Châsse rois Mages

Châsse rois Mages

Châsse des rois mages

Châsse des Rois Mages dans le chœur de la cathédrale de Cologne

La châsse des rois mages de Cologne (en allemand Dreikönigenschrein) est un reliquaire conservé dans la cathédrale de Cologne.

  • Orfèvre : Atelier de Nicolas de Verdun et ses successeurs colonais.
  • Date de fabrication : 1181-1230
  • Materiaux : Bois de chêne restauré, argent et cuivre repoussé et doré, émail champlevé, cloisonné et mixte, vernis brun, filigranes et pierreries.
  • Dimensions : H. 153 cm, La. 110 cm, Lg. 220 cm.
  • Lieu de conservation actuel : Chœur de la cathédrale de Cologne, Allemagne.


Sommaire

Fonction sacrée

La châsse de Cologne possède un rôle indispensable dans le culte rendu aux Rois Mages. En 1985, P. A. Sigal écrivait dans LHomme et le miracle dans le France Mediévale, « Lidée quun Saint est présent par lintermédiaire de ses reliques est une idée courante au Moyen Âge. […] Par lintermédiaire de ses reliques, le compagnon invisible quest le Saint marque sa présence (praesentia) et sa puissance (potentia) ». Nous pouvons dire de la même manière que les reliques des Rois Mages sont présentes par lintermédiaire du reliquaire et que ce dernier transcrit visuellement la praesentia et la potentia des Saints.

Son enveloppe qui cache pour la plus grande partie de lannée les reliques aux yeux des fidèles retranscrit de nombreux attributs de la Sainteté. Ses matériaux, sa forme et son iconographie sont des constants rappels de son contenu ; quant à sa mise en scène, elle rappelle le pouvoir mystique qui sen dégage. Lauthenticité de la relique qui lui confère ses pouvoirs est également retranscrite dans le reliquaire. Cette enveloppe de métal inaltérable réhabilite les ossements dans leur statut de corpus inccoruptum, de même que le réemploi des pierres antiques sont la preuve de leur origine ancienne.

La pratique couramment attestée entre le XIe et le XIIe siècle, consistant à se placer sous les reliques afin despérer bénéficier de leur flux miraculeux, est un bon exemple de limportance du reliquaire. Cette pratique était une reconstruction du miracle dit de limposition des mains durant lequel le Saint parvenait à guérir en se plaçant au dessus du malade. En se tenant au dessous du reliquaire et donc des reliques, le suppliant recréait ainsi la même relation avec le corps du Saint, par une sorte de transposition plus ou moins consciemment ressentie. La châsse de Cologne a fait lobjet de telle pratique comme le prouve la description de la procession organisée en 1322 à loccasion de la translation des reliques dans le nouveau chœur gothique. Durant la procession, le reliquaire était précédé de seize autres châsses et de nombreuses haltes furent faites pour permettre aux fidèles de vénérer la relique et notamment de passer en dessous. Dans cette situation, et plus quà nimporte quelle autre, le reliquaire avait pour fonction de « signifier » le Saint.

Une construction visuelle de la Sainteté (praesentia)

Les matériaux

Comme de nombreux reliquaires médiévaux, la châsse des Rois Mages de Cologne est faite dune alliance de multiples matériaux précieux. Son âme de bois est recouverte dor, dargent, de cuivre repoussé et doré ainsi que démaux champlevés et cloisonnés. Dabondantes pierres précieuses ou semi précieuses garnissent avec les gemmes et les camées antiques lensemble de la châsse. Seuls ces matériaux étaient jugés dignes de contenir son précieux dépôt. Mais si on exprimait ainsi lestime que lon portait à la dépouille dun Saint, lusage de lor est bien moins anodin quil ny parait.

Métal fabuleux, métal fétiche, lor remplissait deux fonctions sociales au Moyen Âge : il était un instrument déchange en même temps quun objet conférant prestige et puissance. Le prestige social était naturellement lié à sa possession et aux largesses que celui-ci permettait. Il était la marque du pouvoir, il rehaussait la beauté et glorifiait la vaillance. Son rôle symbolique était donc capital. Dans lart médiéval en particulier il était le synonyme de la spiritualité. Lor était le symbole du sacré. Il traduisait la splendeur dun monde divin, figurait le ciel, auréolait les Saints, symbolisait un lien de perfection, de richesse et déternité. Dans le cas de la châsse de Cologne, cela créait une sorte de distanciation montrant que ce nétait pas totalement les restes dhommes terrestres mais surtout ceux de Saints faisant partie du royaume de Dieu.

La châsse des Rois Mages possédait au XIIIe siècle 222 pierres précieuses, semi précieuses et camées antiques dont seulement 138 sont encore en place. Aujourdhui, cest 304 qui y sont enchâssés. Les 166 pierres de différence correspondent à des rajouts effectués tout au long des siècles et dont la plupart (152) proviennent de récentes restaurations (1961 et 1973). Le premier plan dinterprétation de ces pierres précieuses voit généralement en elles de simples ornements contribuant à la préciosité de lœuvre. Or elles entretiennent aussi des relations étroites avec la notion même de Sainteté. Très souvent de manière métaphorique, les Saints sont désignés comme les « pierres vives » (lapides vivi) de la foi en Dieu. Les pierres précieuses, le cristal de roche nétaient pas des masses inertes. Elles étaient porteuses de sens : leur couleur changeante, leur transparence ou la force de leur éclat étaient pour les hommes du Moyen Age autant de propriétés qui leur conféraient des vertus surnaturelles. Par ces pouvoirs, de nombreuses légendes leur furent rattachées et les pierres devinrent ainsi semblables aux Saints. Comme eux, elles avaient obtenu leurs vertus de Dieu. Leur utilisation sur cet objet liturgique était donc, au même titre que lor, un élément qui signifiait aux fidèles le caractère sacré voir mystique de la relique.

Lumière et mise en situation

Daprès un des documents recensé par R. Kroos, on apprend quen 1164, juste après leur arrivée, les reliques étaient fort probablement déposées au milieu de la nef de lancienne cathédrale un nouvel autel avait été érigé pour elles. Quand la châsse fut terminée aux alentours de 1230 un magnifique lustre-couronne fut suspendu au dessus. Bien plus gros que celui des cathédrales dHildesheim ou dAix-la-Chapelle il pouvait supporter jusqu'à quatre vingt seize chandelles. Lexplication de ce chiffre est trouvée dans lHistoria Scholastica de Petrus Comestor ; les 96 chandelles correspondent à la sommes des douze Apôtres, des douze Prophètes et des soixante douze disciples envoyés par Jésus pour répandre la Parole de Dieu (Luc, X, 1). Il est délicat de savoir si ce nombre avait un rapport iconographique avec sa position au dessus de la châsse. Le lustre fut malheureusement détruit par lincendie qui ravagea lancienne cathédrale en 1248. Mais, même si lobjet est perdu, il nest pas difficile dimaginer que lor de la châsse ainsi éclairé devait réfléchir la lumière et faire briller le reliquaire dans la pénombre de lédifice carolingien.

Depuis lannée 2004, ces conditions primitives déclairement ont été restaurées permettant aux touristes de sidentifier aux croyants dautrefois. Encore aujourdhui, en pénétrant par le portail Ouest de la cathédrale, le visiteur est surpris par cette châsse dont léclat semble être un court instant dorigine miraculeuse. Après le premier étonnement, il est aisé de constater que cette lumière «divine » provient de spots dardant sur lœuvre un puits de lumière. Il nous semble néanmoins intéressant de sarrêter sur cette première impression qui reflète la manière dont les hommes du Moyen Age appréhendaient cet objet.

Tous les spécialistes du culte saccordent à dire que les Saints, perçus comme des créatures du ciel, sont très souvent qualifiés dêtres de lumière. Depuis des siècles, les artistes symbolisent la Sainteté chrétienne grâce à la lumière émanant des corps et des visages. Lauréole ou le nimbe est la marque concrète de leur élection divine. Dans le langage courant on dit dun Saint que sa vie, ses paroles ou ses actions sont lumineuses et quil reflète la lumière de Dieu. Les récits tirés des pièces des procès de canonisation sont précis et circonstanciés. Globalement ils rapportent le fait suivant : un ou plusieurs témoins ont observé une lumière éclatante, parfois aveuglante émaner du corps dune personne. Le sujet semble enveloppé de lumière comme le reliquaire dor enveloppe de lumière ses restes.

Les trois Rois Mages en tant que Saints possédaient eux aussi la lumière comme attributs. Daprès les Écritures canoniques, nous savons peu de choses de ces trois personnages. Leur existence repose sur un seul texte extrêmement court dans lÉvangile de Saint Mathieu (II, 7-16). Mais à partir du VIe siècle, la légende embellit largement le texte évangélique trop sobre. De nombreux miracles relatés dans différents manuscrits furent mis à lactif des Mages. Cest un certain Jean dHildesheim, qui en réalisa la synthèse au milieu du XIVe siècle, en écrivant Historia Trium Regum. Il raconte entre autres que le trépas de chacun des trois rois fut annoncé par une lumière aveuglante provenant dun astre extraordinaire. Mais la dialectique de la lumière est également très présente sous la forme de létoile qui guida les Mages vers le lieu de naissance du Christ. Décrite dans tous les récits de la Nativité, elle est qualifiée, autant dans lÉvangile de Mathieu que dans les différents récits apocryphes de lÉpiphanie, détincelante : « Nous avons vu une étoile énorme qui brillait parmi ces étoiles-ci et qui les éclipsait au point que les autres étoiles nétaient plus visibles. » (Protévangile de Jacques (XXI, 2). Si le statut de létoile, symbole crée et transitoire, fait lobjet de discussions, son caractère lumineux, quelle que soit sa forme, nest jamais remis en question.

Dans ces conditions, lutilisation de lor et de ses propriétés réflectrices, ainsi que sa mise en situation dans la nef de la cathédrale donnent au reliquaire une dimension particulière. Tout dabord ce métal permet de signifier au fidèle quil est désormais en présence du sacré mais il habille aussi littéralement de lumière les restes miraculeux afin de rappeler celle qui émanait des Saints, comme celle qui guida les Rois Mages.

La forme

La forme de la châsse apporte elle aussi des éléments à la fonction du reliquaire. Sa forme architecturale nest pas sans rappeler celle dun édifice religieux chrétien. Elle se présente en quelque sorte comme une basilique miniature à trois nefs. La plupart du temps cette forme est interprétée comme limage de la Ville Sainte, la Jérusalem Céleste. Cette notion chrétienne, issue du judaïsme, fait référence à lÉglise qui descendra du ciel après la résurrection des morts pour le règne millénaire. Une sorte de Jérusalem nouvelle, comme limage dune église accueillant les croyants de toutes les races. Jean la décrit dans le chapitre XX de son apocalypse : « Et il ma emporté en esprit sur une grande et haute montagne, il ma montré la Ville Sainte, Jérusalem qui descendait du ciel, dauprès de Dieu, avec la gloire de Dieu. Son éclat pareil à une pierre très précieuse comme du jaspe cristallin. [...] La muraille est construite en jaspe et la ville en un or pur pareil à du verre pur. Les assises de la muraille sont faites de toutes pierres précieuses. […] La ville na pas besoin que brillent le soleil ni la lune, car la gloire de Dieu la illuminée et sa lampe cest lagneau. Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre lui apportent leur gloire. », (Jean, XXI, 10-27). Laspect du reliquaire comme celui de nombreuses autres châsses rhénanes fait référence à cette description. Cela crée un parallèle entre le reliquaire servant de sarcophage terrestre et la Jérusalem Céleste qui sera au jour du Jugement Dernier la dernière demeure des Rois Mages comme celle de tous les Saints.

Cette notion de tombeau se retrouve également dans une autre interprétation de la forme de la châsse. En effet le pignon du revers laisse entrevoir une autre structure architectonique composée de deux sarcophages placés côte à côte dont le faîte est surmonté par un troisième. Cet agencement est sans équivalent à ce jour, car la majorité des grandes châsses médiévales évoquent seulement un seul sarcophage. Cette forme est très courante dans la région du Rhin et de la Meuse car quelle que soit sa taille, elle rappelle le statut du Saint qui est un avant tout mort glorieux. Seul lautel reliquaire de labbaye de Saint-Denis, aujourdhui disparu, possédait une forme semblable et des dimensions aussi imposantes. En ce qui concerne la châsse de Cologne, la cause de cette augmentation de volume serait peut être du au contenu même de la châsse. En effet selon une source écrite des débuts du XIIIe siècle, la châsse ne renfermait pas seulement les reliques des Mages mais également celles des Saints Félix et Nabor ainsi que celles de Gregor de Spoleto. Conformément à la légende, Felix et Nabor, soldats Maures dans larmée de Maximilien, furent martyrisés aux environs de 303 ap. JC. Leur culte a été instauré à Milan, leurs restes furent préservés jusquau jour de leur translation à Cologne en 1164. Ils sont anachroniquement représentés sur la châsse en croisés du XIIIe siècle vêtus de cotte de mailles. Quant aux reliques de Gregor de Spoleto, prêtre martyrisé sous le règne du même empereur aux alentours de 304 ap. JC, elles furent transportées à Cologne sous larchevêque Bruno (953-965 ap. JC) et transférées dans la châsse en même temps que celle des trois Rois. Selon la même source du XIIIe siècle, il est dit que les reliques des Rois Mages étaient conservées dans les petits sarcophages du bas et que celles des autres Saints étaient dans celui du haut. De cette manière la forme du reliquaire de Cologne entretient aussi un lien étroit avec les reliques qui figure leur abondance ainsi que leur dernière demeure, quelle soit terrestre (les sarcophages) ou céleste (forme basilicale).

Le programme iconographique

Le programme iconographique fait lui aussi partie de cette ensemble déléments qui donnent au reliquaire des Rois Mages une transcription visuelle de la Sainteté. Ce programme qui sétend sur de grandes dimensions a été minutieusement décrit, identifié et analysé par de nombreux historiens dart.

La vierge Marie, Mère de Dieu trône au centre du pignon central. À sa gauche sont représentés les trois Rois Mages apportant leurs offrandes. Un quatrième personnage non couronné, identifié comme Othon IV suit leur procession. Le Baptême est représenté à la droite de la Vierge. Le Christ du Jugement domine lensemble du pignon. Il trône entouré des deux anges portant les ustensiles eucharistiques et une couronne. Au dessus, les archanges Gabriel, Michel et Raphaël (Michel a été remplacé en 1684 par une topaze) portent les instruments de la Passion. Sur le premier niveau des deux bas cotés sont représentés sous une série darcades trilobées douze prophètes de lAncien Testament au milieu desquels les rois David et Salomon. Dans les écoinçons étaient autrefois placés des bustes des Vertus qui sincarnent dans le Christ (aujourdhui placés au second niveau). Sur les versants du toit qui les surmontent, étaient autrefois représentés en complément, des scènes de la vie du Christ et de sa glorification. Elles ont aujourdhui disparu. Au niveau supérieur sous les mêmes arcades, les douze apôtres ainsi quun chérubin et un séraphin forment une assemblée assistant le Christ lors du Jugement Dernier et proclament la Bonne Nouvelle. Ils tiennent en leurs mains des villes miniatures symbolisant leur siège épiscopal. Les scènes des versants du toit, elles aussi disparues, représentaient des visions relatives aux événements de la fin du monde et du Jugement Dernier. Le cycle se poursuit sur le second pignon avec au premier niveau à gauche, la Flagellation surmontée danges et dune personnification de la Patienta. La scène de droite représente la Crucifixion du Sauveur surmontée par Sol, Luna et un ange. Ces deux événements sont séparés par leffigie du prophète Isaïe. Au dessus dans le triangle formé par les deux pignons et létage supérieur, Rainald von Dassel, translator des reliques, apparaît à mi-corps. À létage supérieur, au dessus du Christ couronnant les deux martyrs Felix et Nabor, les trois Vertus théologales Fides, Spes et Caritas.

Avant même une signification théologique, ce programme nest que constant rappel du caractère sacré de la relique. Ces images désignent le contenu du reliquaire et en nourrissent le commentaire liturgique, doctrinal ou dévot. Les différents épisodes de lHistoire Sainte, la représentation des anciens prophètes et des évangélistes sont pour rappeler aux fidèles, au même titre que lor ou la lumière qui sen échappent, le caractère sacré de cette châsse. Les représentations des Rois Mages, de Saint Felix et de Saint Nabor sont présentes afin dindiquer son contenu. Les scènes de la Passion du Christ sont quant à elles, une sorte darchétype des martyres endurés par les Saints.

Il est cependant étonnant de constater à quel point, et contrairement à la plupart des grandes châsses rhénanes, les Saints contenus dans le reliquaire sont peu présents dans ce programme iconographique. En effet les Rois Mages et les Saint Felix et Nabor napparaissent quune seule fois sur lensemble du programme et Gregor de Spoleto en est absent. On constate habituellement sur la plupart des châsses que les longs cotés sont certes réservés aux figures bibliques, mais que les pans du toit contiennent des scènes de la vie du Saint et plus particulièrement ses faits miraculeux. Les pignons sont quant à eux fréquemment réservés au Christ ou à Marie ainsi quau(x) Saint(s) dont les ossements sont sauvés, mais ils ne sétendent pas autant que sur le reliquaire de Cologne. Cest le cas par exemple du reliquaire de Saint Héribert conservé dans léglise de Saint-Héribert à Cologne (1160-1170) ou encore de la châsse de Charlemagne conservée dans la cathédrale dAix-la-Chapelle (1185-1215). Les raisons de labondance du programme iconographique de la châsse des Rois Mages sont dues à une volonté marquée de magnificence. Durant les siècles dapogée de lorfèvrerie rhénane, une forte concurrence existait entre les différentes villes pour la possession du plus beau reliquaire. La ville de Cologne, en tant que carrefour commercial, centre économique et important lieu de pèlerinage, se devait de posséder un reliquaire à sa mesure.

Cependant nous allons voir dans la deuxième partie de cette analyse que la complexité du programme iconographique, et notamment labsence de représentation hagiographique, est une des conséquences du rôle « politique » attribué aux reliques.

Construction visuelle de lauthenticité (potentia)

Tant quil reste anonyme, un ossement en vaut un autre. Ce qui fait de lui une relique (et lui donne donc son pouvoir mystique) cest son authenticité. Elle lidentifie en garantissant son origine divine. Attestée en premier lieu par une reconnaissance sociale, lauthenticité de la relique est confortée ensuite par une reconnaissance institutionnelle, celle de lévêque du lieu. Dans le cas de la châsse de Cologne il est fort probable que les ossements quelle contient ne sont pas ceux des Mages. Il ne sagit pas ici de savoir si ces reliques sont authentiques ou non, mais de savoir comment elles pouvaient passer pour telles aux yeux des hommes du Moyen Age

Incorruptibilité

Avant dêtre une qualité de lâme ou un état spirituel, la Sainteté, dans la mentalité commune médiévale, est dabord une énergie (virtus) qui se manifeste à travers un corps. Sa présence est perçue daprès un certain nombre dindices dordre physiologique. Le signe le plus important est lincorruptibilité du corps et des restes du Saint, soit le corpus incorruptum. Une fois que la vie sest retirée du corps, celui-ci devient « tendre comme une chair denfants », en opposition bien sûr avec la raideur naturelle des cadavres. Ceci constitue un premier signe de leur élection divine. Et une fois inhumé il ne se décompose pas. Les Rois Mages en tant que Saints néchappent pas à cette règle. Plusieurs sources écrites, contemporaines de la translation des reliques, parlent de lincorruptibilité des corps des trois Rois Mages. Lhistorien Guillaume de Newburg, mort en 1208, rapporte dans Rerum anglicarum libri quinique une version de la découverte des reliques. Pendant le siège de Milan par Frédéric Ier Barberousse, les Milanais décidèrent de raser les faubourgs de la ville dans la crainte quils ne soient utiles aux assiégeants. En démolissant un antique monastère situé hors les murs ils découvrirent, parmi les ruines de labbatiale, les reliques identifiées comme celles des Trois Rois qui avaient adoré le Christ au moment de sa naissance. Il décrit leur corps comme intacts et leurs cercueils entourés dun cercle doré, comme si on avait voulu ne jamais les séparer. Un autre récit contemporain de la translation fait état de la même conservation des corps. Il sagit de la Chronique de Robert de Thorigny rédigée aux environs de 1182 : « En 1164, Renaud transféra les corps des trois Rois Mages de Milan à Cologne. Les corps qui avaient été embaumés étaient intacts, même la peau et les cheveux ». Le chroniqueur qui affirme les avoir vus ajoute que les Mages semblaient être âgés de quinze, trente, et soixante ans. Mais cette reconnaissance unanime exigeait une mise en scène matérielle et imagée. Cest ici que le reliquaire intervient une fois de plus. En lui offrant une enveloppe de métal « inaltérable » il donne à la notion corpus incorruptum une dimension esthétique concrète, présente devant les yeux du fidèle et qui ne révèle plus seulement du monde des idées, de visions ou simplement dune narration hagiographique.

Origine

Nous avons déjà vu que les pierres précieuses recouvrant la châsse lui donnaient non seulement un aspect précieux mais entretenaient également des liens étroits avec la Sainteté. Nous allons voir à présent que certaines dentre elles, les camées antiques apportent aussi des éléments à lauthenticité nécessaire aux cultes des reliques.

Le trapèze richement orfévré qui surmonte les trois scènes du pignon central est la partie de la châsse qui possédait les plus beaux et les plus précieux camées. Au centre du trapèze se trouvait autrefois le célèbre camée dit de Ptolémée qui est aujourdhui conservé au Kunsthistorischen Musuem de Vienne. Ce camée en agate est daté de 278 av. JC. Il représente deux profils, probablement celui de Ptolémée II et de sa femme Arsinoé II. Il était flanqué autrefois de deux autres pierres antiques toujours en place : à gauche un camée dagate (54-59 ap. JC) représentant lempereur Néron et limpératrice Agrippa ; à droite, une intaille (vers 75 ap. JC) avec la déesse Venus et le dieu Mars. Dautre gemmes moins gros sont placés sur les cotés. On peut notamment reconnaître des héros antiques, des portraits dempereurs ou encore des danseuses. Il est fort probable que le sens de cette iconographie avait été réinterprété en fonction des besoins chrétiens de lépoque.

Mais lancienneté des pierres avait plus dimportance que liconographie. En effet les Rois Mages étaient des Saints qui avaient vécu durant lantiquité en même temps que le Christ. Ces pierres étaient sans doute, pour les hommes du Moyen Age comme pour nous aujourdhui, identifiées par leur style comme antiques ou en tout cas comme très anciennes. Leur présence sur le reliquaire attestait ainsi de lancienneté des reliques et donc de leur authenticité.

Fonction politique

Si le rôle de la châsse de Cologne au sein du culte des rois Mages est à présent plus clair, il nous faut aussi nous pencher plus précisément sur le programme iconographique dont nous avons déjà relevé la particularité. Ses études iconographiques ne manquent pas et aboutissent très souvent au même résultat. Le programme est complexe, centré autour du thème de lÉpiphanie et sur les notions plus larges de royauté et de couronnement. En effet le programme iconographique, loin dentretenir de seul rapport avec les reliques des Saints, est aussi la preuve de la réutilisation politique de cet objet liturgique par différentes personnalités ou institutions allemandes.

Le rôle politique de la translation des reliques

En premier lieu, il est intéressant de savoir que la translation des reliques des Rois Mages dans la ville de Cologne est non seulement un acte religieux mais aussi un acte politique fort. Cest Rainald von Dassel (vers 1120-1164), archevêque de Cologne et chancelier de Frédéric Ier Barberousse (1152-1190) qui amena dans la ville allemande en 1164 les restes des Rois Mages. Ils les avaient obtenus de son roi en 1162, juste après que Fréderic Ier eut envahi Milan. La légende qui entourait ces reliques racontait que Jésus lui-même avait, après lAdoration, certifié le titre de rois des trois Mages. De cette manière, le Sauveur lui-même certifiait le caractère divin de la royauté. Celui qui se trouvait en leur possession recevait à son tour la légitimation de sa souveraineté chrétienne. Il nest donc pas étonnant que Frédéric Ier qui souhaitait mettre en place une politique de restauration de lEmpire romain chrétien ait fait appel au pouvoir symbolique de ces restes royaux. La notion dEmpire, de Reich, riche de significations et dambigüités, comporte une très noble et très haute idée de lunité du peuple chrétien dont la paix et la puissance sont garanties par une structure impériale. Celle-ci sétend, en théorie (et cette théorie fut surtout élaborée par les chancelleries de Frédéric Barberousse et de Frédéric II) à lunivers tout entier, le droit particulier de chaque personne, de chaque peuple et de chaque royaume étant garanti par luniversalité même de lautorité impériale. Cest une conception dun empire « Saint » parce que directement issu de la volonté divine. Certains médiévistes allemands pensent même que la translation des reliques des Mages fut un des éléments principaux de cette politique.

Les reliques des Rois Mages jouèrent aussi un rôle de premier plan dans lhistoire de la ville de Cologne. Tout dabord parce que leur translation entraina la création dun pèlerinage de renommée internationale et de une économie florissante, mais aussi parce que leur présence dans la ville permettait à larchevêque de consolider et sanctifier son droit de sacre du roi Allemand. En effet cest larchevêque de Cologne qui, assisté de larchevêque de Mayence, était chargé de lacte liturgique du couronnement du roi et plus particulièrement de lonction royale. Le pouvoir de légitimation et de sanctification des reliques pouvait donc non seulement aider la politique de Barberousse mais également sacraliser le privilège des archevêques de Cologne.

Mais cest incontestablement Othon von Braunschweig, couronné Otton IV en 1198, qui participa le plus au culte rendu aux Rois Mages et qui laissa sur le reliquaire de Cologne les traces les plus nettes de la réutilisation politique des reliques. À sa mort, lempereur Henri VI (fils de Barberousse) laisse à lempire un enfant unique, appelé Fréderic âgé seulement de quelques mois. Lidée dune minorité de plus de dix ans parut intolérable à tous. Tandis que la domination allemande sécroulait en Italie, une partie des princes germaniques se rallia au frère du défunt empereur, Philippe von Schwaben. Lautre partie décidée à rompre avec la tendance à lhérédité du trône, choisit comme roi un grand du royaume, Othon IV qui, par sa mère était neveu des rois dAngleterre (Richard Cœur de Lion et Jean sans Terre). Après une période de rivalité entre les deux prétendants au trône, Philippe von Schwaben fut assassiné en 1208 par un des proches dOthon IV, laissant à ce dernier lempire allemand. Othon IV avait été élu roi à Cologne et couronné à Aix-la-Chapelle le 12 juillet 1198. Il fut plus tard couronné empereur à Saint-Pierre de Rome le 4 octobre 1209 par le pape Innocent III. Il tenta tout au long de son règne de légitimer sa couronne obtenue peu scrupuleusement. Son association aux reliques des Rois Mages est sans doute une conséquence de cette quête de légitimité.

Le programme iconographique

Pour ces hauts dignitaires politiques, le plus grand intérêt des reliques des Rois Mages était donc la légitimité divine quelle leur conférait. Il nest alors pas étonnant que liconographie hagiographique retentisse dans le programme de la châsse avec moins dintensité que les thèmes de la royauté et du couronnement. Ces derniers sont présents sur lensemble de la châsse et en particulier sur le pignon central. Nous nallons pas décrire en détail les nombreuses significations théologiques de ce programme mais simplement en donner les grandes lignes afin de prouver que liconographie de cet objet ne sert pas seulement des fins religieuses mais également politiques.

Cest le successeur du translator des reliques, Philippe von Heinsberg qui est à lorigine de la commande du reliquaire passé à Nicolas de Verdun vers 1181. Cest sans doute ce dernier qui a crée les plans primitifs de la châsse, mais il nest pas à lorigine de lensemble de la réalisation. Les spécialistes saccordent sur le fait que ce célèbre orfèvre a seulement crée les figures dapôtres et de prophètes placées sur les cotés de la châsse. La présence au milieu delles du roi David et du roi Salomon nest pas due au hasard puisque ces deux rois sont de très nombreuses fois cités (960 fois) dans les oraisons et prières des couronnements royaux et quils sont également représentés sur la couronne qui fut utilisée pour le couronnement dOthon I en 962.

Le plan primitif de Nicolas de Verdun a certainement été plus ou moins respecté, mais en 1200, le pignon principal fut modifié sous linfluence dOthon IV qui avait offert aux reliques lensemble des matériaux nécessaires à lachèvement du reliquaire. Il marqua son dévouement aux reliques des Rois Mages en sincrustant pour léternité dans le pignon principal de la châsse. Il est représenté en tant que quatrième roi dans la scène de lAdoration située dans le registre inferieur. Une inscription au dessus de lui lidentifie : OTTO REX. Barbu, sans couronne et vêtu dune ample tunique, il est représenté plus petit que les Mages. Il tient dans ses mains une boite en or qui a sans doute été remplacée à lépoque baroque. Sa présence dans cette scène religieuse a été interprétée de manières différentes. Lobjet dont il sapprête à faire don peu faire référence à ses propres offrandes aux reliques. En effet il leur avait non seulement offert des matériaux précieux mais également trois couronnes qui furent placées sur les crânes des Mages le jour de lÉpiphanie de lannée 1200. Une autre interprétation voudrait que, de cette manière, lempereur Othon IV place son propre couronnement sous la protection de la vierge Marie et sous la figure du Christ du Jugement Dernier placé dans le registre supérieur. En effet ce geste doffrande pourrait également symboliser les propres gestes liturgiques effectués lors de son couronnement à Aix-la-Chapelle. De cette manière Othon IV légitime son trône en le plaçant sous protection et donc volonté divine. Dans ce contexte la scène du Baptême du Christ située à la gauche de la Vierge Marie peut avoir une signification supplémentaire. Durant les messes de couronnement, il nétait pas rare quune association soit faite entre la descente de lEsprit Saint sur le roi et son apparition lors du Baptême du Christ. Placé dans ce programme iconographique, le Baptême devient un élément de cette symbolique royale et est de nouveau un rappel du caractère sacré de la royauté.

Le même thème est présent dans le registre supérieur le Christ du Jugement porte le Livre dans sa main gauche et fait de la main droite le geste du Jugement. Il est encadré par deux anges offrant de la vaisselle liturgique et une couronne. Comme la déjà étudié L. V. Ciresi, aucune référence directe du Canon nexplique loffrande de cette couronne. Mais la tradition médiévale du aurum coronarium, dans laquelle un ange offre au Christ une couronne, est commune. Une autre tradition consistant à suspendre une couronne votive au dessus dun autel est également fréquente au Moyen Age. Dans le cas de la châsse des rois mages, le donateur est Othon IV et la couronne offerte est peut être la sienne, ce qui expliquerait quil ne soit pas représenté couronné dans la scène de lAdoration. La présence à cet endroit de cette couronne monterait que les insignes royales dOthon IV lui ont été accordées par le Christ. De cette manière un parallèle est construit entre Othon IV et les Rois Mages dont les royautés ont toutes les deux été placées sous la protection de Dieu.

Dautres éléments de cette châsse comportent une iconographie faisant référence à cette liturgie du couronnement royal ; il sagit des deux camées du trapèze amovible. En effet ils représentent tous les deux le triomphe dun personnage assis, couronné par un deuxième debout. Dans le cas de liconographie de Venus et Mars, cest aux pieds de la déesse que sagenouille le Dieu, pendant quun petit être ailé la couronne dune tresse de laurier. Le symbolisme du laurier peut sapparenter à celui du diadème. Dans le deuxième camée cest une couronne identique quAgrippa élève au dessus de son mari assis. La réutilisation de ces deux pierres nest donc pas seulement due à une volonté de rappeler les origines antiques des reliques mais fait aussi partie du thème iconographique du couronnement. Le thème du triomphe antique possède par bien des aspects des similitudes avec le celui de laurum coronarium médiéval et ceci na pas du passer inaperçu aux créateurs de la châsse.

Quand on sait que bien des penseurs médiévaux étaient convaincus quils étaient eux-mêmes citoyens de lillustre Empire fondé par Auguste et que toute la politique allemande entre Frédéric Barberousse et Frédéric II visait à sa restauration, lensemble des camées de la châsse est porteur de sens. Par eux, lancien Empire romain, si cher aux hommes politiques de lépoque était symbolisé sur la châsse et une continuité était créée entre les deux époques.

Conclusion

La châsse de Cologne, et en particulier le pignon principal modifié par Othon IV, possède une iconographie riche qui est un constant rappel du caractère sacré des reliques comme de la souveraineté. La châsse en elle-même est donc une représentation visuelle de la Sainteté mais peut également sinterpréter (et sans cela que soppose) comme la représentation du royaume terrestre dOthon, soit lEmpire romain allemand qui a réuni tous les empires de la chrétienté sous un même « toit ». De plus liconographie de la châsse est un constant rappel de la volonté dOthon IV dinsister sur le caractère divin de son couronnement et de légitimer ainsi son accès au trône. Peut être peut on y voir aussi, les futurs ambitions dOthon IV qui nétait pas encore couronné empereur romain par le Pape lorsque la châsse fut terminée.

La châsse de Cologne a donc clairement ici été employée comme un média servant à la propagande du futur empereur. Cest à travers le reliquaire quOthon IV faisait passer son message politique. Le choix de cet objet est judicieux au vu de la renommée internationale du pèlerinage de Cologne et de la vénération du reliquaire par des milliers de pèlerins. Maintenant il serait intéressant de savoir dans quelle mesure les fidèles venus adorer les reliques percevaient ce message politique inscrit dans liconographie religieuse. En effet avaient ils la capacité (et la volonté ?) de décrypter ce message politique relativement caché alors quils venaient avant tout pour les bienfaits miraculeux de la relique ? Ce message ne sadressait til pas quà une seule catégorie de fidèles, celle de la classe dirigeante et cultivée du pays ? Nous pouvons ainsi penser que ce reliquaire na pas véritablement plusieurs rôles préalablement définis mais des rôles changeants intrinsèquement suivant le spectateur.

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