- Langues Kanak
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Langues kanak
Sommaire
Introduction
Le terme de langues kanak désigne les langues vernaculaires de la Nouvelle-Calédonie.
En linguistique, les "langues néo-calédoniennes" sont un sous-groupe du groupe des "langues océaniennes" de la branche malayo-polynésienne des langues austronésiennes.
Les langues kanak sont au nombre de 28 auxquelles s'ajoutent 11 dialectes, bien que l'inventaire diffère selon les auteurs et de la distinction que ceux-ci peuvent faire entre langues et variantes dialectales. Maurice Leenhardt dénombrait ainsi 37 langues et dialectes [1]. Un créole, le tayo parlé dans la commune du Mont-Dore dans le quartier de Saint-Louis, leur est souvent associé.
Quelques unes de ces langues sont considérées comme mortes, ou moribondes, n'ayant plus ou peu de locuteurs. [2]
L'inventaire ci-dessous reprend celui donné par Bernard Cerquiglini dans le cadre d'un rapport sur les Langues régionales de France rendu en avril 1999. Concernant les langues kanak, son inventaire fut élaboré d'après les informations données par le Lacito (CNRS).
Pour un certain nombre d'entre elles, il n'existe pas de graphie ou d'orthographe standard, celle-ci faisant parfois l'objet de controverse. Une Académie des langues kanak prévue dès 1998 par les accords de Nouméa est en cours de création (2007).
" Les langues kanak sont, avec le français, des langues d'enseignement et de culture en Nouvelle-Calédonie. Leur place dans l'enseignement et les médias doit donc être accrue et faire l'objet d'une réflexion approfondie. Une recherche scientifique et un enseignement universitaire sur les langues kanaks doivent être organisés en Nouvelle-Calédonie. L'Institut national de langues et civilisations orientales y jouera un rôle essentiel.
Une Académie des langues kanak, établissement local dont le conseil d'administration sera composé de locuteurs désignés en accord avec les autorités coutumières, sera mise en place. Elle fixera leurs règles d'usage et leur évolution" (Article 1.3.3)
Répartition géographique et linguistique et nombre de locuteurs
La localisation de ces langues est donnée ici à titre indicatif. Les courants migratoires, l'urbanisation ont en effet changé la donne. On considère par exemple qu'il y aurait plus de 5000 locuteurs de drehu à Nouméa, pour environ 7 à 8000 sur l'île elle-même.
Chaque couleur correspond à un sous-groupe linguistique distinct ou reconnu comme tel par les comparatistes, bien qu'il n'existe pas d'unanimité sur la question d'autant que ces langues se sont énormément empruntées entre elles[3], d'où le côté quelque peu biaisé de tous ces découpages.
- Langues du groupe Nord
- Langues du groupe Centre
- Langues du groupe Sud
- Langues du groupe Loyauté
- Langue polynésienne
Carte[4]
Données
Langue Graphie alternative Locuteurs Commune(s) Province Aire coutumière dialectes 1 nyelâyu yalâyu 1522 Ouégoa, Belep, Pouébo Province Nord Hoot Ma Waap Pooc/haat (Belep) ; Puma/paak/ovac (Arama, Balade) 2 kumak koumac, fwa kumak 847 Koumac, Poum Province Nord Hoot Ma Waap nêlêmwâ (Tribu de Nénéma), nixumwak 3 caac - 890 Pouébo Province Nord Hoot Ma Waap Cawac (variante parlée à la Conception au Mont Dore depuis 1865) 4 yuaga yûâga/yuanga/zuanga 1992 Kaala-Gomen, Ouégoa Province Nord Hoot Ma Waap - 5 jawe - 729 Hienghène, Pouébo Province Nord Hoot Ma Waap - 6 nemi nèmi 768 Hienghène Province Nord Hoot Ma Waap Ouanga, Ouélis, Kavatch 7 fwâi - 1131 Hienghène Province Nord Hoot Ma Waap - 8 pije - 161 Hienghène Province Nord Hoot Ma Waap Tha (Tiendanite) 9 pwaamèi - 219 Voh Province Nord Hoot Ma Waap Naakâ (Temala, Voh); Dhaak/yaak (Fatenaoue) 10 pwapwâ - 16 Voh Province Nord Hoot Ma Waap - 11 dialectes de la région de Voh-Koné - 878 Voh, Koné Province Nord Hoot Ma Waap bwatoo (Oudjo, Népou, Baco et parlé autrefois à l'île Koniène), haeke, haveke, hmwaeke, havele, vamale (Haute Tipindje), waamwang 12 cèmuhî camuki 2051 Touho, Koné, et Poindimié Province Nord Paici Camuki - 13 paicî paici 5498 Poindimié, Ponérihouen, Koné, Poya Province Nord Paici-Camuki - 14 ajië a'jië 4044 Houaïlou, Ponérihouen, Poya, Kouaoua Province Nord Ajië-Aro - 15 arhâ - 35 Poya Province Nord Ajië-Aro - 16 arhö arö 62 Poya Province Nord Ajië-Aro - 17 orowe abwébwé 587 Bourail Province Sud Ajië-Aro - 18 neku néku 221 Bourail Moindou Province Sud Ajië-Aro - 19 sîchë zîchë, sîshëë 4 (langue éteinte depuis avril 2006) Bourail, Moindou Province Sud Ajië-Aro Parfois considéré comme une variante dialectale de l'ajië 20 tîrî tirî 264 La Foa, Sarraméa Province Sud Xaracuu tîrî, mea 21 xârâcùù xaracuu 3784 Canala, La Foa, Boulouparis Province Sud Xaracuu - 22 xârâgùrè - 566 Thio Province Sud Xaracuu Langue proche du xârâcùù 23 nââ drubéa drubea 946 Païta, Dumbéa, Nouméa, Yaté Province Sud Djubéa-Kaponé - 24 nââ numèè numee/kapone 1814 Yaté, Mont-Dore, île des Pins Province Sud Djubéa-Kaponé xêrê (Yaté), wêê (île Ouen), kwênyii (île des Pins) 25 nengone - 6377 Maré, tiga Îles Loyauté Nengone Iwateno (langue cérémonielle ou langue des chefs) 26 drehu - 11338 Lifou Îles Loyauté Drehu Miny (langue cérémonielle ou langue des chefs) 27 iaai - 1562 Ouvéa Îles Loyauté Iaii - 28 faga uvea fagauvea 1107 Ouvéa Îles Loyauté Iaii - A cet inventaire est ajoutée une 29è langue, le tayo, un créole parlé par environ 600 locuteurs originaires de la tribu de Saint-Louis (Commune du Mont Dore)
Statut officiel et enseignement
La reconnaissance des langues kanak en tant que langues régionales date des arrêtés du 20 octobres 1992. Celui-ci introduit quatre langues en tant qu'épreuve facultative au baccalauréat. Il s'agit du drehu, du nengone, du paicî et de l'ajië.
- Le drehu est enseigné dans les collèges et lycées de Lifou et Nouméa, l'université de la Nouvelle-Calédonie et l'Inalco.
- Le nengone est enseigné dans les collèges et lycées de Lifou et Nouméa, l'université de la Nouvelle-Calédonie.
- Le paicî est enseigné au collège et lycée de Poindimié ainsi qu'à l'université de la Nouvelle-Calédonie
- l'ajië est enseigné dans le second degré à Houailou (Nédivin, Do néva), à Nouméa (Do kamo, Anova) ainsi qu'à l'université de la Nouvelle-Calédonie.
- Le xârâcùù est enseigné dans les collèges de Canala et Thio
- Le faga uvea est enseigné à l'Inalco.
Notes
- ↑ Langues et dialectes de l'Austro-Mélanésie, Paris, 1946
- ↑ Les données concernant le nombre de locuteurs de plus de 14 ans par lieu de résidence et par communauté - chiffres issus du recensement de 1996 - sont téléchargeables au format .xls (tableur Excel) depuis le serveur de l'Institut de la Statistique et des Etudes Economiques de Nouvelle-Calédonie. [1]
- ↑ Bien que cela soit un peu moins vrai de nos jours, les Kanak étaient souvent bilingues voire trilingues parlant la langue du clan paternel et celle du clan maternel avec également le français...
- ↑ N'hésitez pas à améliorer cette carte (le fichier vectoriel au format fla - Macromedia Flash version 4 et supérieur - est téléchargeable à cette adresse) : http://inalco.langues-oceaniennes.org/langueskanak.fla / Fichier swf : http://inalco.langues-oceaniennes.org/langueskanak.swf.
Voir aussi
Liens internes
- linguistique
- dictionnaire des langues
- langues par famille
- langues austronésiennes
- langues malayo-polynésiennes
- langues malayo-polynésiennes centrales-orientales
- langues malayo-polynésiennes orientales
- Langues océaniques
- Langues océaniques centrales-orientales
- Langues océaniques éloignées
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Liens externes
- ethnologue.com : Languages of New Caledonia
- Quelques récits en diverses langues de l'émission "ruo" (Radio Djiido) sur le site de l'ADCK (Agence de Développement Culturel Kanak - Centre Culturel Tjibaou). De nouveaux récits sont ajoutés chaque mois. [2]
- "Initiation à la langue de l'île des Pins", Dubois, Marie-Joseph. Etude inédite téléchargeable sur le serveur Gallica de la BNF [3]
- Corpus sonore de récits en diverses langues kanak avec leur traduction; ainsi qu'une carte de référence des aires coutumières et des langues kanak (site du LACITO-CNRS).
Source
- Weniko Ihage, rapport au Congrès de la Nouvelle-Calédonie, délibération portant création de l'Académie des langues kanak 2007
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