- Constantin Mavrocordato
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Constantin Mavrocordato, Constantin Mavrocordatos ou Constantin Mavrocordat.(Constantinople 2 février 1712 Jassy 23 novembre/4 décembre 1769). Prince Phanariote au service du Gouvernement Ottoman qui fut Hospodar de Valachie et Hospodar de Moldavie.
Sommaire
Règnes multiples
Constantin Mavrocordato cumule pas moins de 26 ans de règne sur les deux principautés danubiennes dont le plus long dure 6 ans consécutifs en Valachie.
Du 4 septembre au 15 octobre 1730 Constantin succède à son père Nicolas Mavrocordato comme Hospodar de Valachie avec l’accord des Boyards. Il est toutefois rapidement remplacé par Mihai Racoviță le vieil adversaire de sa famille qui avait acheté le Divan de Constantinople pour la somme de 150 000 piastres. Il retrouve son trône de Valachie du 24 octobre 1731 au 16 avril 1733 en offrant de doubler le tribut payé par la principauté. De nouveau chassé il est rétabli l’année suivante par le gouvernement de Mahmoud Ier.
C’est ainsi qu’il occupe encore 4 fois le trône de Valachie
- du 25 novembre 1735 au 16 septembre 1741
- de juillet 1744 à avril 1748
- du 19 février 1756 au 14 août 1758
- du 16 juin 1761 au 20 mars 1763
Constantin Mavrocordato règne également à cinq reprises en Moldavie.
- du 16 avril 1733 au 27 novembre 1735,
- du 24 septembre 1741 au 29 juin 1743,
- d’avril 1748 au 31 août 1749
- du 29 juin à décembre 1769.
Ses nombreux chassés-croisés entre les trônes des deux principautés sont largement liés à la rivalité personnelle qui l’opposait à son cousin Grigore II Ghica et qui fut bien entendue attisée par le gouvernement Ottoman.
Action politique
Constantin Mavrocordato fut le dernier prince en 1730 à avoir été élu par la Grande Assemblée des boyards de Valachie. C’est à partir de son règne que le gouvernement Ottoman nomma directement les Hospodars en s’affranchissant définitivement des clauses des multiples traités antérieurs conclus avec les deux principautés qui prévoyaient l’élection des dirigeants par la noblesse avec la confirmation par la Sublime Porte.
Moins "grec" que son père il parle couramment le roumain. Très cultivé il s’entoure d’un personnel occidental de formation jésuite et constitue une bibliothèque à la réputation européenne. Il publie à Paris en 1741 dans le Mercure de France son projet de réformes pompeusement dénommé "Constitution".
Les réformes qu’il met en œuvre sous un couvert humanitaire, sont en fait destinées d’une part à rationaliser l’exploitation fiscale de la paysannerie face à l’hémorragie que constitue la fuite des paysans asservis et d’autre part à détruire l’assise de la puissance politique de la noblesse boyarde.
À la place des multiples contributions dues par les paysans il instaure en 1740 un seul impôt direct payable en quatre termes. Pour tenter d’endiguer la fuite des paysans valaques il confirme par son édit du 12 mars 1746, la redevance due par les paysans libres de 6 jours de corvées par an.
Les paysans fugitifs refusant de réintégrer les domaines seigneuriaux, par un second édit du 5 août 1746 le prince Constantin les autorise à se racheter pour 10 écus par personne. Ils seront de plus astreints en échange d’un lot et d’une maison à 12 jours de prestation par an.
En Moldavie l’édit du 12 janvier 1742 oblige les villageois libres des domaines ecclésiastiques à travailler 12 jours par an à la différence des serfs qui devaient travailler 24 jours par an. Le règlement du 1er janvier 1749 abolit le servage[1].
Il interdit par ailleurs aux boyards de se faire accompagner par leurs milices de vassaux armés. Si les boyards sont exemptés d’impôts dus aux princes et à l’église ils deviennent une noblesse de fonction dont les titres sont fixés par rapport aux dignités détenues.
Sa politique favorise toutefois largement les Grecs à qui les impôts indirects sont affermés et qui pressurent la population pour s’enrichir le plus rapidement possible. Ses derniers règnes sont marqués par une série de prévarications. Sur le plan extérieur il réussit à l’issue du Traité de Belgrade de 1739 à recouvrer l’Olténie qui avait été occupée 21 ans par l’Autriche à la suite de la Troisième guerre austro-turque.
Par mesure d’économie ou par souci politique Constantin Mavrocordato supprime en 1739 l’"armée nationale" valaque malgré les protestation des boyards.
En 1769, lors de l’intervention de l’armée russe en Moldavie dans le cadre de la Guerre russo-turque de 1768-1774 il est blessé le 5 novembre par un soldat russe lors du combat de Galati; arrêté et incarcéré à Jassy il meurt peu après.
Unions et Descendance
Constantin Mavrocordato contracta deux mariages:
1) en 1728 avec Smaranda Cantacuzino morte en 1730
2) en 1732 avec Catherine (Ecatarina) Rosetti dont 3 filles et
- Ion né en 1740
- Alexandru Hospodar de Moldavie
- Dimitrie (1744-1817)
Notes
- Société Jean Bodin L'individu face au pouvoir Fascicule XLIX page 184
Bibliographie
- Alexandru Dimitrie Xenopol Histoire des Roumains de la Dacie trajane : Depuis les origines jusqu'à l'union des principautés Tome II de 1633 à 1859. Éditeur Ernest Leroux Paris (1896)
- Nicolas Iorga Histoire des Roumains et de la romanité orientale. (1920)
- Alexandre A.C. Sturdza L'Europe Orientale et le rôle historique des Maurocordato (1660-1830) Pages 130-221 Librairie Plon Paris (1913).
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