- Comté de Rouergue
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Comté de Rodez
Le comté de Rodez est un fief faisant partie de l'ancienne province du Rouergue, aujourd'hui en Aveyron, et dont la capitale est Rodez. Ses armes sont « De gueules, au lion léopardé d'or »
Sommaire
Histoire
À la chute de l'empire romain, le Rouergue changea souvent de maître : il appartint successivement aux Wisigoths en 472 ; aux Francs en 507 ; de nouveau aux Wisigoths en 512 ; aux rois d'Austrasie en 533 ; en 588 aux ducs d'Aquitaine, qui en furent dépouillés par Pépin le Bref en 768. Charlemagne l'incorpora en 778 au royaume d'Aquitaine et y établit des comtes qui, d'abord viagers, s'érigèrent par la suite en seigneurs héréditaires de leur comté.
Le comté de Rouergue
Vers le milieu du IXe siècle, Charles le Chauve confirma les comtes de Rouergue dans leurs possessions et y ajouta le comté de Toulouse qu'il détacha du duché d'Aquitaine.
À la mort de Hugues, onzième comte de Rouergue (1053), Berthe, sa fille, se vit disputer son héritage par Guillaume IV, comte de Toulouse, et son frère Raymond de Saint-Gilles. On prit les armes ; mais Berthe étant morte en 1065, les deux frères se tournèrent l'un contre l'autre. Après quinze ans de luttes, ils convinrent que Guillaume aurait le comté de Toulouse, et Raymond celui de Rouergue, dont il avait pris le titre à la mort de Berthe. Raymond succéda à son frère dans son comté, et le Rouergue devint l'apanage des fils puînés des comtes de Toulouse. En 1105, Raymond trouva la mort en Palestine, laissant deux fils, Bertrand et Alphonse âgé de deux ans. Alors des prétentions éclatèrent. Raimond-Bérenger III, comte de Barcelone, vicomte de Millau, et Guillaume, comte de Poitiers, profitant de la minorité d'Alphonse, entrèrent à main armée dans ses États. Trop faible pour résister, AIphonse se retira en Provence et ne reconquit ses deux comtés qu'en 1120. Jeanne, unique héritière de cette maison et femme d'Alphonse, comte de Poitiers, étant morte sans postérité, le Rouergue revint à la couronne en 1271.
Le comté de Rodez
Cependant, Raymond de Saint-Gilles, en partant pour la croisade, avait engagé à Richard III, fils puîné de Béranger vicomte de Millau et de Rodez, la partie de la ville de Rodez appelée le Bourg et quelques châteaux. De là l'origine du comté de Rodez, car le vicomte Richard III prit le titre de comte de Rodez en 1112, profitant des luttes entre Guillaume IX d'Aquitaine et Alphonse Jourdain, comte de Toulouse.
À la mort d'Henri II de Rodez, en 1304, le comté passa à Bernard VI, comte d'Armagnac, par son mariage avec Cécile, l'une des filles de Henri II. Cécile, à la mort de son père, avait pris le titre de comtesse de Rodez ; il lui fut disputé par ses sœurs. Cécile mourut en 1313, laissant pour héritier Jean, son fils, qui unit les comtés d'Armagnac et de Rodez.
Les comtes d'Armagnac et de Rodez
Jean Ier le Bon avait épousé en premières noces Reine de Goth, petite-nièce du pape Clément V. Après la mort de celle-ci, il se remaria avec Béatrix de Clermont, comtesse de Charolais, princesse du sang de France. Ce mariage fut l'une des principales causes de la puissance des comtes d'Armagnac, puisqu'elle les éleva au rang de seigneurs du sang de France. Jean se distingua dans les guerres de son temps, sous les règnes de Philippe de Valois et du roi Jean.
Jean II le Gras surnommé aussi le Bossu, fils de Jean Ier et de Béatrix de Clermont, employa la plus grande partie de son règne à délivrer le Rouergue des compagnies anglaises qui le désolaient. Il mourut en 1384, à Avignon, d'où son corps fut transporté dans l'église cathédrale d'Auch. Il laissa de son épouse, Jeanne de Périgord, deux fils, Jean et Bernard, qui lui succédèrent, et une fille, Beatrix, qui fut mariée en secondes noces à Barnabé Visconti, seigneur de Milan.
Jean III, lieutenant général des armées du roi en Languedoc, parvint à chasser, en 1387, les routiers du Rouergue. Ayant voulu donner du secours aux Florentins contre Galéas Visconti, duc de Milan, il fut blessé dans cette campagne, et il mourut peu de temps après de ses blessures.
Bernard VII, le fameux connétable, fut massacré à Paris en 1418. C'était un grand capitaine et un homme de génie ; mais son excessive fierté, son inflexibilité, son despotisme, défauts héréditaires dans sa famille, le perdirent. On a conservé de lui un mot qui le dépeint tout entier. Ses officiers étant venus lui dire que le peuple de Rodez était au moment de se mutiner : « Se ley dabale! » (« Si j'y descends ! ») fut sa réponse. Bernard avait tout ce qu'il fallait pour être le bienfaiteur de sa patrie ; mais il mit dans sa conduite trop de raideur, dans ses mesures trop de négligence ; il ne fit qu'aggraver des maux qu'il aurait pu guérir.
Jean IV fut l'héritier et le successeur de Bernard, son père, non seulement dans les comtés de Rodez et d'Armagnac, mais encore dans tous ses autres domaines, qui étaient immenses. Il habitait le Languedoc où il était lieutenant pour son père dans le temps que celui-ci était occupé à faire la guerre au duc de Bourgogne ; mais dès qu'il eut appris sa fin tragique il se retira en Rouergue, où il tâcha de se concilier, par ses bienfaits, la bienveillance de ses vassaux. Bien qu'il y vécût retiré, ses ennemis l'accusèrent de plusieurs griefs auprès du roi Charles VII, qui lui déclara la guerre en 1444 et confia la commandement de son armée au dauphin, plus tard Louis XI. Ce prince entra en campagne, assiégea Entraygues, puis Rodez et Sévérac-le-Château et soumit enfin toutes les places du comté. Ayant fait sa paix avec le roi, Jean mourut en 1450, au château de L'Isle-Jourdain (Gers).
Jean V, son fils et successeur, s'attira, par sa vie scandaleuse, l'indignation du roi Charles VII, à qui, d'ailleurs, il faisait ombrage à cause de sa puissance et de ses richesses. Il se rendit coupable de trahison envers le roi Louis XI, qui lui déclara la guerre. Poursuivi dans toutes ses retraites, Jean s'enferma dans Lectoure et y soutint un long siège ; mais la ville capitula, et le comte fut massacré dans son château avec tous ses enfants. C'est au château de Busset et non dans celui de Castelnau-Bretenoux, comme plusieurs l'ont écrit, que sa veuve reçut de trois empoisonneurs, le seigneur de Castelnau, Olivier le Roux et Guiraudon, le breuvage destiné à frapper dans ses flancs l'enfant dont elle devait être mère.
Charles, dernier comte du nom d'Armagnac, succéda en 1484 à Jean V, son frère, mais seulement pour le domaine utile. Il mourut en 1497, laissant pour seul héritier Charles d'Alençon, son petit-neveu, qui épousa Marguerite de France, sœur de François Ier, substituée aux droits du roi sur les biens de la maison d'Armagnac. Il mourut en 1525, sans postérité. Le comté passa alors à Henri d'Albret, le second mari de sa veuve. Son petit-fils, en devenait roi de France sous le nom d'Henri IV réunit le comté de Rodez à la France.
Le rattachement du comté à la couronne fut l'occasion pour les évêques de Rodez, qui se partageait la ville de Rodez avec les comtes (les évêques étaient seigneurs de « la Cité », tandis que les comtes étaient seigneurs du « Bourg ») de reprendre à leur compte le titre de comte de Rodez.
Voir aussi
- Liste des vicomtes de Carlat
- Liste des comtes de Toulouse
- Liste des comtes de Rouergue
- Liste des comtes de Rodez
- Liste historique des comtés français
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