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Cyprien de Carthage
Pour les articles homonymes, voir Saint-Cyprien.Saint Cyprien, de son vrai nom Thascius Caecilius Cyprianus, né vers 200 et décédé en martyr, lors de la persécution de Valérien le 14 septembre 258, était évêque de Carthage, il est Père et Docteur de l'Église . Après Saint Augustin, il est l'un des plus grands témoins de la doctrine de l'Église latine des premiers siècles.
Sommaire
Vie et martyre
Il naît en Afrique du Nord vers 200 de parents païens, très probablement berbères[1]. Il fait d'abord une carrière de rhéteur à Carthage. Il professe la rhétorique et se convertit assez tard au christianisme.
Il devient prêtre puis, en 248 ou 249, évêque de Carthage. Il est persécuté sous l'empereur romain Dèce, et forcé de quitter Carthage. Mais il y rentre bientôt et étouffe les hérésies qui s'étaient répandues en son absence.
Il aura une querelle assez vive avec le pape Étienne Ier, au sujet du baptême donné par les hérétiques, en soutenant que ce baptême n'est pas valable. Sous l'empereur Valérien, lors des persécutions, il est d'abord condamné à l'exil (août 257) puis est décapité avec plusieurs de ses compagnons ecclésiastiques, dont Flavien, le 14 septembre 258, jugés responsables des troubles qui agitaient la cité.
Sa vie est connue par une biographie, la Vita Cypriani, écrite par le diacre Pontius. On a aussi conservé les Actes proconsulaires de sa passion avec les compte-rendus authentiques des interrogatoires.
Œuvres
Saint Cyprien a écrit en latin de nombreux traités ainsi que des lettres. Leur objet et leur but est de défendre le christianisme et de soutenir la foi des chrétiens.
- Le traité Ad Donatum comprend une peinture de la décadence morale de la société de son temps.
- L'Ad Fortunanum est une exhortation au martyre.
Les lettres de saint Cyprien sont des documents historiques précieux[2], notamment pour comprendre l'évolution du droit ecclésiastique.
Le traité De l'unité de l'Église catholique (De Catholicae Ecclesiae unitate publié en 251) est l'une de ses œuvres clés, saint Cyprien n'ayant de cesse de rappeler l'unité de l'Église. Il met en garde ses contemporains chrétiens contre l'orgueilleuse tentation de créer une église parallèle à la « grande Église ». Cela n'aboutirait à rien car « hors de l'Église, il n'y a pas de salut » (personne ne peut se sauver en dehors de l'Église). Cette expression (en latin extra Ecclesiam nulla salus) a souvent été mal comprise.
Il a laissé quelques écrits dont les principaux sont :
- Des Tombés (on nommait ainsi ceux qui avaient fléchi pendant la persécution de Dèce)
- Contre les Spectacles
- De l'Unité de l'Église
- De l'Oraison dominicale
Le style de saint Cyprien est célébré notamment par le poète Prudence. Jusqu'à saint Augustin, il est le modèle incontesté des écrivains ecclésiastiques latins. Ses Œuvres ont été imprimées plusieurs fois, la meilleure édition signalée au XIXe siècle par le Dictionnaire Bouillet est celle qui fut commencée par Étienne Baluze et terminée par dom Maran (publiée à Paris en 1726). Une partie de ses Œuvres a été traduite en français par Jacques Tigeon en 1574 et par Lambert en 1672. L'abbé Marie-Nicolas-Silvestre Guillon en a donné une traduction complète en 1838.
Culte
Saint Cyprien a été enterré à Carthage, dans le cimetière de Macrobius Candidianus, à la rue des Mappales. C'est là que commence son culte, immédiatement après son martyre, le 14 septembre 258. Lors de la Paix de l'Église, on y construira une basilique et on établira une mensa Cypriani (mémorial) sur le lieu de son supplice (in agro Sexti).
Saint Cyprien, évêque, martyr et Docteur de l'Église, est fêté le 16 septembre. Cette fête est inscrite dans les plus anciens calendriers liturgiques.
Cyprien est nommé au canon romain de la messe de rite latin.
Prudence consacre à saint Cyprien le poème Peristephanon 13 où il évoque sa conversion, son éloquence et son martyre. Ennodius fait de même (Hymne 1, 12).
Bibliographie
- « Cyprien de Carthage », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- Vincent Serralda et André Huard, Le Berbère...Lumière de l'Occident, éd. Nouvelles Éditions Latines, Paris, 1990, 63 p. (ISBN 9782723302395)
Voir aussi
Notes
- ↑ Saint Cyprien est considéré comme Berbère par de nombreux auteurs français et anglo-saxons dont Gabriel Camps et Eugène Guernier.
- ↑ La Lettre de Saint-Cyprien (Epistula LXVIII) adressée au pape Étienne Ier nous indique par exemple le premier évêque d'Arles historiquement connu : l'évêque Marcianus.
« Frère Cyprien à Étienne,
Notre collègue Faustinus, de Lyon, un frère qui nous est très cher, m'a écrit à deux reprises en me disant que Marcianus qui est à Arles, porte contre les chrétiens repentants la très grave accusation d'hérésie, si bien que les serviteurs de Dieu qui se repentent, souffrent et implorent l'église dans les larmes, les gémissements et la douleur, se voient refusées la consolation et l'aide de la piété divine et de la douceur du Père ; alors qu'ils sont blessés, ils n'ont pas le droit de venir soulager leurs blessures, mais sans espoir d'apaisement et de communion, ils sont laissés en pâture aux loups et jetés en proie au diable. »
Liens externes
- (fr) Habemus Papam, alleluia !, Les Berberes celebres
- (fr) Bruno Chenu, Le livre des martyrs chrétiens, éd. Centurion, Paris, 1988, pp. 95-98
- (fr) Traités et lettres de saint Cyprien
- (fr) Le traité à Quirinus, recueil de Testimonia
- (fr) biographie & hagiographie de l'évêque Orthodoxe saint Cyprien de Carthage, iconographie & hymnographie
- (fr) Traités & lettres de saint Cyprien et d'autres Pères de l'Église
- (en) Article sur Cyprien de Carthage (Catholic Encyclopedia)
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