Colonne corinthienne

Colonne corinthienne

Ordre corinthien

Chapiteau et entablement corinthien du Panthéon de Rome
Chapiteaux corinthiens de la façade néoclassique de la poste de New York
Dessin d'un chapiteau corinthien, s'apparentant ici toutefois davantage au composite (volutes ioniques superposées au chapiteau corinthien pur)

L'ordre corinthien est le dernier des trois ordres architecturaux grecs, dont le caractère est surtout déterminé par une grande richesse d’éléments et un chapiteau décoré de deux rangées de feuilles d’acanthe[1].

Si la forme évasée et la décoration végétale qui caractérise le chapiteau corinthien fit son apparition en Égypte, en Assyrie et dans d'autres contrées d'Orient, avant d'être adoptée par les Grecs. Ceux-ci ont le mérite d'avoir épuré et enrichi les types préexistants, ainsi que de les avoir appliqués à un nouvel ordre d'architecture. Les chapiteaux de l'île de Théria peuvent être considérés comme étant la forme la plus ancienne.

Sommaire

Description

L'ordre corinthien a été inventé aux alentours de 380 avant J-C. Il est d'abord utilisé dans les parties secondaires des grands édifices, souvent à l'intérieur. On retrouve notamment des colonnes corinthiennes au temple d'Apollon à Bassae ou encore à l'intérieur de la tholos de Delphes dans le sanctuaire d'Athéna Pronaïa.

Puis l'ordre corinthien va être utilisé seul. C'est notamment cet ordre qui est employé pour la construction du temple de Zeus à Athènes (l'Olympéion), un temple aux proportions assez exceptionnelles puisqu'il reste l'un des plus grands temples grecs jamais construits.

Nous ne possèdons que très peu de temples grecs purement corinthiens ; en revanche cet ordre sera sans conteste le préféré des architectes romains.

Le fût de la colonne corinthienne est ordinairement lisse, quand les colonnes sont de porphyre ou de granite ; et cannelé quand elles sont de marbre. Le nombre de cannelures varie de vingt à trente-deux (il est le plus souvent de vingt-quatre), suivant le diamètre de la colonne ; et, comme il convient qu'une cannelure corresponde au milieu de chacune des quatre faces du chapiteau, le nombre de cannelures doit être divisible par quatre.

La base adoptée par l'ordre corinthien est généralement la base ionique-attique ; quelquefois la base composite. Les tores des bases sont parfois ornés de feuillages et d'entrelacs.

L'entablement caractérise l'ordre corinthien presque autant que le chapiteau. Mesures prise sur les plus beau bâtiments corinthiens (le temple de Vesta à Tivoli, le temple de Minerve à Assise, le panthéon et le temple d'Antonin à Rome), on trouve que la hauteur de l'entablement est le cinquième de la hauteur des colonnes. Toutefois, on peut élever l'entablement aux deux neuvièmes. Les proportions de l'architrave et de la frise sont très variables. Les Romains ont orné la bande supérieure de l'architrave d'une moulure, qui se compose ordinairement d'une cimaise et d'un filet, et qui, faisant saillir l'architrave, la sépare nettement de la frise.

La frise corinthienne ne se distingue de l'ionique que parce qu'elle comporte généralement une plus grande magnificence d'ornements ; elle reste parfois lisse.

Quant à la corniche qui contourne l'entablement corinthien, elle varie beaucoup dans ses proportions et sa décoration. On trouve des corniches corinthiennes qui n'ont pas de larmier ; d'autres, au contraire, ont le larmier d'une grandeur énorme. L'ordre corinthien, d'abord d'une grande beauté, alla toujours croissant en luxe et en richesse. Le maximum de ce luxe se rencontre dans les monuments de Baalbek et de Palmyre.

Les architectes de la Renaissance ont été plus heureux dans leur imitation de l'ordre corinthien que dans celle du dorique ou de l'ionique ; les fautes qu'ils ont commises proviennent généralement de leur respect aveugle pour les antiquités romaines, qu'ils n'avaient point comparées aux monuments grecs. Ce fut pour avoir trop regardé quelques édifices romains mal conçus que l'illustre Andrea Palladio introduisit dans l'architecture de la Renaissance la frise bombée, innovation des plus malheureuses. La colonnade du Louvre de Claude Perrault est une habile application de l'ordre corinthien. Il faut en dire autant de l'église de la Madeleine, à Paris.

Éléments de l'ordre corinthien

Corint.JPG

Légende du dessin :

Quelques exemples de l'ordre corinthien

Corinthien grec

Corinthien romain

Corinthien moderne

Bibliographie

  • Nouveau Larousse illustré, 1898-1907

Notes

  1. Voir, entre autres, l'article « Acanthe » du Dictionnaire d’architecture de d'Aviler.

Voir aussi

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