DEMOS

DEMOS
DEMOS
Demos.jpg
Contexte général
Champs d’action Défense des intérêts matériels et moraux des étudiants, syndicalisme,éducation populaire, internationalisme, écologie sociale
Zone d’influence Drapeau de France France
Fiche d’identité
Fondateur Stéphane Nissant
Forme juridique Sensibilité de l'UNEF
Fondation 1993 à Rouen
Personnage(s) clé(s) Etienne Mercier, Arnaud Lemoine, Arnauld Champremier-Trigano, Pierre Cattan, Jean-Baptiste Dulos, Benoît Houssin, Frédéric Vigouroux, Jonathan Halimi, Boris Chaumette et Jonas Didisse
Slogan Pour un syndicalisme durable
Site web http://demosaique.e-monsite.com
Notes
La sensibilité est actuellement animée par Erwan Lehoux (Membre de la Commission de Contrôle), Agathe Sorin (Membre du Bureau National) et Simon Lahure (Délégué au Bureau National)

DEMOS (Démocratie étudiante pour une majorité d'orientation syndicale, puis Définition étudiante pour une majorité d'orientation syndicale) est une sensibilité de la Majorité nationale de l'UNEF.

Sommaire

Caractéristiques

Elle rassemble des proches de certains courants altermondialistes, des militants de plusieurs partis politiques, et des « non-encartés ». Elle se distingue de la majorité par le choix d'une plus grande souplesse dans l'organisation de l'UNEF, et de l'ex-sensibilité Syndicalisme pour l'Égalité par un ancrage dans la tradition républicaine et laïque. Elle se distingue de façon générale par une culture profondément ancrée dans les nouveaux types de militantismes issus de l'alter-mondialisme. Enfin, elle prône la mise en place d'un allocation universelle (c’est-à-dire l'instauration d'un revenu de base permettant de subvenir complètement à l'ensemble des besoins vitaux pour tous, annulant ainsi l'impératif du travail), dont l'allocation d'autonomie n'est que le premier pas.

Encrée dans la lutte des classes et attachée à l’indépendance syndicale et au fonctionnement démocratique du syndicat DEMOS défend[1] :

  • Une vision républicaine, c'est-à-dire citoyenne, indépendante, laïque, gratuite et publique de l'Enseignement supérieur
  • L'émancipation intellectuelle et globale des étudiants
  • Une écologie sociale et syndicale
  • L'unité syndicale
  • Un syndicalisme de proximité, efficace et accessible à tous
  • Un syndicalisme internationaliste attaché à la construction d'une Europe sociale et la nécessité d'un syndicalisme européen.

Les valeurs de DEMOS sont réaffirmées dans la Charte de DEMOS[2] rédigée et votée par ses membres à le 11 décembre 2010 à Rouen. Cette Charte est officialisée lors du Collectif National de l'UNEF du 30 janvier 2011.

Elle édite le bulletin de sensibilité Demosaïque, anciennement appelé Des Mosaïques. Elle avait précédemment édité le revue La Sentinelle.

Equipes syndicales

DÉMOS préside les AGE de Rouen et du Havre. Elle occupe la vice-présidence de l'AGE de Tours mais est également présente sur Besançon, Bordeaux 3, Châteauroux, Dieppe, Nanterre, Paris 2, Paris 10, Paris 11, Saint-Nazaire, l’IEP de Bordeaux, l’IEP de Lille, l’IEP de Paris et l’IEP de Rennes.

Au niveau national, DÉMOS compte trois représentants dans les instances de l'UNEF: Thomas Can (Rouen) comme membre de la Commission de contrôle, Anthony Brondel (Tours) comme membre du Bureau national et Erwan Lehoux (Nanterre) comme délégué au Bureau national. Elle compte aussi un élu au titre de l'UNEF au CNESER : Jonas Didisse (Rouen)

Historique

Origine fabiusienne

Les premiers militants fabiusiens intègrent l'UNEF-ID de Rouen dès le milieu des années 1980. Emmenés par Christophe Bouillon, ils disputent la direction d'AGE aux rocardiens.

Mais, il faut attendre l'automne 1990 et une réunion de la structure jeune du courant fabiusien (Égalité Jeunes Socialistes) pour que ceux-ci décident que le courant doit s'investir nationalement dans l'UNEF-ID. Cette décision fait suites aux réflexion menées conjointement par Jean-Marcel Bichat, conseiller de Laurent Fabius et de Nicolas Ravailhe, responsable national des jeunes fabiusiens. Stéphane Nissant est alors chargé de réunir les militants dispersés, d'en faire venir d'autres du MJS et de les structurer dans une sensibilité qui prend alors le nom de DEMOS pour Democratie Étudiante pour une Majorité d'Orientation Syndicale. À cette époque, l’UNEF-ID est très marquée par les luttes de courant du Parti socialiste, aussi l’entrée des fabiusiens semble naturelle. Il s'agit de poursuivre sur un autre terrain l'affrontement Fabius Jospin (la majorité de l'UNEF-ID au PS soutient alors Jospin). Toutefois, les militants de DEMOS pensent avoir leur place dans la majorité. Des négociations s'ouvrent donc, grâce à l'entremise des quelques fabiusiens de la MNEF, avec l'équipe de Christophe Borgel. Mais cette dernière les fait échouer craignant de bouleverser ses équilibre interne et en refusant à DEMOS un poste au Bureau national (BN). DEMOS se tourne alors vers le CERES étudiant bien implanté dans l'appareil. Ce rapprochement semble naturel car les deux courants partagent une vision assez proche du syndicalisme étudiant basée sur la volonté de défendre une université laïque et républicaine, favorisant l'égalité des chances réelle. Il s'agit aussi de refuser une évolution consumériste de l'université et une perte d'autonomie de l'enseignement supérieur face aux intérêts des entreprises privées.

De la TUPI à la crise de 1993

Mais, à ce moment-là, le CERES cherche aussi à dénoncer la trop grande proximité entre la direction de l'UNEF-ID, cambadéliste donc rallié à Jospin, et la direction jospiniste du Parti socialiste. Cette volonté, se traduit par un rapprochement avec les autres opposants et donne naissance à la Tendance unité par l'indépendance dite TUPI. DEMOS participe donc à la TUPI et c'est avec elle que les fabiusiens font leur entrée officielle dans le débat national de l'UNEF-ID, à l'occasion du congrès de 1991. Mais ils peinent à trouver leur place dans cette alliance dominée par l’extrême gauche. Toute fois, cette stratégie leur permet d'obtenir, pour Stéphane Nissant, le poste au BN que Christophe Borgel leur avait refusé. À cette époque, DEMOS en s'appuyant plus ou moins sur le MJS selon les circonstances préside les AGE de Rouen, Le Havre, Limoges et Brest, la sensibilité est aussi implantée à Toulouse où elle dirige le Comité d'action syndicale (CAS) de Science Po et à la MNEF. Mais, durant ses trois ans (1990-1993), DEMOS évolue. La sensibilité commence à s'éloigner des réseaux fabiusiens pour se concentrer sur un travail plus syndical que politique. DEMOS attire alors un petit groupe de poperénistes venus notamment de Nantes et Paris conduit par Étienne Mercier et Arnaud Lemoine.

En 1993 une scission dans la majorité (Tendance indépendance et action) conduit à une forte bipolarisation de l’UNEF-ID. De son côté, DEMOS dont l'évolution militante a permis la mise en évidence de convergences d'orientation et de militantisme avec le groupe de Philippe Campinchi fait alors le choix de soutenir la majorité. Mais le congrès de Clermont-Ferrand n’ayant pas réussi à départager clairement majorité et opposition, une année de crise s’ouvre dans le syndicat étudiant. Les fabiusiens comme les autres entament alors une réflexion sur eux-mêmes, les menant à se renouveler. Cette nécessité est renforcée par la déception que représente le congrès de Clermont-Ferrand. En effet, loin d'être intégrés dans l'appareil, les fabiusiens sont marginalisés et Stéphane Nissant se retrouve seul au Bureau national (BN).

1994, rupture dans la stratégie

Sous la direction d’Arnauld Champremier-Trigano, les fabiusiens de l’UNEF-ID décident de s’émanciper définitivement de leur tutelle politique et de choisir une orientation syndicale plus offensive. Cette remise en question ne se fait pas simplement. Il faut pour cela s'opposer d'une part aux fabiusiens du MJS et d'autre part aux militants DEMOS de la MNEF (à une période où la mutuelle soutient encore la majorité de Philippe Campinchi). Cet affrontement leur fait perdre l'AGE de Brest, mais le groupe d'Arnauld Champremier-Trigano ne se décourage pas. En dehors de l'UNEF-ID, ils se retrouvent alors dans les clubs Res Publica qu'ils viennent de créer et dont le but affiché est de sortir du microcosme étudiant et d'étendre la réflexion à l'ensemble de la société. Dans le courant de l’année 1994, DEMOS rejoint l’opposition incarnée par la Tendance avenir syndical et prend part, lors du congrès de Paris, au renversement de la majorité. À ce moment-là, DEMOS devait peser environ 6 à 7 % des voix en congrès. DEMOS participe alors à la nouvelle équipe emmenée par Pouria Amirshahi et Arnauld Champremier-Trigano devient vice-président de l’UNEF-ID. En outre, elle obtient la présidence de la Commission de contrôle qui revient à Arnauld Lemoine et trois autres postes au BN. La volonté d'indépendance se traduit concrètement à Rouen par le remplacement de Philippe Robert, jugé trop proche du MJS, par Jean-Baptiste Dulos non encarté.

C'est à cette époque que les piliers idéologiques de DEMOS qui sont l'allocation universelle, la laïcité et l'attachement à la construction européenne sont théorisés. DEMOS parvient à imposer à la majorité l'idée que l'allocation d'étude doit être financée par l'abandon de la demi-part fiscale accordée aux parents d'étudiants. En termes d'implantation, outre Rouen et le CAS Science Po de Toulouse, DEMOS se construit au Havre et à Niort, AGE qu'elle dirige. Elle dispose aussi d'une bonne implantation à Nantes, Grenoble et sur Paris.

Entre 1997 et 1999, le départ d'Arnauld Champremier-Trigano, de Pierre Cattan, l'autre animateur de DEMOS, et de Jean-Baptiste Dulos (président de l'AGE de Rouen), et le manque de relève dans les cadres entraînent DEMOS dans une période de déclin. La sensibilité cesse d'être représentée au Bureau national. Elle se replie alors sur ses AGE de Rouen et du Havre dans lesquelles l'activité militante est parfois bien faible, surtout au Havre.

La réunification

À partir de 2001, DEMOS est à nouveau représenté au Bureau national (BN). Un poste de délégué, puis de membre à part entière, est attribué à Frédéric Vigouroux, militant de Rouen monté à Paris. La sensibilité évolue et s’ouvre à certains courants alter-mondialistes et non "encartés". Les AGE de Rouen et du Havre retrouvent une activité normale. En 2003, la création du magazine TOC par Arnauld Champremier-Trigano et Pierre Cattan, permet de faciliter le recrutement de nouveaux cadres parisiens. DEMOS se définit alors comme un espace militant de gauche situé en dehors des courants politiques. Pour s'assurer de ne plus être assimilés aux fabiusiens, certains membres de DEMOS surnomment leur sensibilité "SCALF" pour "Sensibilité carrément anti-Laurent Fabius". À cette période, DEMOS est représenté au BN par Benoît Houssin (membre délégué du congrès de 2003 à juin 2004) puis Nathalie Beauval et Guillaume Legal (la première comme membre du BN, le second comme membre délégué du congrès de 2005 à celui de 2007). À noter le cas de Jean-Baptiste Prévost qui, vers 2003, prend ses distances avec DEMOS avant d'occuper diverses responsabilités nationales, pour finir par présider l'Unef de 2007 à 2011.

Crise de 2007

En 2007, DEMOS traverse une crise. Un conflit oppose les principaux animateurs, Nathalie Beauval et Guillaume Legal, à la nouvelle direction de l'AGE de Rouen présidée par Boris Chaumette et soutenue par Frédéric Vigouroux, vice-président de la Commission de contrôle. Ne parvenant pas à s'entendre avant le congrès les membres de DEMOS se révèlent dans l'incapacité de désigner des candidats pour occuper les postes réservés à cette sensibilité au Bureau national (BN) de l'UNEF. Toutefois, peu après les instances nationales de l'UNEF sont définitivement constituées et élues officiellement lors du Collectif national des 30 juin et 1er juillet 2007. Elles comprennent pour DEMOS, Jonathan Halimi au Bureau national, Boris Chaumette comme délégué au BN, Frédéric Vigouroux vice-président de la Commission de contrôle.

Lors du Collectif national des 9 et 10 février 2008, Boris Chaumette a remplacé Frédéric Vigouroux à la Commission de Contrôle, et Jonas Didisse, président de l'AGE de Rouen, est devenu délégué au Bureau National.

Renouveau de 2008

DEMOS développe alors des thèmes innovants au sein de la Majorité Nationale comme l'écologie syndicale ou encore l'autonomie intellectuelle (revendication d'apprentissage de l'esprit critique à l'Université mais aussi dans le syndicat). En février 2009, DEMOS lance un appel pour "que 100 idées s'épanouissent", sorte de manifeste pour une amplification du débat interne en vue du Congrès d'avril 2009. Ce congrès marque un tournant dans la situation géographique de la sensibilité qui sort de son confinement haut-normand. Des camarades de Tours se rapprochent de DEMOS et signent son texte de Congrès. Lors de ce 81e Congrès, Thomas Can monte au Bureau National en remplacement de Jonathan Halimi. Par la suite, des camarades d'autres AGE feront le choix de rejoindre DEMOS et la sensibilité occupera la Vice-présidence de l' AGE de Tours.

Durant l'année 2010, Anthony Brondel, Vice-président de l'AGE de Tours, remplace Jonas Didisse, alors élu au CNESER, au sein du Bureau National de l'UNEF. L'année 2010 est marquée par la mise en place des plans d'austérité dans toutes l'Europe. La sensibilité accorda une place centrale à l'internationalisme et développa l'idée de la construction d'un syndicalisme européen, "les peuples d'Europe étant confrontés aux mêmes politiques européennes, aux mêmes logiques produisant les même effets".

Pendant cette periode, DEMOS théorise également la notion de syndicalisme durable. Il s'agit d'une conception du syndicalisme "sur le long terme indépendante, unitaire, démocratique et universelle" reprenant les idées d' "autonomie intellectuelle et d'une écologie syndicale". Le 11 Décembre 2010, La sensibilité rédige et adopte la Charte de DEMOS à Rouen ("Une éducation durable par un syndicalisme durable") reprenant alors l'ensemble des principes et idées jusqu'ici développées permettant ainsi de définir la sensibilité.

Lors du Collectif National du 30 Janvier 2011, Thomas Can remplace Boris Chaumette à la Commission de Contrôle et Erwan Lehoux, ex-président de l'AGE du Havre, dévient délégué au Bureau National.

A l'occasion du 82e Congrès de Montpellier, la sensibilité gagne en visibilité. Son texte de congrès, "Pour Un syndicalisme durable"[3] , est alors signé par des militants de Besançon, Bordeaux 3, Châteauroux, Dieppe, Nanterre, Paris 2, Paris 10, Paris 11, Saint-Nazaire, l’IEP de Bordeaux, l’IEP de Lille, l’IEP de Paris et l’IEP de Rennes. Les idées de la sensibilité, sur le développement de campagne locale et l’écologie syndicale (intégrée dans le cahier revendicatif de l’UNEF) sont alors reprises par le syndicat.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Notes et références


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article DEMOS de Wikipédia en français (auteurs)

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