- Comité de salut public (1958)
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L'expression comité de salut public désigne les comités insurrectionnels mis en place en mai 1958 dans les villes d'Algérie, puis en Corse. Placés sous l'autorité des militaires, ils réclament le retour du général de Gaulle.
Le 13 mai 1958, une manifestation, organisée par un comité de vigilance qui regroupe des associations d'anciens combattants, des formations patriotiques et des partis politiques, pour saluer la mémoire de trois soldats français exécutés par le FLN et s'opposer à la formation du gouvernement Pierre Pflimlin, considéré comme « un gouvernement d'abandon », tourne, à l'initiative de partisans de l'Algérie française, à l'émeute. Quelques milliers de manifestants, emmenés par Pierre Lagaillarde, se dirigent vers le gouvernement général, où ils fraternisent avec les parachutistes chargés de protéger le bâtiment[1].
Dans la confusion, un comité de salut public civil et militaire, rassemblant des gaullistes et des activistes de toutes obédiences, est constitué sous la présidence du général Massu[2]. Celui-ci adresse au Président de la République, René Coty, un télégramme exigeant la création d'un gouvernement de salut public, à Paris[1].
Après la formation de ce comité à Alger, des organismes analogues se forment dans les grandes villes d'Algérie[1].
Le comité d'Alger n'ayant reconnu, le 14 mai, que l'autorité du général Salan, celui-ci s'adresse le lendemain matin à la foule massée sur le Forum; il achève son allocution par un « Vive de Gaulle! » impulsé par Léon Delbecque. Considérant cet hommage comme un appel, le général de Gaulle réplique le soir même par un communiqué dans lequel il se dit « prêt à assumer les pouvoirs de la République ».
Le 24 mai, la première phase du plan Résurrection est activé et les parachutistes du 12e BPC de Calvi sont parachutés à Ajaccio, dont ils prennent le contrôle en quelques heures avec la complicité entre autres du gaulliste Jacques Foccart. Un comité de salut public est constitué sous la présidence du colonel Jean-Robert Thomazo (alias "nez-de-cuir") qui prend le commandement civil et militaire de l'île[2].
Composition du comité de salut public d'Alger
- général Jacques Massu, président
- colonel Ducasse, adjoint,
- colonel Jean-Robert Thomazo, adjoint,
- colonel Roger Trinquier, adjoint,
- Auguste Arnoud, pilote
- André Baudier, commis aux HLM
- Mohamed Berkani, comptable
- Thaieb Chikh, agriculteur
- Maurice Coulondre, agent immobilier
- Léon Delbecque, conseiller défense nationale
- René Denis, directeur commercial
- Claude Dumont, directeur commercial
- Armand Froment, ingénieur
- Joseph Jolivet, conducteur de travaux
- Pierre Lagaillarde, avocat
- Jean Lalanne, directeur commercial
- Jacques Laquière, avocat
- Bernard Lefèvre, docteur
- Jean L’Hostis, ingénieur des ponts & chaussées
- Mohand Saïd Madani, contremaître
- Saci Madhi, commandant en retraite
- Robert Martel, agriculteur
- Claude Martin, industriel
- Jacques Merlo, ingénieur CFPA
- Gabriel Montigny, agent NCE
- Paul Moreau, directeur de société
- Maurice Mouchant, directeur d’école
- Roger Muller, professeur
- Edgar Nazare, ingénieur aéronautique
- Lieutenant Lucien Neuwirth
- Rodolphe Parachini, employé Shell
- Armand Perrou, commercial
- André Prost, expert près les tribunaux
- André Regard, secrétaire général ministère de l’Algérie
- Alain de Serigny, directeur de L'Écho d'Alger
- Armand Vacher, chef de service
- René Vinciguerra, administrateur
- capitaine Jacques Eengels
- capitaine Robert Marion
- capitaine Charles Renaud
- Maurice Crespin, représentant
- Roger Goutailler, commerçant
- Jean Ortiz, commerçant
- Jacques Roseau, lycéen
Notes et références
- René Rémond, 1958, le retour de De Gaulle, vol. 96 de la collection Questions au XXe siècle, Éditions Complexe, 1998, 190 pages (ISBN 2870277237).
- Bertrand Pauvert, Droit Constitutionnel: Théorie générale - Ve République, Studyrama, 2004, 493 pages, p. 245 (ISBN 2844724434).
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