Chrétiens d'Iran

Chrétiens d'Iran

Les chrétiens d'Iran représentent entre 0,4 et 0,8 % de la population du pays. C'est une des plus anciennes communautés chrétiennes du Proche-et-Moyen-Orient, puisque l'Église de Perse aurait été fondée par l'apôtre Thomas. En 2004 un député arménien d'Iran estimait à 250 000 chrétiens sur 70 millions d'habitants, Le Figaro mentionne d'après ses sources une présence de 180 000 chrétiens soit un taux de 0,26% de la population. Selon d'autres sources, 120 000 en 1994[1].

Sommaire

Communautés chrétiennes

Cathédrale Vank d'Ispahan, un témoignage de l'époque Safavide.

Les chrétiens d'Iran sont un groupe formé de 180 000 Arméniens, de 15 à 30 000 Assyriens et d'un petit nombre de catholiques romains, d'anglicans et de protestants convertis par des missionnaires au XIXe siècle et XXe siècle.

Les Églises de rite arménien

On compte au 19 mai 2005 une présence de 180 000 arméniens. Les Arméniens sont en majorité des urbains et sont concentrés à Téhéran et Ispahan ; des communautés plus petites existent à Tabriz, Arak et dans d'autres villes.

Les Églises de rite syriaque

On compte au 19 mai 2005 une présence de 15 000 Assyriens. Une majorité des Assyriens sont aussi urbains, bien qu'il y ait toujours plusieurs villages assyriens dans la région du lac d'Orumieh.

Les autres Églises

On compte au 19 mai 2005 une présence de 25 000 Chaldéens;

Histoire

Saint-Thaddée en Azerbaïdjan occidental, qui aurait été construite par saint Jude en 66.

Antiquité

D'après les rapports des Actes des Apôtres, il y eut des Persans, des Parthes et des Mèdes parmi les premiers chrétiens convertis à la Pentecôte. Depuis cette époque, il y a eu une présence continue de chrétiens et d'églises en Iran.

Au début de notre ère, la chrétienté s'est installé autour de la Méditerranée. La culture chrétienne qui s'est développée en Perse et sur les frontières orientales de l'empire Romain est assez différente de la culture méditerranéenne. Le rite syriaque a emprunté beaucoup au judaïsme et à l'araméen, le syriaque est d'ailleurs une langue néo-araméenne.

La première communauté chrétienne, établie sur la frontière entre l'empire perse et l'empire romain, se retrouvait souvent au beau milieu d'un conflit. En 313, quand Constantin Ier proclama que le Christianisme était une religion tolérée dans l'empire Romain, les souverains Sassanides de Perse ont adopté une politique de persécution contre les chrétiens, qui étaient craints parce que leur minorité était estimée subversive et déloyale. Au début du Ve siècle, les persécutions ont encore plus augmenté; c'est avec le règne de Hormizd III (457-459) que les persécutions de masse ont commencé à être moins fréquentes et que l'église a commencé à avoir un statut reconnu. La pression politique en Perse et les différences culturelles avec la chrétienté occidentale sont les raisons du Schisme nestorien, après lequel l'église perse fut taxée d'hérétique. L'évêque de Ctésiphon, la capitale perse, a d'abord acquis le titre de catholicos, puis celui de patriarche complètement indépendant de toute autorité occidentale.

De nombreuses églises subsistent en Iran des premiers siècles du Christianisme. L'église de Sainte-Marie, dans le nord-ouest de l'Iran, est considéré par certains historiens comme la seconde église la plus vieille de la chrétienté après l'église de Bethléem en Palestine. Une princesse chinoise, qui a participé à sa reconstruction en 642, a son nom gravé sur une pierre de l'église.

Après la conquête islamique

La conquête islamique de la Perse, au VIIe siècle laisse un relatif répit pour les chrétiens à l'origine, puisqu'ils étaient une minorité protégée. Cependant, depuis le Xe siècle, les tensions religieuses ont rapidement mené à la persécution. L'influence des chrétiens européens a mis les chrétiens d'Asie en péril avec les Croisades. À partir du XIIIe siècle, le règne des Mongols en Perse est un moment de répit pour les chrétiens, jusqu'à ce que les souverains se convertissent à l'islam. Sous les persécutions, le nombre des chrétiens a ensuite largement diminué pour laisser place à l'islam, et ils sont finalement mis à l'écart de la société confinés dans certains quartiers.

En 1445, une partie de l'Église de rite syriaque (en majorité dans l'Empire ottoman, mais aussi en Perse) sont entrés dans l'Église catholique romaine. Ce groupe a eu une naissance difficile, mais a existé en tant qu'Église séparée jusqu'à la consécration de Yohanan Sulaqa comme patriarche chaldéen de Babylone en 1551 par le pape. La plupart des catholiques en Iran sont membres de l'église chaldéenne.

Au XVIIIe siècle et XIXe siècle, des missionnaires protestants commencent à officier en Perse. Une grande partie de leur travail est consacrée au soutien des Églises existantes dans le pays et à améliorer l'éducation et les soins. Au contraire des Églises plus anciennes, ils se sont aussi engagés avec la communauté musulmane iranienne. Leurs presses ont produit beaucoup d'ouvrages religieux dans plusieurs langues. Certains se sont convertis au protestantisme et les Églises utilisant le persan existent toujours en Iran et ailleurs.

Les chrétiens dans l'Iran contemporain

Les arméniens et les syriaques sont officiellement reconnues comme des minorités religieuses dans la constitution de 1906. Bien qu'ils aient subi individuellement des préjudices, ils ne sont pas sujet à persécution. Pendant le XXe siècle, les chrétiens dans leur ensemble ont participé à la vie économique et sociale de Téhéran. Parmi eux, les arméniens ont particulièrement réussi à atteindre des hauts niveaux de vie et à ouvrir un certain nombre d'écoles primaires et secondaires.

La nouvelle constitution de 1979 reconnait aussi les arméniens et les syriaques comme des minorités religieuses. Ces minorités ont le droit d'élire leurs propres représentants au Majles et ont la permission pour suivre leurs propres lois religieuses pour les questions de mariage, de divorce et d'héritage. Les autres chrétiens n'ont pas reçu de reconnaissance particulière, et les anglicans iraniens auraient été persécutés.

La loi exige que les Chrétiens n'adoptent pas de vêtements distinctifs, ne consomment pas d'alcool et se conforment à la séparation des sexes en public. Les Chrétiens ont mal ressenti ces mesures lorsqu'elles empiètent sur leurs traditions religieuses. L'administration des écoles a toujours été une source de tension entre les Arméniens et le gouvernement de la république islamique. Ce dernier impose que les directeurs des écoles soient des Musulmans, que tous les cours soient donnés en persan, que les cours de littérature arménienne soient en conformité avec les programmes du Ministère de l'Education Nationale et que toutes les étudiantes restent couvertes pendant les cours en portant le hijab, le voile islamique.

Voir aussi

Références

  1. Iran: Les chrétiens sous la férule des Ayatollahs. Alors qu'on en comptait plus de 200.000 en 1973, il n'en restait plus que 120.000 en 1994, soit environ 0,2 % de la population totale.

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Chrétiens d'Iran de Wikipédia en français (auteurs)

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