- A Saucerful of secrets
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A Saucerful of Secrets
A Saucerful of Secrets Album par Pink Floyd Sortie 29 juin 1968 Enregistrement août et octobre 1967, janvier - avril 1968
Studios Abbey Road, LondresDurée 39:24 Genre(s) Rock psychédélique
Rock progressif
Space rockProducteur(s) Norman Smith Label EMI
ColumbiaCritique Allmusic[1]
Blender[2]
Rolling Stone[3] (défavorable)Albums de Pink Floyd The Piper at the Gates of Dawn
(1967)More
(1969)A Saucerful of Secrets (appelé parfois par les fans "S.O.S.") est le second album du groupe de rock britannique Pink Floyd. Il fut enregistré en 1967 et 1968 dans les studios Abbey Road et sortit le 29 juin 1968.
Sommaire
Historique
Syd Barrett
C’est la dernière participation, et de manière limitée, de Syd Barrett avec Pink Floyd. Dès la fin de 1967, il est sous l’emprise des nombreuses drogues qu’il absorbe quotidiennement, notamment le LSD : il n’arrive plus à jouer en groupe, a de plus en plus peur de se produire en concert et ses absences répétées fragilisent la cohésion du groupe. Les autres musiciens cherchent alors un autre guitariste pour, dans un premier temps, épauler Barrett, puis pour le remplacer. Le premier nom à circuler est celui de Jeff Beck, mais c'est David Gilmour, originaire comme les quatre autres de Cambridge et ami d'enfance de Barrett, qui devient le nouveau membre de Pink Floyd. Barrett joue sur les chansons Jugband Blues, Remember a Day et Set the Controls for the Heart of the Sun. Il a peut-être participé à See-Saw et Corporal Clegg[4].
Analyse des chansons
C'est un album de transition dans l’œuvre de Pink Floyd car l’influence créative de Barrett s’atténue avant de disparaître définitivement au profit de celle de Rick Wright et de Roger Waters, qui écrivent à eux deux la plupart des titres de l’album. Le jeu de guitare de Gilmour est particulièrement propice aux atmosphères des compositions de Wright. Pink Floyd glisse du psychédélisme vers le space rock[5] et devient l'un des groupes majeurs de la scène internationale.
Let There Be More Light
C'est le titre qui ouvre l'album. Entièrement composé par Roger Waters, il débute avec un solo de basse. La voix des couplets est celle de Richard Wright, suivie du refrain par celle de David Gilmour. La chanson se termine par des solos de guitare de Gilmour. Le titre de la chanson semble être une parodie de la phrase biblique Let there be light («Que la lumière soit»). La chanson raconte l'arrivée d'extra-terrestres sur terre. A noter à la fin la référence à la chanson des Beatles, Lucy In the Sky.
Remember a Day
Composé et chanté par Rick Wright. Le titre devait initialement paraître sur le premier album The Piper at the Gates of Dawn. Le producteur Norman Smith assure la batterie et les choeurs. Elle est une des rares chansons de Pink Floyd avec Syd Barrett (guitare acoustique) et David Gilmour (guitare électrique) jouant ensemble.
Set the Controls for the Heart of the Sun
Ecrit et chanté par Roger Waters, à partir d'un recueil de poésies chinois de la dynastie Tang. Set the Controls for the Heart of the Sun (« Mets le cap sur le cœur du soleil ») se décompose de façon classique selon la formule "deux couplets, un instrumental, troisième et dernier couplet". La mélodie, simple et linéaire, est orientalisante et hypnotique. L'instrumental central, quant à lui, se divise en deux parties : un crescendo où l'orgue Farfisa, pratiquement seul au départ, se laisse peu à peu submerger par la guitare, jusqu'à une explosion sonore qui débouche sur une simple ligne d'orgue qui marque le début de la deuxième partie. Ce sont alors des vibratos d'orgue et des glissendis de guitare qui créent une ambiance spatiale, rejoints par la basse et la batterie, avant de revenir au thème avec le dernier couplet qui s'évanouit dans d'ultimes glissades d'orgue. Le groupe l'interpréta en concert dès 1967, et jusqu'en 1973. La chanson figure dans le disque live Ummagumma, ainsi que dans Live at Pompeii et sur divers bootlegs. Waters la reprendra plus tard lors de ses tournées en solo, dans une version revue sur le plan des arrangements, guitare et saxophone notamment.
Corporal Clegg
Chanson écrite par Roger Waters avec David Gilmour à la guitare, au chant et au kazoo. L'inventeur du kazoo s'appelait Thaddeus von Clegg, qui porte le même nom que le caporal de la chanson. Nick Mason chante les couplets: He won it in the war, In orange red and blue, He's never been the same et From her majesty the queen). [6] C'est la seule chanson sur laquelle le batteur du groupe chante, avec One of These Days, dans laquelle il récite la phrase; et Scream Thy Last Scream, une composition inédite de Syd Barrett. Corporal Clegg est la première composition antimilitariste de Roger Waters. Il évoque la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle mourut son père : elle évoque l'oubli dans lequel est tombé le caporal Clegg, qui perdit sa jambe au combat sans pour autant être honoré (sa seule médaille, il l'a « trouvée au zoo »), et l'alcoolisme apparent de son épouse (Missus Clegg, another drop of gin ?).
A Saucerful of Secrets
Il s'agit d'une suite en quatre mouvements, de 12 minutes, première oeuvre conceptuelle de Pink Floyd. Elle décrirait la mise en musique d'une bataille : préparatifs dans une atmosphère oppressante, l'affrontement et une oraison funèbre finale[7].
- Something Else (« quelque chose d'autre » : très calme au début, section d'orgue et montée en crescendo dramatique. L'ambiance angoissante ferait référence aux oeuvres de H.P. Lovecraft chers à Waters.[8]
- Syncopated Pandemonium (« pandémonium syncopé ») : violentes boucles de batterie, déflagrations de guitare, gong puissant, piano free.
- Storm Signal (« signal d'orage ») : clochettes et grondements d'orgue. Cette partie courte est une transition vers la suivante.
- Celestial Voices (« voix célestes ») : partie passacaille, en contraste total avec les parties précédentes qui évoquaient le chaos. Elle commence avec un thème de 15 accords sur 8 mesures à l'orgue, sur lequel se greffent ensuite : la guitare (en glissendi de bottleneck), la basse, la batterie, la guitare (au médiator) et la voix de Gilmour. Elle donne un aspect euphorique à l'ensemble du morceau. Cette partie a été reprise seule lors de plusieurs concerts où elle clôturait une suite nommée The Journey. Une version d'une longueur exceptionnelle (9 reprises du thème) en a été exécutée au Royal Festival Hall en 1969 avec grand orgue, cuivres et choeurs ; une autre dans un concert au Concertgebauw d'Amsterdam en 1969. Celestial Voices recevait alors le nom de The End of the Beginning.
See-Saw
Chanson composée et chantée par Rick Wright avec l'utilisation du mellotron qui préfigure le rock progressif du futur Pink Floyd.
Jugband Blues
Avec cette composition, Syd Barrett signe une sorte de testament où il fait référence à son éviction du groupe (And I don't care if I'm nervous with you) et de sa folie (je vous suis très reconnaissant de préciser que je ne suis pas ici). Lors de l'enregistrement il fait venir à l'improviste plusieurs musiciens de l'Armée du salut qui se produisaient dans la rue et leur demande de jouer selon leur envie. Deux versions seront enregistrées, l'une improvisée selon la volonté de Syd (la version de l'album) et une autre à la demande de Norman Smith.
Jugband Blues figure à la fin de l'album en forme d'hommage du groupe envers Syd. Elle faisait initialement partie d'une série de chansons qui devaient paraître dans un album solo de Syd Barrett "Apples and Oranges"[9].Pochette
La pochette de l’album est la première collaboration entre le groupe et Storm Thorgerson avec son agence de graphisme Hipgnosis.
Liste des chansons
- Let There Be More Light (Waters) – 5:38
- Remember a Day (Wright) – 4:33
- Set the Controls for the Heart of the Sun (Waters) – 5:28
- Corporal Clegg (Waters) – 4:13
- A Saucerful of Secrets (Gilmour, Mason, Waters, Wright) – 11:57
- Something Else
- Syncopated Pandemonium
- Storm Signal
- Celestial Voices
- See-Saw (Wright) – 4:36
- Jugband Blues (Barrett) – 3:00
Musiciens
Pink Floyd
- Syd Barrett – guitare, chant
- David Gilmour – guitares, chant
- Nick Mason – batterie, percussions, chant. Sauf sur Remember a Day
- Roger Waters – basse, chant
- Richard Wright – claviers, chant
Musiciens additionnels
- Norman Smith – batterie et choeurs sur Remember a Day
- 7 membres de l'Armée du salut (Salvation Army Band of North London) sur Jugband Blues:
- Ray Bowes et Terry Camsey – cornet à pistons
- Mac Carter et Ian Hankey – trombone
- Les Condon et George Whittingham – tuba
- Maurice Cooper – euphonium
Citations
« Je me rappelle que Nick et Roger ont dessiné A Saucerful of Secrets comme un diagramme architectural, avec une structure dynamique, comme n'importe quelle sorte de forme musicale, avec des crêtes et des creux. Voila de quoi il s'agissait. Ce n'était pas de la musique qui venait de la beauté ou de l'émotion. Il n'y a jamais eu de scénario. Cependant, les années qui suivirent, nous avons recu des lettres de gens disant ce que cela signifiait pour eux. Des scripts de film aussi parfois[10]. »— David Gilmour, Mojo Magazine, mai 1994
« J'ai écrit le morceau qui donne son nom à l'album et je me rappelle de Norman (Smith) disant : "Vous ne pouvez pas faire ça, c'est trop long. Vous devez écrire des chansons de 3 minutes". On était assez insolents, en fait, et on lui a dit : "Si tu veux produire ce disque, va-t'en". Une bonne attitude, je pense[10]. »— Richard Wright, Mojo Magazine, mai 1994
« C'était vraiment très stressant d'attendre que Syd vienne avec les chansons pour le deuxième album. Tout le monde l'attendait, et il n'a pas pu le faire. Jugband Blues est une chanson très triste, le témoignage d'une dépression nerveuse. La dernière chanson que Syd écrivit pour le groupe, Vegetable Man, était faite pour ces sessions mais ça n'a jamais abouti. Il l'a écrite dans ma maison ; c'est juste une description de ce qu'il porte. C'est très troublant. Roger [Waters] l'a écartée de l'album car elle était trop sombre, et c'est vrai qu'elle l'est. Ca ressemble à des éclairs de conscience[10]. »— Peter Jenner, Mojo Magazine, mai 1994
Notes et références
- ↑ Richie Unterberger, « A Saucerful of Secrets: Overview », Allmusic
- ↑ Carlo Twist, « Pink Floyd: A Saucerful of Secrets Review », Blender
- ↑ Jim Miller, « Pink Floyd: A Saucerful of Secrets: Music Reviews: Rolling Stone », 26 octobre 1968, Rolling Stone n° 20
- ↑ FAQ de Pink Floyd #1
- ↑ François Caron, Dictionnaire du Rock, sous la direction de Michka Assayas, Bouquins, Robert Laffont, 2001, tome 2, p.1390.
- ↑ Confirmé dans une émission de radio, Rockline, en 1992.
- ↑ Aymeric Leroy, Pink Floyd, plongée dans l'oeuvre d'un groupe paradoxal, éditions Le mot et le reste, 2009, p.44.
- ↑ François Ducray, Pink Floyd, Librio musique, E.J.L., 2000, p.32.
- ↑ Aymeric Leroy, op. cit., p.45.
- ↑ a , b et c Interview pour le Mojo Mgazine
Liens externes
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