- Académie des langues kanak
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L’Académie des langues kanak (sigle ALK) est une académie chargée de promouvoir les langues kanak parlées dans la collectivité territoriale de Nouvelle-Calédonie. Prévue par l' accord de Nouméa, et par la loi organique subséquente, elle a été créée par la délibération n° 265 du Congrès de la Nouvelle-Calédonie du 17 janvier 2007 portant création et organisation de l'académie des langues kanak.
Sommaire
État et statut des langues kanaks
Article détaillé : Langues kanak.Le paysage linguistique kanak se caractérise d'abord par sa diversité, trait majeur de l'ensemble culturel océanien. Les langues kanak, au sens de l'ALK, appartiennent à la famille des langues austronésiennes, à l'exception du tayo, créole de Saint-Louis. L’A.L.K. considère qu'il existe aujourd'hui 40 langues et dialectes parlés en Nouvelle-Calédonie se décomposant ainsi :
- 28 langues, classées en 3 groupes principaux : 13 langues du nord, 11 langues du sud et 4 langues des Loyauté ;
- 11 dialectes
- 1 créole : le tayo (Le Mont-Dore).
À partir des chiffres du recensement de 1996, le Laboratoire des civilisations à traditions orales (Lacito, qui relève du CNRS) a fait une estimation de 75 411 locuteurs, mais la réalité doit se situer en deçà (recensement de 2004 : 62 648 locuteurs), ainsi répartis :
- îles Loyauté : 22,4 %
- province Nord : 35,5 %
- province Sud : 42,1 %.
Les trois langues les plus parlées sont le drehu (13 249 locuteurs), le nengone (7 958) et le paicî (6 056).
Pour l'administration, quatre langues kanak figurent en tant qu'épreuve facultative dans plusieurs concours de la fonction publique néo-calédonienne : l'ajië en plus des trois déjà citées.
Organisation
Axes d'intervention
Les deux axes d'intervention de l’ALK sont la normalisation d'une part, la promotion et le développement d'autre part du patrimoine linguistique.
En matière de normalisation, l'ALK doit faire l'état des normes d'usage pour les langues qui en sont déjà dotées et développer une norme pour celles qui n'en possèdent pas, en veillant à maintenir une cohérence d'ensemble.
Pour la promotion et le développement des langues kanak, son rôle doit consister à favoriser l'innovation linguistique, à participer à la validation des outils nécessaires, des enseignants, des programmes d'enseignement et des contenus, en liaison avec les autorités compétentes. Elle doit ouvrir des nouveaux espaces d'expression (santé, médias, éducation, transports, environnement et administration notamment).
Sections régionales
Il est prévu 8 sections régionales qui travaillent avec les conseils d'aires coutumières. Chaque section a à sa tête un académicien, désigné par le Sénat coutumier sur proposition du conseil coutumier.
Direction
L'ALK est dirigée par un directeur et administrée par un conseil d'administration. Un conseil scientifique et technique assiste le conseil d'administration par ses avis consultatifs sur les questions linguistiques. Outre les huit académiciens, certains organismes siégent au conseil d'administration avec voix consultative : l'Agence de développement de la culture kanak (ADCK) ou encore l'université de la Nouvelle-Calédonie. La création de l'ALK a été inscrite dans le contrat de développement inter-collectivités 2006-2010.
Depuis 2007, la direction est ainsi constituée :
- Directeur : Weniko Ihage (tribu de Luecilla, district de Wet, Lifou, langue drehu), écrivain (co-auteur avec Déwé Gorodey d'un recueil de nouvelles, Le vol de la parole en 2002) et ancien chargé de mission des langues et des cultures régionales ainsi que de la communication auprès du vice-recteur de Nouvelle-Calédonie.
- Secrétaire : Estelle Komedjie.
- Comptable : Lesse Adjouhgniope.
Académiciens
Les académiciens sont désignés par le Sénat coutumier sur proposition du conseil coutumier concerné pour une durée de cinq ans renouvelable. Ils doivent être locuteurs et maîtriser l’écriture d’une langue ou de l’un des dialectes de l’aire considérée et relever coutumièrement de celle-ci. Ils travaillent en étroite collaboration avec les chargés de mission sur les processus de normalisation graphique, de diffusion et de valorisation du patrimoine linguistique qu’ils examinent.
- Drehu : pasteur Thihmana Hmejezie (district de Loessi, Lifou, drehu).
- Drubea-Kapumë : Firmin Gouraya (tribu de Touété, île des Pins, nââ kwenyii), coordinateur de l'ADCK.
- Paicî-Cèmuhî : Yvon Kacué Goromoedo (tribu de Netchaot, district de Poindah, Koné, paicî).
- Ajië-Arhö : Hilaire Gowe (président du conseil des anciens de la tribu de Montfaoué, district de Muéo, Poya, ajië).
- Nengone : Willy Nemia (tribu de Netché, district de Guahma, Maré, nengone), conseiller pédagogique à la retraite, ancien homme politique (du RPCR), oncle de l'actuel grand-chef de Guahma Dokucas Naisseline.
- Xârâcùù : Rosiella Kasovimoin (tribu de Nanon-Kénérou, district de Canala, Canala, xârâcùù).
- Hoot ma Whaap : Scolastique Boiguivie (district de Balade, Pouébo, nyelâyu).
- Iaai : pasteur Jacob Waheo (Ouvéa, iaai).
Comité de lecture
Le comité de lecture, composé de 10 membres maximum nommés pour une durée de cinq ans (des linguistes, enseignants-chercheurs en la matière), assiste l'ALK dans ses missions. À ce titre, ils accompagnent et supervisent les travaux menés par l’ALK, les chargés de mission et les académiciens.
Les quatre linguistes membres du Comité de lecture sont :
- Léonard Sam : maître de conférences en langues et culture kanak LCK à l'Université de la Nouvelle-Calédonie, linguiste drehu, par ailleurs élu à l'Assemblée de la Province Sud et au Congrès (1er vice-président) sous les couleurs de Calédonie ensemble.
- Jacques Vernaudon : maître de conférences en linguistique océanienne à l'Université de la Nouvelle-Calédonie, linguiste Drubea-Kapumë et Paicî-Cèmuhî.
- Jacqueline de La Fontinelle : professeur retraitée de langues océaniennes à l'INALCO, linguiste Ajië-Arhö.
- Madeleine Wetta-Gurrera : enseignante retraitée, vacataire à l'Université de la Nouvelle-Calédonie et à l'IUFM, enseignante de référence.
Conseil d'administration
Le Conseil d'administration de l'ALK comprend 9 membres :
- 2 représentants de la Nouvelle-Calédonie dont son président :
- traditionnellement, le président du Conseil d'administration est le membre du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie chargé de la culture : il s'agit depuis les origines de l'ALK de l'écrivain et femme politique kanak Déwé Gorodey (FLNKS-UNI-Palika).
- traditionnellement, le président de la Commission de l'Enseignement et de la Culture du Congrès : Hélène Iekawé (élue à l'Assemblée de la Province Sud et du Congrès, présidente de la Commission depuis 2009).
- le Haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie : Albert Dupuy (depuis 2010), ou son représentant, généralement son chargé de mission aux affaires culturelles (actuellement Emmanuelle Charrier).
- le président du Sénat coutumier : Pascal Sihazé, sénateur pour l'Aire coutumière Drehu et grand-chef du district de Wet, titulaire de la présidence tournante du Sénat d'août 2010 à août 2011.
- le président de l'Assemblée de la Province Nord : Paul Néaoutyine (FLNKS-UNI-Palika), depuis la création de l'ALK, ou son représentant Jean-Pierre Djaïwé (2e vice-président de l'Assemblée de la Province Nord, FLNKS-UNI-Palika).
- le président de l'Assemblée de la Province Sud : Pierre Frogier (Rassemblement-UMP), depuis 2009, ou son représentant Léonard Sam (linguiste au comité de lecture de l'ALK, élu à l'Assemblée de la Province Sud et du Congrès depuis 2009).
- le président de l'Assemblée de la Province des îles Loyauté : Néko Hnepeune (FLNKS-UC), depuis la création de l'ALK, ou sa représentante Éliane Caihe (3e vice-présidente de l'Assemblée de la Province des îles Loyauté, FLNKS-UNI-Palika).
- 2 personnalités désignées par les membres du conseil d’administration représentant les collectivités en raison de leurs compétences techniques : généralement des spécialistes, ils peuvent aussi être membres du Comité de lecture ce qui est le cas des deux actuels titulaires de cette représentation, Jacques Vernaudon et Madeleine Wetta-Gurrera.
Des membres consultatifs assistent également aux séances du conseil d'administration :
- les 8 académiciens.
- l’agent comptable de l’ALK ou son représentant.
- le contrôleur financier de l’Académie ou son représentant.
- le directeur de l’Académie qui assure le secrétariat du conseil et la garde du registre des procès-verbaux de séance.
- le directeur de l’enseignement de la Nouvelle-Calédonie (Jacques Briand) ou son représentant.
- un représentant de l’ADCK.
- un représentant de l’Université de la Nouvelle-Calédonie.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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