables furent utilisées par le pape Grégoire XIII pour instituer son calendrier grégorien. Elles furent également utilisées par les marins et les explorateurs qui, aux 14e et 15e siècles, utilisaient la Carte des Étoiles de Regiomontanus.
Notes
- Cf. dans la trad. d'Alexandre Koyré du livre I, note p. 140.
Références
- Copernic (Nicolas), Des révolutions des orbes célestes ; trad. par Alexandre Koyré <du livre I, chapitres 1-11>. Paris, A. Blanchard, 1970 ; rééd. Paris, Diderot, 1998. (Pergame). ISBN 2-84352-086-X.
- De revolutionibus orbium coelestium, Norimbergae, J. Petreium, 1543 (Vicifons)
Voir aussi
Lien externe
- (la) De Revolutionibus Orbium Coelestium sur le site de Rare Book Room
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