- Accident de Beaune
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L'accident de Beaune est un accident de la route survenu le 31 juillet 1982 près de Beaune, en Côte-d'Or. Cet accident, le plus meurtrier en France, fait 53 morts dont 44 enfants[1] de 6 à 15 ans dans un autocar, tous originaires de la commune de Crépy-en-Valois dans l'Oise[2].
L'accident
Le 31 juillet 1982, deux cars se suivent sur l'autoroute A6[3] en direction de Lyon, transportant des enfants en colonie de vacances à Aussois en Savoie. Il pleut[3] et la circulation est dense en ce temps de « chassé-croisé ».
Vers 1h45, lors d'un ralentissement dans l'« entonnoir » (zone où l'autoroute passe de 3 à 2 voies), deux voitures se rabattent entre les deux cars. L'autocar de tête doit brusquement ralentir car il est gêné par un autocar allemand. Le deuxième car percute la deuxième voiture, provoquant un carambolage. Le réservoir d'une voiture s'éventre et se vide avant que l'essence ne s'embrase. Six véhicules prennent feu.
Le premier car est évacué par les chauffeurs et les moniteurs. Une issue latérale est bloquée par une voiture encastrée dans le second car. Deux moniteurs parviennent tout de même à faire sortir une quinzaine d'enfants par l'arrière du véhicule mais 44 restent bloqués à l'intérieur avec les deux chauffeurs et deux moniteurs. Cinq autres personnes dont deux enfants meurent dans les voitures (il n'y a pas de survivant dans les deux voitures impliquées).
Les familles sont informées de l'accident à 6h00 du matin. Le nom des enfants morts est communiqué par le maire de Crépy-en-Valois vers 11h00, suivant l'ordre alphabétique. Peu de corps sont identifiés.
Les obsèques ont lieu dans cette même commune le 3 août 1982 en présence du président de la République François Mitterrand.
Conséquences de l'accident
Le ministre des Transports Charles Fiterman décide de prendre des mesures strictes.
La vitesse maximale autorisée pour les cars est réduite, la vitesse par temps de pluie pour tous les véhicules est réduite à 110 km/h sur autoroute et à 80 km/h sur route[3],[2]. Tous les véhicules lourds (camions et autocars...) doivent désormais être équipés d'un dispositif mécanique de limitation de vitesse, sur lequel toute modification par son utilisateur est rigoureusement interdite.[réf. nécessaire]
De plus, les constructeurs de véhicules destinés au transport en commun doivent utiliser des matériaux incombustibles[2] et non toxiques et poser des pare-brise en verre feuilleté.
Suite au procès, le transporteur est condamné à dix-huit mois de prison avec sursis[4] et à 25 000 francs d'amende : le véhicule présentait en effet un système de freinage gravement défectueux. Un des chauffeurs est condamné à 6 mois de prison avec sursis[4], un an de suspension de permis et 2 300 francs d'amende[2]. La compagnie d'assurance est condamnée à verser 12 millions de francs aux familles des victimes[2].
Un mémorial est érigé en 1985 sur l'aire de repos du Curney, à proximité immédiate du lieu de l'accident (commune de Merceuil)[2]. Les enfants victimes de cet accident reposent au cimetière de Crépy-en-Valois ; sur les plaques on peut lire les noms des enfants dont certains issus de familles nombreuses.
Une mère de trois victimes crée après l'accident l'Association des victimes de Beaune, qui rejoint la Fédération nationale des victimes d'accidents collectifs[5].
Notes et références
- Interdiction de transports d'enfant les 31 juillet et 7 août 2010 », sur Planet' Anim, 11 mars 2010. «
- Il y a vingt ans, l'accident de Beaune », L'Humanité, 1er août 2002. Françoise Escarpit, «
- lire en ligne sur bienpublic.com « L’accident d’autobus de Beaune qui fit 53 morts en 1982 »,
- lire en ligne sur lexpress.fr « Les victimes se rebiffent »,
- lire en ligne sur leparisien.fr « Beaune : vingt ans après Crépy se recueille »,
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