- Comtés traditionnels d'angleterre
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Comtés traditionnels d'Angleterre
Les comtés traditionnels d'Angleterre (Historic counties of England) sont d'anciennes subdivisions de l'Angleterre mises en place à partir du XIIe siècle.[1] Ils ont rempli diverses fonctions pendant plusieurs siècles[2] et sont aujourd'hui à l'origine des divisions administratives modernes, avec toutefois nombre d'importantes modifications.[3][4] Les comtés traditionnels sont aussi dits "historiques" ou "anciens".[5]
Les comtés historiques ont été remplacés, par les comtés administratifs en 1889, puis par les comtés métropolitains et non-métropolitains en 1974, remaniés en 1996. Il existe aujourd'hui également des comtés d'apparat.
Sommaire
Les comtés
Les comtés historiques sont les suivants :
- Bedfordshire
- Berkshire
- Buckinghamshire
- Cambridgeshire
- Cheshire (County of Chester) *
- Cornwall
- Cumberland
- Derbyshire
- Devon
- Dorset
- Durham (County Durham) *
- Essex
- Gloucestershire
- Hampshire †
- Herefordshire
- Hertfordshire
- Huntingdonshire
- Kent
- Lancashire (County of Lancaster) *
- Leicestershire
* = comté palatin | † = aussi nommé Comté de Southampton ou Southamptonshire | Le Monmouthshire n'est pas visible Sur la carte n'apparaissent pas les exclaves (territoires détachés), sauf le district de Furness, partie du Lancashire située au sud du Cumberland et du Westmorland.
Le comté de Monmouthshire était autrefois considéré comme anglais, mais il est aujourd'hui plutôt considéré comme faisant partie du Pays de Galles.
Dénomination et abréviations
Les comtés qui portaient des noms de villes avaient souvent une appellation légale du type "Comté de" suivi du nom de la ville. Le Yorkshire, par exemple, étaient dénommé "Comté d'York". Cet usage s'était étendu même aux comtés sans ville éponyme, comme "Comté de Berks" pour Berkshire. L'usage moderne préfère l'emploi du suffixe "-shire" pour les comtés désignés d'après une ville, ainsi que pour ceux qui n'auraient autrement qu'une syllabe. Deux exceptions sont à noter : le Kent formait un ancien royaume des Jutes, donc le mot "Kentshire" n'a jamais été utilisé ; le Comté de Durham ne s'est jamais appelé "Durhamshire", sans doute à cause de son statut historique de comté palatin sous la houlette de l'évêque de Durham.
Par le passé, des formes telles que "Devonshire", "Dorsetshire" et "Somersetshire" se rencontraient fréquemment.[6] Il existe d'ailleurs toujours le Duc de Devonshire, que la convention n'appelle jamais Duc de Devon.
Des abréviations courantes existent pour nombre des comtés. Dans la plupart des cas, ils consistent en une simple troncature, suivies en général d'un "s." final, comme "Berks." pour Berkshire ou "Bucks." pour Buckinghamshire. Quelques abréviations ne sont pas aussi évidentes, à savoir "Salop" pour Shropshire, "Oxon" pour Oxfordshire, "Hants" pour Hampshire et "Northants" pour Northamptonshire.
Origines
Les premiers comtés anglo-saxons (shires) datent du Xe siècle. Ils étaient gouvernés par un comte (Earl). La mise en place des comtés traditionnels (counties) en Angleterre prit forme après la conquête normande, au XIIe siècle. Ces divisions territoriales remplacèrent les anciens shires et reçurent des fonctions administratives, politiques et légales.[5]
De nombreuses délimitations sont plus anciennes et s'inspirent des divisions saxonnes et celtes. Cependant, certaines frontières ne prirent pas leur forme définitive avant le XVIe siècle, dans certains cas. Du fait de leurs origines diverses, la superficie variait considérablement d'un comté à l'autre. D'après le recensement de 1831,[7],[8] le plus grand était, sans conteste, le Yorkshire, avec une superficie de 3 669 510 acres soit 1 485 050 ha et le plus petit le Rutland, avec une superficie de 97 500 acres soit 39 460 ha. Les limites des comtés furent relativement stable entre l'Acte d'Union de 1536 et l'Acte sur les Gouvernements Locaux de 1888.[9]
Angleterre du Sud
En Angleterre du Sud, les comtés se basaient sur les cinq royaumes saxons du sud de l'Heptarchie, et sur leurs divisions :
- le Royaume de Kent, qui a donné le comté de Kent ;
- les Royaumes d'Essex et de Sussex, qui donnèrent les comtés d'Essex et de Sussex ;
- le Royaume d'Est-Anglie, subdivisé entre les "gens du Nord" (North Folk en anglais), à l'origine du Norfolk, et les "gens du Sud" (South Folk), à l'origine du Suffolk ;
- et les subdivisions du Royaume de Wessex, qui, dans plusieurs de zones, représentaient des royaumes, ou d'autres territoires tribaux, autrefois indépendants et désormais annexés ; par exemple, le Middlesex, qui doit son nom aux "Saxons du Milieu" (Middle Saxons), était l'une de ces terres.
Un seul comté de la côte sud de l'Angleterre portait le suffixe "-shire", le Hampshire, éponyme de l'ancienne ville de Hampton, aujourd'hui Southampton.
Midlands
Lorsque le Wessex envahit la Mercie aux IXe au Xe siècles siècles, le territoire fut subdivisé en divers comté (shires), baptisés en général du nom de leur chef-lieu (county town) auquel s'ajoutait le suffixe "-shire". On peut citer en exemple le Northamptonshire et le Warwickshire. Certains ont subi une contraction, comme c'est le cas du Cheshire, à l'origine "Chestershire".[10] Le Rutland était un territoire à statut irrégulier (une juridiction appelée soke en anglais) associé au Nottinghamshire, puis devint finalement le plus petit comté.
Le Royaume de Lindsey fut à l'origine du Lincolnshire, auquel furent également adjoints les territoires de Kesteven et Holland lorsque Stamford devint le seul borough (arrondissement) du Danelaw à ne pas accéder au statut de chef-lieu de comté (county town).[11]
La frontière avec le Pays de Galles ne fut pas définitivement fixée avant l'Acte d'Union du Pays de Galles. Depuis, elle a gardé ce même tracé. Dans le recensement général de l'époque de Guillaume le Conquérant, recueilli dans le Domesday Book, les comtés frontaliers incluaient certaines parties de ce qui deviendraient plus tard le Pays de Galles. Monmouth, par exemple, était inclus dans le Herefordshire.[12] De même, l'ancienne ville de Ludlow, aujourd'hui dans le Shropshire, appartenait au Herefordshire selon le Domesday.
Angleterre du Nord
Une grande partie de la Northumbrie était également divisée en comtés (shires), les plus connus étant le Hallamshire et le Cravenshire. Les Normands n'utilisèrent pas ces divisions, qui ne sont donc généralement pas considérées comme des comtés historiques. L'immense Yorkshire succéda au royaume viking d'York, en 1086, le Domesday Book y incluait le nord du Lancashire, le Cumberland et le Westmorland. Après la conquête normande de 1066 et la dévastation du nord de l'Angleterre, les territoires du nord restèrent dépeuplés, en général. Selon le Domesday Book, les comtés du Nord ne comprenaient que le Cheshire et le Yorkshire ; le territoire correspondant aux actuels comtés de Durham et de Northumberland n'était pas pris en compte.[13]
Les Cumberland, Westmorland, Lancashire, Comté de Durham et Northumberland furent établis au XIIe siècle. En ce qui concerne le Lancashire, sa formation peut être fixée à 1182 avec certitude.[14] Un partie du domaine sous juridiction des évêques de Durham, l'Hexhamshire fut séparé et considéré comme un comté indépendant jusqu'en 1572.
Rôle
A partir de la fin du bas Moyen Âge, le comté était devenu la base géographique d'un certain nombre de fonctions.[2] A l'époque élisabéthaine, des milices étaient organisées par comté. Des Juges de Paix, successeurs des Chevaliers de Paix de l'époque Normande,[15] avaient la responsabilité, à l'échelle du comté, de contrôler l'administration locale et d'inspecter les comptes publics. Ils étaient également en charge des ponts et chaussées, et des poids et mesures. Les cours d'assises utilisaient les comtés, ou leur divisions principales, comme base de leur organisation.[3] Les forces de police formées en 1839 et 1856, en dehors de boroughs et du District de la Metropolitan Police, utilisaient aussi les limites des comtés.
Chaque comté envoyait deux représentants à la Chambre des Communes, les Chevaliers du Shire (Knights of the Shire), en plus de ceux, les burgesses, envoyés par chaque borough du comté. En 1821, la circonscription de Grampound, dans les Cornouailles, est privée de représentants suite à une affaire de corruption ; les deux élus sont transférés dans le nouveau borough parlementaire de Leeds, faisant gagner deux représentants au Yorkshire. Le Grand Acte de Réforme de 1832 redistribua les membres du Parlements entre tous les comtés, dont beaucoup étaient aussi découpés en divisions parlementaires.
Dès les années 1880, il fut suggéré qu'il serait plus efficace si un plus grand nombre de services étaient fournis à l'échelle du comté. [16]
Subdivisions administratives
Certains comtés avaient des subdivisions principales. Parmi ceux-ci, les plus notoires étaient les ridings, divisions du Yorkshire : le Riding de l'Est, le Riding de l'Ouest, le Riding du Nord et l'ainsty d'York. Du fait que le Yorkshire est si étendu, ses ridings s'établirent aussi comme des termes géographiques, outre leur rôle administratif d'origine. Le second plus grand comté, le Lincolnshire, était divisé en trois "parts" historiques, de taille intermédiaire entre le comté et le wapentake (centaine) : le Lindsey, la Hollande et le Kesteven. D'autres comtés connaissaient des divisions comme : le Kent, entre Kent de l'Est et Kent de l'Ouest, ou le Sussex, entre Sussex de l'Est et Sussex de l'Ouest.
Plusieurs comtés comptaient des juridictions libres enclavées qui étaient administrées séparément. Dans le Cambridgeshire se trouvait l'Île d'Ely et dans le Nottinghamshire la Soke de Peterborough. Ces divisions étaient utilisées par des entités telles que les cours de justices à sessions trimestrielles (Quarter Sessions courts) et furent plus tard reprises en comtés administratifs, à la charge de conseils comtaux.
La plupart des comtés anglais étaient finalement subdivisés en zones plus petites, les centaines. Ces cantons prenaient le nom de wapentakes dans le Yorkshire, le Derbyshire, le Leicestershire, le Northamptonshire, le Nottinghamshire, le Rutland et le Lincolnshire ; de wards dans le Comté de Durham, le Cumberland, le Northumberland et le Westmorland.
Le Kent et le Sussex possédaient en outre un niveau intermédiaire entre les divisions majeurs (Est et Ouest) et les centaines, nommées lathes dans le Kent et rapes dans le Sussex. Les centaines, et leurs équivalents, étaient divisées en "zones de dîme" (tithings) et en paroisses (la seule classe de ces divisions toujours en place dans l'administration britannique), elles-mêmes à leur tour subdivisées en municipalités et en seigneuries. La centaine de Ossulstone dans le Middlesex fut encore morcelée en quatre sous-parties au XVIIe siècle, lesquelles remplacèrent la centaine dans ses fonctions. Les boroughs et les paroisses fournissaient les principaux services locaux à travers toute l'Angleterre jusqu'à la mise en place de conseils adéquats et, plus tard, de districs de gouvernements locaux.
Changements
Détachements
1889
1974
Comtés postaux
Restauration des limites des comtés historiques
Vice-comtés
Notes et références
- ↑ Thomson, D., England in the Nineteenth Century (1815-1914), (1978)
- ↑ a et b Bryne, T., Local Government in Britain, (1994)
- ↑ a et b Her Majesty's Stationery Office (Office Royal de Publication des Textes Légaux), Aspects of Britain: Local Government, (1996)
- ↑ Hampton, W., Local Government and Urban Politics, (1991)
- ↑ a et b Vision of Britain - Détails de type pour "Ancien comté". Page consultée le 14 juillet 2007.
- ↑ L'Imperial Gazetteer des années 1870 utilise "Devonshire", "Dorsetshire" et Somerset" comme entrées, et mentionne également l'utilisation du terme Somersetshire. Page consultée le 14 juillet 2007.
- ↑ Recensement de 1831 cité (en anglais) à National Statistics - 200 years of the Census in Yorkshire (PDF)
- ↑ Recensement de 1831 cité (en anglais) à Vision of Britain - Données sur les anciens comtés
- ↑ Vision of Britain - Aspects géographiques du recensement. Page consultée le 14 juillet 2007.
- ↑ Domesday Explorer - Anciennes unités administratives. Page consultée le 14 juillet 2007.
- ↑ Information visiteur de Stamford - Chronologie. Page consultée le 19 octobre 2006.
- ↑ Version en ligne du Domesday Book - Herefordshire. Consultée le 19 octobre 2006.
- ↑ Domesday Explorer - Définition de "Comté". Consultée le 19 octobre 2006.
- ↑ George, D., Lancashire, (1991)
- ↑ Elcock, H., Local Government, (1994)
- ↑ Kingdom, J., Local Government and Politics in Britain, (1991)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Historic counties of England ».
Voir aussi
Articles connexes
- Subdivisions de l'Angleterre
- Comtés administratifs d'Angleterre
- Comtés métropolitains et non-métropolitains d'Angleterre
- Comtés cérémonials d'Angleterre
Liens et documents externes
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