Coucou (oiseau)

Coucou (oiseau)

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Nom vernaculaire ou
nom normalisé ambigu :
Le terme «  Coucou  » s'applique, en français,
à plusieurs taxons distincts. Icône de redirection
Coucou
Un coucou
Un coucou
Taxons concernés

Les espèces sont dans

  • La sous-famille des Cuculinae
  • La sous-famille des Coccyzinae

Les coucous sont un ensemble d'espèces d'oiseaux de la famille des cuculidés.

On peut distinguer, les coucous de l'Ancien Monde (Cuculinae) des coucous du Nouveau Monde (Coccyzinae). Outre leurs différences morphologiques, les seconds se distinguent des premiers par le fait qu'ils construisent des nids fragiles et ne parasitent pas les nids d'autres oiseaux comme les coucous de l'Ancien Monde.

Sommaire

Étymologie

Le terme « coucou » est une onomatopée issue du chant du coucou gris[1]. Le nom latin antique pour cette espèce est cŭcūlus[1], de ce terme dérive le nom scientifique du genre du coucou gris, puis par extension sémantique classique pour les taxons, le nom de sous-famille, famille et ordre. Le cri et le comportement de cet oiseau sont à l'origine du mot cocu. Le « o » de Cocu est probablement une inflexion des mots formés sur coq[2].

Espèces appelées « coucou » en français

Le Coucou gris (Cuculus canorus) est le plus connu en Europe, mais il existe de nombreuses autres espèces de coucous :

Le coucou dans la culture

Les coucous, souvent entendus et rarement vus, sont annonciateurs du printemps car leur chant retentit clairement dans les forêts marquant le début de la belle saison[3].

Les coucous sont connus pour ne pas construire de nid, même si ce n'est pas toujours le cas. Certaines espèces déposent leurs œufs dans celui des autres oiseaux, les laissant à s'occuper de leur progéniture à leur place. Ainsi le coucou est-il devenu le symbole de l'infidélité et des enfants d'un autre lit élevés dans un foyer, généralement à l'insu de l'un des parents. Chaque année au printemps on a fêté le coucou en Europe, au début du mois de mai, à la Saint Gangulphe : malheureux croisé qui découvrit en rentrant chez lui que sa femme l'avait trompé[3]. Il est par extension symbole aussi de jalousie, du parasitisme et de la trahison.

Coucou sur une fontaine à Enkenbach, en Allemagne.

Le cri bien reconnaissable des coucous : « COU-cou ! » explique aussi sa faveur auprès du public. De nombreux appeaux permettent de l'imiter parfaitement, sortes de flûtes à deux notes et qui ont été déclinés dans des formes diverses en bois, en métal ou encore en terre cuite[4]. Au Luxembourg, a lieu le lundi de Pâques la foire d'Émaischen (diminutif de marché d'Emmaüs), fête des sifflets d'oiseau en terre cuite imitant le chant du coucou ou du rossignol : les Peckvillercher. Cette fête des potiers, attestée à partir de 1827, évoque aussi la fin de l'hiver et le retour du printemps et il était d'usage d'offrir ces sifflets à coucou aux enfants à cette occasion[5].

En français « Coucou! » est aussi devenu une interjection utilisée dans le langage courant pour s'interpeller ou dire bonjour.

Les pendules à coucou de la Forêt Noire ont aussi contribué au succès populaire de cet oiseau. C'est en voulant imiter le chant du coq dans ses pendules, sans y parvenir, que Franz Anton Ketterer (un horloger allemand de Schonwald, près de Triberg, en Forêt Noire), construit la première horloge à coucou. Il utilise pour cela deux soufflets au son différent comme dans les orgues d'églises et parvient ainsi à imiter le chant naturel du coucou, plus simple à reproduire que celui du coq. Le succès est immédiat et les pendules à coucou deviennent un artisanat florissant exercé en hiver par les montagnards de la région qui les vendent l'été venu[6].

Les coucous sont très présents en Allemagne. Selon une légende, le Duc Herzog Ullrich von Württemberg (1487-1550) réclama « la maison du coucou » qu'il avait entendu chanter dans leurs bois aux habitants de Botnang (village allemand devenu plus tard un quartier de la ville de Stuttgart). Les habitants ne parvenaient pas à décider s'il s'agissait d'une marque d'ignorance du Duc ou d'une plaisanterie. Ne voulant pas courir le risque de mécontenter l'illustre personnage, ils ont donc décidé, à défaut de nid, de lui faire don d'une partie de leur forêt où vivait le fameux oiseau chanteur. Depuis lors, les habitants de la région se moquent gentiment de leur naïveté et le coucou est devenu l'un des symboles de Botnang[7].

Le coucou en musique

C'est un oiseau symbolique souvent utilisé en métaphore. Le coucou est mentionné dans plusieurs pièces populaires et quand les rossignols et les coucous se rencontrent, amour et adultère, passion et trahison, tout est possible. Dans les régions du monde où il est présent, le chant du coucou est en effet aussi célèbre que celui du rossignol, même si ce n'est pas pour sa beauté, bien qu'au Tadjikistan un bon chanteur soit comparé au coucou[3].

Que ce soient les peuples d'Asie centrale ou de Sibérie mais aussi Les Yakoutes, les Bashkirs et autres peuples de l'Altaï qui l'imitent dans des morceaux joués à la guimbarde ou dans la tyrolienne à la mode dans les années 1930. En effet de nombreuses chansons yodelées modulent les « coucou » comme par exemple « la sérénade des coucous »[3].

À la Renaissance, en 1537, le compositeur Clément Janequin, auteur de chansons franco-flamandes descriptives, publie Le Chant des Oyseaulx, dans lequel le coucou est décrit en ces termes:

« [...] Arrière, maistre coucou,
Sortez de nos chapitres,
Chacun vous donne au hibou,
Car vous n'estes qu'un traistre.
Coucou, Coucou, Coucou...
Par trahison en chaque nid,
Pondez sans qu'on vous sonne. [...]»

L'influence du chant de ces oiseaux dépasse leur aire de répartition, portée par l'engouement pour les horloges à coucou apportées par les européens. Ainsi par exemple au Brésil ils ont inspiré une chanson comme « Le coucou de ma grand'mère » chantée par Andréani[3].

Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

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