- Covellite
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Covellite
Catégorie II : sulfures et sulfosels[1]
Covellite – Leonard Mine Montana (États-Unis) (7,5×5 cm) Général Numéro CAS Classe de Strunz 2.CA.05a Formule brute CuS Identification Masse formulaire[2] 95,611 ± 0,008 uma
Cu 66,46 %, S 33,54 %,Couleur bleu indigo, violet, irisé, pourpré, noir, grisâtre Classe cristalline et groupe d'espace holoédrie hexagonale, P63/mmc Système cristallin hexagonal Réseau de Bravais primitif P Macle non connu Clivage parfait sur {0001} Cassure irrégulière Habitus cristaux hexagonaux tabulaires à aplatis ; massif Échelle de Mohs de 1,50 à 2,00 Trait gris, noir, bleu foncé, gris de plomb Éclat métallique Propriétés optiques Indice de réfraction nω = 1,450 ; nε = 2,620 Biréfringence uniaxial (+) Dispersion 2vz ~ δ = 1,170 Transparence opaque Propriétés chimiques Densité 4,60 à 4,76 Propriétés physiques Magnétisme aucun Radioactivité aucune Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. La covellite est une espèce minérale composée de sulfure de cuivre de formule CuS avec des traces de fer, sélénium, argent et plomb. La covellite est le premier supraconducteur naturel découvert[3].
Sommaire
Historique de la description et appellations
Inventeur et étymologie
La covellite est dédiée à Niccola Covelli, minéralogiste italien (1790-1832) qui découvrit l'espèce. Sa description a été faite par François Sulpice Beudant en 1832[4].
Topotype
Le topotype se trouve au Mont Somma (Vésuve), Naples, Campanie, Italie.
Synonymes
Liste des synonymes[5] :
- breithauptite (Chapman) ; il existe bien une espèce minérale de ce nom : la breithauptite ;
- cantonite (Pratts). Le nom évoque le topotype : la mine de Canton, comté de Cherokee, Géorgie, États Unis. Il s'agit d'une espèce déclassée qui est en fait une pseudomorphose de galène par la covellite[6] ;
- coveline ;
- covellinite ;
- covellonite.
Caractéristiques physico-chimiques
Critères de détermination
La covellite se présente sous forme de cristaux hexagonaux tabulaires à aplatis.
Elle est opaque et d'éclat métallique, sa couleur est un mélange de bleu indigo, violet, irisé, pourpré, noir et grisâtre. Son trait est gris, noir, bleu foncé ou gris de plomb.
C'est un minéral très tendre, de dureté entre 1,50 et 2,00 sur l'échelle de Mohs. Sa cassure est irrégulière.
Cristallographie
La covellite cristallise à température ambiante dans le système cristallin hexagonal, de groupe d'espace P63/mmc (Z = 6 unités formulaires par maille conventionnelle)[7].
- Paramètres de la maille conventionnelle : a = 3,7938 Å, c = 16,341 Å (volume de la maille V = 203,68 Å3)
- Masse volumique calculée = 4,68 g/cm3
Les atomes de cuivre sont distribués sur deux sites non-équivalents, ainsi que ceux de soufre. Cu1 possède une coordination triangulaire plane de soufre inhabituelle pour les composés de cuivre. Cu2 est en coordination tétraédrique. Les groupes Cu1S3 et Cu2S4 sont reliés par leurs sommets. S1 est en coordination trigonale bipyramidale de cuivre. S2 est en coordination tétragonale (3+1) de cuivre et de soufre et forme des liaisons S2 similaires à celles trouvées dans la pyrite FeS2. Les longueurs de liaison moyennes sont Cu1-S = 2,190 Å, Cu2-S = 2,312 Å, S1-Cu = 2,247 Å, S2-Cu = 2,305 Å et S2-S2 = 2,071 Å. La structure de la covellite peut être décrite comme un empilement de couches le long de la direction c, contenant alternativement les groupes plans Cu1S3 et des doubles couches formées par les tétraèdres Cu2S4.
En-dessous de 55 K, la covellite subit une transition de phase structurelle du second degré et devient orthorhombique, de groupe d'espace Cmcm (Z = 12)[8], avec les paramètres de maille a = 3,760 Å, b = 6,564 Å et c = 16,235 Å (V = 400,69 Å3, masse volumique calculée = 4,75 g/cm3).
Propriétés physiques
À partir de la température critique 1,63 K et en-dessous, la covellite devient supraconductrice[3].
Gîtes et gisements
Gîtologie et minéraux associés
La covellite est un minéral de formation secondaire des gisements de cuivre associé à l’énargite, à la chalcocite, aux cuivres gris… La formation volcanique du topotype est exceptionnelle.
Gisements producteurs de specimens remarquables
- Allemagne
- Grube Clara près d'Oberwolfach (Forêt-Noire), Baden-Württemberg[9]
- Belgique
- Carrière de la Flèche, Bertrix, Province de Luxembourg[10]
- Canada
- Robb-Montbray Mine, Rouyn-Noranda TE, Abitibi-Témiscamingue, Québec[11]
- États-Unis
- Galactic Open Pit, Summitville District, Comté de Rio Grande, Colorado[12]
- Leonard Mine, Butte District, comté de Silver Bow, Montana[13],[14]
- France
- Italie
- Calabona et Alghero en Sardaigne
Galerie
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Grube Clara, Oberwolfach (Forêt Noire, Allemagne)
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Covellite, habitus hexagonal en feuillets (avec de la pyrite)
Notes et références
- classification des minéraux choisie est celle de Strunz. La
- Atomic weights of the elements 2007 sur www.chem.qmul.ac.uk Masse molaire calculée d’après
- (en) Francesco di Benedetto, Miria Borgheresi, Guillaume Chastanet, Curzio Cipriani, Dante Gatteschi, Giovanni Pratesi, Maurizio Romanelli et Roberta Sessoli, « First evidence of natural superconductivity », dans European Journal of Mineralogy, vol. 18, no 3, 2006, p. 283-287 [lien DOI]
- N. Covelli, (1827) « Sur le Bisulfure de Cuivre qui se forme actuellement dans le Vésuve » (1826), dans Ann. Chim., vol. XXXV, p. 105-111, Paris
- BRGM « Index alphabétique de nomenclature minéralogique »
- dans American journal of science, vol. 73, 1857, p.417
- ICSD No. 41 911 ; (en) Howard T. Evans, Jr. et Judith A. Konnert, « Crystal structure refinement of covellite », dans American Mineralogist, vol. 61, no 9-10, 1976, p. 996-1000 [texte intégral]
- ICSD No. 63 328 ; (en) Helmer Fjellvåg, Fredrik Grønvold, Svein Stølen, Arne F. Andresen, Reinhold Müller-Käfer et Arndt Simon, « Low-temperature structural distortion in CuS », dans Zeitschrift für Kristallographie, vol. 184, no 1-2, 1988, p. 111-121 [lien DOI]
- (de) K. Walenta, Die Mineralien des Schwarzwaldes und ihre Fundstellen, Munich, Chr. Weise, 1992 (ISBN 978-3-921656-24-2), p. 336
- J. Dehove, « Les minéraux de la Carrière de la Flèche, Bertrix, province du Luxembourg, Belgique », dans Magazine du 4M, vol. 27, no 261, 2006, p. 7-11
- (en) Abdulkader M. Afifi, William C. Kelly et Eric J. Essene, « Phase relations among tellurides, sulfides, and oxides; Pt. II, Applications to telluride-bearing ore deposits », dans Economic Geology, vol. 83, no 2, 1988, p. 395-404 [lien DOI]
- (en) dans Rocks & Minerals, vol. 64, no 6, 1989, p. 500
- (en) dans Rocks & Minerals, vol. 61, 1986, p. 12
- (en) dans Rocks & Minerals, vol. 62, no 5, 1987, p. 323
- G. Favreau, J.-R. Legris et M. Dardillac, « La Verrière (Rhône): Histoire et Minéralogie », dans Le Cahier des Micromonteurs, vol. 53, no 3, 1996, p. 3-28
- R. Pierrot, P. Picot, J.-P. Fortune et F. Tollon, Inventaire minéralogique de la France n°6 - Tarn, Editions du BRGM, 1976
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