- De l'amour (littérature)
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De l'amour Auteur Stendhal Genre Essai Pays d'origine France Lieu de parution Paris Éditeur Pierre Mongie Date de parution 1822 Pour les articles homonymes, voir De l'amour.De l’Amour est un ouvrage de Stendhal publié en 1822 où il ébauche une théorie de l’amour et tout particulièrement le célèbre phénomène de la cristallisation, à savoir "l'opération de l'esprit qui tire de tout ce qui se présente la découverte que l'objet aimé a de nouvelles perfections".
Sommaire
Genèse
Rendu malheureux par son amour pour Matilde Dembowski, Stendhal à l'idée, le 29 décembre 1819, day of génius, d'écrire un essai sur les sentiments amoureux, « parler de sa passion malheureuse par le truchement d'idées plus générale »[1], plutôt que de passer par la fiction, comme il en avait initialement l'intention. Il le termine en juillet 1820. Il charge une connaissance, le comte Severoli de l'amener à Strasbourg. Par suite de négligence, le manuscrit est perdu pendant plus d'un an. Stendhal ne le récupère qu'en 1821, lors de son retour à Paris, sachant tout espoir impossible avec Matilde. Il remanie profondément le manuscrit et se met à la recherche d'un éditeur. Il signe un contrat le 6 mai 1822 avec Pierre Mongie l'aîné et l'ouvrage paraît en deux volumes le 17 aout, tiré à 1000 exemplaires. A sa sortie, il passe totalement inaperçu. En 1833 deux chapitres sont rajoutés : Le Rameau de Salzbourg et Ernestine ou la naissance de l'amour. Onze ans après la mort de Stendhal, en 1853, son cousin Romain Colomb fait paraître une nouvelle édition chez Michel Lévy, augmentée de différents fragments inédits, sous le titre de Compléments.
Résumé
L'ouvrage est divisé en deux livres, le premier plutôt consacré à l'analyse psychologique du sentiment amoureux ; le second propose une étude sociologique des mœurs amoureuses de différents pays, ainsi que sur l'éducation des femmes, même s'il oscille entre les deux dans chaque livre. Il ne peut s'empêcher de faire régulièrement des allusions à son histoire avec Matilde : « Peut-être que les femmes sont principalement soutenues par l'orgueil de faire une belle défense, et qu'elles s'imaginent que leur amant met de la vanité à les avoir ; idée petite et misérable : un homme passionné qui se jette de gaieté de cœur dans tant de situations ridicules a bien le temps de songer à la vanité »[2].
- Livre I
C'est dans les premiers chapitres, après la description des différentes étapes de l'amour, qu'il développe sa théorie de la cristallisation, le phénomène d'idéalisation à l'œuvre au début d'une relation amoureuse : « En un mot, il suffit de penser à une perfection pour la voir dans ce qu'on aime »[3]. Il tente de comparer le développement du sentiment amoureux chez l'homme et chez la femme sous toutes ses facettes : La première vue, L'engouement, le coup de foudre, la pudeur, les regards… etc.
Il en profite pour faire une critique acerbe du mariage « cette prostitution légale » : « Il est beaucoup plus contre la pudeur de se mettre au lit avec un homme qu'on n'a vu que deux fois, après trois mots latins dits à l'église, que de céder malgré soi à un homme qu'on adore depuis deux ans. Mais je parle un langage absurde. » [4]- Livre II
Stendhal se propose de comparer les mœurs amoureuses de différentes Nations (France, Italie, Angleterre, Allemagne, Arabie, Provence au XIIe siècle…etc.) parce « que nous ne pouvons être éclairés sur ce qui se passe dans nous que par les faiblesses que nous avons observées chez les autres »[5].
Très critique vis-à-vis de la France, où les jeunes hommes n'écoutent que leur vanité et le bon ton, pour aimer comme pour quitter leur maîtresse, il s'attarde bien plus sur l'Italie, « le seul pays où croisse en liberté la plante que je décris »[6]. Il y loue la coutume du "cavalier-servant" , décrite par ailleurs par Lord Byron[7] : il est tout à fait admis et convenable pour l'épouse d'avoir un amant qui la suit en toute occasion, considéré comme un ami de la famille, y compris par l'époux, et avec qui elle entretient un rapport quasi conjugal[8].Source
- Stendhal, De l’amour, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1980 (ISBN 978-2070371891)
Notes et références
- V. del Litto, préface à De l'amour, Gallimard 1980, Coll Folio
- De l'amour, p96, Editions Gallimard, 1980, Coll Folio
- idem, p31
- idem, pp 66-67
- idem', p147
- idem, p147
- Lettre à son éditeur du 21 février 1820 où il décline justement sa propositions de faire une étude de mœurs sur l'Italie, mais parle de la coutume du Chevalier-servant, qu'il connaît bien pour la pratiquer avec Teresa Guiccioli : « En résumé, elles transfèrent les lois du mariage à l'adultère (…) », in Lettres et journaux intimes, Albin Michel, 1987
- De l'amour, Gallimard, 1980, p180 et suivantes
Articles connexes
• Stendhal
• Matilde Dembowski
• CristallisationLiens externes
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