Conure de Caroline

Conure de Caroline
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 Conure à tête jaune (Conuropsis carolinensis)
Conure à tête jaune (Conuropsis carolinensis)
Classification (COI)
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Sous-embr. Vertebrata
Classe Aves
Ordre Psittaciformes
Famille Psittacidae
Genre
Conuropsis
Salvadori, 1891
Nom binominal
Conuropsis carolinensis
(Linnaeus, 1758)
Statut de conservation UICN :

EX  : Éteint
Schéma montrant le risque d'extinction sur le classement de l'UICN.

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La Conure de Caroline ou Conure à tête jaune (Conuropsis carolinensis) était une espèce d'oiseau appartenant à la famille des Psittacidae.

Sommaire

Habitat et comportement

Un perroquet ayant la capacité de vivre aux États-Unis est en soi quelque chose de singulier, et il existe détonnantes observations de cette espèce volant au-dessus de champs couverts de neige. À lépoque de son abondance, lespèce aimait les plaines boisées et montrait une préférence pour les terrains proches de leau. Elle vivait principalement dans les platanes, cyprès ou érables, et se perchait pour la nuit dans des moignons de branches creux à lintérieur desquels les individus sentassaient et sagglutinaient. À laube, les oiseaux senvolaient jusquaux branches supérieures des arbres et ensuite restaient tranquilles la plus grande partie de la journée. La fin de laprès-midi et le début de soirée voyaient de fortes poussées dactivité. Quand les oiseaux décidaient de se nourrir, ils senvolaient rapidement vers les sites dalimentation choisis et arrivaient dans un flamboiement de couleurs.

Reproduction

En ce qui concerne la nidification, les descriptions divergent. Quelques observations font état de plusieurs conures pondant leurs œufs en commun dans des troncs darbres, alors que dautres indiquent que les nids fragiles, composés de brindilles, étaient placés à la fourche des branches. On sait peu de choses des habitudes de nidification de ces conures. Elles avaient la réputation dêtre des parents peu attentifs et le taux déchec était assez élevé.

Historique de sa disparition

Tout comme son compatriote le pigeon migrateur, la Conure de Caroline passa en lespace dun siècle deffectifs abondants à quelques individus, pour finalement s'éteindre. Cette espèce fut un temps considérée comme nuisible, avec ses mœurs alimentaires grégaires, qui sexerçaient à travers le Sud et lEst des États-Unis. Elle ruinait les vergers, pillait les champs de maïs, détruisait les récoltes de grains, et provoqua ainsi la colère de lhomme. Il semble que lespèce était peu habile à se défendre. Quand des individus étaient tirés, leurs compagnons volaient en criant au-dessus des morts et des blessés et finalement se posaient parmi leurs camarades abattus, devenant ainsi des cibles faciles.

Durant la plus grande partie du XIXe siècle, la Conure de Caroline fut un oiseau particulièrement commun. Même jusque dans les années 1880 on pouvait la trouver en abondance. Malgré tout, quelques années après, lespèce ne pouvait plus guère être rencontrée dans la nature.

Comme le siècle touchait à sa fin, quelques individus survivaient encore en captivité, plus particulièrement un groupe dans ce même zoo de Cincinnati qui accueillit le dernier pigeon migrateur. Les toutes dernières Conures de Caroline furent un couple nommé Lady Jane et Incas ; en 1917, ces deux oiseaux étaient compagnons de cage depuis quelque 32 ans. Cest alors que Lady Jane mourut, laissant Incas comme unique représentant de lespèce. Il survécut, seul, pour quelques mois, jusquau 21 février 1918, quand il mourut dans sa cage, entouré de ses gardiens. Ceux-ci étaient unanimes : leur oiseau était mort de chagrin. Son corps fut congelé et envoyé pour conservation au Smithsonian Institution à Washington, mais, curieusement, il ny arriva jamais ou, sil arriva, il fut dérobé. Cela na peut-être guère dimportance ; il existe plusieurs centaines de spécimens de cette espèce dans les musées du monde entier.

Il y a plusieurs prétendues observations datant des années 1920 et 1930 supposées se rapporter à des Conures de Caroline survivant encore à létat sauvage, mais elles sont probablement fausses.

Il y a peu de doutes que lhomme et ses effets sur lenvironnement furent responsables de la disparition de cet oiseau, mais les facteurs qui lont directement provoquée restent quelque peu mystérieux. En lespace de 90 ans environ, laire de répartition de la conure se réduisit graduellement dest en ouest, en direction du Mississippi, et les dates des dernières observations dans les différentes régions coïncident avec lextension de la colonisation par les Blancs et la destruction des forêts. La persécution permanente et la destruction de lhabitat sont largement admis comme ayant été les causes directes de léradication de ces perroquets. Cependant, il est trop facile de dire que ces oiseaux étaient de tels destructeurs de fruits et de céréales quils furent impitoyablement exterminés. Il existait probablement des causes plus subtiles, et il est possible que lespèce connaissait déjà un déclin naturel, mais limportance de la persécution en tant quinfluence secondaire ne doit pas être sous évaluée. Le déclin de ces oiseaux était déjà perceptible en 1831, quand John James Audubon écrivait : « Les effectifs de nos perroquets sont en train de diminuer très rapidement ; et dans certains districts ils étaient abondants il y a 25 ans, on ne peut presque plus en voirIl semblerait que le long du Mississippi il nen reste plus que la moitié de ceux qui existaient il y a 15 ans. »

Quand il fut évident quils étaient devenus extrêmement rares et que la Floride savéra être leur dernier refuge, les collectionneurs et les chasseurs dénichèrent avidement les derniers groupes ; comme cest souvent le cas quand une chose se raréfie, la demande augmente fortement et la course finale vers lextinction saccélère.

Quelle fut limportance de la persécution comme cause de lextinction ? Etait-elle si intense et si généralisée que le taux de mortalité dépassait celui des naissances dans lensemble de laire de répartition ? Ces questions ne peuvent pas être résolues sur base des données dont nous disposons, mais il est certain que les oiseaux étaient pris pour cible et quà cause de leurs mœurs grégaires il était possible den détruire de grandes quantités avec peu defforts. Un récit dAudubon dramatise peut-être un peu, mais il nous donne une image de ce qui se passait vers 1830 :

« Le perroquet consomme ou détruit presque toutes les sortes de fruits sans distinction, et de ce fait il est toujours un visiteur indésirable pour le planteur, le fermier ou le jardinier. Les meules de blé dressées dans les champs sont prises dassaut par des bandes de ces oiseaux, qui généralement les recouvrent si totalement quelles donnent limpression davoir été couvertes dun tapis aux couleurs chatoyantes. Ils saccrochent tout autour de la meule, en extraient les épis et détruisent deux fois plus de grains quil serait nécessaire pour les rassasier. Ils sattaquent aux poiriers et aux pommiers alors que les fruits sont encore petits et loin dêtre mûrs, et cela rien que pour les pépins. Comme pour les meules de blé, ils sabattent en grands nombres sur les pommiers de nos vergers et les poiriers de nos jardins, et comme si ce nétait que pour nuire, cueillent les fruits, les ouvrent jusquau centre et, désappointés à la vue des pépins qui sont encore tendres et daspect laiteux, laissent tomber la pomme ou la poire et en prennent une autre, passant de branche en branche jusquà ce que les arbres, qui au départ étaient si prometteurs, soient complètement dénudés. Ils sattaquent aux mûres, noix de pécan, raisins et même baies de cornouillers, avant leur maturité, et font partout les mêmes dégâts.
Nimaginez pas que tous ces méfaits soient commis sans de sévères représailles de la part des planteurs. Les perroquets sont détruits en grandes quantités : pendant quils sont occupés à cueillir les fruits à extraire les épis hors des meules, lexploitant les approche à son aise et fait un carnage. Tous les survivants senvolent avec des cris stridents, volent alentour pendant quelques minutes et reviennent se poser à la même dangereuse place. Le fusil claque à nouveau, 8 ou 10, voire 20, sont tués à chaque décharge. Les oiseaux qui vivent encore senfuient en criant toujours aussi fort, mais retournent encore sur la meule pour y être tirés, jusquà ce quil en reste si peu que le fermier considère que ça ne vaut plus la peine duser davantage de munitions. Jen ai vu plusieurs centaines détruits de cette façon en lespace de quelques heures, et me suis procuré un plein panier de ces oiseaux dans le but de sélectionner de beaux spécimens pour les dessiner. »

À lépoque de leur abondance, on en voyait de grandes bandes comprenant parfois 200 ou 300 oiseaux, mais quand ils devinrent rares la taille des vols diminua et en fin de compte on ne vit plus que des petits groupes, des couples et à loccasion des individus solitaires. Leurs biotopes favoris étaient les vallées fluviales aux forêts denses, les forêts-galeries et les marécages à cyprès, mais ils partaient loin à la recherche de nourriture. Ils arrivaient dans le Sud de la Louisiane fin avril, quand les mûres noires étaient à maturité. Leur régime se composait de graines, de fruits, de noix, de boutons et probablement de bourgeons. Ils ingéraient du sable et du gravier pour faciliter la digestion.

Voir aussi

Liens internes

Références taxonomiques

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Conure de Caroline de Wikipédia en français (auteurs)

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