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Phanariotes
Les Phanariotes sont des Grecs issus des riches familles vivant dans le quartier du Phanar à Constantinople et exerçant des fonctions importantes dans l'administration ottomane aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Le Phanar ou Fanar (Φανάρι en grec, Fener en turc) est un quartier d'Istanbul, précédemment Constantinople. Son nom vient du mot grec « Fanari », signifiant le phare, en référence au bâtiment qui avait été construit là durant la période byzantine.
Après la prise de Constantinople par les Ottomans en 1453, le quartier du Fanar devint le quartier des Grecs qui restèrent dans la ville. Le Patriarcat orthodoxe s'y installa aussi. Parfois, donc, le mot Fanar était utilisé pour désigner le Patriarcat.
On dénombre une cinquantaine de famille phanariotes, pour la plupart d’origine grecque. Certains Phanariotes descendaient des familles impériales byzantines, de Constantinople ou de Trébizonde, d'autres étaient originaires des îles de l'Égée, d’Épire, parfois d’origine albanaise comme les Ghika, roumaine comme les Racovitza, aroumaine comme les Callimaki, voire même italo-levantine comme les Rosetti. En voici une liste (le signe † indique que le nom s'est éteint) :
Argyropoulo - Aristarchi † - Balassaki †- Callimaki - Canano † - Cantacuzène - Caradja - Caratheodori - Caryophyle † - Chrisoscoleo - Dimaki - Evpraghioti † - Gheraki - de Céphalonie - Ghika - Guliano †- Handjery - Hrisoverghi - Iancoleo (della Rocca) † - Lambrino - Lapithi de Crète - Lascaris - Mamona - Mano - Mavrocordato - Mavrodi - Mavroyeni † - Morona † - Mourousi - Negri † - Palada de Crète - Paléologue - Plagino † - Ralli de Byzance - Rizo-Neroulo † - Rizo-Rangavi - Racovitza - Rallet - Ramadan † -Romalo - Rosetti - Scanavi - Schina - Souldjaroglou † - Soutzo - Tzouki † - Vatatzes † - Veliki - Ventura - Vlahoutzi - Vlasto de Crète - Vogoridi † - Ypsilanti - Zerra.
Polyglottes, les Phanariotes furent de 1661 à 1821 Grand Dragomans ou interprètes en chef, ce qui leur permit de diriger, avec le reis effendi la politique étrangère de l'Empire ottoman. Le mot « dragoman » est d'ailleurs à l'origine du mot français truchement qui désigne un intermédiaire, ce qu'est l'interprète.
Cette fonction leur permit aussi de diriger les îles de l'Égée avec le Capitan Pacha et d'obtenir les trônes d'Hospodar des principautés roumaines de Valachie et de Moldavie. Certains des Hospodars ou Voïvodes des Principautés roumaines furent humanistes, créèrent des écoles, des hôpitaux, des routes, ou abolirent le servage (Constantin Mavrocordato). Dans l'Empire ottoman, ils s'étaient également très fortement engagés dans le développement de l'éducation et de la culture grecque. Mais la corruption et les intrigues dont d'autres Phanariotes se rendirent coupables aussi bien à Constantinople qu'en Roumanie finirent par leur donner mauvaise réputation : trop d'entre eux s'étaient étroitement intégrés au système clientéliste ottoman [1].
L’historiographie nationale roumaine considère traditionnellement que les règnes des Princes Phanariotes débutent en 1711 en Moldavie et en 1716 en Valachie, mais déjà avant ces dates régnèrent dans les principautés des princes héllénophones tels les Ghica d’origine albanaise et ou les Cantacuzènes. En fait ces dates marquent un changement politique : de 1711 et 1716 respectivement jusqu'en 1821, les voïvodes ou hospodars ne furent plus élus par la noblesse roumaine, mais directement nommés par le Sultan ottoman, et choisis parmi les Phanariotes.
L'insurrection grecque de 1821 mit un terme à leur crédit, et la plupart s'exilèrent en Roumanie, Russie, Grèce et France, tels les princes Mourousi[2] devenus russes, mais aussi une branche des Cantacuzènes et quelques autres.
Bibliographie
- « Phanariotes », dans Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang [sous la dir. de], Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 [détail des éditions] (Wikisource)
- Jean-Michel Cantacuzène, Mille ans dans les Balkans, Editions Christian, Paris, 1992. (ISBN 2-86486-054-0)
- Joëlle Dalegre Grecs et Ottomans 1453-1923. De la chute de Constantinople à la fin de l’Empire Ottoman L’Harmattan Paris (2002) (ISBN 2474521621)
Références
- ↑ Neagu Djuvara: les pays roumains entre l'occident et l'Orient, PUF, Paris, ISBN: 978-2716902694
- ↑ http://ghika.net/Familles/Mourousi/Mourousi.pdf généalogie d'Yves Mourousi
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